Monsieur Lévesque, Je suis Jean, victime de pédophilie de la part de Claude Jut

Monsieur Lévesque, Je suis Jean, victime de pédophilie de la part de Claude Jutra, de l'âge de 6 à 16 ans. Merci de me donner l'opportunité de réagir aux propos de madame Lise Payette, qui m'ont profondément bouleversé. Madame Payette a dit avoir écrit le livre «Le sens du devoir» par frustration d'avoir été congédiée en rapport à son article sur le Dr. Gaétan Barrette. Vous ne pouvez imaginer ma colère à l'écoute de son entrevue au téléjournal de Radio-Canada qui a finalement porté en majorité sur Claude Jutra. Tel qu'a dit madame Payette, j'ai pensé: «Encore quelqu'un qui veut se servir d'un scandale pour écrire un livre». Monsieur Yves Lever, le biographe de Claude Jutra, a refusé que je rédige un témoignage dans son livre, pour exprimer mon vécu. Madame Payette dit être outrée de ce qu'on allait faire à Claude Jutra, après tout ce qu'il a enduré. Ça fait 49 ans que j'ai commencé à vivre avec la confusion causée par les actes de pédophilie de Claude Jutra. Ainsi, le livre de monsieur Lever est sorti; je ne connaissais pas ses intentions, pas plus que je ne connais celles de madame Payette ni celles de son équipe, mais cela m'a motivé à dévoiler parallèlement. Madame Payette ne semble pas comprendre la pertinence de la dénonciation pour une victime de pédophilie. Il est important qu'elle réalise que je ne suis pas le seul. Une des graves conséquences de la pédophilie est que la grande majorité des victimes n'ont jamais la chance d'avoir justice. Il y a toujours quelqu'un pour défendre le coupable. Les décisions concernant Claude Jutra ont-elles été prises trop vite ? Au-delà du fait qu'ils ont trouvé, dans les archives de Claude Jutra à l'Université du Québec, entre autres des centaines de photographies d'enfants africains nus, Au-delà du fait que, lors de mon dévoilement initial, j'ai eu à répondre, tout-à fait volontairement, à maintes questions de la part d'un contentieux d'avocats, Et au-delà du fait que ça fait 30 ans que ma famille le sait de ma propre voix et que les faits soient irréfutables, il m'est crucial que tous ces dévoilements ne soient pas inutiles. Le fait que Claude Jutra faisait partie intégrante de notre fierté nationale et que vraisemblablement personne de ses collègues et amis ne se soient rendu compte qu'il avait des désirs ou relations sexuelles avec des enfants, devrait nous motiver à s'arrêter tous ensemble, incluant les maisons d'édition et les politiciens, pour réfléchir profondément à des pistes concrètes de solutions telle, par exemple, celle que j'avais demandée, en vain, à monsieur Lever, soit de faire un témoignage dans son livre. Ainsi, ça faisait 30 ans que je préparais, isolé, le témoignage que j'ai fini par livrer. Combien d'enfants, en ce moment, vivent le témoignage qu'ils livreront dans 30 ans ? Pour conclure, j'aimerais partager la principale raison pour laquelle je ne peux pas me dévoiler publiquement: il y a des moments que je ne peux prévoir où je casse en sanglots incontrôlables, où une colère submerge ma raison et mes pensées, où je me sens complètement seul et brisé à l'intérieur, alors dans une difficulté à respirer; bref, oppressé par les dizaines de séquelles des osties d'abus que j'ai subis. Avec toute ma gratitude que vous me laissiez cette place privilégiée pour m'exprimer aujourd'hui, En souhaitant que cela serve à rendre les adultes plus vigilants et aux-aguets quand quelqu'un rôde autour de son enfant, Jean uploads/Litterature/ lettre-de-jean-victime-de-claude-jutra-a-denis-levesque.pdf

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