Le thème du parcours « Personnages en marge, plaisir romanesque » La marge 1 Êt

Le thème du parcours « Personnages en marge, plaisir romanesque » La marge 1 Être en marge de suppose 2 espaces - Le premier au contenu stable et au contour délimité - Le second « la marge » à la frontière du premier et sans limite extérieur. 2 Une norme difficile à cerner au XVIII notamment sous la régence - L’aristocratie (la noblesse) a un code de l’honneur, de la fierté du rang, de la pureté de la lignée. Mais elle s’accorde des privilèges et des droits qui dépassent un peu les normes admises. - Pour justifier sa conduite, Des Grieux donne à son père des exemples de nobles qui entretiennent une maîtresse ou qui s’adonnent au jeu. Il s’agirait donc d’une nouvelle norme qui ne ferait plus de lui un marginal puisque ces pratiques sont à la mode. II Les personnages en marge dans Manon Lescaut 1 Manon - Naissance - Famille - Habitation - Que lui arrive-t-il ? 2 Des Grieux, une mise à la marge progressive - Naissance - Code - Quelles sont les étapes de sa marginalité ? - Quand rompt-il avec le monde qui est le sien ? III Une relation conflictuelle entre norme et marge. Quelles valeurs revendiquent Des Grieux et Manon ? A qui s’opposent-ils ? En quoi cette opposition est-elle difficile à vivre pour Des Grieux ? Où le couple rentre-t-il dans les normes ? Comment voit-on que le récit s’essouffle ? Quel élément provoque à nouveau la reprise du récit initial ? Plaisir romanesque Georges Perec définit le romanesque comme « le goût des histoires et des péripéties, l’envie d’écrire des livres qui se dévorent à plat ventre sur son lit » 1 Le terme romanesque désigne tout ce qui ce qui est en relation avec le roman. Pour Souriau dans son Vocabulaire d’esthétique, il y aurait 3 principaux traits de romanesque : - Prédominance de l’affectif c’est-à-dire intensité et noblesse des sentiments, place de l’amour et de l’amitié. - Densité des événements (à connaître) - Fréquence des extrêmes : le très beau, le très laid, le sublime, l’infâme. 2 Le plaisir du lecteur A mettre en relation avec le placere et le docere du XVII « c’est rendre, à mon avis, un service considérable au public de l’instruire en l’amusant. « Avis au lecteur » Il faut donc amuser le lecteur pour mieux le convaincre de ne pas suivre le chemin de des Grieux. Comment atteindre cet objectif ? En passant par l’art du récit, l’invention des personnages, en guidant le lecteur. C’est la fonction de Renoncour qui a « écouté avec plaisir » cette aventure qu’il qualifie « des plus extraordinaires et des plus touchantes » En quoi Manon Lescaut est-il un roman romanesque ? Prédominance de l’affect - Roman d’amour (montrez-le) - Roman d’amitié - Les sentiments sont exprimés par des actes (prouvez-le), par des paroles (repérez les citations), des larmes. Densité des événements. Ne pas oublier de repérer le temps, les accélérations, les retour en arrière.. - Les lieux - Les amants - Le vol - Le jeu - Les prisons - La déportation La fréquence des extrêmes - Passion naïve de Des Grieux/le monde de Manon, un monde de débauche pour lequel l’amour se paie. - La beauté des cœurs et des corps/la laideur des sentiments et des pratiques - La pauvreté et l’insouciance/ la richesse et le calcul. Dissertation : faites le plan détaillé d’un des 2 sujets proposés ou le plan de commentaire du texte proposé. Devoir à rendre par tous pour le 15 mai impérativement. Sujet 1 « Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon et l’héroïne, une catin (…) plaise parce que toutes les actions du héros (…) ont pour motif l’amour, qui est toujours un motif qui est noble, quoique la conduite soit basse » Montesquieu Pensées Dans quelle mesure cette réflexion de Montesquieu éclaire-t-elle votre lecture de Manon Lescaut ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre travail prendra appui sur Manon Lescaut, sur le travail mené en classe, sur votre culture personnelle. Sujet 2 Le plaisir de lire Manon Lescaut se limite-t-il à la découverte d’aventures extraordinaires ? Commentaire En bas, dans le grand vestibule dallé de marbre, où était installé le contrôle, le public commençait à se montrer. Par les trois grilles ouvertes, on voyait passer la vie ardente des boulevards, qui grouillaient et flambaient sous la belle nuit d’avril. Des roulements de voiture s’arrêtaient court, des portières se refermaient bruyamment, et du monde entrait, par petits groupes, stationnant devant le contrôle, montant, au fond, le double escalier, où les femmes s’attardaient avec un balancement de la taille. Dans la clarté crue du gaz, sur la nudité blafarde de cette salle dont une maigre décoration Empire faisait un péristyle de temple en carton, de hautes affiches jaunes s’étalaient violemment, avec le nom de Nana en grosses lettres noires. Des messieurs, comme accrochés au passage, les lisaient ; d’autres, debout, causaient, barrant les portes ; tandis que, près du bureau de location, un homme épais, à large face rasée, répondait brutalement aux personnes qui insistaient pour avoir des places. — Voilà Bordenave, dit Fauchery, en descendant l’escalier. Mais le directeur l’avait aperçu. — Eh ! vous êtes gentil ! lui cria-t-il de loin. C’est comme ça que vous m’avez fait une chronique… J’ai ouvert ce matin le Figaro. Rien. — Attendez donc ! répondit Fauchery. Il faut bien que je connaisse votre Nana, avant de parler d’elle… Je n’ai rien promis, d’ailleurs. Puis, pour couper court, il présenta son cousin, M. Hector de la Faloise, un jeune homme qui venait achever son éducation à Paris. Le directeur pesa le jeune homme d’un coup d’œil. Mais Hector l’examinait avec émotion. C’était donc là ce Bordenave, ce montreur de femmes qui les traitait en garde-chiourme, ce cerveau toujours fumant de quelque réclame, criant, crachant, se tapant sur les cuisses, cynique, et ayant un esprit de gendarme ! Hector crut qu’il devait chercher une phrase aimable. — Votre théâtre…, commença-t-il d’une voix flûtée. Bordenave l’interrompit tranquillement, d’un mot cru, en homme qui aime les situations franches. — Dites mon bordel. Alors, Fauchery eut un rire approbatif, tandis que la Faloise restait avec son compliment étranglé dans la gorge, très choqué, essayant de paraître goûter le mot. Le directeur s’était précipité pour donner une poignée de main à un critique dramatique, dont le feuilleton avait une grande influence. Quand il revint, la Faloise se remettait. Il craignait d’être traité de provincial, s’il se montrait trop interloqué. — On m’a dit, recommença-t-il, voulant absolument trouver quelque chose, que Nana avait une voix délicieuse. — Elle ! s’écria le directeur en haussant les épaules, une vraie seringue ! Le jeune homme se hâta d’ajouter : — Du reste, excellente comédienne. — Elle !… Un paquet ! Elle ne sait où mettre les pieds et les mains. La Faloise rougit légèrement. Il ne comprenait plus. Il balbutia : — Pour rien au monde, je n’aurais manqué la première de ce soir. Je savais que votre théâtre… — Dites mon bordel, interrompit de nouveau Bordenave, avec le froid entêtement d’un homme convaincu. Cependant, Fauchery, très calme, regardait les femmes qui entraient. Il vint au secours de son cousin, lorsqu’il le vit béant, ne sachant s’il devait rire ou se fâcher. — Fais donc plaisir à Bordenave, appelle son théâtre comme il te le demande, puisque ça l’amuse… Et vous, mon cher, ne nous faites pas poser. Si votre Nana ne chante ni ne joue, vous aurez un four, voilà tout. C’est ce que je crains, d’ailleurs. — Un four ! un four ! cria le directeur dont la face s’empourprait. Est-ce qu’une femme a besoin de savoir jouer et chanter ? Ah ! mon petit, tu es trop bête… Nana a autre chose, parbleu ! et quelque chose qui remplace tout. Je l’ai flairée, c’est joliment fort chez elle, ou je n’ai plus que le nez d’un imbécile… Tu verras, tu verras, elle n’a qu’à paraître, toute la salle tirera la langue. Il avait levé ses grosses mains qui tremblaient d’enthousiasme ; et, soulagé, il baissait la voix, il grognait pour lui seul : — Oui, elle ira loin, ah ! sacredié ! oui, elle ira loin… Une peau, oh ! une peau ! Nana (1880) de Zola Incipit uploads/Litterature/ le-theme-du-parcours.pdf

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