Brochure Intelligence économique et stratégique anthologie de texte publiés sur
Brochure Intelligence économique et stratégique anthologie de texte publiés sur http://www.huyghe.fr Dimensions de l'intelligence économique Intelligence stratégique Patrimoine informationnel et sécurité Intelligence stratégique et veille (acquérir l’information) Intelligence économique et techniques d’influence Patriotisme et intelligence économiques Intelligence économique : l’émergence Paradoxes de la guerre de l'information Économie de la connaissance Intelligence économique : au-delà de l’économisme Dimensions de l'intelligence économique D'une vision centrée sur le renseignement, l' intelligence économique évolue vers une conception intégrant à la fois l'information stratégique, les rapports géopoligiques, les facteurs idéologiques et culturels de la guerre économique, l'infostratégie L’Intelligence économique (souvent réduite à ses initiales «IE») est la version française de ce que les Anglo-Saxons nomment competitive intelligence.Elle fait partie des stratégies de l’information. Elle se divise habituellement en trois parties : l’acquisition de l’information (la veille), la protection du patrimoine informationnel, notamment contre l’espionnage ou la cyberdélinquance, et l’influence, souvent assimilée au lobbying qui n’en est qu’une partie. L’intelligence économique souffre principalement de quatre handicaps: • de ses connotations sécuritaires, héritées des méthodes du renseignement militaire • de la confusion avec l’espionnage industriel • de son tropisme technophile (notamment avec la panoplie de logiciels de veille, de traitement et de cryptographie de l’information) • d’un manque de vision stratégique On a encore du mal aujourd’hui à opérer un décloisonnement des disciplines. Du point de vue universitaire , l’IE hésite entre les sciences de l’information et de la communication d’une part et celles de la gestion d’autre part Dans l’entreprise, même hésitation pour classer l’IE : avec la sécurité, la documentation, la stratégie ? La difficulté d’une approche globale de l’IE tient aussi à ce grand écart, qui exige une psychologie particulière chez ses pratiquants : il faut gérer des savoirs et comprendre en même temps le rôle fondamental des croyances. Les savoirs, ce sont souvent des données factuelles acquises par de la veille active sur les brevets et sur les changements de législation et de normes. Cela demande des capacités analytiques et synthétiques à la fois, surtout pour ne pas être noyé sous la masse d’information et aller vite à l’essentiel. Par ailleurs, il faut comprendre le rôle des catégories mentales ou les mécanismes de la persuasion par exemple pour monter une opération de lobbying auprès d’un député européen ou pour décrypter le pouvoir d’influence des médias ou des courants d’opinion. Un bon stratège de l’IE sait concilier une démarche cognitive rationnelle et la prise en compte de nos motivations, de nos volontés et de nos valeurs. La technique appelle une pragmatique. L’IE peut nous fournir des heuristiques, c’est-à-dire des recettes, des méthodes pratiques de quête de la connaissance éprouvées par l’expérience et qui nous aident à préserver notre esprit critique, à déceler les signaux faibles et à repérer les sources d’information pertinentes de l’environnement. C’est un art de naviguer dans l’information numérique surabondante. Elle doit par exemple nous apprendre la «sérendipité» : l’art de trouver ce que l’on ne cherchait pas forcément au départ. L’univers de l’information numérique n’est pas rangé comme une bibliothèque ou une encyclopédie, de façon stable et hiérarchique : c’est un flot de mots et de signes où tout élément que nous rencontrons peut nous renvoyer à d’autres découvertes. Pour continuer la métaphore nautique, il faut inventer des «portulans de la connaissance», non pas des cartes générales qui tracent le contour de zones fixes, mais des représentations dynamiques, qui indiquent une direction, celle du prochain port et suggèrent comment naviguer en fonction des vents favorables, tout en évitant les bas- fonds. C’est exactement ce dont nous avons besoin pour nous déplacer dans l’information. Mais il faut aussi de l’esprit de finesse, la capacité de «sentir» les courants porteurs de l’époque, le mode de fonctionnement de gens parfois très différents imprégnés de cultures opposées. Il faut aussi bien comprendre le discours du manager que celui de l’altermondialiste. De l’empathie et de la distance. Le pratiquant de l’IE doit lever le nez de son ordinateur et regarder le monde extérieur.. L’IE - culture transdisciplinaire par définition - suppose de sentir les différents courants d’idées et les systèmes de valeurs émergents pour comprendre les aspects sociétaux, idéologiques, géostratégiques de l’activité économique. L’intelligence économique ressemble à l’éléphant du conte indien : dans l’obscurité, les uns touchent ses pattes et le confondent avec un arbre, les autres, ses défenses et le prennent pour un rocher, d’autres sa trompe, et en déduisent que c’est une liane… Suivant les exemples auxquels vous vous référez, vous pouvez avoir l’impression : - qu’il s’agit d’un domaine de la stratégie générale étendu à l’économie de la mondialisation par des gens qui adorent citer Sun Tse et Clausewitz - que c’est une affaire d’espions, de secrets violés et défendus ou un domaine pour responsables de la sécurité obsédés par les écoutes téléphoniques et les logiciels espions - que l’IE (son acronnyme passé dans l’usage) traite surtout de communication de crise ou de détection des dangers dans un monde hanté par le principe de précaution ou par le risque d’image,notamment face à la contestation sur Internet - que c’est un travail de diplomate chargé de faire passer des contrats pour les entreprises son pays face à des concurrents qui mobilisent tous les moyens régaliens (et pas forcément les plus moraux) - que c’est une question de territoire, de pôles, d’attractivité, bref une forme moderne de l’aménagement du territoire et de la coopération entre entreprises locales - que c’est un domaine hautement politique portant sur les rapports entre l’État et les entreprises sur fond de mondialisation (certains semblent même faire une équivalence entre patriotisme et intelligence économiques voire les confondre avec antiaméricanisme ou antimondialisme) - que c’est un champ d’études pour sociologues de la société de l’information et de l’économie de la connaissance ou de l’intelligence collective - que c’est le travail des organisateurs qui doivent s’assurer que l’information est bien captée et surtout diffusée dans leur entreprise entre risque de désinformation, de mésinformation, de surinformation, d’amnésie, d’ignorance, etc. - qu’elle consiste en une modernisation du management pour l’adapter à Internet. - que c’est un secteur de l’informatique : cryptologie, robots de recherche, bases de données, traitement sémantique, et autres algorithmes pour mieux utiliser le Web - que c’est une vision élargie de l’économie qui y intégrerait le poids des traditions culturelles, des opinions, des inquiétudes de la société civile, des grandes manœuvres de la géopolitique - que, comme la prose de Monsieur Jourdain, c’est quelque chose que les entreprises ont toujours pratiqué sans le savoir : un dose d’honnête précaution, une bonne revue de presse, de bons réseaux…. Entre le pôle de la théorie pure et celle des recettes sécuritaires, la géoéconomie et les pratiques quotidiennes, les méchants espions et les gentils managers, le sulfureux et le trivial, l’offensif et le défensif, le mondial et le local, la cognition et la persuasion, on s’y perd un peu. Surtout quand fleurissent les anglicismes comme knowledge managment, benchmarking, Signal Intelligence, «shapping the globalization» ou les acronymes du genre C3I, C4R à base de computers, command, control, etc. Sans compter que le seul mot d’intelligence est ambigu : en français il est généralement réservé à la faculté mentale de résoudre des problèmes et intégrer des nouveautés, tandis que les anglophones emploient souvent le sens de «recherche efficace de l’information», comme dans la «business intelligence» dont la «competitive intelligence» ne serait que le volet orienté vers le renseignement sur la concurrence. L’efficacité en fonction de sa valeur (par exemple commerciale) et de sa pertinence (par exemple comme éclairage d’une situation et de ses issues). Currency et relevancy pour ne pas dire valeur d’échange et valeur d’usage… Voilà qui ne facilite rien dans un domaine l’on se réfère sans cesse à la littérature ou au modèle (ou contre-modèle) américains. Un rappel historique : La notion est apparue en France en 1994 dans un rapport d’Henri Martre. Celui-ci insistait sur la notion «de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques», le tout légalement, car il s’agissait de bien distinguer l’IE de l’espionnage industriel. Le mot intelligence était donc bien pris comme synonyme de «renseignement». Les choses ont très vite évolué depuis du fait du succès médiatique, universitaire mais aussi politique de l’Intelligence Économique (la création de structures régionales et nationales, les signes d’intérêt manifestes du gouvernement, le débat sur le «patriotisme économique». Un certain effet de mode a joué : cela n’aide pas à préciser les notions malgré des efforts très méritoires, tel le «référentiel de l’intelligence économique» destiné à normaliser son enseignement universitaire. Ce dernier en donne une définition quasi officielle (la même que le Haut Responsable à l’intelligence Économique auprès du premier ministre) et il faut donc partir de là : «L’intelligence économique consiste en la maîtrise et la protection de l’information stratégique pour tout acteur économique. Elle a pour triple finalité la compétitivité du tissu industriel, la sécurité de l’économie et des entreprises et le renforcement de l’influence de notre pays.» En laissant pour plus loin les finalités économico-politiques de l’IE, nous pouvons retenir des uploads/Management/brochure-intelligence-economique-et-strategique.pdf
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- Publié le Oct 15, 2022
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