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ÎTbc Tlilnar^ ot tbc llnivcreitv^ of ÎToronto f)^ Ktj> U3 BINïîï^Tp • A n ? 1 im Digitized by the Internet Archive in 2009 witli funding from Uni vers ity of Ottawa littp://www.arcliive.org/details/lallemagnedepuisOOIvuoft ^/'ii h L'ALLEMAGNE DEPUIS LEIBNIZ DU mi:mi: mtkiih L'Idée de responsabilité. 1 volume iii-S, l)roclié. . . o fr. 1151-07. — Coulommior». Inip Fall BRODARD. - P9-07. I CDGSC23e3k l^. LEVY-BRUHL c L'ALLEMAGNE DEPUIS LEIBNIZ ESSAI SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA CONSCIENCE NATIONALE EN ALLEMAGNE 1700-1848 DEUXIEME EDITION PARIS ^ LIBRAIRIE HACHETTE ET G' 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1907 Droit* de traduettoD «l do reproduction réservé». AVANT-PROPOS Dans la transformation que l'Allemagne a subie entre le commencement du xvni'- siècle et le milieu du xix" siècle, quelle part revient à ses philosophes, à ses critiques et à ses poètes? Ont-ils contribué au réveil de la conscience nationale? par quels moyens et dans quelle mesure? Ont-ils désiré l'unité dès l'abord, ou l'ont-ils préparée longtemps sans y songer ? Comment se sont modifiés pen- dant cette période les sentiments, les idées et les théories politiques? Telles sont les questions que ce travail essaye de résoudre. Il touche donc nécessairement à l'histoire générale de l'Allemagne. Mais il n'y touche qu'indirectement. Sans doute, le jeu des forces de toute nature qui, agissant et réagissant les unes sur les autres, constituent la vie d'une nation, est infiniment complexe, et l'on ne saurait isoler tout à fait une certaine série de ces forces pour la consi- dérer à part. Pourtant, sans nous condamner ainsi à une abstraction nécessairement inexacte, nous avons tenté d'étudier la naissance, le progrés et les variations des idées politiques, en tenant comjjte simplement des événe- ments contemporains, en raison de leur importance et de leur retentissement dans l'organisme de la nation. Nous devions donc ne pas perdre de vue l'histoire religieuse. II AVAM-1'lUJl'US. coiislilniiotiiiclli'. iiiililairc, (li|i|iMn.'iti(|ii*', ('•conoini(|iir et lillfiain> de I All<-iiiagne; mais nous no devions pas non plus ri'X|ios(r. cl nous n'y avons jamais pivU'ndn. Tuult' t'Indt' sur lAlliMnafînc modornc dcviail sans nul doulc roinnienccr |)ar LuIIut cl la Hélormc. Nous ne re- munlons pas si liaul. Néanmoins les dates entre h'squelles s'enferme notre travail ne sont pas arbitrairement ehoi- sies. Klles marcpienl dv\\\ points extrêmes. Vers 1700, ridée de la n patrie eomnmne » s'est prcscjue entièrement ed'acée des esprits. Kn 18 i8, au contraire, lors(pie le Par- lement de Francfort se léunit, le désir de redevenir une nation est universel en Allemagne. L'idée d'unité natio- nale s'im[>ose, et tout le monde pressent (ju'avanl peu elle sera devenue une rcalilé. Kn un siècle et demi, l'indifférence pour les intérêts politi(|ues de la nation a donc fait place à la passion la plus vive : c'est là l'évolu- tion dont nous avons voulu étudier les conditions et suivre le progrès dans les esprits. Trois étapes successives s'y distinguent. Dans la pre- mière, c'est-à-dire pendant le xvnr siècle, l'idée de l'unilé nalionalc, loin de reprendre vigueur, |)àlit et s'efface toujours davantage. Le cosmopolitisme domine, au détriment, scnihle-t-il, de l'idée de pali'ie. Mai» en même temps les écrivains et les philosophes allemands iuticnl coinageusement contre l'influence étrangère et parviennent enfin à s'en affranchir. Ils rendtuit à la nation conscience de son génie et de son originalité, ils lui inspi- rent le respect et l'orgueil de sa langue, de son caractère, de sa natuif morale, cl ainsi se reforme un sentiment national (|ui parait se concilier sans peine avec le cosmo- politisme du siècle. Hientôl, c'est-à-dire après la chute définitive du Sainl-Lmpire, après léna, après l'invasion AVANT-PROPOS. III et l'occupalion françaises, ce sentiment national prend corps et se condense dans l'idée de la patrie allemande. Enfin, après 1815, — et c'est la dernière période, — une idée nouvelle fait peu à peu son chemin dans les esprits; on se persuade que, pour devenir vraiment la patrie commune, l'Allemagne devra être non seulement une nation, mais un état puissant, redoutable et redouté, capable de protéger efficacement ses intérêts, et de re- vendiquer en Europe le rang qui lui est dû. Ainsi se prépare la substitution d'un empire allemand protestant au Saint-Empire romain germanique disparu dans les premières années de ce siècle. En ce sens, c'est bien une Allemagne nouvelle*. Dans la première partie de ce travail, des écrivains et des philosophes médiocres ou oubliés, comme ïhoma- sius, Wolff, Gottsched, Gellert et d'autres tiennent une place relativement considérable, tandis que la troisième mentionne à peine des juristes comme Savigny, des poètes comme Uhland, des savants comme les frères Grimm, des philosophes comme Herbart et des historiens comme Ranke. La proportion aurait dû être inverse, si nous avions eu pour objet l'histoire littéraire ou philoso- phique, ou même l'histoire des idées politiques en Alle- magne. Mais le point central vers lequel tout devait con- verger dans cette étude est l'idée de l'Allemagne une, comme nation, comme patrie, comme état. Tant que cette idée n'est pas apparue, tout écrivain qui contribue à la former, si peu important qu'il soit à d'autres égards, relève de notre sujet; et cela est vrai surtout des premiers 1. Nous avons connu trop tard pour en profiter le remarquable livre de M. James Bryce : le Saint-Empire romain germanique et l'Empire actuel d'Allemagne, avec une préface de M. E. Iiavisse. IV AVAXT-PHOPOS. qui liiiv;iillciil :'i ivvt'illci' la rdiisciciin* nalioiiali'. Mnis liiu> f»»is l'idr»' de la pairie allciiiandi' Iniiinilt'i' t'I pro- fiaiiu'i'. nous lii'vioiis ivsisicr à la li'iilalinii d'exposer ra'iivre des écrivains allemands les plus inler, : ;inls t'u eiix-int^ines, à moins (|iie, eonnne lleirel. ils n'eussent a^^i sur l'idëal p(dili<piede la nation. Ile là hien des omissions qui ne sont pas toutes des ouhlis; de là aussi lo caiaetère nécessairement plus rapide et plus sonunairo de la troi- sième partie. Plus l'unité allemande est près de se réali- ser, plus elle appartient déjà à l'Iiistoii'c politicpie. Nous n'avons voulu en étudier ici (jue l'idée, dans ses oiigines morales, littéraires et pliilosophicpies, dans sa longue période d'ineuliation. et dans son conllil enfin avex: les liaditions particularistes de l'ancienn»! Allemagne. PREMIÈRE PARTIE L^ALLEMAGNE DEPUIS LEIBNIZ CHAPITRE I ÉTAT DE l'aLLEMAGNE AU COMMENCEMENT DU DIX-HUITIÈME SIÈCLE. — LEIBNIZ. Jetez les yeux sur la carie politique de l'AlIe- màgne aux dernières années du xvii*' siècle : c'est un chef-d'œuvre de morceilemenl, d'enchevêtre- ment et de bigarrure. L'Empire est, il est vrai, divisé en dix cercles. Mais plusieurs de ces cercles contiennent à leur tour des dizaines, partois pres- que une centaine d'États indépendants, de toute grandeur et de tout régime. Au sud-ouest surtout, le morcellement atteignait ses dernières limites. Le cercle de Souabe,par exemple*, comprenait quatre- vingt-dix-sept souverains, savoir : quatre princes k 1. BiEDERMANN (Karl), Deutschland im XVIIl'''' Jalirintndcrt, I, p. 10 sqq. Nous ferons de nombreux emprunls à cet excellent ouvrapce. k L'ALLKMAONE DKPUIS f.KllsN'I.'î. rcolt'siasli«|ucs, les évc'(|ucsde Conslanco ci «l'Augs- litiurg, rablu* do Kemplon ol \c |irioiir (IKHwaiigcn; (juaUir/o princes séculiers doiil les plus considé- rables élaienl le margrave de Hade. le duc de W iir- lemlierg, les princes de llolien/.ollern. Kiirslend)erg el Oellingen, vingt-lrois prélals, n iiig!-cin(j membres du banc des seigneurs; enlin les magistrats de Irenle el une villes impériales, les unes impor- lanles, connue Augsbourg el l'im, les autres minus- cules, comme Hoplingen cpii avait 1600 babilanls, el Ilucliau, qui en avait lUOU. Tout au travers du cercle, souvent sans lien entre elles, s'étendaient des |)Osscssions autrichiennes : Fribourgen Hrisgau et (pianlité d'enclaves grandes et petites dans lu partie méridionale du Wurtemberg el de la Bavière actuels. Outre les cinquante et une villes libres, qui n'a\ aient <pie peu ou jioinl de territoire hors de leurs murs, l'Allemagne comptait plus de quatre- vingts territoires imkqxMidanls n'ayanhjue 12 milles carrés de superticie el, parmi ceux-lù, à peu près Irenle (pii ne dépassaient j)oint 8 milles carrés. Cha- cun de ces petits princes était maître absolu, en fait, sinon en droit, dans ses Klats. 11 pouvait lever des impôts à sa guise, établir des douanes, arrêter l'ex- portation ou l'inqiorlation des mai'chandises, user ou abuser du droit de battre monnaie, et ruiner ses sujets en essayant (ra|»|)auvrir ses voisins. Kn cas de coullil, le recouis à l'Ijupereur était de peu d'utilité. Il était ilillicibî d'obtenir une sentence, plus difdrile encore de la laire (exécuter. I.a justice '.lu Sainl-I>nq»ire valait son ariiK-e, et son armée va- lait SOS finances. Le revenu lo'al de riùujjereur se L'ALLEMAGNE A LA FIN DU XVIP SIÈCLE. 5 montait à 14 000 florins ou à 8000 Ihalers par an! Autant vaut dire que le Saint-Empire romain ger- manique n'existait guère plus que de nom. Les en- nemis de l'Autriche, n'ayant pu lui enlever la cou- ronne impériale, avaient fait en sorte qu'elle devînt un embarras plutôt qu'un avantage. En donnant à la France et à la Suède le droit de garantie, en lais- sant aux princes allemands la liberté de négocier et de s'allier avec qui il leur plairait, les traités de Westphalie avaient mis fin pratiquement, semblait- il, à l'existence du Saint-Empire comme puissance européenne. L'Autriche la première devait plus d'une fois subordonner les intérêts uploads/Litterature/ l-x27-allemagne-depuis-leibniz-levy-bruhl-lucien-1907-paris.pdf

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