+ Juin 2004 Fraternité Sacerdotale Saint Pie X Lettre n° 2 Bulletin mensuel de

+ Juin 2004 Fraternité Sacerdotale Saint Pie X Lettre n° 2 Bulletin mensuel de liaison des membres de Tradition de la Confrérie M Ma ar ri ie e R Re ei in ne e d de es s C Co oe eu ur rs s  50, rue de la Gare F-59170 CROIX  03.20.89.95.22. L’avis du théologien de Mgr Lefebvre sur le Saint Esclavage  LE MOT DE L’ AUMÔNIER Chers membres et amis, Voici comment l’abbé Berto (1900-1968) devint le théologien personnel de Monseigneur Lefebvre au concile Vatican II : « En août 1963, Son Excellence Mgr Marcel Lefebvre, passait quelques semaines de vacances à 15 kilomètres de Pontcalec. Le père Berto alla saluer son ancien condisciple du Séminaire français [de Rome] : l’entretien se termina par la proposition que Mgr Lefebvre fit au père d’être son théologien, proposition inattendue, mais acceptée. L’histoire de ceux qu’on appellerait les défenseurs de la romanité retiendra, avec les noms de quelques évêques, celui du père Berto »1. Le Père Berto a fait sa consécration mariale montfortaine le 21 novembre 1923 à Rome2. A travers sa correspondance, il nous livre ses pensées au sujet de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort. En théologien de l’histoire, il s’étonne que le Père Grignion ne soit pas plus connu : « Figurez-vous que j’ai trouvé hier des enfants qui connaissaient mieux Louis XIV que le bienheureux Grignion de Montfort. Si c’est votre cas, mettez-vous vite au point juste. Les vraies vues sont les vues de Dieu. Or, au regard de Dieu, combien un saint qui ne fut qu’un pauvre missionnaire, mais aimant la Sainte Vierge, compte plus qu’un roi qui ne fut pas un saint ! Nous nous croyons chrétiens, et souvent nous ne sommes que des païens frottés de christianisme3 ». En théologien marial, il recommande la lecture du Secret de Marie4 : « Avez-vous lu Le secret de Marie du bienheureux Louis-Marie de Montfort ? Voilà un livre ! Un livret plutôt, il est très court, mais quelle pénétration du dessein de Dieu sur la Sainte Vierge ! »5. Il s’explique : « Voyez que la Sainte Vierge est le lieu de passage nécessaire de toute grâce qui descend et de toute prière qui monte. Rien ne part d’elle, ni ne se termine à elle, mais rien 1 Notre Dame de Joie, Correspondance de l’abbé V.-A. Berto, prêtre (1900-1968), NEL, Paris, 1974. p. 41-42. 2 Op. cit. p. 121. 3 Lettre du 12 mai 1936. Op. cit. p. 100. 4 Disponible aux Editions du Seuil, 1966. 5 Lettre du 31 janvier 1938. Op. cit. p. 121. n’est en dehors d’elle. Qui a une fois compris cela n’est pas loin de la vraie dévotion, qui n’est pas une dévotion de pratiques, mais de dépendance et d’esclavage6 ». Ailleurs, il précise sa pensée : « le Bx Grignion de Montfort avait raison de dire que la consécration à Marie en qualité d’esclave est la vraie dévotion à la Sainte Vierge ; car elle est la seule qui tienne pleinement compte de la place et de la fonction de la Sainte Vierge dans l’ouvrage de la Rédemption »7. En pasteur marial, il invite à la pratique : « J’aimerais qu’un jour ou l’autre, vous fassiez cette consécration que le bienheureux propose »8. Mais en directeur spirituel, il précise : « Vous savez qu’en cette matière je ne presserai rien. Quand votre âme sera mûre pour cette consécration, je me bornerai à en faire la constatation, sans vous forcer en aucune manière »9. Enfin, il éclaire avec tact l’âme mariale dans son itinéraire : « Je ne m’étonne pas que votre première impression sur le Secret de Marie ait été celle que vous me communiquiez dimanche. On ne comprend pas du premier coup ce petit livre. Il y faut une âme où le Saint-Esprit est répandu et souffle où il lui plaît sans résistance. A mesure que vous avancerez, vous comprendrez mieux…10 ». Abbé Guy Castelain+ 6 Lettre du 31 janvier 1938. Op. cit. p. 121. 7 Lettre du 14 avril 1931. Op. cit. p. 75. 8 Lettre du 31 janvier 1938. Op. cit. p. 121. 9 Lettre du 14 avril 1931. Op. cit. p. 75. 10 Lettre du 14 avril 1931. Op. cit. p. 74-75. Le Traité de la Vraie Dévotion… …commenté par le Père Plessis, s.m.m. Imprimatur : 8.XII.1943. Introduction. Montfort développe une pensée, dont voici les grandes lignes : Marie est le moyen par lequel Jésus est venu à nous et doit régner sur nous (n°1). Cela suppose évidemment qu’elle soit connue, aimée et servie. Or Marie n’est pas assez connue (n°2 à 12). Donc Jésus ne l’est pas assez lui non plus. Et, comme un jour il doit être parfaitement connu, cela n’arrivera que parce que Marie sera mieux connue elle aussi (n°13). Etablissons le détail de chacune de ces propositions. § I. – La connaissance et le règne de Marie nécessaires à la connaissance et au règne de Jésus. « C’est par la très sainte Vierge Marie que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde ». Cette phrase est l’expression de la foi constante de l’Eglise dans la Méditation de Marie. Le premier mot de la révélation nous la montre dans ce rôle (Gen. III, 15) et la prophétie de Saint Jean concernant les derniers temps nous dit aussi qu’elle apparaîtra alors comme telle : « Signum magnum apparuit in cælo : mulier amicta sole. Un grand signe est apparu dans le ciel : une femme revêtue du soleil » (Apoc. XII, 1). Mais, dès ces premiers mots, Montfort exprime la conclusion qu’il tirera de cette grande vérité pour l’établissement de sa parfaite dévotion : Jésus doit régner dans le monde par Marie, puisque c’est par elle qu’il est venu au monde. § II. – Marie n’est pas assez connue. C’est là, avons-nous dit, toute l’idée qui domine les numéros 2 à 12. Cri d’angoisse très compréhensible, quand on sait que le règne de Jésus doit être la conséquence du règne de Marie (1) (Voir n° 13). Voyons comment Montfort prouve cette vérité. 1° Marie cachée pendant sa vie mortelle Le Bienheureux écrit au n° 2 : « Marie a été très cachée dans sa vie, c’est pourquoi elle est appelée par le Saint-Esprit et l’Eglise : alma Mater, Mère cachée et secrète ». Le sens qu’il donne à ce mot « alma », cachée et secrète, le fait qu’il attribue cette dénomination au Saint-Esprit et à l’Eglise (au Saint-Esprit dans l’Ecriture et à l’Eglise dans la Liturgie), prouve qu’il choisit pour origine de ce mot, non pas le latin alere, nourrir (2), mais le verbe hébreu alam, se cacher, être caché. De ce verbe, en hébreu, dérive le substantif almah, vierge, jeune fille vivant dans la retraite, cachée aux yeux des hommes parce qu’elle est vierge. Telle était, en effet, la coutume orientale. Au témoignage de Saint Jérôme (3) la version d’Aquila, au chapitre XXIV de la Genèse, traduit le mot almah, dit de Rébecca, par l’adjectif cachée seulement. D’où les latins ont pris ce nom pour signifier les choses ou les personnes saintes, car plus (1) Aussitôt après la première phrase, où il y a déjà quelques mots de biffés et quatre de changés, le manuscrit porte un alinéa entier de six lignes et demie complètement biffé. Le voici : « Marie a été très peu connue dans le premier avènement de son Fils, mais elle le doit être beaucoup dans le second. Si elle a été cachée dans le premier avènement, ç’à été par une économie admirable, afin que son Fils Jésus en fût connu ; mais elle sera révélée dans le second, afin que la connaissance parfaite (de son Fils) et son règne entier arrive sur la terre. » Ce petit alinéa résume nettement tout ce qui est exprimé dans les numéros 2-13. Le Bienheureux, frappé par cette idée de la « Mère cachée et secrète », n’écouta que son inspiration. Il écrivit au lieu d’un alinéa, cinq pages splendides, fruit de ses savantes méditations. Le petit alinéa devenant alors inutile, il le supprima plus tard en relisant son manuscrit, car l’encre est d’une couleur différente. Si donc le Bienheureux n’avait pas songé d’abord à écrire une introduction, il y a été amené par le développement normal de sa pensée. (2) Voir GÉRARD JEAN VOSSIO, Etymologicon linguae latinae. Naples, 1772, p. 2. « Almus ab alendo dicitur. » (3) Lib. III, in cap. VII, Isaïae. une chose est sacrée, moins on la produit, plus on la cache. Grammaticalement, les deux étymo- logies sont possibles, et « alma Mater » peut signifier ou bien mère nourricière, comme un étudiant dira de son collège, ou bien mère cachée et secrète, comme le Père de Montfort dit de Marie. Cette dernière explication est très conforme au sens donné par le Saint- Esprit au mot « almah » (Is. VII, 14) et elle met en un relief saisissant l’intonation de l’antienne, où le mot uploads/Religion/ 02-v-a-berto.pdf

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  • Publié le Oct 15, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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