Gilles Deleuze Pour les articles homonymes, voir Deleuze. Gilles Deleuze Gilles
Gilles Deleuze Pour les articles homonymes, voir Deleuze. Gilles Deleuze Gilles Deleuze est un philosophe français né à Paris le 18 janvier 1925 et mort à Paris le 4 novembre 1995. Des années 1960 jusqu'à sa mort, Deleuze a écrit une œuvre philosophique influente et complexe, à propos de la philosophie elle-même, de la littérature, de la politique, de la psychanalyse, du cinéma et de la peinture. Jusqu'à sa retraite en 1988, il est également un professeur de phi- losophie renommé. D'abord perçu comme un historien de la philosophie, car il a écrit des ouvrages sur des philosophes aussi divers que David Hume, Friedrich Nietzsche, Emmanuel Kant, Baruch Spinoza, Henri Bergson, Deleuze évolue vers une nouvelle définition du philosophe comme « celui qui crée des concepts » dans la Cité, soit un créateur en philoso- phie de mots nouveaux, de sens différents. Il revient néan- moins à l'histoire de la philosophie à la fin de sa carrière universitaire, en consacrant des ouvrages à Michel Fou- cault, François Châtelet et Gottfried Wilhelm Leibniz. Sa thèse de philosophie était centrée sur le concept de « différence » et « répétition », c'est-à-dire au rapport du même à la ressemblance, de la copie au double, et de l'effet de la répétition à l'infini par rapport à un original. Il y prend comme référence Gottfried Wilhelm Leibniz à la fois métaphysicien et mathématicien. Deleuze tente d'y développer une métaphysique, en accord avec la physique et les mathématiques de son temps (les années 1960), dans laquelle les concepts de multiplicité, d'événement et de virtualité remplacent respectivement ceux de sub- stance, d'essence et de possibilité. Deleuze s’intéresse ensuite aux rapports entre sens, non- sens et événement, à partir de l'œuvre de Lewis Carroll, du philosophe Whitehead et du stoïcisme grec. Enfin il développe une métaphysique et une philosophie de l'art originales en s’intéressant au cinéma autant qu'au peintre Francis Bacon. Avec Félix Guattari, il développe un cycle intitulé « Ca- pitalisme et schizophrénie » qui comprend L'Anti-Œdipe (1972) et Mille Plateaux (1980). Ils écrivent ensemble deux autres ouvrages : Kafka. Pour une littérature mi- neure (1975) et Qu'est-ce que la philosophie ? (1991). Ils créent les concepts de rhizome ou de déterritorialisation, menant une critique conjointe de la psychanalyse et du capitalisme. Ces deux premiers livres ont un retentisse- ment certain dans les milieux universitaires occidentaux et ont un impact, des années 1970 aux années 1980, sur les sciences sociales et jusqu'aux États-Unis, où émerge ensuite la French Theory (et son pendant critique), à la- quelle il est associé. La pensée de Gilles Deleuze est parfois également asso- ciée au post-structuralisme, bien qu'il ait déclaré s’être toujours vu comme un métaphysicien. Gilles Deleuze a reçu en 1994 le Grand prix de philo- sophie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre. 1 Biographie 1.1 Enfance et formation Gilles Deleuze naît en 1925, à Paris, dans une famille bourgeoise. Son père Louis est ingénieur, sa mère Odette Camaüer s’occupe de la maison et de ses deux enfants, Gilles et son frère Georges, âgé de trois ans de plus que lui. Ses deux parents sont de droite, son père est proche des Croix-de-feu. Deleuze raconte dans L'Abécédaire l'effroi de ses parents à l'été 1936, quand la plage de Deau- ville où ils passent leurs vacances depuis des années est « envahie » par des prolétaires venus grâce aux congés payés[1]. Dès son plus jeune âge, Gilles Deleuze souffre de troubles respiratoires. En 1940, la guerre surprend les Deleuze alors qu'ils sont en villégiature à Deauville. Les parents décident de lais- ser Gilles dans cette ville en pensionnat. Alors qu'il était jusque-là un élève médiocre, il découvre la littérature grâce à son professeur Pierre Halbwachs, fils du célèbre sociologue Maurice Halbwachs. C'est Pierre Halbwachs qui lui fait lire André Gide, Charles Baudelaire ou encore Anatole France[2]. L'armistice signé, il revient à Paris. En 1941, il fait ses études secondaires au lycée Carnot et fréquente Michel Tournier, élève au lycée Pasteur de Neuilly. À Carnot, Deleuze est alors le camarade de classe de Guy Mô- quet et a pour professeur Pierre Vial, alors que Maurice Merleau-Ponty enseigne dans l'autre khâgne. Pendant ces années de guerre, il rencontre, par l'entremise de Tour- nier, Maurice de Gandillac et Marie-Madeleine Davy qui lui présente Georges Bataille, Pierre Klossowski, Jean Grenier, Brice Parain, Michel Butor, Jean Paulhan, Roger Caillois, ou encore Jean-Paul Sartre, lors de réunions pri- vées le dernier samedi de chaque mois[3]. Michel Tour- nier emmène Deleuze aux cours publics des psychiatres Alajouanine et Jean Delay à l'hôpital de la Salpétrière. 1 2 1 BIOGRAPHIE Pendant ces années d'Occupation, il est très marqué par la lecture de Jean-Paul Sartre. L'Être et le néant l'enchante, et il va voir Les Mouches au théâtre Sarah-Bernardt. En 1944, Gilles Deleuze publie, par jeu, un pastiche de Jean- Paul Sartre intitulé Description de la femme. Pour une phi- losophie d'autrui sexuée[4],[note 1] Le 2 juillet 1944 son frère aîné, Georges, est arrêté pour résistance et meurt pendant son transfert vers le camp de concentration de Buchenwald[5]. Cette mort affecte for- tement Gilles et ses parents. Ces derniers vouent, selon Michel Tournier, un véritable culte à l'enfant mort, tandis que Gilles en est réduit à être « le frère du héros », perçu comme médiocre[6]. Après 1945, il intègre l'hypokhâgne puis la khâgne du Ly- cée Louis-le-Grand. Ses professeurs sont Ferdinand Al- quié, Georges Canguilhem, Maurice de Gandillac, Jean Hyppolite. Il va également au Lycée Henri IV suivre les cours de Jean Beaufret, introducteur de Martin Heideg- ger en France[6]. Malgré ses aptitudes jugées exception- nelles par ses professeurs, qui lui parlent d'égal à égal, il échoue au concours d'entrée de l'École Normale Supé- rieure ; mais, au vu de ses excellents résultats, il obtient une bourse d'étude pour préparer l'agrégation, qu'il pré- pare à la Sorbonne, où Georges Canguilhem et Maurice de Gandillac sont à nouveau ses professeurs, ainsi que Gaston Bachelard et Jean Wahl. À l'Université, il se lie d'une grande amitié avec Claude Lanzmann[7]. Sa première déception vient de Sartre à l'occasion de sa conférence L'existentialisme est un humanisme prononcée le 29 Octobre 1945. Michel Tournier, avec qui Deleuze était allé écouter la conférence, écrit à ce sujet : « Nous étions atterrés. Ainsi notre maître ramassait dans la pou- belle où nous l'avions enfouie cette ganache éculée, puant la sueur et la vie intérieure, l'humanisme »[8]. Deleuze participe en 1946 à la revue Espace, sous l'égide d'Alain Clément, qui n'aura qu'un seul numéro et pour laquelle il écrit l'article Du Christ à la bourgeoisie[9]. En 1947, il prépare l'Agrégation aux côtés de François Châtelet. Matière et Mémoire de Henri Bergson est au programme, livre qui marque durablement sa pensée et lui fait considérer Bergson comme un philosophe de tout premier plan, alors que ses amis, de tendance marxisante comme François Châtelet, voient dans Bergson un « spiri- tualiste poussiéreux »[10]. Il manque plusieurs cours dans l'année à cause de ses problèmes respiratoires, et est très angoissé par les épreuves orales, qui l'avaient fait échouer à l'ENS ; c'est François Châtelet qui le force à aller à ces épreuves ; Gilles Deleuze est reçu second. L'agrégation lui donne une autonomie économique qui lui permet de quit- ter sa mère, alors que son père vient de mourir[11]. 1.2 Professeur de philosophie Professeur agrégé en 1948, il passe un an en Allemagne pour étudier à l'Université de Tübingen. À son retour, il s’installe à l'hôtel de la Paix, sur l'île Saint-Louis à Paris, dans une chambre proche de celle de Michel Tournier. La semaine, il enseigne au lycée Louis-Thuillier d'Amiens, et ce jusqu'en 1952[12]. Il enseigne ensuite au lycée Pothier d'Orléans et au lycée Louis-le-Grand. Il obtient un poste d'assistant à la faculté des lettres de l'université de Paris en 1957 et se consacre alors à l'histoire de la philosophie. En 1960, il est nommé attaché de recherche du CNRS, puis en 1964, chargé d'enseignement à la faculté des lettres de l'université de Lyon, où il assure notamment en licence les cours de “Morale et Sociologie” et de “Philosophie Générale”. Ses collègues s’appellent entre autres Henri Maldiney, François Dagognet, Geneviève Rodis-Lewis ou Pierre Fe- dida. C'est cette même année 1964 que naît sa première fille, Émilie. Mai 1968 : déclenché à Paris, le mouvement de Mai provoque une importante réplique à Lyon : les étudiants se mettent en grève, bloquent les épreuves des concours, occupent les locaux jour et nuit. Gilles Deleuze soutient activement le mouvement. En 1969, l'université de Paris lui décerne le doctorat ès lettres pour sa thèse principale Différence et répétition sous la direction de Maurice de Gandillac, et sa thèse se- condaire Spinoza et le problème de l’expression sous la di- rection de Ferdinand Alquié. 1.3 Après Mai 1968 La même année sa rencontre avec Félix Guattari[13], aussi décisive que celle de Simondon[14], entame une longue et fructueuse collaboration. Nommé maître de conférences puis professeur à l'Université Paris-VIII, il y enseigne jusqu'à sa retraite universitaire en 1987. En 1987 il créé avec uploads/Philosophie/ gilles-deleuze 1 .pdf
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- Publié le Jul 25, 2021
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