I livret Jeunes exposition L ’âge d’or des sciences arabes 1 II Al-Bîrûnî (m. e

I livret Jeunes exposition L ’âge d’or des sciences arabes 1 II Al-Bîrûnî (m. en 1048) : «J’ai fait ce que chacun devrait faire dans son travail : accueillir les réalisations de ses prédécesseurs avec gratitude et corriger leurs fautes sans appréhension (…). C’est ainsi que la contribution que l’on aura apportée vivra éternellement chez ses successeurs et chez les générations à venir» [Al-Bîrûnî : al-Qânûn al-mas’ûdi (Le Canon masudien), Hayderabad.] «peu de savoir vaut mieux que beaucoup de culte» Hadith (Dit du prophète) Astrologues déterminant le thème astral à l’occasion d’une naissance Akbarnameh - miniature Inde, XVIIe siècle, British Library 3 2 d de 632 à 750, les Arabes conquièrent un immense territoire à travers lequel se diffusent rapidement leur religion et leur langue. De la frontière chinoise jusqu'au nord de l'Espagne, il englobe une mosaïque de contrées, héritières du riche patrimoine scientifique de la Grèce, de la Perse, de l'Égypte et de la Mésopotamie. À partir de cet héritage, des dizaines de foyers scientifiques vont naître et se développer, du VIIIe au XVe siècle, avec leurs établissements d'enseignement, leurs bibliothèques, leurs hôpitaux. Outre des disciplines anciennes (astronomie, médecine, géographie, agronomie, mécanique, etc.) qui seront enrichies, de nouvelles voient le jour, comme l'algèbre, la trigonométrie et la science du temps. L'impulsion donnée par les Arabes à la fabrication du papier a rendu plus abordable la copie des livres et a contribué à la diffusion de ces travaux. Entre les IXe et XIe siècles, les activités scientifiques étaient exprimées en langue arabe et donc les savants devaient maîtriser cette langue. À partir de la fin du XIe siècle, avec le renouveau de la culture persane, des savants persans commencent à écrire dans leur langue maternelle. Un phénomène semblable s'observe dans l'Espagne musulmane, où des livres de mathématique et d'astronomie sont rédigés en hébreu. À la même époque, commence à se développer la traduction, de l'arabe vers le latin, d'ouvrages scientifiques grecs et arabes disponibles en Espagne et en Sicile. Quelques siècles plus tard, ce phénomène se reproduira, mais à une échelle plus réduite, avec la traduction en turc et en berbère de quelques ouvrages scientifiques. L’âge d’or des sciences arabes Avicenne au chevet d’un patient «malade d’amour» miniature (XVIe siècle) Istanbul, Musée des arts turcs et islamiques. 5 4 ~ a l a m b i c ~ é c h e c ~ m a g a s i n ~ t i m b a l e ~ a m i r a l ~ f a n f a r o n ~ g u i t a r e ~ h a s a r d ~ m a t e l a s ~ g a z e l l e ~ j u p e ~ h L’héritage scientifique ormis quelques initiatives isolées, et à l'exception du domaine de la médecine (dont une pratique « savante », héritière de la médecine grecque, est attestée dès l'avènement de l'Islam), les Arabes n'ont commencé à prendre connaissance des héritages scientifiques anciens qu'à partir de la fin du VIIIe siècle. C'est avec les premiers califes abbassides que la traduction connaît une véritable impulsion. Al-Mansûr (754-775) est le premier à financer des traductions d'ouvrages scientifiques indiens puis d'écrits philosophiques grecs. Trois de ses successeurs lui emboîtent le pas : al-Mahdî (775-785), puis Hârûn ar- Rashîd (785-809) et surtout al-Ma'mûn (813-833) auxquels on doit également la fondation de la Maison de la sagesse (Bayt al-hikma), destinée à accueillir les meilleurs savants de l'époque. Les mécènes se recrutent parmi les hauts fonctionnaires cultivés, les riches marchands et les hommes de science fortunés, comme le philosophe al-Kindî (m. 850) et les frères Banû Mûsâ, trois mathématiciens. Dans la recherche des manuscrits scientifiques anciens, les bibliothèques des particuliers et des monastères jouèrent un rôle primordial. Certains ouvrages ont même connu plusieurs traductions, comme l'Almageste de Ptolémée (IIe s.), la référence la plus importante de l'astronomie antique et médiévale, et les Eléments d'Euclide (IIIe s. av. J.C.), source presque exclusive de la géométrie arabe. En médecine, certains ouvrages de Galien ont d'abord été traduits en syriaque avant que, l'ensemble de son œuvre soit traduit en arabe. Parmi la centaine de traducteurs qui ont contribué à ce transfert des sciences anciennes, le plus important est Hunayn Ibn Ishâq (m. 873), qui dirigea une véritable équipe de spécialistes au rang desquels son fils Ishâq et son neveu Hubaysh. «l’encre du savant est plus sacrée que le sang des martyrs» Hadith (Dit du prophète) Nasir al-Din al-Tusi : Nouvelle rédaction des Eléments d’Euclide 1258, Encre sur papier Londres, The Britsh Library, Add. 23387 Hunayn Ibn Ishaq. Résumé du livre de Galien sur les différentes sortes d’urines (syriaque) Traduction d’un traité de Galien, orné de portraits de savants dont Andromaque et Galien (première moitié du XIIIe siécle) Vienne Osterreichische Nationalbibliothek. 7 6 ~ a l g è b r e ~ t a r i f ~ f a r d e a u ~ m a t r a q u e ~ t a l i s m a n ~ g a b a r d i n e ~ m o s q u é e ~ s o f a ~ m o h a i r ~ r é c i f ~ r a q u e t t e ~ d Les mathématiques et l’algèbre ès avant l’islam, les Arabes disposaient de procédés de calcul pour leurs transactions commerciales et d’un savoir-faire en géométrie auquel ils recouraient pour résoudre des problèmes d’arpentage, de construction et de décoration. Mais la traduction des ouvrages indiens, mésopotamiens et surtout grecs va leur permettre d’élargir leurs connaissances et, après une phase d’assimilation, de donner naissance, à partir du IXe siècle, à une production originale. On doit aussi aux mathématiciens arabes d’avoir inventé de nouvelles disciplines comme la trigonométrie, l’analyse combinatoire et l’algèbre. À partir du XIIe siècle, une partie des ouvrages mathématiques arabes est traduite en latin et en hébreu. C’est par ce biais que se diffusera en Europe la pratique du calcul avec le système décimal, l’algèbre avec ses équations et la trigonométrie. C’est ainsi que l’Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison, d’Al- Khwârizmî, publié à Bagdad au début du IXe siècle, sera traduit en latin au XIIe siècle, une première fois par Gérard de Crémone puis par Robert de Chester, sous le titre de Liber algebra et muqabala ; les deux mots choisis par l’auteur pour nommer la nouvelle discipline : algèbre (forgé à partir d’al-jabr qui signifie restauration, réparation) et muqabala (comparaison) font donc leur apparition dans la langue latine… Parmi les plus grands mathématiciens arabes, mentionnons, outre al-Khwârizmî (Bagdad, IXe s.) en algèbre, Ibn al-Haytham (Le Caire, Xe s.) en arithmétique, al-Bîrûnî (Rayy, XIe s.) en trigonométrie, Ibn Mun’im (Marrakech, XIIe s.) en analyse combinatoire , et al-Kâshî (Samarcande, XIVe s.) en science du calcul. AL-KHWÂRIZMÎ (m. 850) Muhammad ibn Mûsâ al-Khwârizmî est né à Bagdad vers 780 d’une famille originaire du Khwârizm (Ouzbékistan). En astronomie il a participé au programme lancé par le calife al-Ma’mûn (813-833) afin de vérifier les paramètres astronomiques hérités des Grecs et aboutir à la réalisation d’une nouvelle carte du monde. En mathématique, il est le premier à publier un livre de calcul contenant le système décimal positionnel indien (avec le zéro). Mais il est surtout resté célèbre comme auteur du premier livre d’algèbre de l’histoire «Kitab Al-jabr wa-l-muqabala». Abrégé d’un poème sur les fondements de l’algèbre, Rabat, Bibliothèque Sbihi. Yusuf al-Mu’taman : Traité de géométrie, Encre sur papier. Espagne vers 1080. Leyde, Université Library, Legatum Warnerarium, Or.123a 9 8 ~ c h i f f r e ~ l a s c a r ~ m e s q u i n ~ a m b r e ~ q u i n t a l ~ f a k i r ~ t a m a r i n ~ t a s s e ~ g i r a f e ~ p e r r o q u e t ~ s a v a t e ~ z é r o à Le calcul l’origine, le zéro était simplement un signe servant à indiquer l’absence de valeur d’une position donnée (celle des dizaines ou des centaines, par exemple) dans l’écriture d’un nombre. Ce principe était connu des Babyloniens, des Grecs et des Indiens. Ces derniers avaient également inventé l’écriture positionnelle des nombres : avec neuf signes seulement, qu’ils combinaient avec le signe du zéro, ils parvenaient ainsi à exprimer n’importe quel nombre, alors que pour atteindre le même but, les Grecs utilisaient 27 signes. À la fin du VIIIe siècle, les calculateurs arabes disposaient du système alphabétique grec, qu’ils avaient remplacé par leur propre alphabet de 28 lettres pour l’astronomie et l’astrologie; du système digital, qui permettait d’exprimer les résultats du calcul mental; enfin, du système décimal positionnel indien, dont ils usèrent dans tous les autres domaines de la science. Les calculateurs de l’Occident musulman remplacèrent uploads/Litterature/ philosophie 2 .pdf

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