John T. MENTZER, Harry J. et Vivienne R. Bruce Excellence Chair of Business – U

John T. MENTZER, Harry J. et Vivienne R. Bruce Excellence Chair of Business – University of Tennessee William DEWITT, Professeur de Logistique, Transport et Supply Chain Management – University of Maryland James S. KEEBLER, Professeur assistant de Marketing – St. Cloud State University Soohong MIN, Professeur assistant de Logistique et Marketing – Georgia Southern University Nancy W. NIX, Directeur du “Center for Value Chain Management” – Texas Christian University Carlo D. SMITH, Professeur Associé de Marketing – University of San Diego Zach G. ZACHARIA, Professeur Assistant, département Marketing – Texas Christian University Une construction managériale ne peut pas être utilisée efficacement par les ges- tionnaires et les chercheurs si tous ne sont pas d’accord sur sa définition. C’est le cas du terme “Supply Chain Management” (Management de la chaîne logistique) - il existe tellement de définitions différentes qu’il y a peu de consensus sur ce qu’il si- gnifie. L’objet de cet article est de faire le point sur la recherche afin de comprendre le concept de SCM. Plusieurs définitions de SCM et de Supply Chain (chaîne logis- tique) sont passés en revue, classées et synthétisées. Des définitions des construc- tions qui sous-tendent le SCM et un cadre sont proposés afin de conceptualiser le SCM. Après avoir identifié les conditions et les conséquences du SCM, ainsi que les limites en terme de fonctions et d’organisation, les auteurs proposent un modèle conceptuel et une définition unifiée du SCM. « Le management est à la veille d’une avancée majeure dans la compréhension du rôle que jouent dans la réussite de l’entreprise les inte- ractions entre les flux d’informations, de matières, de main-d’œuvre et de biens d’équi- pement. Comprendre la manière dont ces cinq typesdefluxs’imbriquent,créentdessynergies mutuelles et induisent des changements et des fluctuationspermettrad’anticiperleseffetsdes décisions, des politiques, des formes d’organi- sation et des choix d’investissement. » (Forrester 1958, p. 37). Forrester a introduit une théorie de la gestion de la distribution qui tenait compte de l’inté- gration des relations organisationnelles. Selon lui, du fait de l’extrême imbrication des entreprises, la dynamique des systèmes peut influer sur la performance de fonctions comme la recherche, l’ingénierie, les ventes et la promotion. Pour illustrer ce phénomène, il utilisait une simulation informatique du flux d’information au sein du processus de com- mande afin de démontrer son influence sur la performance en termes de production et de distribution pour chaque membre de la chaîne logistique et sur l’ensemble du système logis- tique. Les reproductions récentes de ce phéno- mène comprennent notamment la simulation « Beer Game » et la recherche sur le « Bull- Logistique & Management Vol. 9 – N°2, 2001 3 Définir le Supply Chain Management Cet article est paru initialement dans la revue Journal of Business Logistics, vol 22 number 2, 2001. Le Council of Logistics Management nous a donné l’autorisation de traduire. whip Effect » (Lee, Padmanabhan et Whang, 1997). Analysant la forme que pourrait prendre l’avenir, Forrester (1958, p. 52) avançait qu’après une période de recherche et de déve- loppement à l’aide de techniques d’analyse simple, on assisterait à « une reconnaissance générale de l’avantage acquis par les précur- seurs qui auront réussi à comprendre avant les autres les interactions entre les fonctions d’une part, entre l’entreprise et ses marchés, son secteur d’activité et l’économie nationale, d’autre part. » Bien que cet article date de plus de quarante ans, Forrester semble avoir identi- fié des problèmes de gestion fondamentaux et illustré la dynamique des facteurs associés au phénomène que la littérature contemporaine appelle Supply Chain Management (SCM) ou management de la chaîne logistique. Le terme SCM est apparu pour la première fois il y a une dizaine d’années (Cooper et al, 1997). En 1995 par exemple, à la conférence annuelle du Council of Logistics Manage- ment, 13,5 % des titres des exposés conte- naient les mots « chaîne logistique ». À la conférence de 1997, deux années plus tard à peine, la proportion était passée à 22,4 %. Le terme est par ailleurs fréquemment utilisé pour décrire des responsabilités de direction dans les entreprises (La Londe 1997). Le SCM est devenu un sujet tellement à la mode qu’il est difficile de prendre une revue spécia- lisée dans la production, la distribution, le marketing, la gestion des clients ou le trans- port sans y trouver un article consacré à cette question ou à des thèmes connexes (Ross, 1998). La popularité du concept a de nombreuses rai- sons. Des déterminants spécifiques qui peu- vent être associés aux tendances de la mondialisation des approvisionnements, l’importance de la concurrence par les délais et la qualité et leurs contributions respectives à l’incertitude croissante de l’environnement. Les sources d’approvisionnement des entre- prises sont de plus en plus internationales. Elles ont donc été conduites à améliorer l’effi- cacité de la coordination des flux d’entrée et de sortie de matières. Un élément clé de cette coordination est le resserrement des relations avec les fournisseurs. Par ailleurs, les entre- prises en particulier et les chaînes logistiques en général rivalisent aujourd’hui davantage par les délais et la qualité. Amener au client un produit sans défaut, plus rapidement et effica- cement que la concurrence n’est plus consi- déré comme un avantage concurrentiel mais comme une condition sine qua non pour être sur le marché. Les clients exigent d’avoir les produits toujours plus vite, au moment précis où ils en ont besoin et en parfait état. Chacun de ces éléments nécessite une coordination plus étroite avec les fournisseurs et les distri- buteurs. Cette orientation internationale et l’accroissement de la concurrence par la per- formance, s’ajoutant à l’évolution rapide de la technologie et des conditions économiques, introduisent une part d’incertitude dans les marchés. Cette incertitude appelle une plus grande flexibilité de la part des entreprises et des chaînes logistiques et, par conséquent dans les relations au sein des systèmes logisti- ques. En dépit de la popularité du terme SCM dans le monde académique et chez les profession- nels, sa signification reste très confuse. Cer- tains auteurs définissent le management de la chaîne logistique en termes opérationnels pour décrire le flux des matières et des pro- duits, d’autres y voient une philosophie de management et d’autres encore un processus de gestion (Tyndall et al. 1998). Les auteurs l’ont même conceptualisé de manières diffé- rentes dans le même article : comme une forme de système entre l’intégration verticale et des identités séparées d’une part, et comme une philosophie de management de l’autre (Cooper et Ellram, 1993). Cette ambiguïté amène à penser que le phéno- mène mérite d’être examiné de plus près afin de définir clairement le terme et le concept, d’identifier les facteurs qui contribuent à son efficacité et de montrer l’impact d’une démarche de SCM sur la stratégie et la perfor- mance de l’entreprise. Cet article se propose de faire le point sur la recherche en cours afin d’essayer de comprendre le concept. Diffé- rentes définitions des termes « supply chain management » et « chaîne logistique » seront examinées puis classées et résumées. On pro- posera ensuite diverses configurations et un cadre de travail afin d’établir un chemin cohé- rent pour conceptualiser le phénomène. Ses conditions et ses conséquences seront identi- fiés et ses limites en termes de fonctions et d’entreprises seront délimitées. Enfin, nous présenterons un modèle conceptuel et une définition indiquant la nature, les conditions et les conséquences du management de la chaîne logistique. Le modèle est accompagné d’une série de retombées managériales et académiques. Logistique & Management 4 Vol. 9 – N°2, 2001 Qu’est-ce que Supply Chain Management ? Il a été observé que les discussions sur le management de la chaîne logistique utilisent souvent une terminologie compliquée qui rend le concept difficile à comprendre et nuit à l’efficacité de sa mise en pratique (Ross 1998). Les paragraphes qui suivent vont donc passer en revue, puis classer et résumer quel- ques-unes des définitions des termes « supply chain » et « supply chain management » les plus couramment utilisées par le monde aca- démique et les professionnels. Le but est de parvenir à une définition unique et exhaustive sur laquelle les dirigeants d’entreprise et les futurs chercheurs peuvent s’appuyer. Définir la chaîne logistique Il semble qu’il existe un certain consensus entre les auteurs sur la définition de “chaîne logistique”, ce qui n’est pas le cas pour « management de la chaîne logistique » (Coo- per et Ellram 1993 ; La Londe et Masters 1994. Lambert, Stock et Ellram 1998). Selon La Londe et Masters, une chaîne logistique est un ensemble d’entreprises qui se transmettent des matières. En règle générale, plusieurs acteurs indépendants participent à la fabrica- tion d’un produit et à son acheminement jusqu’à l’utilisateur final – producteurs de matières premières et de composants, assem- bleurs, grossistes, distributeurs et transpor- teurs sont tous membres de la chaîne logistique (La Londe et Masters 1994). De même, Lambert, Stock et Ellram définissent une chaîne logistique comme un alignement d’entreprises qui amènent des produits ou des services jusqu’au client. Dans ces deux concepts, le consommateur final est consi- déré comme partie intégrante de la chaîne. Une autre définition uploads/Management/ scm.pdf

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  • Publié le Mar 08, 2021
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