Académie de Montpellier – Ressources pour le lycée - 2019 1 LA CONTRACTION DE T
Académie de Montpellier – Ressources pour le lycée - 2019 1 LA CONTRACTION DE TEXTE Les nouveaux programmes de lycée invitent à pratiquer la contraction de texte, dès la seconde, lorsque sont abordés les textes argumentatifs dans les objets d’étude suivants : En classe de 2nde : La littérature d’idées et la presse du XIXe siècle au XXIe siècle En classe de 1ère : La littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle. La contraction de texte fait partie des nouvelles épreuves anticipées de français en série technologique. Sont proposés ici une méthode globale, qui évoque la contraction étape par étape, puis, dans un second temps, des exercices correspondant à chaque étape de la contraction et constituant des exemples de ce qui peut être mis en œuvre dans les classes pour permettre aux élèves d’acquérir progressivement cette méthode. PLAN DE LA RESSOURCE : PREMIÈRE PARTIE : MÉTHODE 1. Qu’est-ce que la contraction de texte ? 2. Les étapes de la contraction de texte DEUXIÈME PARTIE : EXERCICES 1. Quelques exemples d’exercices préparatoires A. Travail sur l’énonciation B. Travail sur l’analyse du texte et le schéma argumentatif 2. Quelques exercices pour approfondir le travail sur l’argumentation A. Distinguer un constat d’une thèse B. Distinguer le thème de la thèse / Reformuler la thèse C. Identifier une réfutation D. Repérer l’expression d’un paradoxe E. Repérer des dichotomies 3. Le début du travail de réduction A. Supprimer les longueurs et les répétitions B. Abréger une formulation / Reformuler les expressions du texte C. Sélectionner les exemples 4. La rédaction de la contraction Académie de Montpellier – Ressources pour le lycée - 2019 2 PREMIERE PARTIE : MÉTHODE 1. QU’EST-CE QUE LA CONTRACTION DE TEXTE ? La contraction de texte porte sur des écrits argumentatifs. Elle est une forme de résumé qui exige de respecter précisément la structure et l’énonciation du texte qui va être réduit. L’objectif de cet exercice est de restituer de manière précise, claire et concise la pensée d’un auteur. Conseil : il faut partir du principe suivant : il s’agit de se mettre « dans la peau » de l’auteur à qui l’on aurait demandé de réduire son texte à un nombre limité de mots. 2. LES ÉTAPES DE LA CONTRACTION DE TEXTE Première étape : L’analyse du texte 1- Prendre en compte les éléments du paratexte pour contextualiser le texte (date d’écriture, auteur, titre). 2- Déterminer le thème, le système d’énonciation et le temps du texte. En s’appuyant sur les paragraphes et les connecteurs, repérer les arguments et les exemples du texte pour faire émerger le schéma argumentatif et la thèse défendue. Conseil : il faut aussi prendre en compte les éléments qui facilitent la cohérence et la progression articulée du texte qui ne sont pas uniquement des connecteurs logiques (reprise pronominale, verbe exprimant une articulation...). Deuxième étape : Le début du travail de réduction Il s’agit de supprimer les éléments « inutiles » pour saisir l’essentiel de l’argumentation : - les énumérations (elles peuvent être remplacées par des termes génériques), - les exemples illustratifs (à l’inverse des exemples argumentatifs que l’on conserve car ils participent de l’argumentation), - les digressions. Conseil : il faut bien distinguer l’exemple illustratif, en général en bout de la chaîne logique, de l’exemple argumentatif qui, la plupart du temps, initie l’idée (comme c’est souvent le cas dans le cadre d’un raisonnement déductif). Troisième étape : La reformulation Chaque segment délimité dans le cadre du travail d’analyse doit être résumé en ayant soin de conserver le temps et le système d’énonciation du texte. Ne sont conservés que les termes qui ne trouvent pas d’équivalents justes et, très exceptionnellement, des expressions mises entre guillemets si elles ont un sens spécifique dans le texte et sont essentielles à l’argumentation. Académie de Montpellier – Ressources pour le lycée - 2019 3 Quatrième étape : Le décompte des mots Pour l’épreuve du baccalauréat, « Un nombre de mots précis est demandé pour chaque contraction : d’une longueur de mille mots environ, le texte fait l’objet d’un exercice de contraction au quart, avec une marge autorisée de plus ou moins 10%. Le candidat indique à la fin de l’exercice le nombre de mots utilisés. » Les documents d’accompagnement précisent comment effectuer le décompte : « On entend par « mot » une unité typographique signifiante. « C’est-à-dire » correspond à quatre mots, mais certains mots composés, comportant des éléments n’ayant pas de signification propre, sont comptés comme un seul mot. C’est le cas par exemple pour « socio-culturel » ou « aujourd’hui ». On compte également pour un mot une date, un chiffre, un nom propre, un pourcentage. » (https://eduscol.education.fr/cid144098/francais-bac-2021.html#lien2) Académie de Montpellier – Ressources pour le lycée - 2019 4 DEUXIÈME PARTIE : EXERCICES Le travail sur la contraction doit commencer par un travail sur des exercices variés et des textes courts. Il nécessite une pratique régulière. Conseil : il est important de détailler avec la classe la démarche au brouillon et de mettre l'accent sur l'accompagnement de cette démarche : comment repérer concrètement les éléments sur le texte ? Comment procéder à un plan du texte au brouillon qui mette en valeur la progression logique du texte, les articulations ? 1. QUELQUES EXEMPLES D’EXERCICES PRÉPARATOIRES A) TRAVAIL SUR L’ÉNONCIATION Texte 1 : L’aventure ! ce qui va arriver, c’est-à-dire, nous l’espérons bien, ce qui va troubler notre situation, déranger notre quiétude. Mot explosif, chargé de toute une dynamite d’imprévu, d’insolite, d’inquiétant, voire de périlleux qui fait agréablement frissonner. Mais aussi, certitude d’une nouveauté et peut-être d’un renouveau. Le hasard, surtout dangereux, remettant en cause notre état présent, transforme notre destin, nous offre l’occasion de faire notre mue. À nous de le saisir. Aussi l’aventure, bien que riche en fatigues, en souffrances, en risques, est toujours tentante. Roger MATHÉ, L’aventure, « Prestige d’un mot », 1972. Pronom « nous » inclusif : ce pronom inclut l’auteur et le destinataire, comme aventuriers potentiels ou plutôt comme lecteurs de romans d’aventure. Intérêt argumentatif : impliquer le destinataire dans la démonstration qui va suivre et forcer son adhésion (par rapport au pronom indéfini à valeur générique « on » ou au pronom personnel « je »). Il faut conserver ce choix dans la contraction. Texte 2 : On a dit que les mathématiques servent à rectifier dans la jeunesse les erreurs du raisonnement. Mais on a répondu très ingénieusement et très solidement à la fois, que pour classer des idées, il fallait premièrement en avoir ; que prétendre arranger l’entendement d’un enfant, c’était vouloir arranger une chambre vide. Donnez-lui d’abord des notions claires de ses devoirs moraux et religieux ; enseignez-lui les lettres humaines et divines : ensuite, quand vous aurez donné les soins nécessaires à l’éducation du cœur de votre élève, quand son cerveau sera suffisamment rempli d’objets de comparaison et de principes certains, mettez-y de l’ordre, si vous le voulez, avec la géométrie. François-René de CHATEAUBRIAND, Génie du christianisme, 1802. Académie de Montpellier – Ressources pour le lycée - 2019 5 Pronom indéfini « on » : valeur exclusive dans la 1re phrase ≠ valeur inclusive dans la 2e phrase ; l’auteur défend la deuxième proposition, nonobstant la 1re - cf. les adverbes mélioratifs « très ingénieusement et très solidement ». Impératifs : « donnez-lui » ; « enseignez-lui » ; « mettez-y » – l’auteur interpelle ainsi le lecteur. Maintenir l’usage du pronom indéfini au début du résumé ; reprendre également l’usage de l’impératif dans la suite du texte. Texte 3 : Que peut représenter, pour un écrivain, l’enseignement de la littérature ? Nous avons tendance à penser qu’il existe deux activités, rigoureusement complémentaires […] dont l’unité constitue la littérature : écrire et lire. On ne voit, a priori, aucune nécessité pour que s’introduisent, entre les deux, ces parasites qui s’appellent les critiques, les professeurs et autres gens tout juste bons à faire écran entre l’écrivain et le lecteur. Au mois de mai, l’an dernier, la notion même d’un enseignement de la littérature était fortement contestée ; et cet hiver encore, dans le texte que Sartre a donné à L’Observateur, on retrouvait à propos de Baudelaire, l’idée qu’il est impossible d’expliquer un écrivain. A la limite, la thèse de Sartre portait condamnation de tout commentaire sous quelque forme qu’il se présente. Après tout, n’est-il pas normal de laisser les écrivains et les lecteurs face à face ? Ont-ils vraiment besoin d’un intermédiaire pour s’atteindre ? Je crois cette idée fausse, pour deux raisons : l’une de caractère général, l’autre liée à la conception actuelle de la littérature. [….] Un écrivain ne tombe pas du ciel : il écrit à une certaine époque, dans un certain milieu, pour un certain public. Il est soumis à un conditionnement sociologique, économique, idéologique. En même temps, un écrivain vient après et à côté d’autres écrivains, les livres se répondent les uns aux autres à l’intérieur d’une histoire propre de la littérature qui s’ajoute à l’histoire tout court et qu’il est indispensable de connaître uploads/Litterature/ travailler-la-contraction-de-texte.pdf
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- Publié le Nov 03, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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