Université lumière Lyon 2 École doctorale : Lettres, langues, linguistique, art
Université lumière Lyon 2 École doctorale : Lettres, langues, linguistique, arts Équipe de recherche : Passage XX - XXI L’image de l’orient chez quelques écrivains français (Lamartine, Nerval, Barrès, Benoit) Naissance, évolution et déclin d'un mythe orientaliste de l'ère coloniale Par Mouna ALSAID Thèse de doctorat en Lettres et arts Sous la direction de Jean-Pierre MARTIN Présentée et soutenue publiquement le 13 novembre 2009 Membres du jury : Jean-Pierre MARTIN, Professeur des universités, Université Lyon 2 Michel COLLOMB, Professeur des universités, Université Montpellier 3 Jérôme ROGER, Maître de conférences HDR, IUFM Aquitaine Bruno GELAS, Professeur des universités, université Lyon 2 Table des matières Contrat de diffusion . . 5 Introduction . . 6 Première partie La Bibliothèque Orientale . . 9 Chapitre I Orient et Occident au fil des siècles . . 9 A) L'occurrence du mot Orient 6 . . 9 B) Les premiers voyages en Orient . . 12 Chapitre II Le voyage en question . . 23 A) L'enjeu du voyage littéraire . . 23 B) Les voyages livresques de Lamartine . . 24 C) Nerval, une appréhension livresque d’un Orient pré-formé par de représentations véhiculées par la culture occidentale . . 26 D) Barrès, des images des livres à la réalité du terrain . . 27 E) Benoit lecteur de Lamartine . . 30 Deuxième partie L’orient un refuge romantique . . 33 Chapitre I Lamartine une vision rationaliste de l'Orient . . 36 A) Portrait pittoresque des usages orientaux . . 40 B) La sympathie de Lamartine pour l'Islam fondée sur l'idée de communion . . 50 C) Lamartine et la question de l’Orient, éclatement et déclin . . 56 Chapitre II Gérard de Nerval ne vision anthropologique de l'Orient . . 74 A) Nerval et les traditions de l'Orient . . 77 B) Nerval et l’Orient historique . . 96 Troisième partie Regards croisés sur l’orient dans la première moitié du XX e siècle . . 112 Chapitre I Maurice Barrès une vision nationaliste relativiste . . 116 A) Une enquête aux pays du Levant . . 119 B) Un jardin sur l’Oronte, Francs et Orientaux dans le monde des Croisades . . 132 Chapitre II Pierre Benoit une vision romanesque dans le contexte du mandat Français . . 147 A) La châtelaine du Liban . . 149 Conclusion . . 176 Bibliographie . . 179 Corpus principal : . . 179 Barrès, Maurice : . . 179 Benoit, Pierre : . . 179 Lamartine, Alphonse de : . . 179 Nerval, Gérard de : . . 179 Autres Œuvres pour les auteurs étudiés . . 179 Barrès, Maurice : . . 179 Benoit, Pierre : . . 180 Lamartine, Alphonse de : . . 180 Nerval, Gérard de : . . 180 Ouvrages cités, mentionnés ou utilisés : . . 180 Les articles de journaux et de revues : . . 184 Les principaux dictionnaires consultés sont les suivants : . . 185 Contrat de diffusion 5 Sous contrat Creative Commons : Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale- Pas de Modification 2.0 France (http://creativecommons.org/ licenses/by-nc-nd/2.0/fr/) - ALSAID Mouna - Université Lyon 2 - 2009 Contrat de diffusion Ce document est diffusé sous le contrat Creative Commons « Paternité – pas d’utilisation commerciale - pas de modification » : vous êtes libre de le reproduire, de le distribuer et de le communiquer au public à condition d’en mentionner le nom de l’auteur et de ne pas le modifier, le transformer, l’adapter ni l’utiliser à des fins commerciales. L’image de l’orient chez quelques écrivains français (Lamartine, Nerval, Barrès, Benoit) 6 Sous contrat Creative Commons : Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale- Pas de Modification 2.0 France (http://creativecommons.org/ licenses/by-nc-nd/2.0/fr/) - ALSAID Mouna - Université Lyon 2 - 2009 Introduction L’altérité fascine ou effraie. Lorsqu’elle rencontre la littérature ou les guides de voyage, plus particulièrement s’ils touchent à l’Orient, comment se manifeste-elle ? Avant d’entrer dans le vif du sujet, il n’est cependant pas inutile de préciser un certain nombre d’éléments qui ont conduit à cette réflexion. Et le premier est sans conteste l’actualité de la question de l’autre. C’est que, dans la vie quotidienne de nos sociétés, l’autre est de plus en plus présent. Et ce qui différencie peut-être notre époque des époques antérieures, rendent cette question de l’autre plus particulièrement prenante, ce pourrait bien être la massification du contact avec l’altérité. Ces contacts sont devenus continus, denses, multidimensionnels. On peut y voir l’impact de l’explosion des communications entraînant l’intensification du contact tant à l’extérieur du périmètre national, du fait des voyages, qu’à l’intérieur de ce même périmètre, du fait des migrations. Aussi loin que remonte le regard occidental, les hommes sont attirés par les mondes étrangers 1. Depuis des siècles, sentir « l’appel du grand dehors » semble être une des plus grandes joies de l’existence. Parmi les nombreuses régions parcourues, il en est une, l’Orient, qui a su exercer sur l’esprit occidental, une curiosité une convoitise et un besoin de représentation particulièrement tenace. Ainsi, lorsqu’au XIXe siècle Chateaubriand et ses émules partent pour l’Orient, leurs voyages s’inscrivent dans une longue tradition culturelle. Situées au Sud de l’Europe, ces régions du pourtour de la Méditerranée abritèrent les grandes civilisations de l’Antiquité. A la différence des cultures nomades ou semi- nomades des grandes steppes du nord dont l’art se constituait d’objets transportables, d’ustensiles quotidiens, d’ornements personnels, les cultures du Sud - aux structures urbaines – produisirent un art monumental. Toutes érigèrent des édifices, des monuments en pierre et produirent des œuvres d’art : peintures ou sculptures, représentant des divinités, des hommes et des animaux. Elles créèrent des littératures dites classiques, fondèrent des codes moraux et glorifièrent les hommes qui avaient institué leurs lois ou religions. Le premier alphabet organisé connu est en écriture cunéiforme simplifiée de trente signes ; il fut inventé à Ougarit, ville commerçante de la côte syrienne vers le XIVe siècle avant J.- C. C’est dans cette écriture cunéiforme alphabétique que les habitants d’Ougarit ont écrit leurs mythes et leurs rituels religieux, mais aussi une partie de leur correspondance et les textes administratifs du royaume. Les Chaldéens, dont la civilisation remonte au quatrième millénaire, mirent au point un système de numérotation des jours que nous utilisons encore aujourd’hui. Les Egyptiens bâtirent des édifices encore admirés, non seulement pour leur histoire, leur beauté, mais aussi pour leur technique de construction. Le premier code qui donne naissance à ce que nous appelons désormais le droit vient de Babylone et fut rédigé par Hammourabi au XVIIIe siècle avant J.C. 2 Dans le domaine de la littérature, c’est à ces civilisations que nous devons le plus ancien poème épique de l’humanité, annonçant déjà au troisième millénaire, toute l’angoisse métaphysique de la pensée occidentale. C’est de 1 Voir Jean-Marie André et Marie-Française Baslez, Voyager dans l’Antiquité, Paris, Fayard, 1993. 2 René Grousset et George Deniker, La Face de l’Asie, Paris, Payot, 1955, p. 11. Introduction 7 Sous contrat Creative Commons : Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale- Pas de Modification 2.0 France (http://creativecommons.org/ licenses/by-nc-nd/2.0/fr/) - ALSAID Mouna - Université Lyon 2 - 2009 l’épopée de Gilgamesh que jaillit déjà « la grande poésie des Sémites, secouée dès l’origine d’un frisson sacré », comme le dit R. Grousset 3. De nombreux historiens n’ont cessé de retrouver et de retracer la voie des héritages et des emprunts entre l’Orient et l’Occident. Il ne s’agit pas ici de savoir si les Européens ont tort ou raison de s’approprier l’Orient ni de discuter si la filiation qu’ils prétendent établir est vraie ou fausse. Ce qui nous intéresse, c’est de repérer à quel niveau cette filiation se constitue bien qu’il soit difficile de dissocier sa part de réel et d’imaginaire. Thierry Hentsch, dans son étude sur « l’immense fourre-tout de ‘notre’ imaginaire » 4 bute sans arrêt sur l’Orient : « Il est partout et nulle part. Dans les livres, sur les toiles, sur les écrans, dans la rue, tout proche et bien sûr, ailleurs, là-bas….. Hors de nos têtes d’Occidentaux, l’Orient n’existe pas » 5. Ce lieu ou peut-être cet Autre, ou encore cette idée, est insaisissable, explique-t-il. Mais c’est justement parce qu’il occupe cet espace privilégie de « ‘nos’ têtes », qu’il a pu acquérir une dimension mythique et assumer une fonction explicative. Deux questions se posent dès lors : Quelle conception les Européens se font-ils de l’Orient méditerranéen et à quoi cet Orient sert-il ? Il est remarquable que la rencontre de deux civilisations pose le problème de l'attitude envers l'inconnu, l'étrange, l'autre. L'époque résume ce conflit dans l'opposition des termes, supériorité/infériorité, humanité/animalité, civilisation/sauvagerie. Des lors, on peut dire que notre étude porte sur le concept de l’image de l’autre. C’est cette problématique de l’autre, étranger, extérieur, lointain, représenté par l’homme oriental dans son espace naturel, que nous allons tenter d’analyser sous différent angles et à travers les œuvres de Lamartine, Nerval, Maurice Barrès et Pierre Benoit. Les œuvres que nous avons à étudier se détachent comme des fragments d’une longue histoire, celle qui a liée les deux parties du globe, qu’il est convenu d’appeler Orient et Occident ; uploads/Litterature/ these-l-x27-image-de-l-x27-orient-chez-les-ecrivains.pdf
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- Publié le Jan 31, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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