Étienne MANTOUX (1913-1945) Économiste libéral (1946) La paix calomniée ou les
Étienne MANTOUX (1913-1945) Économiste libéral (1946) La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes Un document produit en version numérique par Serge D’Agostino, bénévole, professeur de sciences économiques et sociales Courriel : Sergedago@aol.com Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ É. Mantoux, La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes (1946) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. É. Mantoux, La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes (1946) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Serge D’Agostino, bénévole, professeur de sciences économiques et sociales en France, Sergedago@aol.com à partir du livre de : Étienne MANTOUX (1913-1945) La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes. Paris : Éditions Gallimard, 1946, 329 pp. Collection Problèmes et documents. Préface de Raymond Aron. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les citations : Times New Roman 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 16 novembre 2007 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, province de Québec. É. Mantoux, La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes (1946) 4 Étienne Mantoux [1913-1945] La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes. Paris : Éditions Gallimard, 1946, 329 pp. Collection Problèmes et documents. Préface de Raymond Aron. É. Mantoux, La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes (1946) 5 Table des matières Préface de Raymond Aron. Étienne Mantoux par Paul Mantoux (père) Préface de l’auteur Abréviations Chapitre I. Introduction Chapitre II. Prophétie et persuasion Chapitre III. La Conférence Chapitre IV. Le traité Chapitre V. Les réparations I. Les clauses de réparation II. L’aspect moral des réparations III. L’aspect économique des réparations IV. Le paiement des réparations V. Aspect politique des réparations Chapitre VI. L’Europe après le traité. Chapitre VII. La paix É. Mantoux, La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes (1946) 6 La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes. Préface Raymond ARON Retour à la table des matières Un livre tel que celui d'Étienne Mantoux n'a nul besoin d'être présenté au public. Et si, hélas ! L’auteur, tombé en Allemagne quelques jours avant la victoire, n'est plus là pour répondre aux critiques, sa pensée s'offre à nous, rigoureuse, lucide, animée par la passion de la vérité et l'inquiétude du lendemain. Étienne Mantoux a écrit La Paix Calomniée (The Carthagenian Peace) en anglais, qu'il parlait et écrivait avec autant d'élégance et de pureté que le français. S'il a préféré, en ce cas, se servir de l'anglais, c'est que Keynes a eu une telle influence en Grande-Bretagne et aux États-Unis que ses jugements y ont été acceptés comme paroles d'Evangile. Or, Mantoux tenait pour essentiel, dans l'intérêt de la paix future, de mettre fin, une fois pour toutes, à une influence d'autant plus tenace désormais qu'elle est plus diffuse et que, trop souvent, les conceptions exposées dans les Economic Consequences of the peace sont passées dans l'opinion commune et acceptées sans discussion. Soucieux de convaincre, Mantoux a posé les problèmes dans des termes familiers au public anglo-saxon, il a suivi pas à pas la polémique de Keynes. Quand il retourne les arguments de celui-ci, il É. Mantoux, La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes (1946) 7 continue de parler le même langage, il invoque les mêmes valeurs, que lui. En termes militaires, on serait tenté de dire que Mantoux vise tour à tour le fort et le faible de l'adversaire : il s'attaque aux pseudo- certitudes sur lesquelles se fondait la condamnation du traité de Versailles, il fait honte aux disciples de Keynes d'avoir méconnu le souci d'équité, les efforts sincères des négociateurs de Versailles, comme Keynes prétendait faire honte à ces mêmes négociateurs d'avoir violé leurs principes. Étienne Mantoux se trouve ainsi avoir écrit, au service de son pays, un grand livre qui, par le style autant que par la langue, appartient à la littérature politique anglaise. Le lecteur français trouvera dans La Paix Calomniée peut-être moins de motifs d'indignation ou de remords que le lecteur anglais ou américain, mais il y trouvera autant d'occasions de s'instruire. Le traité de Versailles fut une oeuvre de bonne volonté. Il n'était pas sans fautes, mais les plus graves ne furent pas celles qu'on a le plus violemment dénoncées, les manquements à la justice ou aux règles proclamées. Il redressait des torts séculaires, il rendait la liberté aux petites nations de l'Europe de l'Est et du Sud-Est, il réduisait le nombre des hommes contraints d'obéir à des maîtres étrangers. Peut- être cette multiplication des souverainetés nationales était-elle déjà anachronique, peut-être l'idée de nationalité aboutissait-elle à un statut politique mal adapté â l'âge de la production en grande série et de vastes marchés. Mais, en tout état de cause, ce ne sont pas ces arguments, plus classiques probablement que décisifs, qui ont ruiné le crédit du traité de Versailles. On ne reprocha pas à Wilson, en Angleterre et aux États-Unis, d'avoir sacrifié le monde pour sauver ses principes, on lui reprocha d'avoir sacrifié ses principes par faiblesse, par naïveté, sous la pression de politiciens retors, Lloyd George et Clemenceau. Que, vingt ans après, Mantoux s'efforce de situer les hommes et les événements dans une exacte perspective, c'est certainement le début de la relève normale de la politique par l’histoire, mais c'est aussi le signe d'une conversion intellectuelle. Comparée à l'Europe asservie par le IIIe Reich ou déchirée par la rivalité des grands empires, l'Europe de Versailles apparaît rayonnante É. Mantoux, La paix calomniée ou les conséquences économiques de M. Keynes (1946) 8 de vertu et de sagesse. Nul ne songe a en nier les mérites au regard de la loi morale : on en déplore la fragilité. De Bainville et de Keynes, c'est Bainville qui vit clair. On écarte Les Conséquences économiques de la paix, on relit Les Conséquences politiques de la paix. Sur le terrain économique, Mantoux tente un renversement de la polémique courante dont la portée n'est pas moins grande. Il ne s'agit plus de démontrer qu'un statut politique, condamné comme inique, était digne d'être défendu parce qu'il était juste (ou du moins proche de la justice) mais fragile, il s'agit de démontrer que les clauses économiques, celles en particulier qui concernent les réparations, étaient peut-être inopportunes politiquement mais possibles techniquement. A en croire l'opinion courante, dont Keynes était largement responsable, les clauses relatives aux réparations auraient été absurdes, inapplicables. Les diplomates réunis à Paris se seraient souciés presque exclusivement de frontières, ils auraient oublié l'essentiel, « nourriture, charbon et moyens de transport » ou, comme on dirait volontiers aujourd'hui, la reconstruction économique. Là encore, Mantoux dissipe des légendes. La Conférence de la Paix n'avait nullement oublié ces problèmes matériels, elle en avait confié l'étude à des commissions d'experts et avait tenu compte de leur avis. Cependant elle avait donné le premier rang aux questions politiques, questions de nationalités et de frontières : n'avait-elle pas raison puisqu’au bout du compte l'enjeu de la guerre avait été non le charbon, la nourriture et les moyens de transport, mais l'indépendance des peuples ? Parmi les thèses les plus populaires de Keynes que Mantoux : réfute de toute sa passion lucide, deux rÉtiennent particulièrement l'attention. Dans leur mémorandum à la Conférence, les négociateurs allemands affirmaient que le traité imposait au Reich un fardeau trop lourd et proprement insupportable. Keynes approuvait leurs arguments et annonçait que la population du pays vaincu serait condamnée à une existence misérable. Les chiffres réunis par Mantoux font justice de ce pessimisme, intéressé chez les uns, sincère mais erroné chez d'autres. É. uploads/Litterature/ mantoux-paix-calomniee.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 27, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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