1 LA DYSPHASIE Service Médical Promotion Santé des Elèves 45, avenue Jean GIRAU
1 LA DYSPHASIE Service Médical Promotion Santé des Elèves 45, avenue Jean GIRAUDOUX B.P. 71080 66103 PERPIGNAN CEDEX FICHE MEDECIN ENSEIGNANT 7 % environ des enfants de 3 ans ½ présenteraient un trouble du langage oral : la grande majorité se corrige avant ou autour de 6 ans : retard de langage, 1 % des enfants gardent des troubles importants : dysphasies de développement (T.S.D.L.O.) Définition des DYSPHASIES Les dysphasies de développement se définissent comme un Trouble sévère et Spécifique du Développement du Langage Oral (T.S.D.L.O.), prédominant sur le versant expressif. En pratique, le déficit du développement du langage oral (L.O.) touche essentiellement l’expression, éventuellement la compréhension : - Spécifique : pas de déficience mentale, pas de trouble sensoriel (surdité) ou neurologique ou moteur, pas de trouble de la communication ou une dé-privation sociale ou psycho-affective. - Sévère : - inintelligible à 3 ans (sauf pour les parents ?) - pas de phrases à 4 ans, - loin de la cible (alors que dans un retard, les mots se ressemblent) - complexification (mot plus compliqué : « condafiture » pour confiture) - non amélioré par la répétition (ne dit jamais 2 fois la même chose). - Durable : après 6 ans. Signes à repérer en grande section pour la dysphasie : - difficultés à discriminer des sons proches, - difficultés à segmenter un mot en syllabes ou une phrase en mots, - troubles phonologiques persistants et majeurs (tr/cr), - troubles syntaxiques (pas de pronoms, d’articles, de féminin/masculin) Signes associés : - comportement (marginalisation ou hyperkinésie), - mémoire verbale à court terme diminuée, - l’enfant cherche à communiquer autrement que par le langage oral (gestes, regard etc.) 2 DIFFERENCES retard de langage / dysphasie : Retard de langage Dysphasie Décalage chronologique Trouble primaire et durable Simplifications de parole Déviances phonologiques Compréhension normale Compréhension altérée Lexique réduit Troubles de l’évocation Syntaxe maladroite Dysyntaxie/agrammatisme Intonation normale Dysprosodie Atteinte Homogène Phonologie/lexique/syntaxe Ecarts de performance Peu de conscience du trouble Conscience aigue du trouble Amélioration avant 6 ans Déficit durable LES SYMPTOMES COMMUNS AUX DIFFERENTS TYPES DE DYSPHASIES Troubles de la compréhension Troubles de l’expression 1 – Trouble de perception de la parole : attention déficiente. mauvaise conscience phonologique : discrimination des sons proches perturbée (cra = car ou caniche = canif), difficulté à reconnaître une série de sons ordonnée (« cra », « cri », « cro »), difficulté à séquencer un mot en syllabes ou une phrase en mots, trouble de la mémoire auditive immédiate. 1 – Troubles phonologiques majeurs et persistants simplifications (brouette = buette, jusqu’à chapeau = o), complexifications (ami = alimi), inversions de sons (près = per), assimilations (allumette = amumette), substitutions (ciseau = kiso) approches phonémiques (radis = rami…rapi…radis), très spécifiques contribuant à rendre le langage peu compréhensible, non améliorées voire aggravées par répétition. 2 – Trouble de la compréhension du vocabulaire : 2 – Trouble lexical : lexique réduit, difficultés d’accès au lexique, paraphasies, manque de mot : périphrases, temps de latence. 3 – Trouble de la compréhension des relations syntaxiques : 3 - Trouble syntaxique : simplification de la syntaxe (elle sert avec la louche = sert louche), non respect de l’ordre des mots, absence de petits mots (articles, pronoms…) ou remplacement par une syllabe indifférenciée, temps des verbes inexact. 4– Difficulté de construction des modèles mentaux : difficulté à accéder à une représentation mentale du mot. 4 –Trouble pragmatique : difficulté à respecter le tour de parole, usage inapproprié du langage, difficulté à formuler sa pensée. 3 FICHE DYSPHASIE ENSEIGNANT : CONSEILS Cycle 1 et Cycle 2 Langage réceptif : favoriser la compréhension Langage expressif : favoriser l’expression Dans les activités. La routine. Attirer l’attention de l’enfant en contrôlant le bruit ambiant et en s’assurant un contact visuel (nommer l’enfant, mimer le message…) Susciter des situations pour faire parler l’enfant en créant un besoin, en modifiant la routine, en oubliant des choses… Activités courtes, variées en alternant les activités verbales et les manipulations. Accorder plus souvent des pauses. Respecter une routine simple, Pas de sur-stimulation, L’enfant doit être placé près du professeur, à distance de la fenêtre ou de la porte. Donner des consignes claires : Une seule consigne à la fois (diction lente), mots importants accentués, vocabulaire connu et concret avec du matériel imagé (pictogramme, calendrier, mots clés écrits…) Développer ses habiletés méta-phonologiques ; Donner des indices pour des sons difficiles. Compléter l’information verbale par des mots, des schémas ou des dessins ; Complexifier graduellement. Travail par thème, varier les situations pour réutiliser un mot, un concept nouveau. Se référer à un horaire imagé pour faciliter les repères, planifier à l’avance… Illustrer tout changement ou toute activité par des images… Un seul élève parle à la fois. Varier la forme du message Faire reformuler l’enfant, Poser des questions à l’enfant sur le message. Intégrer les notions nouvelles au quotidien, Reprendre les mêmes notions dans différentes activités. Répéter et que l’enfant puisse répéter. Utiliser des synonymes. Encourager les habiletés d’écoute (ne pas bouger, regarder l’adulte, rester assis…) Favoriser la communication gestuelle pour compléter le message. Encourager tout effort d’expression. Attention aux mots isolés sans contexte : plus difficiles à comprendre que mis dans des phrases. Etre constant dans les demandes et les exigences 4 CONCLUSION Il faut solliciter l’aide des parents, leur indiquer à l’avance le thème qui sera prochainement discuté en classe pour anticiper le vocabulaire à la maison. Enfant fatigable, adapter les exigences. 90 % des dysphasies auront des troubles dans l’apprentissage du langage écrit. La prise en charge de l’enfant dysphasique nécessite donc une approche pluridisciplinaire avec une rééducation orthophonique d’autant plus longue que le trouble est complexe et sévère : entre 2 et 4 séances hebdomadaires… La prise en charge doit être : - Précoce, intensive, prolongée, - Adaptée au déficit linguistique de l’enfant, - Régulièrement réévaluée, - Intimement liée à l’apprentissage du langage écrit, - Débuter dès que la coopération de l’enfant le permet. Elle doit s’adapter à chaque trouble : - Aux troubles perceptifs par ateliers sonores ou programmes informatisés, - Aux troubles phonologiques par utilisation méthode phonéticogestuelle (Borel Maisonny), - Aux difficultés de structure de la phrase et des règles grammaticales en s’appuyant sur un code (pictogrammes, jetons de couleur) … le tout en lien avec langage écrit. Le langage écrit chez le dysphasique : combat essentiel La plupart des dysphasiques ont des difficultés dans la lecture au niveau du déchiffrage, de l’appariement des graphies aux phonèmes correspondants : la voie analytique est déficiente, il faut donc privilégier l’apprentissage de la lecture par la voie d’assemblage dans un premier temps. Ensuite on pourra travailler sur le lexique orthographique. Imprimé 23 février 2011 uploads/Philosophie/ 1dysphasie.pdf
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- Publié le Nov 24, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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