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INERIS – DRC-11-117259-08265A Version N°2.2-septembre 2011 Page 1 sur 91 I N E

INERIS – DRC-11-117259-08265A Version N°2.2-septembre 2011 Page 1 sur 91 I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques CHLORURE DE MÉTHYLÈNE Dernière mise à jour : 20/09/2011 Contact : michele.bisson@ineris.fr EXPERTS AYANT PARTICIPÉ A LA RÉDACTION G. DUFFORT – A. TROISE - N. HOUEIX - EVEC Document révisé avec la collaboration, de Messieurs les Professeurs Férard et Haguenoer, de Messieurs les Docteurs Baert, Ghillebaert et Falcy. Historique des révisions et addendums Version objet commentaires Date 1 Rédaction de la fiche 2001 2.1 Révision des chapitres 3 et 5 2005 2.2 Révision des chapitres 3, 5 (sauf 5.4) et 6 2011 DOCUMENTATION ETSC Afin d’avoir une meilleure compréhension de cette fiche, les lecteurs sont invités à se référer à la méthodologie de renseignements. INERIS – DRC-11-117259-08265A Version N°2.2-septembre 2011 Page 2 sur 91 I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques CHLORURE DE MÉTHYLÈNE SOMMAIRE RÉSUMÉ 5 1. GÉNÉRALITÉS 11 1.1 Identification/caractérisation 11 1.2 Principes de production 11 1.3 Utilisations 12 1.4 Principales sources d’exposition 12 2. PARAMÈTRES D'ÉVALUATION DE L'EXPOSITION 13 2.1 Paramètres physico-chimiques 13 2.2 Comportement 15 2.2.1 Dans l'eau 15 2.2.2 Dans les sols 15 2.2.3 Dans l'air 16 2.3 Persistance 16 2.3.1 Dégradation abiotique 16 2.4 Bio-accumulation et métabolisme 16 2.4.1 Organismes aquatiques 16 2.4.2 Organismes terrestres y compris les végétaux 16 3. DONNÉES TOXICOLOGIQUES 17 3.1 Devenir dans l’organisme 17 3.2 Toxicologie aiguë 22 3.3 Toxicologie chronique 25 3.3.1 Effets généraux (non cancérogènes – non reprotoxiques) 25 3.3.2 Effets cancérigènes 33 3.3.3 Caractère génotoxique 39 3.3.4 Effets sur la reproduction et le développement 40 3.4 Valeurs toxicologiques de référence 43 INERIS – DRC-11-117259-08265A Version N°2.2-septembre 2011 Page 3 sur 91 I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques CHLORURE DE MÉTHYLÈNE 3.4.1 Valeurs toxicologiques de référence de l'ATSDR, l’OEHHA, l'OMS, le RIVM, Santé Canada et l'US EPA 43 3.4.2 Valeurs toxicologiques de référence élaborées par d’autres institutions de référence 55 3.4.3 Valeurs toxicologiques de référence retenues par l’INERIS 55 4. DONNÉES ÉCOTOXICOLOGIQUES 59 4.1 Organismes aquatiques 59 4.1.1 Paramètres d’écotoxicité aiguë 59 4.1.2 Paramètres d’écotoxicité chronique 61 4.2 Organismes terrestres 62 4.2.1 Paramètres d’écotoxicité aiguë 62 4.2.2 Paramètres d’écotoxicité chronique 62 5. VALEURS SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTALES 63 5.1 Classification – Milieu de travail 63 5.2 Valeurs utilisées en milieu de travail 64 5.3 Valeurs utilisées pour la population générale 65 5.3.1 Qualité des eaux de consommation 65 5.3.2 Qualité de l’air 65 5.3.3 Valeurs moyennes dans les milieux biologiques 66 5.4 Concentrations sans effet prévisible pour l'environnement (PNEC). Propositions de l'INERIS 66 5.4.1 Compartiment aquatique 66 5.4.2 Compartiment sédimentaire 67 5.4.3 Compartiment sol 67 5.4.4 Compartiment terrestre (vertébrés terrestres) 67 6. MÉTHODES DE DÉTECTION ET DE QUANTIFICATION DANS L'ENVIRONNEMENT 68 6.1 Famille de substances 68 6.2 Principes généraux 68 6.2.1 Eau 68 6.2.2 Air 69 INERIS – DRC-11-117259-08265A Version N°2.2-septembre 2011 Page 4 sur 91 I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques CHLORURE DE MÉTHYLÈNE 6.2.3 Sols 70 6.2.4 Autres compartiments 71 6.3 Principales méthodes 71 6.3.1 Eau 71 6.3.2 Air 74 6.3.3 Sols 76 6.3.4 Tableau de synthèse 79 7. BIBLIOGRAPHIE 80 INERIS – DRC-11-117259-08265A Version N°2.2-septembre 2011 Page 5 sur 91 I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques CHLORURE DE MÉTHYLÈNE RÉSUMÉ Généralités – Principales Utilisations – Concentrations ubiquitaires Le chlorure de méthylène est employé comme propulseur pour les aérosols, comme solvant d'extraction dans les industries alimentaire et pharmaceutique, comme agent d'expansion pour les mousses polyuréthane et comme intermédiaire de synthèse du bromochlorométhane et autres substances chimiques. Il entre dans la formulation de colles et de décapants pour peintures et vernis. Il est également utilisé pour le nettoyage des métaux, l'extraction des graisses et des paraffines, dans la fabrication de films et de fibres cellulosiques, dans la fabrication de composants électroniques et en prothèse dentaire. Il n'existe pas de source naturelle de chlorure de méthylène. L'exposition environnementale, uniquement anthropique, résulte de la fabrication et des diverses utilisations de la substance. Classification : Directive 67/548/CEE (19ème ATP) : Carc. Cat. 3, R40 (Xn) Règlement CLP (CE) n°1272/2008 : Carc. 2, H351 Données toxicologiques Toxicocinétique L'inhalation est la voie d'exposition principale de l'homme au chlorure de méthylène. L’absorption du chlorure de méthylène au niveau pulmonaire est importante et rapide (70-75 % pour des concentrations comprises entre 50 ppm (176,5 mg.m-3) et 200 ppm (706 mg.m-3)). A la fin de l'exposition, le chlorure de méthylène est éliminé du sang en quelques heures. L'absorption par voie orale ou cutanée est peu documentée chez l'homme. Des cas d'ingestions accidentelles, à l'origine de narcose, montrent que ce composé est absorbé via la barrière intestinale. L'absorption du chlorure de méthylène par voie cutanée a également été mise en évidence chez l’homme. Les données disponibles sur le métabolisme du chlorure de méthylène suggèrent que ce composé est dégradé par deux voies principales : la première implique les cytochromes P450 et produit du monoxyde de carbone ; c’est la voie privilégiée lors d’inhalation ou d’ingestion. La seconde fait intervenir la glutathion S-transférase (GST) et produit du dioxyde de carbone. Le chlorure de méthylène inhalé est éliminé principalement dans l'air expiré et l'urine. Chez l’animal, des études, effectuées chez le rat et le chien, indiquent que l'absorption par inhalation du chlorure de méthylène est proportionnelle à la durée d'exposition, pour des concentrations comprises entre 100 ppm (353 mg.m-3) et 8 000 ppm (28 240 mg.m-3). Comme chez l'homme, les niveaux sanguins en chlorure de méthylène atteignent un plateau en cas d'exposition prolongée. Par voie orale, le chlorure de méthylène est facilement absorbé par le tractus gastro- intestinal, en particulier si le produit est en milieu aqueux. Un passage transplacentaire a été mis en évidence chez le rat. Le métabolisme du chlorure de méthylène chez l'animal apparaît proche de celui chez l'homme. De la carboxyhémoglobine (COHb) est formée chez des rats exposés au INERIS – DRC-11-117259-08265A Version N°2.2-septembre 2011 Page 6 sur 91 I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques CHLORURE DE MÉTHYLÈNE chlorure de méthylène, confirmant que ce dernier est métabolisé en monoxyde de carbone après inhalation ou gavage. Chez l’animal, le chlorure de méthylène est métabolisé par les deux mêmes voies principales que chez l’homme. Les données animales indiquent que le poumon est l'organe majeur impliqué dans l'élimination du chlorure de méthylène, y compris pour une exposition par voie orale. Toxicité aiguë Chez l’homme, le système nerveux central est la cible principale du chlorure de méthylène inhalé. L’inhalation prolongée peut être à l’origine de manifestations neurologiques variables de type dépressions du système nerveux central non spécifiques et proches de celles de l’intoxication au monoxyde de carbone, céphalées et vertiges, perte de conscience, troubles digestifs non spécifiques, troubles respiratoires surtout liés à des fausses routes, anomalies du rythme cardiaque, voire même des décès. Elle peut également être à l’origine d’hémorragies gastro-intestinales, d’ulcérations duodénales, accompagnées d'une hémoglobinurie. Il a été mis en évidence après contact cutané durant 15 minutes à du chlorure de méthylène, des brûlures cornéennes et cutanées sévères. Les données chez l'animal confirment que le chlorure de méthylène peut être létal après inhalation de fortes concentrations. Les données suggèrent qu'il existe peu d'écart entre les concentrations induisant une anesthésie et la mort. Par voie orale, des DL50 de 2 100 mg.kg-1 et 2 300 mg.kg-1 de chlorure de méthylène dans l'huile ont été déterminées chez le rat. De même que chez l’homme, la toxicité aiguë du chlorure de méthylène se traduit essentiellement par des altérations au niveau du système nerveux central, caractérisées notamment par une baisse d'activité, une mauvaise coordination motrice et une somnolence. Enfin, le chlorure de méthylène inhalé ou ingéré induit des effets hépatotoxiques. Toxicité chronique - Effets systémiques Chez l’homme comme chez l’animal, le système nerveux central est l'organe cible principal du chlorure de méthylène. Les symptômes les plus souvent évoqués après exposition par inhalation sont : malaises, démarche instable, vertiges, étourdissements, troubles mnésiques, dysarthrie, pertes de mémoire, changement d'humeur et dépression. Le foie semble être moins sensible chez l'homme que chez l'animal. Chez l’animal, de la mortalité et une dégénérescence graisseuse centrolobulaire modérée ainsi qu’une pneumonie extensive ont été observées chez des cobayes exposés au chlorure de méthylène pendant 6 mois. Une congestion centrolobulaire et une dégénérescence graisseuse modérée étaient également observées chez des chiens exposés. Même aux faibles doses, des effets hépatiques (vacuolisation cytoplasmique, infiltration graisseuse) et rénaux (dégénérescence tubulaire) ont été observés chez des rats et des souris. Le système respiratoire est également un organe cible du chlorure de méthylène inhalé. Quelques études ont montré des effets au niveau des organes lymphoïdes secondaires après inhalation de chlorure de méthylène (altérations de la rate). INERIS – DRC-11-117259-08265A Version N°2.2-septembre 2011 Page 7 sur 91 I N E R I S - Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques CHLORURE DE MÉTHYLÈNE Par uploads/Philosophie/ dichloro-m-e-thane 1 .pdf