Ministère de l’Enseignement Supérieur République Gabonaise Institut National de
Ministère de l’Enseignement Supérieur République Gabonaise Institut National des Sciences de Gestion Union – Travail- Justice Master 1 ACG MODULE : CONTROLE DE GESTION DU SYSTEME COMMERCIAL Juin 2019 M. MFORAIN INSG/M2 ACG Cours de Contrôle de gestion de la fonction commerciale. 2 M. MForain Objectifs pédagogiques : - Connaitre les missions d’un contrôleur de gestion de l’activité commerciale - Elaborer un budget commercial - Analyser les écarts entre le prévisionnel et le réalisé - Piloter l’activité grâce aux tableaux de bord INSG/M2 ACG Cours de Contrôle de gestion de la fonction commerciale. 3 M. MForain CHAPITRE I : COMPTABILITE DE GESTION ET CONTROLE DE GESTION SECTION 1. LA COMPTABILITE DE GESTION La comptabilité de gestion, également appelée comptabilité analytique, constitue l’une des sources d’information essentielles pour le contrôle de gestion. I. DEFINITION DE LA COMPTABILITE DE GESTION La comptabilité de gestion, en tant que domaine d’étude formalisé, puise ses racines dans l’organisation des entreprises industrielles du XIXE siècle. Jusque dans les années 1990 (et dans le PCG 1982) en France, on parlait de comptabilité analytique. Définition La comptabilité de gestion est un système d’informations permettant d’aider le dirigeant (manager) à prendre des décisions. Le terme « comptabilité » fait référence au verbe « compter », c’est-à-dire additionner. Compter, c’est agréger des informations de nature numérique. La comptabilité est par nature quantitative. Doit-elle être pour autant toujours exprimée en valeur monétaire (en euros) ? A priori, la comptabilité n’est pas nécessairement condamnée à se limiter aux valeurs monétaires. Le terme ≪ gestion ≫ dans l’expression ≪ comptabilité de gestion ≫ est une traduction du mot anglais management. En anglais, on parlait de management accounting quand en par exemple France on parlait de ≪ comptabilité analytique ≫. Y a-t-il une différence entre le terme anglais management et le terme français ≪ gestion ≫ ? Définition Gérer, c’est prendre des décisions dans le but d’atteindre un objectif, en utilisant au mieux les ressources disponibles. On peut dire que la gestion, c’est « l’action efficace ». Exemples • Une personne « gère » son capital santé en choisissant une nourriture appropriée et en évitant le tabac et l’alcool. • Un épargnant « gère » ses économies en choisissant les meilleurs placements. • Un chef d’entreprise « gère » son entreprise en prenant de bonnes décisions stratégiques pour assurer la pérennité et la rentabilité de son affaire INSG/M2 ACG Cours de Contrôle de gestion de la fonction commerciale. 4 M. MForain II. LES OBJECTIFS DE LA COMPTABILITE DE GESTION A. L’ANALYSE DES COUTS ET DES RESULTATS L’analyse des coûts et des résultats. Dans le cas d’une petite entreprise dont l’activité est simple (un petit commerce de détail par exemple), la comptabilité financière suffit généralement pour les besoins de la gestion. Il suffit d’enregistrer les opérations avec les tiers (les achats aux fournisseurs et les ventes aux clients), sans se préoccuper du fonctionnement interne. Pour la comptabilité financière, qui ne saisit essentiellement que les transactions avec l’extérieur, l’entreprise est presque une « boîte noire » : on saisit les entrées et les sorties, sans regarder à l’intérieur. En revanche, dans un cas plus complexe, comme celui d’une grande entreprise industrielle, la comptabilité financière devient insuffisante, pour deux raisons : • l’organisation interne est plus complexe, avec par exemple plusieurs ateliers, plusieurs succursales, de nombreux services : il faut pouvoir apprécier les performances de ces différentes composantes ; • l’activité est plus diversifiée : on fabrique par exemple plusieurs types de produits. Il faut alors une analyse plus complète de ce qui se passe à l’intérieur de l’entreprise. Par exemple, dans une entreprise fabriquant deux produits, il faut évaluer les « coûts de revient » (ce que coûtent ces produits), pour pouvoir évaluer le résultat « analytique » réalisé sur chaque produit. B. LA VALORISATION DE STOCK On oppose souvent comptabilité financière et comptabilité de gestion. En fait, cette opposition est surtout pédagogique. On commence généralement l’apprentissage de la comptabilité par l’étude de la comptabilité financière, en se plaçant dans le cas le plus simple, celui d’une petite entreprise commerciale, et en « donnant » aux étudiants, dans les exercices, la valeur des stocks « par hypothèse ». On peut alors établir le bilan et le compte de résultat. Mais, dans la réalité, la valeur des stocks n’est pas une donnée : les matières sont évaluées au coût d’achat, et les produits finis au coût de production. C’est la comptabilité de gestion qui permet d’effectuer les calculs. C. L’ÉTABLISSEMENT DES PRÉVISIONS BUDGETAIRES Pour établir les prévisions budgétaires, il faut disposer d’un modèle de l’exploitation, connaître les « fonctions de coûts ». Pour simplifier, disons que l’on fait un travail d’extrapolation : les charges fixes restent fixes, en revanche les charges variables vont évoluer en fonction du volume d’activité. Il faut donc connaître la structure des charges (charges fixes, charges variables), ce qui suppose un système de comptabilité de gestion en coûts partiels utilisant le critère de variabilité présenté plus loin. INSG/M2 ACG Cours de Contrôle de gestion de la fonction commerciale. 5 M. MForain D. L’AIDE À LA CONFECTION DES ÉTATS DE CONTRÔLE Les informations analytiques, confrontées aux prévisions, permettent de calculer les écarts figurant par exemple dans les états de contrôle budgétaire et d’alimenter la « boucle de rétroaction » qui est au cœur du dispositif de régulation cybernétique auquel nous avons comparé le système de contrôle de gestion. E. L’AIDE A LA PRISE DE DÉCISION Pour une multitude de décisions, dont certaines peuvent avoir une importance stratégique majeure, il faut disposer d’informations analytiques sur les coûts. Par exemple, une entreprise qui envisage d’externaliser une fonction, par exemple de sous- traiter sa production, doit disposer d’informations analytiques sur la structure de ses coûts dans ses différents ateliers, pour pouvoir comparer avec le prix qu’on lui propose à l’extérieur. III. LA TYPOLOGIE DES CHARGES A. LES CHARGES Définition Une charge est une consommation de ressources. C’est une diminution de la valeur du patrimoine de l’entreprise (et donc de son résultat). Une charge n’est pas nécessairement une dépense. En comptabilité, on enregistre en charge, donc en diminution du résultat, des événements qui n’ont parfois pas encore été décaissés (provision, achat payé à crédit, etc.). Et certaines opérations peuvent n’être enregistrées en charge qu’après avoir donné lieu à un décaissement (comme par exemple les amortissements). Si une charge est tout ce qui diminue le résultat comptable, un produit (en comptabilité financière) est tout ce qui l’augmente (le terme « produit » n’a pas le même sens en comptabilité analytique). En comptabilité financière, le principal critère d’analyse et de classement des charges est la nature de ces charges : on distingue les achats, les charges de personnel, les dotations aux amortissements, etc. (selon la nomenclature de la classe 6 dans le plan comptable français actuel). En revanche, en comptabilité de gestion, ce sont d’autres critères qui sont pertinents, en fonction des objectifs de calcul des coûts, d’appréciation des performances et d’aide à la budgétisation et à la décision. INSG/M2 ACG Cours de Contrôle de gestion de la fonction commerciale. 6 M. MForain B. LES COÛTS Définition Un coût est un ensemble de charges. Il n’y a pas de différence de nature entre coût et charge. Le terme de charge est propre à la comptabilité financière. En comptabilité de gestion, pour aider le dirigeant à prendre des décisions, une attention particulière sera accordée aux charges. Elles seront décortiquées, divisées, regroupées, anticipées, comparées… En un mot, elles seront « analysées », d’où le terme de « comptabilité analytique ». Lorsque des charges de natures différentes sont additionnées, on ne parle plus de charges, mais de coûts. Un coût est un calcul, un regroupement de charges. C. DESTINATION DES CHARGES On distingue deux « destinations » des charges : les charges directes (CD) et les charges indirectes (CI). Une charge directe concerne sans ambiguïté un « objet de coût » particulier. Par objet de coût, on entend principalement les produits (ou services) fabriqués et vendus. Dans une entreprise industrielle qui fabrique plusieurs produits, si un ouvrier travaille pendant une heure pour fabriquer des produits A, il ne peut pas en même temps travailler pour fabriquer des produits B : son salaire rentre sans ambiguïté dans le coût des produits A, et pas dans celui des produits B. Les charges de personnel correspondantes représentent des charges directes affectées au coût des produits A : ce sont des charges de « main-d’oeuvre directe » (MOD). En revanche, dans cette entreprise, le salaire de la secrétaire du directeur financier ne concerne pas exclusivement les produits A ou les produits B, mais constitue une charge commune, « indirecte ». L’imputation des charges indirectes aux produits est beaucoup plus délicate que l’affectation des charges directes et peut se faire selon différentes méthodes, avec toujours une part d’arbitraire. D’une façon plus générale, on peut définir pour les besoins de la gestion d’autres objets de coût (ou « axes » d’analyse) : par exemple, les différents marchés. Si une entreprise vend ses produits sur le marché domestique et à uploads/Management/cours-controle-de-gestion-de-la-fonction-commerciale-4.pdf
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- Publié le Sep 14, 2022
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