MOIS DU SACRÉ CŒUR AVEC UNE SEMAINE ET DES PRIÈRES EN SON HONNEUR PAR D'ANCIENS
MOIS DU SACRÉ CŒUR AVEC UNE SEMAINE ET DES PRIÈRES EN SON HONNEUR PAR D'ANCIENS AUTEURS CHARTREUX quatrième édition revue et augmentée Typis mandetur Fr. Anselmus-Maria Prior Cartusiae IX Calend Maii MDCCCLXXXVIII In Parasceve Imprimatur Carolus Leleux, Vic. Gen. Atrebat., die 17 Maii 1887 Neuville sous Montreuil Typographie Notre Dame des Prés 1886 95 AU CŒUR SACRÉ DE JÉSUS NOTRE MAÎTRE ET NOTRE DIEU QUI NOUS A TANT AIMÉ 95 PRÉFACE L'ouvrage que nous publions aujourd'hui de nouveau, paraissait il y a quelques semaines à peine et déjà nous croyons nécessaire de le réimprimer : Notre Seigneur Jésus-Christ a daigné bénir ce petit livre. Il Offre aux âmes pieuses d'abord un Mois du Sacré Cœur, composé exclusivement de passages empruntés à des auteurs chartreux du XIVe, XVe, XVIe, et XVIIeme siècles. Ludolphe et les chartreux qui viennent immédiatement après lui nous révèlent des secrets ben nouveaux dans les pages où ils disent en termes si touchants les beautés et les bontés du Cœur de Jésus : le dévot Lansperge nous donne, à lui seul, dix Elévations ; cette préférence que nous lui accordons est une justice que nous rendons à ce fervent Apôtre du Sacré Cœur. Au commencement du XVIIe siècle, les chartreux allemands, français, espagnols semblent déjà pressentir les grandes révélations de Paray-le-Monial. Au Moyen-Age, les amis du Cœur de Jésus, ne contemplent en Lui que l'amour, ne trouvent en Lui que la source de la confiance parfaite et le refuge assuré de l'âme : par les dernières Elévations de notre Mois du Sacré Cœur, on constate que les chartreux du XVIIe siècle parlent de préférence des tristesses du Cœur de Jésus; ils entrevoient l'idée de réparation, qui est le signe spécial et nouveau de la dévotion|au Sacré Cœur à partir de la bienheureuse Marguerite- Marie Les passages de nos vieux auteurs qui paraissent ici, presque tous, pour la première fois en français sont, en général, d'une grande beauté et il y a plaisir, pour un cœur chrétien, à voir comment on savait déjà, il y a quatre et cinq cents ans, parler du Cœur infiniment aimable de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Bonté toujours nouvelle et toujours ancienne, peut-on dire en s'inspirant du mot si profond de saint Augustin, Bonté du Cœur de Jésus vers laquelle un attrait instinctif n'a jamais cessé de porter les âmes vraiment pieuses, à tous les âges de l'Eglise. Du reste, pour l'Église elle-même, la dévotion au Sacré Cœur est comme un souvenir d'enfance, un souvenir de la patrie. Aux premiers jours du monde, raconte la Genèse, Dieu, du côté d'Adam plongé dans un sommeil extatique, forma Eve la mère des vivants : image, nous disent tous les Pères et les Docteurs, de ce qui devait se passer sur le Calvaire. Jésus est plongé dans le sommeil de la mort et la Sainte Église catholique sort de son Cœur entrouvert : le Cœur de Jésus est le sein dans lequel elle a reçu la vie, et l'Église n'a jamais oublié le lieu de sa naissance ; toujours elle a éprouvé un irrésistible attrait pour le Cœur de son divin Maître ; toujours, mais point de la même manière. A la suite du Mois vient la Semaine du Sacré Cœur. Cet ouvrage imprimé en 1694 porta d'abord pour titre : Exercice de dévotion au Sacré Cœur de Jésus-Christ, pour les religieuses Chartreuses ; vite épuisé, il parut de nouveau, en 1696, à la suite de la Direction pour se former avec ordre et tranquillité au saint exercice de l'Oraison, par un Supérieur : de plusieurs Communautés religieuses. Ce Supérieur est le R. P. D. Le Masson, Général des Chartreux; son Traité sur l'Oraison lui mérita l'amitié de Bossuet, la reconnaissance de toutes les âmes sincèrement pieuses, l'estime du Souverain Pontife et la haine flatteuse des sectaires de l'époque. L'ouvrage, comme son premier titre l'indique, était destiné aux seules religieuses Chartreuses ; Le Masson, jugeant dans la suite qu'il pouvait être mis utilement entre les mains de tous, ne confia plus la seconde édition, comme la première, aux-presses de la Grande Chartreuse, mais la donna au libraire François Comba, de Lyon. L' Exercice de Dévotion au Sacré Cœur offre des pratiques pieuses pour tous les jours de la semaine ; c'est ce qui nous a décidé à lui donner le titre de SEMAINE DU SACRÉ CŒUR, plus approprié à nos habitudes actuelles et disant mieux ce que l'ouvrage contient. Pour chaque jour, il y a trois Considérations ou Méditations suivies, chacune, d'une adoration, d'un acte de louange et de prière, et d'une Oraison. Les Meditations sont brèves, mais nourries de doctrine. Le Masson est trop théologien et trop versé dans les voies de la spiritualité pour pouvoir écrire autrement. Du Lundi matin au Dimanche soir, il suit Notre-Seigneur dans les phases principales de sa vie, et là, étudie son Cœur. Rien de plus fondé en raison : Notre Divin Maître nous a toujours aimés : comme Dieu, de toute éternité ; comme homme, dès le premier instant de sa vie immortelle. Ce perpétuel amour de Jésus pour nous, ce mobile invariable de toutes ses actions, voilà ce qu'étudie notre pieux auteur ; il l'étudie en savant d'abord, aussi pose-t-il des principes dans chacune de ses Considérations ; mais il sait, de plus, que l'intelligence une fois éclairée, le cœur connaîtra facilement le Sacré Cœur, c'est pourquoi viennent, à la suite de ces mêmes Considérations, des louanges affectueuses et des prières pleines de dévotion. Ce ne serait pas encore assez : l'amour divin, cet acte du Cœur de Jésus, est un don qui s'obtient par la prière, de là, ces oraisons qui terminent invariablement les Considérations de chaque partie du Jour. A quelle occasion fut publié cet Exercice pour les religieuses Chartreuses ? L'auteur nous l'apprend. Vers 1692, des Moniales (ou religieuses) de l'Ordre des Chartreux, écrivirent à leur Supérieur Général : « elles avaient eu entre les mains un petit livre, publié récemment en l'honneur du Cœur de Jésus, 95 dans lequel on indiquait certaines pratiques nouvelles, entre autres, un Rendez-vous quotidien dans ce Divin Cœur ; puis des prières spéciales, une consécration, une amende honorable ; on demandait, le vendredi après l'octave de la Fête- Dieu, une communion réparatrice pour honorer le Sacré Cœur de Jésus et lui témoigner sa reconnaissance : cette communion réparant les outrages faits à la Sainte Eucharistie, était comme une sorte de fête en l'honneur du Sacré Cœur ». Les Moniales demandaient si le R. P. Général voulait bien consentir à ce qu'elles missent en pratique ces conseils du petit livre et elles le lui envoyaient. Dom Le Masson répondit : « Je ne consens pas seulement à ce que vous mettiez cette dévotion en pratique, mais je vous y exhorte ». Il accordait tout et fit plus encore. Bien qu'écrasé de besogne parties devoirs de sa charge, il sut trouver du temps pour composer un ouvrage spécial aux religieuses Chartreuses, calqué sur le petit livre qu'elles lui avaient envoyé, et comme ce livre assignait un Rendez-vous ou retraite quotidienne dans le Cœur de Jésus, Le Masson indiqua à l'usage de ses Religieuses, trois stations chaque jour dans le Cœur du Maître ; c'est tout l'opuscule que nous réimprimons aujourd'hui. Mais qu'est-ce que ce Petit Livre, ce livre imprimé à Dijon vers 1690, traitant de la dévotion au Sacré Cœur et d'une fête réparatrice en son honneur, assignant un pieux Rendez-vous aux âmes dévotes, donnant des Litanies, une Amende honorable, une Consécration au Sacré Cœur ? Les Annales des Visitandines de Dijon et les Lettres de la Bienheureuse Marguerite-Marie vont nous l'apprendre. La célèbre Mère de Saumaise, à son retour de Paray-le-Monial, fit connaître à plusieurs religieuses de Dijon, la dévotion au Sacré Cœur, en particulier à une jeune Sœur, Jeanne-Madeleine Joly, âme de feu, pleine de ferveur, d'une foi à enlever les montagnes. Jeanne Madeleine se sentit inspirée de travailler pour répandre la dévotion au Sacré Cœur ; elle composa donc un petit livre sur ce sujet, écrivit une messe en français, qu'elle fit traduire en latin, rédigea des Litanies et quelques formules de prières : le tout fut imprimé vers la fin de 1686, avec l'approbation du Vicaire général de Langres, Mr Amat, délégué par l'Évêque. La Sœur Joly dont le zèle croissait en proportion du succès, fit imprimer, au commencement de 1689, le Divin Rendez-Vous. En cette même année, le 11 avril, la Mère des Barres, supérieure de Dijon, écrivait : « il se débite ici un petit livre qui contient les motifs! de ce culte (du Sacré Cœur) avec des prières et des Litanies ». Il n'y a pas à hésiter devant ce témoignage : le petit Livre que la Divine Providence fit-tomber entre les mains des Moniales et du P. Général des Chartreux, c'est le Divin Rendez-Vous, ce second ouvrage de la vénérable Sœur Jeanne-Madeleine publié en 1689. Admirable destinée de ce modeste opuscule composé par une humble religieuse mais par une sainte âme ! Un exemplaire envoyé à Lyon par la Bienheureuse Marguerite-Marie, arrive entre les uploads/Religion/ devotion-au-sacre-coeur-chez-chartreux-anciens.pdf
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- Publié le Mar 07, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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