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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/30451907 Vies et métamorphoses de la Sibylle Article · May 2007 Source: OAI CITATIONS 0 READS 111 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: La magie thérapeutique du chant poétique d'Orphée dans la pensée de Ficin et de quelques auteurs de la Renaissance View project Jean-Michel Roessli Concordia University Montreal 26 PUBLICATIONS 5 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Jean-Michel Roessli on 30 August 2014. The user has requested enhancement of the downloaded file. Revue de l’histoire des religions Numéro 2 (2007) Divination et révélation dans les mondes grec et romain ............................................................................................................................................................................................................................................................................................... Jean-Michel Roessli Vies et métamorphoses de la Sibylle Notes critiques ............................................................................................................................................................................................................................................................................................... Avertissement Le contenu de ce site relève de la législation française sur la propriété intellectuelle et est la propriété exclusive de l'éditeur. 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Référence électronique Jean-Michel Roessli, « Vies et métamorphoses de la Sibylle », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 2 | 2007, mis en ligne le 01 juin 2010. URL : http://rhr.revues.org/5265 DOI : en cours d'attribution Éditeur : Armand Colin http://rhr.revues.org http://www.revues.org Document accessible en ligne sur : http://rhr.revues.org/5265 Ce document est le fac-similé de l'édition papier. T ous droits réservés Revue de l’histoire des religions, 224 - 2/2007, p. 253 à 271 JEAN-MICHEL ROESSLI Université de Fribourg (Suisse) Vies et métamorphoses de la Sibylle Notes critiques* Les études sur la Sibylle se sont multipliées au cours de ces dernières années, preuve, s’il en faut, de la vivacité de l’intérêt pour la divination et la poésie oraculaire. En raison de la permanence et de l’universalité de son message, la Sibylle, véritable réceptacle du divin, s’est prêtée à toutes sortes d’utilisations, exploitations et manipulations dans les domaines religieux et artistiques. Elle a inspiré poètes, peintres et compositeurs et alimenté les espérances de plusieurs groupes religieux. Les présentes notes critiques entendent profiter de parutions récentes pour rendre compte des réflexions actuelles sur la prophétesse antique et sa survie à travers les âges. Lives and Metamorphoses of the Sibyl Studies on the Sibyl have multiplied these last years, proof, if needed, of the liveliness of the question of divination and oracular poetry. Due to the long-lasting and broad influence of her message, the Sibyl, truthful recipient of divine communication, lent herself to many uses and appropriations in the areas of religion and the arts. She inspired poets, painters and composers and nourished the hopes of various religious groups. The present review article benefits from recent publications to report on current views about the ancient prophetess and her survival through the ages. * À propos de : Monique Bouquet et Françoise Morzadec (éds.), La Sibylle. Parole et représentation, Rennes, Presses Universitaires de Rennes (PUR), 2004, 301 p., 19 figs. (Collection « Interférences »), 23 €. – Jackie Pigeaud, Les Sibylles. Actes des VIIIe Entretiens de La Garenne Lemot, 18 au 20 octobre 2001, Nantes 2005, 231 p., 5 pls. en couleur, 30 €. 254 JEAN-MICHEL ROESSLI Figure féminine de la divination et de la poésie, la Sibylle, au nom si mystérieux qu’il n’a pas encore livré tous ses secrets1, trouve son origine à l’époque archaïque, quelque part entre Orient et Asie Mineure. Depuis lors, elle n’a cessé de hanter l’imaginaire des Grecs, des Romains et de leurs héritiers en Occident, et cela depuis le haut Moyen Âge jusqu’à nos jours, en passant par la Renaissance et l’époque moderne. Tour à tour une et multiple, païenne, juive et chrétienne, la Sibylle se fait porte-parole des polythéismes aussi bien que des monothéismes. Par les oracles qu’elle profère ou ceux qu’on lui prête, elle se fait encore l’écho des revendications identitaires de divers groupes humains, que ce soit les ambitions politiques d’une cité hellénistique ou l’affirmation de foi de quelque théologien juif 1. Les Anciens eux-mêmes, à l’instar de Varron (ap. Lactance, Institutions divines, I, 6, 7), Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, IV, 66, 6) ou Servius (Commentaire à l’Énéide III, 445), ont tenté de lever le voile sur l’origine et la signification de ce nom. Leurs hypothèses, pour suggestives et séduisantes qu’elles sont, n’en demeurent pas moins indémontrables sur le plan philologique. Elles nourrissent l’imaginaire et font rêver les poètes, mais ne satisfont pas les linguistes. Les modernes, eux aussi, ont tenté de percer le mystère de ce nom, sans parvenir à des résultats plus probants (cf. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque. Histoire des mots, Paris, 1968, s. v. Tßx ≥≥a). Ils ont voulu y voir un mot d’origine tantôt grecque, tantôt sémitique et hésitent à y reconnaître au départ un nom propre appliqué par extension à une classe d’individus ou un nom commun qui se serait ensuite cristallisé sur un personnage particulier. Le fait que les sources les plus anciennes ne semblent connaître qu’une Sibylle incite toutefois à privilégier la première hypothèse. Sur tout cela, voir Herbert Chayyim Youtie, « Sambathis », Harvard Theological Review, 37 (1944), p. 209-218. Plus récemment, Valentin Nikiprowetzky, La Troisième Sibylle, Paris-La Haye, 1970, p. 11-16 ; Jean-Marc Rosenstiehl, Jean-Georges Heintz, « De ·ibtu, la reine de Mari, à Sambéthé, la Sibylle chaldéenne ? », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, 52 (1972), p. 13-15. Pour d’autres hypothèses, voir encore Robert B. Coote, “Sibyl: ‘Oracle’”, Journal of Northwest Semitic Languages, 5 (1977), p. 3-8 ; Jacob Hoftijzer, Karel Jongeling, Dictionary of the Northwest Semitic Inscriptions (Handbuch der Orientalistik. Erste Abteilung. Der Nahe und Mittlere Osten, 21), Leyde-New York, 1995, vol. 2, p. 774-775. VIES ET MÉTAMORPHOSES DE LA SIBYLLE 255 ou chrétien. C’est sans doute pour répondre à tous ces besoins que la Sibylle s’est multipliée, de façon tantôt anarchique tantôt organisée, pour voir son nombre “canoniquement” fixé à “dix” dans le catalo- gue de Varron (antiquit. rer. div. frg. 56a Cardauns), puis à “douze” à la fin du Moyen Âge2. Ce sont les métamorphoses successives de cette prophétesse aux multiples visages, qui, de figure inspirée, est devenue inspiratrice pour les poètes, les artistes-peintres, les compositeurs et les érudits, que se propose d’aborder l’ouvrage publié par Monique Bouquet et Françoise Morzadec aux Presses Universitaires de Rennes. Ce livre réunit, en un ensemble varié mais cohérent, les vingt-et-une contributions, généralement brèves et synthétiques, d’un colloque organisé en octobre 2001 par le Centre d’Études des Littératures Antiques et Modernes de l’Université de Rennes 2-Haute-Bretagne. Après un avant-propos rétrospectif sur les études rassemblées (p. 11-16), une première série de travaux est consacrée aux inter- prétations romaines de la Sibylle, telles qu’elles ressortent des œuvres de Virgile, Tibulle, Ovide, Silius Italicus et Servius, en passant par les libri Sibyllini et autres recueils d’oracles, dont la consultation était placée sous le strict contrôle de prêtres en charge du sacré (uiri sacris faciundis). Ces contributions sont opportunément précédées d’un article de Caroline Février sur Le double langage de la Sibylle : de l’oracle grec au rituel romain (p. 17-27), tant il est frappant de constater que la Sibylle a pu servir à la fois la divination inspirée des Grecs et la mantique inductive des Romains, s’exprimant pour cela aussi bien dans un langage débridé que dans un discours construit 2. Voir notamment mon « Catalogues de sibylles, recueil(s) de Libri Sibyllini et corpus des Oracula Sibyllina. Remarques sur la formation et la constitution de quelques collections oraculaires dans les mondes gréco-romain, juif et chrétien », dans Enrico Norelli (éd.), Recueils normatifs et canons dans l’Antiquité. Perspectives nouvelles sur la formation des canons juif et chrétien dans leur contexte culturel. Actes du colloque organisé dans le cadre du programme plurifacultaire La Bible à la croisée des savoirs de l’Université de Genève, 11-12 avril 2002 (Publications de l’Institut romand des sciences bibliques 3), Lausanne, 2004, p. 47-68 (avec une bibliographie abondante sur le sujet). 256 JEAN-MICHEL ROESSLI et rétrospectivement adapté aux besoins de la politique religieuse de la République et de l’Empire. Mais l’auteur montre que ce double langage de la Sibylle se retrouve dans les libri Sibyllini eux-mêmes, dont le genre se situe à mi-chemin entre oracula et remedia, oscillant de l’un à l’autre en fonction des nécessités. On pourrait ajouter – mais c’est une évidence – que le langage de la Sibylle ne peut être que double, dans la mesure où celui-ci est souvent ambigu, équivoque, obscur, sibyllin pour tout dire. C. Février s’interroge enfin sur le moment où l’on a commencé à faire un usage politique de ces libri, sous les uploads/Litterature/ rhr-5265-2-vies-et-metamorphoses-de-la-sibylle-p-253-271.pdf

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