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HAL Id: hal-00262556 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00262556 Submitted on 11 Mar 2008 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Relations inter-entreprises et nouveaux modèles d’affaires Pierre-Jean Benghozi To cite this version: Pierre-Jean Benghozi. Relations inter-entreprises et nouveaux modèles d’affaires. Economie de l’Internet, 2001, 52 (HS), pp.165-190. ￿hal-00262556￿ Relations interentreprises et nouveaux modèles d'affaires Résumé : Les technologies de l'information et de la communication structurent l'organisation des entreprises et des filières industrielles par de nouvelles articulations entre échanges physiques et relations informationnelles. Cet article se propose de caractériser l'évolution des relations interentreprises au sein des chaînes de valeur et les modèles d'affaires qui se font jour aujourd'hui sur internet. A partir d'études de cas, il montre que l'apparition des nouvelles formes observées est un processus plus complexe qu'une simple substitution aux formes traditionnelles. On assiste à la mobilisation de ressources-clé - localisation, information, technologie - qui sont converties en “fonctions pivots” génératrices de structures organisationnelles originales et diversifiées. Cette approche permet de caractériser plusieurs formes typées d'organisation de filières et de commerce électronique. Interfirm relationships and new economic business models Abstract : Information and communication technologies are shaping internal organizations and industrial sectors creating new links between physical trades and information-based relations. This paper plans to characterize interfirm relationships evolution within value added chains and business economic models emerging on the internet. Observations from case studies show that such evolutions are not simply substituting older structures. They are converting key-assets (location, information, technology) into central industrial functions. Taking account of the diversity of strategies and business models, one can characterize several organizational shapes for internet activities and e-commerce. P-J. Benghozi Juillet 2001 Directeur de recherche CNRS Centre de recherche en gestion de l'Ecole polytechnique 1, rue Descartes 75005 Paris - France pierre-jean.benghozi@polytechnique.fr Les technologies de l’information et de la communication (TIC) posent dans des termes nouveaux l’organisation des entreprises et des filières industrielles. Elles affectent simultanément la matérialité des flux de produits, la localisation et l’organisation des processus de production-distribution, la répartition et la structuration des compétences et des métiers, le ciblage et la gestion de la clientèle. L’organisation industrielle se structure en effet au travers de modes différenciés d'articulation entre échanges physiques et relations informationnelles ; c’est à dire entre d’un côté le flux de production, la circulation des pièces et des composants du produit, et de l’autre côté les échanges et supports d’expertise ainsi que les ressources communicationnelles1. Les nouvelles formes d’organisation et de marché s’expriment de plusieurs manières : à la fois par l’évolution de la structure interne des firmes et par la transformation des relations interentreprises dans les filières industrielles et dans les chaînes de valeur2. L’objectif de cet article est de caractériser ces formes d’organisation des filières ainsi que les modèles d’affaires qui leur sont associés. TIC et chaînes de valeur : terra incognita économique ? La théorisation des relations entre les TIC et l’organisation des relations interentreprises trouve sa source dans plusieurs travaux relevant, soit spécifiquement de l’économie, soit du management et des sciences de l’organisation. Du côté de l'économie, ce sont sans doute les contributions des économistes des transactions qui ont le plus exploré l’effet des TIC sur les relations interentreprises (cf. Williamson, O.E. (1975), Williamson, O.E. et W.G. Ouchy (1981), Thorelli, H. (1986)) ; paradoxalement, elles ont davantage suscité les débats que les travaux des économistes industriels stricto sensu. Les recherches de Cash, J.I. et B.R. Konsynski (1985), Malone, T.W., J. Yates, et R. Benjamin (1987) ont ainsi particulièrement souligné le rôle des TIC dans les réorganisations des relations entre partenaires industriels. D’autres auteurs se sont directement intéressés aux effets des TIC. Venkatraman, N. (1991) a notamment mis en avant les nouvelles stratégies de partenariat ouvertes par les TIC. Shapiro, C. et H. R. Varian (1999) ont montré comment le développement des TIC obéit dans une large mesure aux règles classiques de l’économie et ne représente pas nécessairement un changement de nature dans les évolutions constatées. D’un autre côté, des gestionnaires et théoriciens de l’organisation (Porter, M.E. (1982), Porter, M.E. et V.E Millar (1985), en particulier) sont à l’origine de réflexions plus spécifiques mettant en avant la notion de chaîne de valeur. L’approche par les ressources et les compétences-clés a permis de mettre l’accent sur la cohérence des processus, la coordination des activités et la qualité de la gestion des ressources de l’entreprise (Davenport, T.H. (1993), Hammel, G. et C.K. Prahalad (1994)). En s’intéressant essentiellement aux relations d’alliances, aux partenariats interentreprises, à des formes de contrat et de coordination qui supposent finalement 1 Certains auteurs (Johansen, R. 1988. Groupware : Computer Support for Business Teams. New York: Free Press.) ont même proposé de classer les technologies de l’information et de la communication selon les caractéristiques temporelles et spatiales des communications qu’elles permettent d’assurer. 2 Les phénomènes relèvent soit d’un impact non anticipé des technologies constaté a posteriori, soit d’une vision portée a priori par les acteurs de l’entreprise, qui structure ou justifie la mise en oeuvre des technologies dans un cadre organisationnel donné. 1 relativement stables l’objet des échanges, la fonction de production, la liste et la nature des biens, la structure des compétences, la littérature économique a peu traité directement cette question des chaînes de valeur. Les analyses stratégiques et l'économie des coûts de transaction étudient l’intérêt des formes de collaboration et de contractualisation selon l'organisation des échanges entre partenaires (Walker, G. et D. Weber (1987), Heide, J. B. et G. John (1988), Heide, J.B. (1994), Weiss, A.M. et N. Kurland (1997)). D’autres travaux rendent plutôt compte des relations et des échanges entre acteurs participant d’une même activité en les analysant sous l'angle du contrôle et de la dépendance des ressources ((Pfeffer et Salancik (1978), Frazier, G.L. et R.C.Rody (1991), Gaski, J.F. et J. Nevin (1985), Lamming, R. (1993)). Si le raisonnement en terme de filières et de chaîne de valeur a davantage intéressé les gestionnaires, c’est parce qu’il permet de rendre compte des transformations substantielles qui affectent le contenu et l’organisation de la fonction de production ainsi que les places des acteurs économiques dans cette dernière. Certains travaux récents, en stratégie, ont étudié cette question en introduisant le concept de supply chain (Fisher, M.L. (1997)) ou global commodity chain (Gereffi, G. (1994)). Les analyses reposant sur le concept de chaînes de valeur se trouvent directement au confluent de réflexions issues des analyses de filières d’économie industrielle et de gestion. Elles sont particulièrement intéressantes par les contradictions apparentes qu’elle portent puisqu’elles supposent une forte coopération entre producteurs et distributeurs (pour être en mesure d’offrir une qualité globale de service) et une concurrence renouvelée entre ces derniers (autour de reconfigurations structurelles). Les réflexions des économistes et des gestionnaires sont cependant restées dans une large mesure cloisonnées. Comme le note Foos, N. J. (1999), en mettant l’accent sur la recherche de bons mécanismes d’incitation (ajustements contractuels ou dispositifs de gouvernance), l’économie des organisations se caractérise, paradoxalement, par une relative inattention portée aux problèmes de management (Coase, R. H. (1988), Miller, G. (1992)), à l’oeuvre notamment dans le traitement des informations (Radner, R. (1996), Wernerfelt, B. (1997)). Branches, industries et filières Reynaud, B. (1983), Rainelli, M. (1988) et Nicolas, B. (1996) ont bien rendu compte des débats en économie sur les concepts d’industrie et de branche. Les approches micro économiques de l’industrie ont privilégié les critères techniques pour délimiter les secteurs, sur la base de critères d’homogénéité des produits notamment. Pour Marshall, A. (1920), une “industrie” existe à travers les firmes produisant ce bien, les processus de production en oeuvre, et les connexions entre firmes. Le concept de branche permet à Robinson, J. (1933) de rendre compte d’un processus concurrentiel tenant au caractère substituable des biens. Hirsch, P.M. (1972) définit le système industriel comme un réseau unique, concret et stable de composantes en interaction et identifiables. Richardson, G.B. (1972) utilise le terme d’industry pour caractériser un mode d’organisation intermédiaire entre le marché et les firmes, support de relations amont-aval. Il distingue en particulier des modes de coordination intra ou interfirmes selon que des activités sont similaires ou complémentaires. 2 Le raisonnement sur la notion de filières apparaît néanmoins comme une spécificité française et le terme même de filière n’a pas d’équivalent anglais. A partir des années 70, pour justifier la mise en place et définir l'objet des politiques industrielles, de nombreux travaux ont été entrepris sur ce thème. Ils identifient les filières de production comme une succession de stades menant d’une matière première à la consommation de produits. Rainelli, M. (1988) a proposé différentes interprétations de la notion selon que la filière est envisagée comme l’ensemble des acteurs participant à un processus technique de production, uploads/Management/ relations-inter-entreprises-et-nouveaux-modeles-d-x27-affaires-to-cite-this-version 1 .pdf

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