ANALYSER LE TEXTE Leçon 2 – Examen du mouvement de la pensée 1 LES EXERCICES DE

ANALYSER LE TEXTE Leçon 2 – Examen du mouvement de la pensée 1 LES EXERCICES DE FRANÇAIS DU CCDMD www.ccdmd.qc.ca Analyser le texte ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ Leçon 2 – Examen du mouvement de la pensée LA LECTURE EFFICACE Avertissement La présente leçon est la deuxième étape du processus complet inscrit sous le titre Analyser le texte. Les quatre leçons qui le composent doivent être suivies dans l’ordre proposé. Le lecteur qui a entrepris d’approfondir un texte cherche à enrichir et nuancer sa com- préhension. Pour confirmer ou modifier l’hypothèse de sens global qu’il s’est donnée lors d’une lecture exploratoire, il a clarifié les données (leçon 1) ; il poursuit sa démar- che de lecture analytique par : • l’examen du mouvement de la pensée (leçon 2) ; • l’analyse de l’énonciation (leçon 3). S’il doit rendre compte de sa lecture par un résumé oral ou écrit, il effectuera la qua- trième étape du processus : • la synthèse de l’analyse (leçon 4). L’EXAMEN DU MOUVEMENT DE LA PENSÉE Un texte n’est pas une accumulation d’idées jetées en vrac ; son contenu répond à un projet d’écriture précis. Une lecture analytique s’intéresse au fait que ce projet déter- mine une suite d’idées organisées autour de thèmes et obéissant à une progression. Dans la présente leçon, le lecteur, qui veut découvrir les marques de cette organisation pour approfondir sa compréhension du sens du texte, effectuera trois lectures successives, chacune étant centrée sur une opération différente. Ainsi, il dégagera : • la problématique ; • la thématique ; • le fil conducteur de la pensée. Formuler la problématique La problématique est l’ensemble des questions soulevées par un texte et résultant de la rencontre de l’auteur et du lecteur. ANALYSER LE TEXTE Leçon 2 – Examen du mouvement de la pensée 2 LES EXERCICES DE FRANÇAIS DU CCDMD www.ccdmd.qc.ca Dans un texte, en effet, le projet d’écriture de l’auteur peut être de faire partager une interrogation ou une préoccupation, explicite ou implicite, à laquelle il propose une réponse personnelle. Le lecteur doit donc découvrir cette question et la réponse. Généralement, les indices de la problématique sont donnés dans la présentation du texte et dans les différents titres ainsi que dans l’introduction et la conclusion. C’est du reste sur ces éléments que le lecteur, qui a fait une lecture exploratoire du texte, s’est donné une première hypothèse de sens. Dans la perspective d’approfondissement du texte, le lecteur doit maintenant confirmer ou modifier son hypothèse pour la transformer en idées valides, fondées sur ce que dit réellement le texte. Formuler la problématique d’un texte, c’est se donner des pistes de lecture qui orien- tent le repérage vers des éléments de la réponse. Une façon simple et efficace de le faire est : • de formuler l’hypothèse de l’idée directrice sous forme interrogative ; La lecture est-elle indispensable à l’épanouissement personnel ? La formulation interrogative interpelle le lecteur et favorise sa recherche des éléments de réponse dans le texte. • de formuler des sous-questions à partir des mots-clés de la question centrale ; Qu’entend-on par « épanouissement » personnel ? Qu’est-ce qui est « indispensa- ble » à l’être humain ? Qu’est-ce qui peut rendre la lecture indispensable ? • de formuler ses propres questions en fonction de ses besoins ou de ses champs d’intérêt. Pourrais-je m’épanouir sans la lecture ? La lecture n’est-elle pas une façon de se retrancher de la vie ? Quels sont mes arguments favorables et ceux qui iraient contre ce lien absolu entre lecture et épanouissement ? Stimulé par l’ensemble de ces questions, le lecteur est prêt à sélectionner les données du texte qui lui serviront à construire la réponse. Deux pistes le conduiront à valider l’hypothèse de départ : la progression thématique et la progression logique des idées. Dégager la progression thématique Le repérage de la variation des thèmes constitue la base de l’identification des idées dans un texte. Le lecteur dégage la thématique en cherchant dans le texte tous les éléments qui sont associés aux thèmes de son hypothèse sur le sens global du texte ou à ceux des différents titres. • Un thème est une notion, un sentiment, un fait, exprimé par un mot généralement : amitié, sens, vie. • Une idée est une phrase complète, constituée obligatoirement de deux éléments complémentaires : un thème (ce dont on parle) et un propos (ce que l’on dit du thème). ANALYSER LE TEXTE Leçon 2 – Examen du mouvement de la pensée 3 LES EXERCICES DE FRANÇAIS DU CCDMD www.ccdmd.qc.ca Comme le montrent les mots en italique dans l’exemple ci-dessous, une idée peut con- tenir plusieurs thèmes. L’amitié donne du sens à la vie. Un thème se désigne par un mot-clé, un terme englobant, qui se dégage de l’associa- tion des mots ou des tournures qui se rapportent à une même notion dans un texte (voir Saisir les nuances des mots, leçon 13). En piano, le dernier-né des phénomènes, reconnu maintenant à l’échelle mondiale, est le Montréalais Marc-André Hamelin. Il consacre son concert à Charles-Valen- tin Alkan, dont on peut écouter la « Symphonie pour piano seul » où les dix doigts évoquent l’orchestre. Comme le montre l’exemple ci-dessus, les mots en italique réfèrent au thème plus en- globant de la musique. La thématique est l’ensemble des thèmes organisés selon un emboîtement hiérarchi- que et selon un type de rapport. On peut distinguer le thème des sous-thèmes dans un texte. La lecture est un plaisir et un travail. Dans cette phrase, le thème de l’idée est lecture et il est associé aux deux sous-thèmes du propos : plaisir et travail. Les rapports entre les thèmes peuvent être de complémentarité ou d’opposition ; c’est le sens des mots qui conduit à trouver ce rapport qui renseigne sur la structure des idées. Exemples : Un texte qui aurait pour titre : « La lecture est un plaisir source d’enrichissement » devrait présenter au lecteur, en succession ou en alternance, des paragraphes do- minés soit par le thème du plaisir, soit par celui de l’enrichissement. Le repérage de ces mots-clés servira de base à l’identification d’idées conçues comme des vo- lets complémentaires de l’idée directrice : la lecture est un plaisir ; (de plus) la lec- ture est un enrichissement. Un texte qui aurait pour titre : « La lecture est un plaisir en dépit des efforts qu’elle impose » suggère un ou des paragraphes dominés alternativement par des thèmes opposés (plaisir, efforts), et donc des idées conçues comme des volets opposés de l’idée directrice : la lecture est un plaisir ; (mais) la lecture demande des efforts. Déterminer le fil conducteur de la progression logique Le développement d’une pensée est marqué par un fil conducteur qui établit la cohé- rence du texte en indiquant au lecteur les étapes de la pensée qui mènent de la ques- tion posée ou de la situation initiale à la réponse donnée ou situation finale. Deux types d’indices signalent au lecteur ce fil conducteur : les marques qui établissent la logique des faits et celles qui indiquent la logique du discours. ANALYSER LE TEXTE Leçon 2 – Examen du mouvement de la pensée 4 LES EXERCICES DE FRANÇAIS DU CCDMD www.ccdmd.qc.ca • La logique des faits s’appuie sur des dates, des noms de personnes, des faits et sur les rapports qui unissent ces faits ; on trouve ces rapports, à l’intérieur ou entre les paragraphes, à partir des indices de temps ou de lieu et des articulateurs logiques qui expriment la cause, la conséquence, le but, l’opposition, la concession, etc. Le fil conducteur choisi pour marquer la progression des idées peut être le temps, le lieu (textes informatif, descriptif), auxquels peuvent s’ajouter des marques traduisant les rapports logiques (textes explicatif, argumentatif). Avant l’invention de l’imprimerie, les livres étaient manuscrits, donc rares et chers, réservés à des privilégiés. Vers 1440, Gutenberg améliora les procédés d’impres- sion de telle sorte que le livre devint plus accessible aux lecteurs de l’époque. Ainsi, on peut dire qu’il contribua à la démocratisation de la lecture. Aujourd’hui, avec Internet, l’accès au livre est encore plus facilité. Dans cet exemple, les mots en italique marquent la progression de la pensée en uti- lisant le fil conducteur du temps (Avant, Vers 1440, Aujourd’hui) pour organiser l’in- formation concernant les faits (invention de l’imprimerie, améliora les procédés, Internet), et en utilisant des articulateurs logiques marquant la conséquence (donc, de telle sorte, ainsi) pour expliquer les rapports logiques entre ces faits. Par la présence des articulateurs logiques, ce paragraphe s’apparente à un texte explicatif, même si l’on y trouve des indices chronologiques qui évoquent le texte descriptif. • La logique du discours concerne le mouvement d’ensemble du texte et se traduit par des transitions, c’est-à-dire des mots ou phrases de transition, placées le plus souvent au début ou à uploads/Litterature/ lect-2-2-2lecture.pdf

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