Programme ADEME Santé-Déchets ANNEXES Les aspects sanitaires liés à la méthanis

Programme ADEME Santé-Déchets ANNEXES Les aspects sanitaires liés à la méthanisation des déchets et sous-produits organiques en bioréacteur ANNEXES Annexe 1 : Rappel sur les agents de risque sanitaire et leur toxicité. Annexe 2 : Rappel sur les risques microbiologiques encourus par les travailleurs en station de traitement des eaux usées. Annexe 3 : Résultats de l’étude bibliographique sur le devenir des agents pathogènes (bactéries, virus et parasites) en digestion anaérobie. Annexe 4 : Bibliographie Programme ADEME Santé-Déchets ANNEXES Les aspects sanitaires liés à la méthanisation des déchets et sous-produits organiques en bioréacteur Annexe 1 Rappel sur les agents de risque sanitaire et leur toxicité. Programme ADEME Santé-Déchets ANNEXES Les aspects sanitaires liés à la méthanisation des déchets et sous-produits organiques en bioréacteur Rappel sur les agents de risque sanitaire et leur toxicité 1. Notions sur les organismes pathogènes et la pathogénicité 1.1. Notion de pouvoir pathogène 1.1.1. Modes de relations entre micro-organismes et êtres vivants Les relations entre micro-organismes et êtres vivants (homme, animal, végétal) sont diverses. Certaines espèces microbiennes n’ont aucun rapport avec les êtres vivants supérieurs. D’autres ont des relations assez limitées, c’est le cas de celles qui vivent aux dépends de la décomposition de la matière organique en décomposition. On appelle généralement « saprophytes » les micro-organismes dont le développement est indépendant de la matière vivante. Il peuvent se développer en présence de déchets organiques et se trouver transitoirement au contact de l’homme, des animaux et des plantes. Enfin, de nombreuses autres espèces vivent en association avec d’autres organismes. Quand la relation entre deux organismes est bénéfique à l’un sans affecter l’autre, on parle de « commensalisme ». Il existe des micro-organismes commensaux de l’homme, des animaux et des végétaux (ce terme est parfois réservé aux micro-organismes vivant au contact de l’homme). La flore commensale de l’homme est abondante : flores de la bouche, du tube digestif, de la peau, des voies respiratoires, du vagin, etc… Le nombre de micro-organismes présents dans un individu est supérieur à celui de ses propres cellules. Dans certaines conditions, le commensalisme peut évoluer en relation déséquilibrée. Les commensaux peuvent acquérir un certain pouvoir pathogène et envahir les tissus de l’hôte, ce sont alors des « pathogènes opportunistes ». Dans le cas ou la relation n’est bénéfique que pour l’un des partenaires qui est hébergé par l’autre, on parle de « parasitisme ». Certains des micro-organismes sont des parasites facultatifs, d’autres des parasites obligatoires, comme par exemple de nombreuses espèces d’helminthes parasites. Le parasitisme est généralement nuisible pour l’hôte et souvent nocif. Quand la relation est indifférente ou bénéfique pour le micro-organisme, mais néfaste pour l’hôte, on parle de « pathogénicité ». Le pouvoir pathogène est spécifique : la spécificité est liée à l’espèce, parfois à l’individu. Le pouvoir pathogène est l’ensemble des propriétés que possèdent certains micro-organismes à provoquer une maladie, c’est donc la résultante de l’action d’un micro-organisme sur l’hôte, que ce dernier soit l’homme, un animal ou encore un végétal ; cependant, le pouvoir pathogène n’est pas conditionné uniquement par les propriétés de l’agent infectieux, l’hôte peut être plus ou moins susceptible (ou sensible), possédant des défenses, spécifiques ou non, plus ou moins efficaces. Programme ADEME Santé-Déchets ANNEXES Les aspects sanitaires liés à la méthanisation des déchets et sous-produits organiques en bioréacteur 1.1.2. Classification des micro-organismes potentiellement pathogènes Il serait trop simple de dire qu’il existe des micro-organismes pathogènes et d’autres non pathogènes :  Les agents pathogènes pour l’homme et l’animal peuvent provenir des organismes infectés eux- mêmes. Ils peuvent aussi être d’origine tellurique ou encore appartenir à la flore commensale de l’hôte, ils sont dits alors « pathogènes opportunistes », c’est à dire présents naturellement dans l’environnement ou l’organisme de l’hôte, des conditions particulières du milieu ou de son usage permettant alors de les rendre contaminants ; ce peut être le cas par exemple pour des bactéries du genre Listeria, ou encore du genre Aeromonas (Legeas et Ganière, 1997).  Certains micro-organismes, bien que considérés comme agents pathogènes, peuvent être hébergés par un hôte sans occasionner chez celui-ci le moindre trouble ; l’hôte, dans ce cas, est appelé « porteur sain ». L’absence de signes apparents de la maladie fait que ce portage est en général ignoré, il peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années, la dissémination d’agents pathogènes par le porteur sain dans le milieu extérieur étant toujours à redouter.  L’hôte peut aussi ne pas avoir encore de signes apparents de la maladie lorsqu’il est en période d’incubation, le portage d’agents pathogènes et leur élimination possible dans le milieu extérieur restent le plus souvent ignorés pendant cette phase de latence qui, selon le cas, peut durer de plusieurs jours à plusieurs semaines.  De plus , certains agents pathogènes peuvent persister chez l’hôte après la guérison clinique d’une maladie, et s’y maintenir toute la vie, leur élimination dans le milieu extérieur restant possible, on parle dans ce cas de « porteurs chroniques ». Le pouvoir pathogène peut s’exprimer de différentes façons :  par multiplication dans les tissus de l’hôte (infection par Mycobacterium tuberculosis) ;  par multiplication et libération de toxines (toxi-infection à Salmonella) ;  par action d’une toxine qui ne nécessite pas la présence du micro-organisme (intoxination à Clostridium botulinum) ;  par action toxique de produits de transformation (intoxication par production d’amines biogènes par des coliformes). On parle, d’une part, de « pouvoir infectieux », d’autre part, de « pouvoir toxique ». 1.2. Pouvoir infectieux Le pouvoir infectieux est, par exemple pour une bactérie, la propriété d’envahir les tissus de l’hôte et de déclencher une infection. Il provient de l’ensemble de caractères participant à l’envahissement de l’organisme et à la prolifération du germe :  pouvoir de contamination, de multiplication et de pénétration,  activités enzymatiques néfastes,  utilisation des métabolites de l’hôte,  libération de toxines (le plus souvent des endotoxines). Lorsque la composante toxique est importante, on parle de toxi-infection. Pour qu’il y ait infection, il faut d’abord qu’il y ait eu contamination :  directe ;  par contact (homme à homme, animal à homme, objet à homme, ...) ;  par l’intermédiaire de l’environnement (aérosols respiratoires, eaux de baignades, ...) ;  par ingestion d’un produit lui-même contaminé ; Programme ADEME Santé-Déchets ANNEXES Les aspects sanitaires liés à la méthanisation des déchets et sous-produits organiques en bioréacteur  intervention directe ou indirecte d’un vecteur (insecte, ...). Une contamination n’évolue pas forcément vers une infection Les micro-organismes peuvent être en trop petite quantité, il existe des « doses minimales infectantes » ; ils peuvent aussi être détruits ou éliminés avant d’agir. On détermine la dose infectante 50 (DI50) et la dose létale 50 (DL50), dose entraînant la mort de 50% des individus contaminés. L’action néfaste du micro-organisme infectieux est liée à sa croissance in vivo, conditionnée par divers facteurs (pH, potentiel d’oxydo-réduction, nutriments). Le pouvoir pathogène proprement dit dépend de plusieurs mécanismes :  actions d’enzymes lytiques (ADNases, phosphatases, hémolysines, ...) ;  compétition « alimentaire » ;  multiplication dans les tissus ;  libération de substances non spécifiques (gaz, histamine et autres amines, ...) ;  libération de toxines spécifiques perturbant le métabolisme de l’hôte. Ces dernières peuvent avoir une action pyrogène (fièvre), émétisante (vomissement), neuro-vasculaire (baisse de tension artérielle), inflammatoire (rougeur, chaleur, douleur et oedème), ou encore perturber la perméabilité des membranes cellulaires (diarrhée). Il est important de rappeler que le pouvoir pathogène dépend de l’aptitude du germe à causer des dommages mais également de la susceptibilité de l’hôte. La virulence est le degré de pathogénicité d’un germe infectieux. Infection ne signifie pas forcément maladie : un porteur sain est infecté par un germe non virulent. La mesure de la virulence peut se faire de plusieurs façons. 1.3. Pouvoir pathogène Le pouvoir pathogène peut être dû à la production d’une toxine. La toxinogénèse, ou pouvoir toxique, est liée ou non au pouvoir infectieux. Les « intoxications » sont provoquées par des micro-organismes qui sécrètent ou libèrent une ou plusieurs toxines, par exemple dans un aliment : toxine botulinique, entérotoxine staphylococcique, mycotoxines, ...). La présence de toxine est indépendante de celle des germes producteurs, on peut rencontrer la toxine seule, les germes ayant été éliminés après sa production, ou les deux conjointement. A l’opposé, la présence d’un germe réputé toxinogène ne se traduit pas forcément par la présence de la toxine, les conditions de production doivent être favorables (pH, potentiel d’oxydo-réduction, température, activité de l’eau, concentration saline, nutriments), elles ne sont pas toujours identiques à celles du développement du germe. La toxinogénèse peut être liée à la virulence du germe, on parle de « toxi-infection ». Pour les bactéries, les endotoxines, liées au corps cellulaire, en général produites par des bactéries Gram-, sont libérées après lyse cellulaire, souvent comme conséquence des réactions de défenses entraînant la destruction du germe (Salmonella, ...). Les exotoxines, surtout produites par des bactéries Gram +, sont quant à elles facilement libérées dans le milieu. Le pouvoir pathogène est souvent complexe, certains germes sont à la fois actifs par virulence et uploads/Politique/ risques-microbio-step.pdf

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