Anthroposophie 1 Anthroposophie Le Goetheanum, siège de la Société anthroposoph

Anthroposophie 1 Anthroposophie Le Goetheanum, siège de la Société anthroposophique. L'anthroposophie est un courant de pensée et de spiritualité créé au début du XXe siècle par Rudolf Steiner. Selon lui elle serait une science de l'esprit, une tentative d'étudier, d'éprouver et de décrire des phénomènes spirituels avec la même précision et clarté avec lesquelles la science étudie et décrit le monde physique. L'usage du terme « science » appliqué à cette démarche est toutefois contesté par certaines conceptions plus classiques de la méthode scientifique. Les principes de l'anthroposophie ont été appliqués dans divers domaines, comme dans les écoles Steiner, l'agriculture biodynamique, la médecine anthroposophique. L'anthroposophie ne doit pas être confondue avec l'anthropologie qui est l'étude empirique de l'humanité et qui appartient au domaine des sciences humaines. L'origine du terme « anthroposophie » Le mot anthroposophie (de anthropos et sophia, littéralement « la sagesse de l'homme ») n'est pas un néologisme créé par Rudolf Steiner. On en trouve déjà des traces au XVIe siècle chez un auteur anonyme. Puis chez Thomas Vaughan en 1650 dans un livre portant pour titre : Anthroposophia Magica. On le trouve ensuite utilisé chez Troxler (1780-1866) en 1806, chez Immanuel Hermann von Fichte (fils de Johann Gottlieb Fichte) en 1856, chez Gideon Spicker (1872-1920) en 1872, chez le philosophe viennois Robert Zimmermann (1824-1898) en 1882 ; c'est de ce dernier dont Steiner s'est inspiré[1]. Qu'est-ce que l'anthroposophie ? Steiner postule que ce qu'il appelle l'observation et le penser seraient les deux piliers de toute connaissance. Il propose, par une intensification conjointe aller-retour de ces deux activités de faire l'expérience de l'essence du penser, qu'il appelle le penser pur[2]. De ce dernier, l'homme doit pouvoir tirer en toute autonomie le motif de ses actions et agir alors librement. C'est ce que Rudolf Steiner a appelé « l'individualisme éthique[3] ». L'anthroposophie se fonde sur l'affirmation d'un dépassement possible de la vision matérialiste de la nature et du monde en y ajoutant les niveaux suprasensibles de l'existence : processus vitaux, âme et esprit. Selon Steiner : « L'interprétation correcte du mot « anthroposophie » n'est pas « sagesse de l'homme », mais « conscience de son humanité », c'est-à-dire : éduquer sa volonté, cultiver la connaissance, vivre le destin de son temps afin de donner à son âme une orientation de conscience, une sophia[4]. » L'anthroposophie cherche à développer en l'homme les forces nécessaires pour appréhender ce qui existerait au-delà des sens : monde éthérique ou monde des forces formatrices, monde psychique ou astral, monde spirituel. Pour Kant, l'homme ne peut pas connaître ce qui est au-delà des perceptions sensorielles. Pour l'anthroposophie, l'homme peut développer en lui les facultés qui lui permettent de dépasser cette limite. Sur ce chemin, la connaissance de soi et le développement des forces morales sont présentés comme indispensables pour éviter les « décollements » et prévenir les dérapages. Anthroposophie 2 « La règle d'or est celle-ci : Quand tu tentes de faire un pas en avant dans la connaissance des vérités occultes, avance en même temps de trois pas dans le perfectionnement de ton caractère en direction du bien[5]. » L'entité du Christ, le Logos ou Verbe, joue un rôle central dans la cosmogonie steinérienne ; toutefois l'anthroposophie ne se conçoit pas elle-même comme une religion[6]. En se basant sur les résultats de l'investigation spirituelle, l'anthroposophie propose dans tous les domaines de l'existence, des applications pratiques qui se veulent en harmonie avec la nature profonde de l'homme : éducation, médecine, thérapies artistiques, pharmacie, agriculture, économie, vie sociale, arts, etc. Dans ses œuvres philosophiques que sont Vérité et science et Philosophie de la liberté, Rudolf Steiner a tenté de donner la justification théorique épistémologique de la démarche anthroposophique. Le développement historique de l'anthroposophie : quatre phases Première phase En 1900, Rudolf Steiner était connu comme un spécialiste des œuvres de Nietzsche et de Goethe. Le 22 septembre 1900, il est sollicité, par un groupe local de la Société théosophique allemande, pour une conférence sur Nietzsche qui est mort quelques semaines plus tôt, le 25 août 1900. Il y donnera ensuite le 29 septembre une autre conférence sur Goethe. Par la suite, Rudolf Steiner donnera de très nombreuses conférences au sein de la Société théosophique, et accepte d'en devenir membre le 17 janvier 1902. Il fut nommé Secrétaire général de la nouvelle section allemande de la Société théosophique le 19 octobre 1902. De 1902 à 1909, Rudolf Steiner travaille à l'approfondissement de la recherche sur la « science de l'esprit » au sein de la Société théosophique, qui s'efforce de se positionner en interlocuteur légitime face aux courants de pensée philosophiques et scientifiques de l'époque. Deuxième phase Travail artistique et eurythmie Dès 1907, débute à Munich une phase où la priorité sera donnée au travail artistique ; elle durera jusqu'en 1913. Cette période débute par la représentation en 1907 à Munich d'œuvres dramatiques, imprégnées des principes de la science de l'esprit, telle que Les Mystères d'Éleusis et plus tard, en 1909 : Les Enfants de Lucifer, d'Édouard Schuré). Furent aussi représentés à Munich les quatre Drames-Mystères de Steiner, en 1910 La Porte de l'initiation, en 1911, l'Épreuve de l'âme, en 1912 Le Gardien du Seuil, en 1913 L'Éveil des âmes. C'est surtout Marie de Sivers qui rendit possible ces représentations, non seulement par ses traductions des œuvres de Schuré, mais de par sa formation. En effet, quand, en 1902, elle découvrit la théosophie, elle venait de terminer des études de comédienne à Saint-Pétersbourg et à Paris. Des artistes, comme les peintres russes Wassily Kandinsky et Alexei Jawlensky, l'écrivain russe Andreï Biély et le poète Christian Morgenstern côtoyèrent de près l'effervescence culturelle anthroposophique au cours de ces années[7],[8]. Les premiers pas de l'eurythmie se font dès 1912, mais c'est sous l'impulsion de Marie de Sivers qu'elle prit son essor et se développa. Steiner donna de nombreux cours aux artistes, notamment sur l'eurythmie, sur l'art de la parole et sur l'art dramatique. Anthroposophie 3 Construction du premier Goetheanum Steiner avait le projet de faire construire à Munich un édifice appelé le « Johannes-Bau » qui aurait été un lieu voué à l'activité artistique en général, notamment théâtrale, et un centre pour la recherche, les rencontres et les conférences afin de répondre aux besoins de l'intense activité qu'il impulsait alors, dans le cadre de la Société théosophique. Après quelques tentatives, le projet échoua pour des raisons administratives. Une opportunité se présenta à Dornach en Suisse, près de Bâle, et c'est là que démarra, en septembre 1913, la construction du Johannes-Bau, lequel fut ensuite rebaptisé « Goetheanum ». Des ouvriers, des architectes, des sculpteurs et peintres de multiples nationalités y travaillèrent ensemble pendant toute la Première Guerre mondiale et ensuite jusqu'en septembre 1920, suivant les indications de Steiner. Il sculpta lui-même le « Représentant de l'humanité », une énorme statue en bois d'orme qui devait figurer à l'arrière-plan de la scène, à l'est de l'édifice. Les débuts de la Société anthroposophique À l'Assemblée générale de 1909 à Adyar, les responsables de la Société théosophique, Annie Besant et C.W. Leadbeater, déclarèrent que Alcyone, le futur Jiddu Krishnamurti, alors âgé de 13 ans, était le Christ réincarné. Quand les Théosophes constituèrent l'Ordre de l'Étoile d'Orient (Order of the Star of the East), une organisation dont le futur Krishnamurti devait prendre la tête à sa majorité, la rupture de la société anthroposophique avec la Société théosophique devint inévitable. De fait, cette affirmation allait à l'encontre de l'enseignement de Steiner qui affirmait que l'incarnation du Christ dans un corps humain était un événement unique dans l'histoire de l'humanité. Steiner s'étendit longuement sur ce sujet dans ses enseignements. De plus, la propagande faite autour d'Alcyone risquait fort de perturber le développement de la Section allemande et de compliquer ses rapports avec les pouvoirs publics, car l'Empire allemand vivait sous le régime de non-séparation de l'Église et de l'État. Le 8 décembre 1912, le comité de la Section allemande déclara par conséquent que l'appartenance à l'ordre de l'Étoile d'Orient était incompatible avec la qualité de membre de la Section allemande et pria les membres de l'ordre de se conformer à cette décision sous peine d'exclusion. Par ailleurs, le comité demanda la démission d'Annie Besant. Il en résulta que l'Assemblée annuelle de la Société théosophique qui se tenait à Adyar, à la demande d'Annie Besant, fit dissoudre la Section allemande, dissolution qui ne devint effective que le 7 mars 1913. Steiner et les membres dissidents, en quelque sorte exclus, fondèrent la Société Anthroposophique Universelle le 3 février 1913, au sein de laquelle Steiner n'exercerait aucune fonction administrative. La plupart des 2400 membres de la Section allemande de la Société théosophique suivirent Steiner dans son entreprise[9],[10]. Troisième phase De 1919 à 1924, l'anthroposophie étend son domaine d'application, durant cette période diverses initiatives voient le jour : • Première approche d'une analyse de l'édifice social par Rudolf Steiner : Le mouvement pour la triarticulation de l'organisme social, dans les mois qui suivirent la fin de la Première Guerre mondiale, a tenté de promouvoir auprès des élites culturelles et politiques uploads/Religion/ anthroposophie.pdf

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  • Publié le Dec 14, 2022
  • Catégorie Religion
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