LA VEILLE TECHNOLOGIQUE RÉSUMÉ À l’heure où chacun souligne le rôle de plus en

LA VEILLE TECHNOLOGIQUE RÉSUMÉ À l’heure où chacun souligne le rôle de plus en plus crucial du développement technologique pour la survie future de nos entreprises, en général, et de nos PME, en particulier, cette étude vise à définir la notion encore peu commune de « veille technologique », c’est-à-dire de surveillance permanente, pro-active et ciblée de l’environnement pour y déceler dès que possible les technologies émergentes qui seront peut- être prépondérantes demain. L’étude fait un tour d’horizon du peu de littérature disponible sur le sujet, présente ce qui se fait dans différents pays, souligne une tendance de plus en plus en plus marquée en faveur de systèmes collectifs de veille et conclut sur le rôle évident que pourraient jouer les universités pour aider les entreprises dans ce domaine. INTRODUCTION À l’heure où tout semble tourner désormais autour des progrès technologiques et des activités à forte valeur ajoutée, il est important de s’intéresser de plus près à la façon dont l’entreprise peut surveiller son environnement pour savoir en permanence comment évolue la technologie, dans le monde en général et chez ses concurrents en particulier, afin de protéger son avenir. Dans l’optique plus précise d’un éventuel transfert de technologie, il est important pour l’entreprise de connaître les grandes tendances mondiales pour savoir à qui elle pourra transférer les technologies qu’elle maîtrise. Le but de la présente étude est de faire le point sur les recherches et réflexions actuelles sur le processus de la veille technologique. Mais cette étude vise également à sensibiliser les responsables d’entreprise à une 1 approche susceptible de les aider à conserver cette petite longueur d’avance sur les concurrents qui suffit parfois à assurer la survie. Après avoir situé la notion de veille puis de veille technologique dans la réflexion stratégique, l’étude rappelle quelques définitions utiles pour classer les idées. Le troisième chapitre est alors consacré à une description détaillée du processus de veille technologique, avant que le chapitre quatre précise tous les domaines dans lesquels cette veille peut être utile. Le chapitre cinq donne des indications sur la façon dont est mise en oeuvre la veille à travers de nombreux exemples. Enfin, avant de conclure, le chapitre six aborde deux domaines connexes qui sont l’espionnage industriel et la politique de propriété industrielle. 1. STRATÈGIE ET TECHNOLOGIE L’intensité de la concurrence dans tel ou tel secteur, pour tel ou tel produit, est davantage aujourd’hui la conséquence de l’apparition de besoins et de la capacité du marché global à les satisfaire, plutôt que du seul comportement des concurrents. Ainsi les marchés ont leur propre dynamique et les entreprises en sont de plus en plus des variables dépendantes. Nous ne sommes plus à l’époque où la demande dépassait l’offre et où une multinationale pouvait dicter sa loi à tout un secteur de l’industrie comme, l’a fait, par exemple, IBM dans l’informatique. Le tableau 1, qui conditionnent aujourd’hui fait apparaître cinq paramètres principaux l’avenir d’une entreprise et celle-ci aura besoin d’en identifier clairement les différentes caractéristiques pour définir la meilleure stratégie à adopter. Et elle devra ensuite, si elle en a les moyens et la volonté, mettre en oeuvre un dispositif de permettant d’en surveiller l’évolution en permanence. Ce dispositif global est souvent appelé « veille stratégique » et peut être décomposé en quatre dispositifs secondaires qui sont autant de systèmes de veille spécialisée : technologique, concurrentielle, commerciale et environnementale. 2 Tableau 1 : Les forces qui commandent la concurrence au sein d’un secteur(ce sont les paramètres de Porter) Dans le tableau 2 ci-après, est proposé, dans cet esprit, une visualisation intéressante de la relation unissant les cinq paramètres du tableau 1 aux différentes formes que peut revêtir la veille. Après avoir défini la veille technologique sur laquelle nous reviendrons plus largement, ils définissent ainsi les trois autres : »La veille concurrentielle s’intéresse ... essentiellement aux concurrents actuels ou potentiels. Quant à la veille commerciale, elle concerne : les clients (ou les marchés), les fournisseurs, un cas particulier de fournisseur : le marché du travail, avec son produit qui est la main d’oeuvre. Et enfin, la veille environnementale concerne le reste de l’environnement de l’entreprise car si, en fin de compte, ce qui fait la différence entre les concurrents, c’est leur capacité à intégrer les événements extérieurs et à y réagir, il n’en reste pas moins vrai que l’aptitude à percevoir et analyser les signaux de l’environnement lointain avant les autres constituera un avantage appréciable ». 3 Tableau 2 : Les 4 types de veille associés aux cinq paramètres de Porter Le tableau 3 ci-après illustre ces différentes approches et propose une première classification des acteurs susceptibles d’intervenir aux différents niveaux de la veille globale. C’est volontairement que nous avons fait figurer la veille technologique à la première étape pour souligner son importance croissante. Bien évidemment, la mise en oeuvre d’une veille stratégique complète et parfaitement efficace suppose de lourds sacrifices humains et financiers qui ne sont pas accessibles à tous. Selon l’importance de l’entreprise, celle-ci aura les moyens d’aller effectivement plus ou moins loin dans cette nouvelle approche stratégique. Malgrè les coûts engendrés, une PME devrait chercher à s’organiser pour réaliser au moins une veille technologique efficace et un minimum de veille concurrentielle, surtout si elle occupe un créneau technique très spécialisé. Nous verrons dans la suite de cette étude que des moyens commencent à apparaître pour l’y aider. 4 Tableau 3 : Les différentes étapes de la veille stratégique 2. QUELQUES DÉFINITIONS PRÉALABLES Pour avancer dans notre étude, il convient de préciser à la fois certains concepts et le vocabulaire qui s’y rattache. 2.1. La veille technologique La veille technologique est l’observation et l’analyse de l’environnement scientifique, technique et technologique et des impacts économiques présents et futurs, pour en déduire les menaces et les opportunités de développement . C’est la veille que l’entreprise consacre essentiellement au développement des technologies avec tout ce que cela comporte en terme de découvertes scientifiques (recherche fondamentale et recherche appliquée), d’innovation de produits ou de services, d’évolution des procédés de fabrication, d’apparition de nouveaux matériaux ou concepts, de constitution de filières ou de sophistication des systèmes d’information. 5 2.2. Inventions, brevets et innovations Une invention est une idée nouvelle qui permet, potentiellement, de résoudre un problème déterminé dans le domaine de la technique. Pour être protégée, elle doit être nouvelle, ne pas être évidente, et être immédiatement applicable dans l’industrie. Ainsi, la machine à écrire fut une invention à laquelle personne ne croyait. C’est Henry Nill qui en eut le premier l’idée en 1714. Mais c’est William Surt en 1829 aux États-Unis qui déposa le brevet de la première machine. Puis il y aura C.L. Sholes, Densmore, ... et Remington dont le premier prototype date de 1874. (Monaco, 1988) Un brevet est un document national, délivré par l’autorité publique d’un État ( Mais sans garantie de cette autorité ) qui crée une situation juridique protégeant l’inventeur en lui conférant un droit exclusif d’exploitation valable en général pour une période de 15 à 20 ans. C’est la république de Venise qui en est à l’origine, avec un texte de loi de 1474 permettant d’authentifier les « privilèges » ainsi que l’on appelait alors les premiers brevets. Les caractéristiques des brevets actuels n’ont guère changées. Elles supposent la nouveauté, la hauteur inventive et l’applicabilité à l’industrie de l’invention concernée. Une innovation est la mise en pratique d’une invention et son développement industriel. La relation entre invention, brevet et innovation peut se résumer dans le schéma : Tableau 4 : Classification des inventions Ce tableau illustre ainsi fort bien qu’une très faible partie seulement des inventions donne finalement lieu à une innovation effectivement brevetée. Cela signifie que de nombreuses innovations ne sont pas protégées et peuvent donc être impunément copiées par la concurrence. 6 2.3. La réflexion préalable sur la place de la technologie La veille technologique est souvent un atout négligé par les entreprises. Toutefois, il existe un préalable à sa mise en oeuvre qui consiste en une réflexion de l’entreprise sur son patrimoine technologique et ses véritables modes de fonctionnement « La prise en compte de la technologie dans l’élaboration de la stratégie exige dans un premier temps que, partant du principe selon lequel tout produit repose sur un ensemble fini de technologies distinctes , on identifie l’ensemble des technologies élémentaires qui entrent dans la réalisation d’une activité. Le recensement de l’ensemble des technologies mises en oeuvre dans les diverses activités de l’entreprise, ainsi, éventuellement, que des technologies non encore exploitées, permet de dresser l’inventaire du patrimoine technologique de l’entreprise » L’inventaire ainsi réalisé permet alors à l’entreprise d’évaluer l’impact concurrentiel des différentes technologies qu’elle maîtrise ou qu’elle cherche à maîtriser . On peut alors classer les technologies en trois catégories : Les technologies de base : Elles sont très présentes dans la réalisation d’une activité et bien maîtrisées par l’entreprise. Ainsi, notre étude l’entreprise Jean Lefèbvre (entreprises chimiques routières françaises ) maitrise parfaitement toutes les techniques de revêtement de chaussées souples par des matériaux enrobés bitumineux mis en place après un décapage de la uploads/Philosophie/ la-veille-technologique.pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager