Document : "Qu'elle était belle la banlieue..." - L'Histoire : Actualité de L'H
Document : "Qu'elle était belle la banlieue..." - L'Histoire : Actualité de L'Histoire http://www.histoire.presse.fr/content/2_recherche-full-text/article?id=4750[2011-08-11 오후 1:20:00] Abonnez-vous Newsletter Boutique Flux RSS 확 인 좋아요 회원님이 좋아합니다. · 관리 페이지 · 인사이트 · 오류 회원님이 좋아합니다친구들이 무엇을 좋아하는지 알아보려면 가입하 Mon profil Mes achats Bienvenue kk1234ang@hotmail.com Mon panier Se déconnecter Accueil Magazines Agenda Livres Boutique Abonnement Numérique Contact A la une Carte blanche Portraits Rechercher dans les archives histoire.presse.fr moteur de recherche article Qu'elle était belle la banlieue... Par Annie Fourcaut publié dans L'Histoire n° 315 - 12/2006 + Les émeutes en banlieue ont rappelé avec violence le malaise qui règne dans ces quartiers. Certains ont mis en accusation les barres et grands ensembles construits durant les Trente Glorieuses. Ces cités doivent-elles être rendues responsables de tous les maux ? Ce n’est pas l’avis d’Annie Fourcaut : elle retrace ici cinquante ans d’histoire. Les violences urbaines de novembre 2005 ont braqué de nouveau l’attention sur les banlieues françaises. L’émotion passée, ces événements sont l’objet d’analyses contradictoires : la lecture sécuritaire du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, fait des émeutiers des délinquants ; à l’inverse, d’autres les identifient à des victimes de la crise multiforme de la société française(1). Essayons d’y voir un peu plus clair. 1. Histoire d’un mot A l’origine était la "banlieue", qui depuis le Moyen Age désigne le périmètre d’une lieue entre la ville et la campagne sur lequel s’exerce le droit de ban, ou tutelle juridique de la ville sur le plat pays environnant. Avec la ville industrielle est venue la stigmatisation. Le mot "banlieue" est usé : comme son prédécesseur "faubourg", il traîne avec lui la déclinaison du rejet, un ensemble d’images à la fois confuses et fortes, comme celle des Barbares qui campent aux portes de nos cités, une métaphore qui s’est imposée dès le XIXe siècle, sous la monarchie de Juillet. Cette connotation péjorative n’allait pourtant pas de soi. D’abord parce que la banlieue est diverse. Ce qui amène Patrick Braouezec, député de la Seine-Saint-Denis, à refuser l’étiquette de "crise des banlieues" à propos de novembre 2005 : " Cette crise est économique, sociale, sociétale, identitaire. Quant à la banlieue, elle revêt des réalités très différentes ; qu’ont en effet de commun Stains et Saint-Maur, Neuilly-sur-Seine et Clichy-sous-Bois, Le Raincy et Argenteuil ? Quant à Pau, Toulouse, Strasbourg et d’autres villes de province qui se sont embrasées, elles sont les banlieues de quoi ? "(2) Trente ans d'index dont 20 000 articles disponibles en ligne. Recherchez dans l'index ou en plein texte Entrez un mot, une expression ou un titre de livre Entrez un nom d'auteur Type de contenu article 1. Cf. Coll., Banlieue, lendemains de révolte , Regards-La Dispute, 2006 ; V. Le Goaziou, L. Mucchielli (dir.), Quand les banlieues brûlent , La Découverte, 2006. 2. P. Braouezec, Banlieue, lendemains de révolte , op. cit., p. 43. 3. Cf. M. Berger, Les Périurbains de Paris, CNRS Éditions, 2004. 4. Cf. H. Queffélec, Le jour se lève sur la banlieue , Grasset, 1954. 5. La loi Loucheur de 1928 favorise l’accès à la propriété de maisons individuelles. 6. P. Chemetov, "D’Athènes à La Courneuve, à qui la faute ?", Urbanisme , janvier-février 2002, p. 50. 7. La loi Siegfried de 1894 prévoyait le financement des HBM (habitations à bon marché, ancêtres des HLM) par des prêts de la Caisse des dépôts. 8. Cf. F. Tomas, J.-N. Blanc, M. Bonilla, Les Grands Ensembles, une histoire qui continue..., Publications de l’université de Saint-Étienne, 2003. 9. A. Girard, Une enquête par sondages ; désirs des Français en matière d’habitation urbaine , Ined, PUF, 1947. 10. A. Touraine, N. Cleuziou, F. Lentin, Une société petite- bourgeoise : le HLM , rapport, Centre de recherche d’urbanisme, 1966. 11. Cf. R. Kaës, Vivre dans les grands ensembles , Les Éditions ouvrières, 1963 ; J. Duquesne, Vivre à Sarcelles ? Le grand ensemble et ses problèmes , Cujas, 1966. 12. A. Spinetta, "Beaulieu Saint-Étienne, un ensemble pensé pour l’homme", Annales de l’Institut technique du bâtiment et des travaux publics n° 78, juin 1954, p. 542. 13. En 1947 est publié Paris et le Désert français , qui met en cause de façon radicale la centralisation des activités autour de Paris. Article aide Recherche dans les archives ARCHIVES INDEX SOMMAIRES NOTES LES ENCADRÉS A RETENIR article recherche Document : "Qu'elle était belle la banlieue..." - L'Histoire : Actualité de L'Histoire http://www.histoire.presse.fr/content/2_recherche-full-text/article?id=4750[2011-08-11 오후 1:20:00] Articles du même auteur Cette diversité est constitutive de la banlieue. Elle est née de deux mouvements contemporains qu’on discerne déjà sous le Second Empire : le goût des bourgeoisies urbaines pour la villégiature dans les forêts et les coteaux à quelque distance de la métropole ; et le départ de la grande industrie et des activités polluantes hors de la grande ville. Cette variété de situations s’est maintenue, y compris lorsque, dans les années 1960-1970, apparaissent des zones pavillonnaires en lisière des villes, devenues le mode de vie préféré des ménages français. Habiter en périphérie devient alors le modèle dominant dans une société française tardivement urbanisée. Certes, dans ces banlieues, l’étalement se conjugue avec une spécialisation sociale croissante(3), cet habitat étant réservé à des ménages de salariés, employés, cadres moyens ou supérieurs. On est ici proche des suburbs qui, dans le lexique nord-américain, désignent des quartiers de classes moyennes blanches pavillonnaires. Mais, en France, la banlieue a continué à recouvrir des situations sociales et des paysages urbains très divers, ce que l’opprobre jeté indifféremment sur ces périphéries ne permet pas de comprendre. Ce qui s’est passé depuis trente ans, c’est que le mot "banlieue" en est venu à désigner l’inscription territoriale de la question sociale à la fin du XXe siècle - un peu comme le thème du "taudis" au XIXe siècle. A partir des années 1980, avec l’institutionnalisation de la politique de la ville, la publication de multiples rapports sur la relégation, le mot sert à assigner à résidence dans des lieux périphériques la crise globale de la société française. Cette simplification camoufle un problème social derrière une question d’architecture et d’urbanisme. L’urbanisme ségrégatif et déshumanisé des barres et des tours mais aussi la faillite de la politique de la ville ont été invoqués pour expliquer la localisation des troubles dans les quartiers d’habitat social construits pendant les Trente Glorieuses. Revenir sur l’histoire de la constitution des banlieues populaires permet de montrer que ces territoires prétendument abandonnés ont été façonnés par un demi-siècle de politiques publiques, aujourd’hui mal comprises. 2. Années 1950 : le jour se lève sur la banlieue Les prêtres-ouvriers qui tentent d’évangéliser les masses(4) et les gentils enfants que filment Jacques Prévert et Eli Lotar dans le documentaire Aubervilliers sorti en 1946 témoignent de la dureté des conditions de vie dans les banlieues populaires de l’après-guerre. Dans le contexte du baby-boom, du début de la croissance économique et de la reprise de l’immigration provinciale et étrangère, la population urbaine augmente : la région parisienne s’accroît de 2 millions entre le recensement de 1954 (7,2 millions) et celui de 1968 (9,2 millions). Au cours des années 1950, on enregistre jusqu’à 180 000 nouveaux venus par an, moitié par accroissement naturel, moitié par immigration de province ou de l’étranger : toutes les quatre minutes, un provincial débarquait à Paris pour trouver un emploi. Cet afflux de population aggrave le déficit séculaire d’habitations populaires ; la fin de la reconstruction proclamée 14. La loi Barre prévoit une aide personnalisée au logement (APL), que l’État verse directement aux organismes qui logent les familles les plus modestes. 15. P. Weil, La France et ses étrangers. L’aventure d’une politique de l’immigration , 1938-1991 , Calmann-Lévy, 1991. Triste comme un best-seller Carte blanche de Pierre Assouline Hans Magnus Enzensberger : une vie allemande Portrait « Vies des artistes » de Giorgio Vasari Lire les classiques Voir le sommaire >>> Actualités de L'Histoire par Michel Deverge Ce blog est géré par Michel Deverge pour la revue L'Histoire et rend compte de l'actualité en histoire sur la toile dans les domaines de la recherche, de l'enseignement et de la vulgarisation... lire le blog >>> France, nation, identité nationale par Michel Winock Michel Winock, professeur émérite à Sciences-po, cofondateur de la revue L'Histoire en 1978, est l'auteur Publicité Offrez-vous l'Histoire et bénéficiez de tous les avantages abonnés... Un crédit de 100 articles offerts par an Chaque mois un accès privilégié à des événements culturels avec Les Rendez-Vous de l'Histoire ESPACE PRIVILÈGES Ce mois-ci dans L'Histoire Les blogs de L'Histoire Document : "Qu'elle était belle la banlieue..." - L'Histoire : Actualité de L'Histoire http://www.histoire.presse.fr/content/2_recherche-full-text/article?id=4750[2011-08-11 오후 1:20:00] A la une Carte blanche Portraits Moteur de recherche Newsletter Accueil En kiosque Mensuel Collection Magazines Expositions Rencontres Événements Agenda Lire les classiques Livres du mois Antiquité Moyen-Age XVIe-XVIIIe XIXe-XXIe Général Livres Abonnement L'Histoire magazine Les Collections de L'Histoire Les écrins Packs d'articles Boutique Qui sommes-nous ? Espace Presse Partenaires Glossaire Auteurs Nous contacter Contact 1 2 3 4 5 6 » en 1954 (460 000 immeubles ont été détruits pendant la guerre et 1,9 millions endommagés) n’y met uploads/Litterature/ qu-x27-elle-etait-belle-la-banlieue-1.pdf
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- Publié le Jul 01, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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