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Initiation à la modélisation en équilibre général calculable Mohamed Ali Marou

Initiation à la modélisation en équilibre général calculable Mohamed Ali Marouani Maître de Conférences Université Paris1/IEDES Chercheur associé DIAL et ERF Plan Introduction Taxonomie des modèles de simulation Les modèles macro-économiques appliqués Applications des MEGC Impact des accords régionaux et multilatéraux La structure de base du modèle EGC Construction d’un MEGC Extensions du modèle de base: les modèles de deuxième génération Forces et faiblesses des modèles EGC Introduction L’évaluation qualitative vs quantitative L’évaluation ex ante vs ex post Intérêt de l’évaluation ex ante: simulation de différentes alternatives de mesures d’accompagnement Les effets se mesurent en terme de bien-être, mais aussi en termes d’emplois et de conséquences sur la distribution des revenus Taxonomie des modèles de simulation Les modèles analytiques : – à partir des faits stylisés, permettent de développer des théories économiques qui expliquent les relations entre les principaux facteurs; passage à l ’analyse mathématique Les modèles stylisés (numériques) : – utilisés pour analyser les problèmes trop difficiles à résoudre analytiquement, ou dont les réponses dépendent des valeurs de divers paramètres – permettent d’évaluer empiriquement l’amplitude des effets mis en évidence par les modèles analytiques Les modèles appliqués : – capturent les principales caractéristiques structurelles d’une économie et incorporent plus de détails institutionnels. Les modèles macro-économiques appliqués Retracer au moyen de relations mathématiques, le fonctionnement d’une économie pour – aider l’analyse des effets des politiques économiques et/ou – la prévision. Modèle macro-économique : – Niveau d’analyse est celui du pays ou ensemble de pays, – Prend en compte la simultanéité des comportements des agents. Les modèles macro les plus utilisés : – Les modèles macro-économétriques, – Les modèles VAR, – Les modèles EGC : étude des effets structurels des politiques économiques : Explicitent les choix des agents Hypothèse d’un ajustement des marchés par les prix (acceptée uniquement sur longue période). Applications des MEGC Réformes de politiques économiques: taxes et subventions, dépenses et investissement publics Effets des chocs extérieurs: modification des termes de l’échange, réduction de l’épargne étrangère et ouverture commerciale Réforme des retraites (modèles à générations imbriquées), dégradation de l’environnement Evaluation des politiques de lutte contre le chômage et la pauvreté Impact des accords multilatéraux et régionaux Modèles globaux pour analyser les conséquences de l’Uruguay Round sur les différents groupes de pays: RUNS, GTAP, LINKAGE, MIRAGE – Les différents pays sont liés par le commerce bilatéral – Avantage: vision globale permettant de mettre en évidence les principaux groupes de pays gagnants et perdants, – Inconvénients: non-prise en compte des caractéristiques structurelles des différents pays, qualité des données Modèles régionaux – Analyser l’impact d’accords intra ou inter-régionaux : par exemple l’impact sur les pays du SADC d’un accord de libre-échange UE-Afrique du Sud – Effets de l’harmonisation fiscale au sein des ensembles régionaux – Analyse des phénomènes de migration, etc. Les modèles EGC à un pays Utilisation fréquente des EGC à un pays pour analyser l ’impact des accords de L.E. – Impact des accords de libre-échange bilatéraux ou de libéralisation unilatérale et des réformes fiscales associées – Impact sur un pays du démantèlement de l’AMF La structure de base du modèle d’équilibre général calculable Applications numériques du modèle d’équilibre général concurrentiel de L.Walras, formulation mathématique Arrow et Debreu Fonctionnement d’une économie de marché où une multitude d’agents individuels maximisent leur fonction d ’objectif (utilité ou profit) en tenant compte de leurs contraintes (ressources, technologiques). EGC: spécification explicite des comportements micro à la base de l’équilibre macro-économique Modèles écrits en termes réels: on s’intéresse à l’évolution des prix relatifs – Exprimés en termes d ’un numéraire – Fonctions d’offre et de demande homogènes de degré 0 par rapport aux prix monétaires (absence d ’illusion monétaire) – Fonctions de revenus et dépenses de degré un Reposent sur l’hypothèse de l’agent représentatif – Désagrégation des EGC pour éviter que cette hypothèse ne soit trop réductrice MEGC constitué de deux parties principales: – la matrice de comptabilité sociale: base comptable du modèle, – les équations du modèle EGC proprement dit, La MCS: – généralise le principe d’input-output à toutes les transactions au sein de l’économie, – la MCS est carrée, les comptes de chaque acteur (facteur) doivent être équilibrés (revenus = dépenses). La structure du modèle proprement dit: – spécification du comportement des agents, – équilibre de tous les marchés de biens et facteurs, – les contraintes macro-économiques, – le choix d’un numéraire. Description modèle statique en économie ouverte Le bloc définissant le système des prix, le bloc de production et de génération de valeur ajoutée, les équations relatives au commerce extérieur, le bloc de répartition de la valeur ajoutée, le bloc de demande (finale et investissements), Equations d’équilibre sur les marchés des biens et facteurs Les bouclages équilibre épargne-investissement, équilibre du budget de l ’Etat, équilibre de la balance des paiements (deux variables fixées et une variable d’ajustement), marché du travail. Construction d’un MEGC Calibrage du modèle à partir des données de la MCS et autres (telles que données d’emploi), Construction du modèle proprement dit : établissement des relations entres les variables, Les variables – Endogènes : valeur déterminée par le modèle, – Exogènes : valeur déterminée et contrôlée par le modélisateur (c’est sur ces variables qu’on applique les chocs). Le nombre de variables détermine la taille du modèle Extensions et développements récents Concurrence imparfaite sur le marché des biens: un mark-up calculé à partir de la demande perçue des firmes s’ajoute au coût variable – concurrence monopolistique : grand nombre de firmes qui produisent des biens différenciés, – concurrence oligopolistique: cas d’un très petit nombre de firmes, L’existence de rendements croissants dans certaines industries en raison de coûts fixes importants Modélisation du marché des actifs et endogénéisation des taux d’intérêt et de l’inflation – impact social des politiques monétaires et plus généralement des politiques de stabilisation Introduction de la dynamique La dynamique récursive – juxtaposition d’équilibres temporaires – le comportement de la période courante dépend uniquement des périodes passées – les agents sont « myopes » – le lien entre les périodes est établi à travers des variations de stock La dynamique intertemporelle – introduction de comportements intertemporels : les agents maximisent des fonctions objectifs sur un horizon intertemporel. Anticipations rationnelles les consommateurs maximisent une fonction d’utilité intertemporelle sous la contrainte de leur budget intertemporel les firmes maximisent la valeur présente de leurs revenus nets sous la contrainte d’accumulation du capital Introduction d’une fonction de coûts d’ajustement – résolution difficile qui nécessite de définir un état stationnaire ou de croissance terminale équilibrée Rigidités et comportements non-concurrentiels sur le marché du travail: – Modélisation de la segmentation du marché du travail – existence de salaires minimum ou de clauses d’indexation, – modélisation des salaires d’efficience, – Prise en compte de l’existence de négociations avec des syndicats. Modèles micro-macro: modèles de micro- simulations dans un cadre d’équilibre général – permettent de lever l’hypothèse d’agent représentatif en modélisant le comportements de ménages ou d’entreprises observés dans une base de donnée microéconomique – développement très récent, lié de la disponibilité croissante de données microéconomiques (enquêtes ménages) et à l’augmentation des capacités de traitement informatique – analyse en profondeur de l ’impact de chocs macro sur la pauvreté et les inégalités (sans hypothèse sur les inégalités intra) Forces et faiblesses des modèles EGC Intégration systématique du comportement de tous les acteurs: – rendent compte des interdépendances et des effets de feed- back Désagrégation des secteurs, agents… – effets globaux + réallocations sectorielles, impact sur la répartition des revenus entre les différents agents Le calibrage des EGC se fait sur une année – avantage considérable dans les pays en développement où les séries longues sont rares Extensions permettant de prendre en compte les nouvelles théories économiques Les comportements ne sont pas estimés économétriquement Manque de validation empirique: – ils ne retracent pas le passé et ne permettent pas de prévoir l’avenir – modèles de simulation: permettent de mesurer les conséquences de de choix alternatifs L’appareil statistique n’a pas évolué aussi rapidement que les outils méthodologiques: – les paramètres nécessaires à des MEGC plus complexes sont souvent inexistants, d’où l’importance des analyses de sensibilité L’hypothèse de l’agent représentatif uploads/Management/intro-cours-egc.pdf