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HAL Id: halshs-02523194 https://shs.hal.science/halshs-02523194 Submitted on 28 Mar 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Former de futurs professionnels du FLE au genre du e-portfolio : Une Étude exploratoire Christelle Combe To cite this version: Christelle Combe. Former de futurs professionnels du FLE au genre du e-portfolio : Une Étude exploratoire. Enjeux et défis du numérique pour l’enseignement universitaire / Chancen und Heraus- forderungen der Digitalisierung in der Hochschullehre, Peter Lang, pp.93-117, 2020, Studien zur Trans- lation und Interkulturellen Kommunikation in der Romania, 978-3-631-81867-1. 10.3726/b16629. halshs-02523194 Former de futurs professionnels du FLE au genre du e-portfolio : Une Étude exploratoire Christelle Combe Aix Marseille Université, CNRS, LPL, Aix-en-Provence, France Introduction Depuis la fin du 20e siècle, l’« Apprentissage tout au long de la vie/éducation et formation tout au long de la vie » (Cedefop, 2011) apparaît en Europe comme une politique essentielle au développement de la citoyenneté, de la cohésion sociale et de l’emploi. Sur le plan éducatif, former les apprenants à une démarche réflexive tant sur les compétences acquises au cours d’apprentissages formels, mais aussi non-formels ou informels, que sur leur orientation professionnelle dans une perspective à long terme en vue d’une employabilité durable intéresse de plus en plus les différents acteurs. En France, un « Livret personnel de compétences de base » à l’Ecole primaire suivi d’un « Passeport Orientation/Formation » au collège (en 2008), un « Passeport Orientation/formation tout au long de la vie » avec la réforme de la formation professionnelle (en 2009) et un « Livret individuel de formation » dans la fonction publique (en 2010) ont progressivement été mis en place. Dans l’enseignement supérieur, c’est le plus souvent directement sur support numérique que de tels dispositifs voient le jour. Or, la modification du support signifie aussi l’émergence de nouveaux genres de discours, de formes nouvelles et toujours changeantes de savoir-écrire en contexte numérique. Pourtant, force est de constater que malgré une généralisation des outils technologiques au sein de la population, les compétences en littératie numérique sont loin d’être également acquises, y compris au sein d’une population d’étudiants de l’enseignement supérieur. Cette recherche exploratoire vise donc modestement à définir le genre numérique du e- portfolio étudiant et à voir comment des étudiants, futurs professionnels de Français Langue Etrangère (désormais FLE), s’en emparent et quels sont les freins à son appropriation. Dans une première partie, nous présenterons les principales notions du cadre théorique : la démarche e- portfolio, le e-portfolio comme genre numérique et la représentation de soi en contexte numérique. Nous détaillerons ensuite la mise en place d’un e-portfolio au sein d’un master pour futurs professionnels du FLE avant de présenter et discuter nos premières analyses. 1. Ancrage théorique Dans un premier temps, nous reviendrons sur la démarche e-portfolio, puis nous envisagerons le e-portfolio sous l’angle de sa technodiscursivité en tant que genre numérique émergent avant d’aborder la notion de représentation de soi en contexte numérique. 1.1. La démarche e-portfolio Né dans l’Amérique de l’après-guerre et employé depuis de nombreuses années dans les milieux éducatifs anglo-saxons, le portfolio s’est institutionnalisé en Europe en 2005 lorsque l’Union européenne a lancé le dispositif normalisé Europass : un ensemble d’outils destinés à la reconnaissance mutuelle des diplômes, des activités professionnelles et des compétences linguistiques et culturelles. Depuis plusieurs années déjà, la réflexivité comme compétence professionnelle est au cœur de la formation des futurs enseignants (cf. Tardif, Borgès et Malo, 2012) et notamment des futurs enseignants de FLE, que ce soit au travers d’un journal d’apprentissage (cf. Berchoud, 2002), d’un journal d’étonnement (cf. Develotte, 2006a), sur support numérique au format d’un blog (cf. Soubrié, 2006) ou d’un réseau social (cf. Dejean- Thircuir et Soubrié, 2011). L’intérêt d’un portfolio dans une formation de futurs enseignants n’est plus à démontrer notamment en raison des fonctions multiples qu’il présente : un outil réflexif en évaluation formative permettant une distanciation et une réflexion sur le processus ; une auto-évaluation et une analyse des compétences (professionnelles, méthodologiques, etc.) avec l’élaboration de critères, de seuils et de preuves d’acquisition ; un « press book » comportant le cumul des travaux significatifs réalisés à présenter à un employeur dans le cadre d’une recherche d’emploi ou à un jury de sélection pour le master 2 ; une base d’extraction pour une reconnaissance en crédits (ECTS) à l’étranger et pour une VAE. (Barbot et Rosen-Reinhardt, 2007 : 105) La version numérique du portfolio (e-portfolio) ne modifie pas fondamentalement la démarche mais « par la plasticité des outils informatiques qui en forment le support, [elle] permet de combiner les deux approches – pédagogique et biographique – en intégrant sur un mode dynamique tant le parcours de formation que le questionnement des acquis et la présentation curriculaire » (Merminod, 2014 : 68). Le Livre blanc « La démarche ePortfolio dans l’enseignement supérieur français » en donne la définition générale suivante : Le e-portfolio est un ensemble évolutif de documents et de ressources électroniques capitalisés dans un environnement numérique décrivant et illustrant l’apprentissage, l’expérience, les compétences ou le parcours de son auteur. Accessible à distance via une technologie interopérable, un e-portfolio s’appuie sur une base de données personnelles (informations, documents ou liens accessibles via Internet) et un (ou plusieurs) espace(s) collectif(s) de publication sélective. (2013 : 7) Enfin, le e-portfolio peut être un lieu de discussion, de mutualisation, de travail collaboratif et permet de développer des compétences sociales (cf. Jullien et al., 2007). Des limites ont cependant été observées. Tout d’abord, une différence dans les objectifs que lui assignent les formateurs et étudiants, les premiers y voyant un outil de formation et un moyen d’évaluer, les seconds privilégiant l’aspect présentation (cf. Loisy et al., 2011). Il peut être aussi un facteur de fracture numérique et délaissé des recruteurs, réticents à consulter des supports numériques aux constructions hétérogènes (cf. Gauthier, 2009). 1.2. Le e-portfolio : un genre numérique Outre des compétences de réflexivité, une démarche e-portfolio relève, à notre sens, plus largement de compétences en littératie numérique, c’est-à-dire, de manière générale, d’« une vaste capacité de participer à une société qui utilise la technologie des communications numériques dans les milieux de travail, au gouvernement, en éducation, dans les domaines culturels, dans les espaces civiques, dans les foyers et dans les loisirs » (Hoechsmann et DeWaard, 2015 : 5) et de manière plus précise des compétences à la croisée de la littératie technologique, de la littératie de l’interaction et de la littératie de la construction de sens dans un cadre éthique et critique (cf. Ollivier, 2018). Le e-portfolio est à la croisée de l’ensemble de ces compétences dans le sens où il s’agit pour l’étudiant de produire un genre de discours adapté à un contexte sociotechnodiscursif. Et c’est aussi l’originalité que nous voulons donner à cette étude en étudiant le e-portfolio et son appropriation sous l’angle de sa technogénéricité et du récent cadre de l’analyse du discours numérique (cf. Paveau, 2017). Ainsi, nous envisageons le e-portfolio comme un genre discursif émergent en contexte numérique, un technogenre de discours (cf. Paveau, 2017) qui relèverait de la catégorie du technogenre négocié à savoir un genre de discours préexistant et stabilisé ou non dans les productions prénumériques, mais qui se dote en ligne de traits proprement technolangagiers et technodiscursifs. Il n’est pas entièrement dépendant des outils numériques et circule dans les univers en ligne et hors ligne. (Paveau, 2017 : 302) Nous nous appuierons donc sur les concepts en contexte numérique d’« espace d’exposition, de production » (cf. Develotte, 2006b) et de « gestion discursive » (Combe, 2019) avec les catégories de « mise en écran », « mise en rubriques », « mise en média » et « mise en discours » (cf. Develotte, 2006b), ensemble d’actions discursives que nous qualifions plus globalement de « mise en discours numérique » (cf. Cappellini et Combe, 2017). Nous retiendrons également la notion d’« affordances » en tant que « propriétés émergentes de la perception du dispositif par l’usager » (Grassin, 2015 : 115). 1.3. La représentation de soi en contexte numérique Enfin, le e-portfolio présente une dimension de représentation de soi en contexte numérique et associe à notre avis les notions tant d’« identité numérique » que d’« ethos préprofessionnel ». « L’identité numérique est une transposition graphique, sonore et visuelle d’une représentation en pensée façonnée par le Sujet dans le matériau de l’interface » (George, 2009 : 169). Elle se compose de l’« identité déclarative », c’est-à-dire les données saisies directement par l’utilisateur, notamment au cours de la procédure d’inscription au service (exemple : nom, centres d’intérêt, amis), de l’« identité agissante », c’est-à-dire les notifications du système concernant les activités de uploads/Management/ former-de-futurs-professionnels-du-fle-au-genre-du-e-portfolio.pdf
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- Publié le Fev 13, 2021
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