Méthode du commentaire composé 1. Qu’est ce qu’un commentaire ? Le commentaire
Méthode du commentaire composé 1. Qu’est ce qu’un commentaire ? Le commentaire composé d’un texte littéraire obéit à une méthodologie qui évite de tomber dans les pièges de l’exercice, et qui consiste à aller systématiquement de son observation à son interprétation. L’exercice peut sembler rassurant car vous disposez d’un support à partir duquel construire votre discours. Les textes officiels le décrivent ainsi : « Le commentaire porte sur un texte littéraire. En séries générales, le candidat compose un devoir qui présente de manière organisée ce qu’il a retenu de sa lecture, et justifie son interprétation et ses jugements personnels. En séries technologiques, le sujet est formulé de manière à guider le candidat dans son travail. » (B. O. du 28.06.01) 1. Ce qu’est – et n’est pas – le commentaire de texte z Le commentaire doit montrer que le langage, dans un texte littéraire, n’est pas uniquement un instrument de communication, mais également un instrument de création. z Le commentaire de texte consiste à expliquer un texte en dévoilant son intérêt littéraire, en montrant ce qui fait sa richesse. Commenter revient donc à faire apparaître, en identifiant les liens permanents qui existent entre le sens et la forme, comment l’auteur a, malgré lui ou intentionnellement, « fabriqué » le texte en vue d’obtenir le sens qui s’en dégage. z Le commentaire de texte n’est donc pas un exercice d’admiration gratuit. Il se refuse à paraphraser, c’est-à-dire à raconter le texte (ex. « Ici, l’auteur dit que… », « il ajoute que… »), comme il ne saurait accumuler le relevé de procédés sans interprétation (ex. « on voit ici une comparaison, et deux métaphores… », « il y a des rimes riches… ».). 2. Le texte comme support de l’exercice À la différence de l’exercice de dissertation, le sujet vous demande de rendre compte d’un support textuel que l’on met à votre disposition durant le temps qui vous est imparti. Il ne faut donc jamais quitter le texte des yeux, ne parler que de lui (sans faire référence à d’autres textes de votre culture personnelle qu’il vous évoquerait), ne pas émettre de jugements de valeur quant à son genre, son auteur, ou sa forme. Il faut étudier ce texte au moyen des outils dont vous disposez et dont vous avez acquis la maîtrise en cours. 3. Composer le commentaire z Même si le terme a disparu dans la désignation de l’exercice, le commentaire doit être composé. Il exige donc d’être construit selon un plan, afin de proposer un discours intelligible dans son contenu et convaincant dans sa démarche interprétative. Dès lors sont exclus les commentaires linéaires qui suivent l’ordre du texte, de même ceux qui distingueraient la forme et le sens. Le commentaire doit, dans un plan pertinent, associer les deux pour partir du plus évident au plus complexe et révéler tous les niveaux de lecture. z La structure tripartite (introduction, développement, conclusion) doit, à l’image de la dissertation, élaborer un parcours de lecture fournissant au lecteur un itinéraire cohérent. 4. Le plan z Il s’agit d’organiser l’ensemble des éléments qui ont constitué votre travail d’analyse préalable en deux ou trois grandes parties qui ne séparent jamais la forme et le fond. Ces parties doivent être équilibrées dans leur longueur, et proposer une progression dans leur enchaînement, en partant du plus descriptif pour tendre vers le plus interprétatif. z Un travail d’identification rigoureux (voir fiche p. XX) sert de point de départ pour composer la structure de votre devoir. Il n’y a pas de plan type. Cependant, partir de la définition littéraire de l’extrait proposé et des thèmes majeurs est sans risque. EXEMPLE : un poème contre la guerre (I) ; une lettre d’amour (I) ; une scène de dénouement (I) Selon les textes, la question des registres peut constituer une seconde partie pertinente. EXEMPLE : Un poème contre la guerre (I) / fondé sur un registre polémique (II) Une lettre d’amour (I) / lyrique et pathétique (II) Une scène de dénouement (I)/ tragique et spectaculaire (II) z Si vous identifiez l’appartenance d’un texte à un mouvement et à une école, le contenu de votre devoir devra impérativement montrer les spécificités de forme et de fond qui en sont les caractéristiques. Dès lors, cette question du mouvement peut être traitée dans une partie spécifique, mais il est plus aisé, pour éviter les redites, de l’inclure dans l’intitulé de vos parties. EXEMPLE : Un poème baroque contre la guerre (I) / fondé sur un registre polémique (II) Une lettre d’amour romantique (I) / lyrique et pathétique (II) Une scène de dénouement classique (I)/ tragique et spectaculaire (II) On voit que la construction du plan relève d’une savante alchimie entre le sens littéral, les techniques d’écriture, et les contextes. Chaque grande partie est divisée en deux ou trois sous-parties, qui montrent comment votre pensée progresse et s’articule. z La mise en page du plan de dissertation est identique à celle de la dissertation (voir plan p. XX). 2. Trouver des éléments d’analyse pour le commentaire Pour éviter les affres de la page blanche, il faut aborder le texte selon un protocole à la fois simple et systématique, qui part d’une lecture globale pour parvenir à organiser des analyses de détail. La clef de la réussite réside dans ce travail préalable effectué au brouillon. 1. Débroussailler par une lecture linéaire crayon en main z Il s’agit d’abord par une lecture attentive et réitérée de parvenir à une compréhension globale de la page. Observer ensuite le paratexte et aboutissez à l’identification du texte selon la méthode vue en page XX. z L’identification d’un genre implique une mobilisation immédiate de l’ensemble des connaissances et des notions qui y ont trait. Par exemple, pour une page de roman, les questions de point de vue, de narration, de paroles rapportées doivent vous venir immédiatement à l’esprit. Pour le théâtre, l’on pointe d’emblée les genres et les registres, le traitement des personnages et de leurs rapports de force, le type de prise de parole (dialogue, monologue, tirade). z Les éléments du paratexte sont souvent d’une grande richesse pour situer le texte dans l’histoire littéraire. Peut-être le nom de l’auteur vous parlera-t-il, ou le titre du roman ou du recueil dont la page est extraite. Il se peut aussi que vous ignoriez tout, et de l’auteur, et du contexte socio-historique de la genèse. Ce n’est pas nécessairement un handicap car l’exercice n’exige pas de connaissances préalables. 2. Observer l’unité de l’extrait et réfléchir sur sa cohérence z Le texte qui vous est donné est généralement un extrait, (sauf quand c’est un poème complet). La personne qui a constitué le sujet n’a pas coupé le texte au hasard, mais parce qu’il a trouvé au passage une cohérence propre dans son contenu comme dans sa composition. Il faut donc s’interroger sur ce qui fonde l’unité de ce passage, et mettre en valeur les différents mouvements qui le constituent. z En poésie, la répartition en strophes est souvent significative dans la décomposition du sens. Un dialogue théâtral évolue, aborde parfois plusieurs sujets, et peut contenir des ruptures dans la communication entre les personnages. Un texte narratif peut présenter un passage descriptif, l’insertion d’un dialogue, ou de paroles rapportées. Ainsi, il est déjà possible de dégager des lignes de forces dans les thèmes abordés, ou dans les effets recherchés par la composition. 3. Relire le texte linéairement, stylo en main Pour nourrir le commentaire et parvenir à en approfondir la lecture, il est nécessaire de procéder, stylo en main et feuille de brouillon à l’appui, à une relecture linéaire qui permet de résumer le texte et de procéder à un premier relevé des impressions immédiates de lecture, des figures littéraires, des mots clefs, ainsi que des questionnements que ces impressions font naître. Cette étape nécessaire peut ne pas suffire à trouver suffisamment d’éléments, et il n’est pas rare que l’élève trouve le résultat de ses recherches un peu maigre. Une approche plus systématique s’avère donc, dans un second temps, nécessaire. 4. Étudier les phrases z Repérez les phrases et les propositions en les séparant par des traits obliques. Soulignez les coordonnants (mais, ou, et, donc, or, ni, car) et les connecteurs logiques (conjonctions de subordination, locutions conjonctives). La patrie ne peut subsister sans la liberté, ni la liberté sans la vertu, ni la vertu sans les citoyens / : vous aurez tout si vous formez des citoyens / ; sans cela vous n’aurez que de méchants esclaves, à commencer par les chefs de l’état. / Or, former des citoyens n’est pas l’affaire d’un jour ; / et pour les avoir hommes, il faut les instruire enfants. Dans le cas de phrases complexes, relevez les mots de liaison qui permettent de mettre évidence, dans l’étude de textes argumentatifs, la démarche choisie par l’énonciateur pour convaincre. Si les enfants sont élevés en commun dans le sein clé l’égalité, s’ils sont imbus des lois clé l’état, et des maximes clé la volonté générale, s’ils sont instruits à les respecter par-dessus toutes choses, s’ils sont environnés d’exemples et uploads/Litterature/ methodologie-du-commentaire-compose 1 .pdf
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- Publié le Sep 05, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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