VI -rime annee, N-os 1 -3. )anvier-mars 1929. REVUE HISTORIQUE DU SUD-EST EUROP
VI -rime annee, N-os 1 -3. )anvier-mars 1929. REVUE HISTORIQUE DU SUD-EST EUROPEEN (Continuation du Bulletin de l'Institut pour l'itudc de l'Europe sud,orientale") PUBLICATION TRIMESTRIELLE dirigie par N. IORGA Professeur a l'Universite de Bucarest, Agree a la Sorbonne, Correspondant de l'Institut de France. PARIS LIBRAIRIE J. GAMBER 7, Rue Danton. BUCAREST LIBRAIRIE PAVEL SURD 73, Ca lea Victor lei. g ; n9. lj 5 www.dacoromanica.ro DIRECTEUR : N. IORGA BUCAREST, 6, SOSEAUA BONAPARTE SECREtAIRE DE REDACTION:. C. MA.RINESCU Professeur a l'Universite de Cluj. s% SOMMAIRE: ARTICLES. N, Iorga : L'Acadernie" de Bu- . carest. La Dobrogea pays de synthese. Quelques documents sur les rapports italo-roumains. G. Bals: Un ouvrage sur la pcinture dans les monuments de !'art roumain ancien. I. Baidaff: Opinions contemporaines sur la fin de Olgoire Ghica, prince de Mold2vie (1777). Le mort de Constantin Braticoveanu et la iiresse europeenne (1714). Une armee de regne de Constantin Moruzi (1777-8). G. I. Bil- 1 tianu : Le roman de Troie dans la chronique de.Robert de Can. I Aurelien Sacerdoteanu: Du nouveau concernant rune enquete francaise sur les Principautes roumaines au commencement du XVIII-e siecle". COMPTES-RENDUS stir : J. Ebersolt, Dr. M. Boghitsche- witsch, Phaedon Coticoules, V..Begeliev. Achille A. Tzartzanos, Andre Grabar, Sirarpie Der Nersessian. CHRONIQUE par N. lorga. ilmassameamese imprimerte nDatitia Romaneascail Valenii-de-Munte 4P /r MOO 1 1 1 1 !f . www.dacoromanica.ro REVUE ECISTORIQUE SUD-EST EUROPEEN PUBLTEE PAR N. Ib_RGA, PROPESSEUlt A X2IINIVERSITie DTI BITOAREST ANNEE, N-OS 1-3. JANVIER-MARS 1929. L'Academie" de Bucarest I. Un membre de la famille, d'origine imperiale et de grandes et nobles traditions, des Cantacuzenes, le Ban, puis general russe Michel, ecrivait vers 178o dans un grand rapport sur son pays, adresse au gouverne- meat du Tzar, auquel it venait de confier son sort, ces quelques lignes sur l'origine de cette ecole supe- rieure, de langue grecque, mais d'esprit .occidental, des le debut, que fut, et demeure, la Paculte des lettres et de philosophie de Bucarest: «Ce prince (erban Cantacuzene) fonda la premiere fois tine ecole belle- nique en Valachie»2. erban Cantacuzene, le plus energique des fils de Constantin Cantacuzene le Postelnic (Chambellan) avec Helene, fille du prince regnant Radu 5erban, com- menca son regne en decembre 1678. C'etait, d'apres la description de telle chronique de son temps, qui a a venger des injures de la part de Serban, et aussi de Del Chiaro, le secretai-re italien de son successeur, un terrible homme severe, a la voix menacante, aux yeux terrifiants. Mais ce n'etait pas un lettre. (,'initiative pour fon- der l'ecole superieure de Bucarest fut done prise par son frere cadet, Constantin. En 1665, portant au Tresor ottoman le tribut de Commemoration de deux cent cinquante ans de la fondation d'une Fa- culte des Lettres a Bucarest, 1928. ' BAccxiag, nciXtnxii xoct isarrpacptxt, Loth c.g ecrixatotivri; cant; xrccozipso; gc; co 1774 stout, publide par les freres Tounousli, Vienne, Georges Vendot, 1806. DII VI-E la:opicc v ' www.dacoromanica.ro N. tor& son pays, it venait a Andrinople pour passer ensuite a Constantinople, oil it sejourna deux annees jus- qu'en janvier 1667. Son maitre, aupres duquel le jeun- descendant imperial sera l'humble aroueatoC3 spudeu, etu- diant, sur la place meme ou ses ancetres avaient ete empereurs couronnes par Dieu peut etre est-il Lau - teur de cette «epigramme», transmise par lui sur son cahier d'etudes, qui parle du KancocouCylvti)v 'lg. Pc zcacacsts- 004Y fut ce Denis, sur lequel manquent d'auties ren seignements Le successeur de Denis est un moine de Crete comme l'educateur de Demetrius Cantemir, Gerasime. Et c'est sans doute par ce second maitre que le jeune Rcumain fut dirige vers Venise2. C'etait a cette epoque, avec sa grande et belle eglise de S. Georges, toute pleine de vieilies images byzan- tines, quelquefois d'une grande valeur, avec son col- lege Flangini, fonde des deniers du prince exile de Mol- davie Pierre le Boiteux, avec ce college pour douze Grecs', avec ses poetes grecs, avec ses nombreuses maisons de commerce appartenant a des Grecs ou a des Roumains de Macedoine, qui y faisaient elever leurs enfants, avec ses imprimeurs pour la grecite entiere, les Glykys, connus jusqu'en Asie4, aussi une grande capitale des chretiens orientaux. On y pa.r1ait et ecrivait aussi bien le grec. pirfois, sans doute, le slavon, le schiavone aussi, q ie l'italien et le latin. Constantin Cantacuzene y arriva sur le bord du vaisseau Madonna del Rosario ou la Corona aurea, de provenance venitienne, mais ayant un equipage francais -- a cause de la guerre entre Venitiens et Turcs pour cette ile meme de Crete, le 19 fevrier 1667, «un jour beau et calme». I1 y fut accueilli par encore un moine grec, Gondouli, envoye par le riche mrchand roumain de Macedoine, Pano Pe- I II mourut, d'apres le cahier, en mai 1666; N. lorga, Operele lui Constan- tin Cantacuzino, Bucarest 1901, pp. 11-12, 1 Ibid. 3 Hellad:us, Status praesens ecclesiae graecae, pp. 193-204. La permission d'imprimer les livres grecs fut demandee d'abord par un Andre Giuliani et un Nicolas Sarus; Helladius, ouvr. cite, p. 5. 2 I www.dacoromanica.ro 12Academieft de t ucarest 3 patio, fill de Dona, marchand de Venise4, auquel Canta- cuzene se lia d'une amitie durable. II put visiter la ville, copiant telle inscription du palais ducal, se reservant de rediger plus tard une breve histoire de Venise qui s'est, malheureusement, perdue 2. On s'empressa de le faire partir porn. Padoue, etant accompagne par Pano et par les freres Santonino, dont l'un, Raoul, etait avocat, ayant une maison de campagne a Mira. Un camarade lui avail ete donne, Nicolas Boubouli, Levantin, qui fit parler de lui. IN ne frequenterent pas l'Universite meme, etant confies d'abord au «clarissime» Giovanni Filippo Cor- nelio, sur lequel nous n'avons pu rien apprendre, pour leur chercher un initiateur aux etudes latines. Un chanoine de S. Antoine, Aivise Florio, les logeait, pour quinze ducats par mois. Plus tard, avec un Saxon de Transylvanie, Martin Hermann, qui lui recommanda peut-titre l'opuscule de Laurent Tdppeltin sur l'origine des Roumains, it habitait chez la signora Verginia Romana. Or le premier professeur du noble etranger fut un personnage tres distingue, Antoine dall'Acqua, qui ecrivit I'Etica insana et redigea he panegyrique d'An- gelo Giustiniano. Le second, un Grec, Arsene Kaloudis, Arsenio Caludi, moine, auteur d'une Description de 1'Athos dediee a un prince de Moldavie, presqu'illettre, Eastratitis Dabija (1661), etait depuis 166o professeur au College fonde par Giovanni Cottunio, en 1657, dans la Strada del Santo, de S. Antoine lui-meme, pour huit eleves grecs, le fondateur lui-meme paraissant appartenir a cette nation: iN pouvaient s'y preparer pour l'Universite. La logique fut inculquee a l'etudiant oriental par cet Albano Albanese (t 1717), noble de Padoue, qui enseignait cette matiere in tertio loco» des 1666, homme remarquable, sachant Aristote par coeur, ce qui emerveillait ses auditeurs. Il donna a Cantacuzene aussi des lecons stir lame. I Operele, p. XXXVII. ' Notre Revista istorica, Ill, pp. 23-4, www.dacoromanica.ro 4 N. torga Puis, pour la philosophie, suivie bient6t par la phy- sique, en huit livres, l'etranger passa chez le professeur veronais Valeriano Bonvicino, charge des 1661 et jus- qu'a sa mort, en 1668, d'une seconde chaire de ((phi - losophie extraordinaire», qui enseigna a son eleve Eu- elide, le traits de la sphere armillaris, c'est-a-dire de l'univers»1. En meme temps Constantin se formait une modeste bibllotheque ott les auteurs latins se reunissaient a Homere, a Aristote, a Epictete, A. Lucien et a Syne- sins, sans compter des livres d'histoire comme les me- moires de Natalis Comes. et les ((Institutions de Justi- nien. plus tard it citera Bonfinius, Flavio Biondo, Procope, Carion, Nauclerus, Cluverius, Callimachus, Cromer. On vient de retrouver la belle carte, ornee du portrait de Constantin Brancoveanu, prince regnant de Valachie et, par sa mare, neveu de Cantacuzene, qu'il fit publier apres 1688 a l'Imprimerie du Semi- naire de Padoue, Br' aolit 1669 a peine, le futur Stolnic etait a Vienne, oa sa mere avait ete elevee, pour y continuer ses etu- des, dans des conditions que nous ne connaissons pas. Peat-etre poussa-t-il en effet, comme le dit Michel Cantacuzene, jusqu'a Varsovie2. Revenv dans le pays des 167o, Constantin fut mele a une politique de passions terribles dont eut a souf- frir sa famille ambitieuse. Il n'oublia pas cependant, consults plus d'une fois par des strangers comme le celebre comte Marsili, ses preoccupations litteraires. Aussi est-ce a lui qu'il fauf attribuer fAcademie ou- verte par son frere dine des le commencement de son regne. * D'pres le cahier cite et des tluvrages sur l'Universite, comme Giomo (L'archivio anticoNuovo Archivio Veneto" VI) et Papadopoli (Historia gymnasii patavini, signales par M. Lazzarini, dans notre 1st. invapitnantalui romanesc, p. 39 et suiv. 2 1st. inveitamantului, pp. 36, 41. Son frere cadet Michel etudia la geogra- phie et l'architecture, d'apres la mdme gendalogie. www.dacoromanica.ro L'Academie" de Bucarest II. En effet, les etudes de cette ecole, dont le premier directeur et- peut- etre, d'abord, professeur unique, fut un Grec de Trebizonde, Sebastos Kymenites', sont celles qu'avait suivies a Padoue Constantin lui meme. Mais l'esprit fut celui des etablissements italiens de uploads/Litterature/ rhsee-06-1929-1.pdf
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- Publié le Aoû 23, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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