UNIVERSITE de CLERMONT-FERRAND INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE Départemen
UNIVERSITE de CLERMONT-FERRAND INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE Département de GENIE INDUSTRIEL et MAINTENANCE ORGANISATION ET METHODES DE MAINTENANCE L’analyse des temps de maintenance TPM : maintenance productive totale LICENCE AII A.T. 2007 IUT CLERMONT Fd LICENCE AII Dépt GIM 1/25 L’ANALYSE DES TEMPS DE MAINTENANCE 1/La connaissance des temps de maintenance et leur classification Temps-machine, temps d'activité humaine - Les temps machines ils caractérisent la « disponibilité » et la « non-disponibilité» des systèmes. Pour ces temps, des saisies automatiques de dates et de durées ou des relevés de compteurs associés à des systèmes d'imputation des causes d'arrêt seront nécessaires. - Les temps d’intervention humaine ils caractérisent une activité et sont beaucoup plus délicats à obtenir que les temps machines. Leur connaissance est aussi indispensable que la connaissance des temps machines. Leur recherche et leur saisie réclament de gros efforts de communication La maîtrise des temps d'activité de tous les techniciens de maintenance est à la base de la gestion d'un service de maintenance. Sans estimation de « temps alloués », pas de planification des activités internes ou externalisées. Sans estimation de temps, pas de coûts prévisionnels, donc pas de gestion prévisionnelle. Sans relevés de temps passés, pas de coûts de maintenance, donc pas de gestion possible du budget. . Mesure des temps Problèmes d'unités de temps Le technicien habitué à manipuler des systèmes de mesures décimales est confronté à un système traditionnel de mesures moins confortable : an, semaine, jour, heure, minute, seconde Il appartient à chaque entreprise d'adopter le système d'enregistrement le mieux adapté à son activité, sachant que l'analyse des cycles-machine peut exiger de descendre sous la seconde alors que l'analyse des activités de maintenance ne requiert pas de descendre sous le quart d'heure, exceptionnellement la minute ou le centième d’heure. Pour les temps relatifs à l'organisation du travail et à la gestion, les unités sont : le jour, la semaine, le mois, l'année. Moyens de mesure des temps réalisés Pour la mesure des temps-machine, les systèmes de mesure sont le plus souvent intégrés (horloges, compteurs) et basés sur un référentiel absolu ou relatif. Ils utilisent parfois des unités de temps «indirectes », telles que le nombre de cycles, la tonne produite, le kilomètre parcouru, etc. La mesure des temps d'activité repose sur l'autocontrôle des intervenants, le plus souvent au quart d'heure près. Le chronométrage et l'enregistrement vidéo, mal vécus, sont réservés à des travaux bien spécifiques de maintenance. Les difficultés liées à l'obtention des temps passés Les « temps relevés » ne sont pas automatiquement les « temps réellement passés »... Pour être exploités, les temps portés sur les BT manuels doivent être lisibles : ce n'est pas toujours le cas !temps non relevés, erronés, incomplets, non homogènes, illisibles, etc. IUT CLERMONT Fd LICENCE AII Dépt GIM 2/25 2/Nature des durées d'intervention de maintenance Norme AFNOR X 60-015 et projet CEN Les temps de maintenance comprennent les temps de maintenance préventive et les temps de maintenance corrective. Ceux-ci comprennent les temps actifs et les temps annexes. Les temps actifs de maintenance corrective qu’on appelle aussi TTR comprennent: - temps de localisation de la défaillance, - temps de diagnostic, - temps de dépannage ou de réparation, - temps de contrôle et d'essais finals. Les temps annexes de maintenance corrective comprennent: -temps administratifs (temps de saisie, de traitement de documents, etc.), -temps logistiques ou durées d'attente des ressources nécessaires à l'exécution de la maintenance, -temps techniques annexes (exemple : phase de refroidissement d'un équipement) 1 -temps de préparation du travail (études, méthodes, ordonnancement, etc.). CHRONOLOGIE DES PHASES D'UNE INTERVENTION CORRECTIVE « CLASSIQUE » Soit t0 l’instant d’apparition de la panne et t10 l’instant de remise en service on a :: (t0- t1) :durée de constatation d'une panne. t1 :émission de la DT, demande de travail. t2 : accusé de réception; la DT est enregistrée au service maintenance par l’ordonnancement. t3 :prise en charge par un technicien disponible. (t3 - t4) :tests, localisation, diagnostic, expertise. (t4 - t5) :préparation de l'intervention, consignation, procédures de sécurité. (t5 - t6) :programmation, attente d'approvisionnement. t6 :lancement de l'OT, ordre de travail. (t6 - t7) : nettoyage, accès, dépose sous-ensemble. (t7 - t8) :démontage et intervention proprement dite. (t8 – t9) :remontage et repose. (t9 – t10):essais, contrôles, réglages, déconsignation. t10 :l'équipement est à nouveau opérationnel pour un nouveau TBF. Remarque Les valeurs relatives de ces temps « en série » sont très variables suivant la nature des technologies défaillantes. IUT CLERMONT Fd LICENCE AII Dépt GIM 3/25 3/Analyse de maintenabilité : distribution des durées d'intervention Hypothèses Soit une intervention Ic réalisée N fois et connue par retour d'expérience (par exemple, le changement des plaquettes de frein sur un véhicule). Allure de la distribution g(t) L’histogramme des TTR et la fonction de distribution g(t) qui s'en déduit par lissage du polygone des fréquences (cas d'un grand échantillon) ont toujours la même allure, caractérisée par une dissymétrie forte entre les temps minimaux dits «optimistes » et les temps maximaux dits «pessimistes». Un exemple de distribution est donné ci-dessous avec : to = temps optimiste « record » tp = temps pessimiste tr = temps réaliste « le plus fréquent » (valeur modale) Allure de la distribution g(t) des durées d'intervention La MTTR est approximée par la moyenne statistique des durées mises en classes ou se calcule par l'espérance mathématique de la variable TTR lorsque l'on utilise une loi de probabilité. Interprétations de la courbe Elle illustre l'argument très réaliste du «boulon rouillé » : pour démonter 12 boulons, il faut 1 minute pour les 11 premiers et 1/2 heure pour le dernier, corrodé et peu accessible ! Comment améliorer la MTTR ? L’expérience montre que c'est par la réduction des temps les plus longs que l'on va améliorer significativement la MTTR. En observant tous les aléas qui pénalisent les interventions et en les anticipant par une meilleure préparation, par un « lancement » efficace, par l'organisation rationnelle de la logistique de soutien (documents de travail, outillages adaptés et disponibles, rechanges disponibles, etc.). IUT CLERMONT Fd LICENCE AII Dépt GIM 4/25 0 20 40 60 80 100 120 140 160 Nombre 0 0 0 0 0 32 48 80 160 128 96 64 40 24 16 8 4 2 1 2 3 4 5 t o 7 8 tr 10 11 12 13 14 15 16 17 tp Une bonne prévision des temps n'est jamais faite pour être exacte, mais telle qu'elle soit mi-optimiste et mi-pessimiste. La MTTR obéit à ce critère probabiliste, et c'est elle qui doit être portée comme « temps alloué », et non le temps réaliste Tr, car la valeur modale est distincte de la moyenne pour toute distribution dissymétrique. La maintenabilité intrinsèque est un critère déterminant, puisque le gain de performance inclus à l'origine vise la zone des aléas potentiels. CONCLUSION : mieux vaut passer du temps à organiser une intervention, à anticiper les difficultés pour pouvoir travailler bien plutôt que de vouloir travailler vite ! 3/ESTIMATION DES DURÉES D'INTERVENTION MÉTHODE D'ESTIMATION D'UNE « DURÉE PRÉVUE » À PARTIR DE LA LOI Pour une intervention préparée (contenu, moyens et ressources définis), la MTTR et l'écart-type sont estimés par les formules : MTTR = 6 4 tp tr to et = 6 to tp Ces formules sont déduites de la loi à deux paramètres. Elles sont applicables sous certaines conditions et généralement vérifiées pour les distributions du type étudié. Ces formules sont applicables « a priori » (estimation de to,, tr, tp a priori) ou « a posteriori» par retour d'expérience de taille N. Si N données > 50, le préparateur estime le temps optimiste to, tel que 10 % des temps lui soient inférieurs, le temps pessimiste tp tel que 10 % des temps lui soient supérieurs et le temps le plus fréquent tr. La MTTR ainsi facilement estimée est telle qu'il y a la même probabilité de ne pas l'atteindre que de la dépasser, ce qui caractérise une bonne prévision. Autres méthodes de prévision des durées d'intervention - Estimation « au jugé » est basée sur l'expérience du technicien. Celui-ci donnera spontanément le temps réaliste tr, et non le temps moyen MTTR cherché. - Les méthodes déduites du MTM (method time measurement) sont basées sur la décomposition en mouvements à quelques tâches répétitives de maintenance. - Les standards de temps sont développés en interne par exploitation statistique des retours d'expérience. Ils permettent des interpolations et des corrections par facteurs d'environnement. - La technique des « blocs de temps » utilise la vidéo pour connaître certains temps opératoires, mais elle est surtout utilisée pour analyser puis optimiser des successions d'opérations dans le cadre d'une réorganisation. - Le chronométrage est mal vécu : à l'impression d'être jugé s'ajoute un changement d'allure, volontaire ou non, qui fausse le résultat. - La méthode des observations instantanées permet d'estimer des temps d'états différents d'un processus continu à partir d'observations instantanées réalisées par campagne. OPTIMISATION DES DURÉES D'INTERVENTION Il est possible de moduler une durée d'intervention suivant des contraintes uploads/Management/ analyse-des-temps-tpm.pdf
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- Publié le Jan 23, 2021
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