Paul BODIER Étude documentaire sur le livre L'Esprit consolateur ou nos destiné
Paul BODIER Étude documentaire sur le livre L'Esprit consolateur ou nos destinées par le P. V. Marchal « Quand l'Esprit de Vérité sera venu il vous enseignera toutes choses. » Jean XII, 13 - 2 - Note de l'Editeur L'auteur de « La Villa du silence » devait être tenté de commenter un beau livre méconnu et publié. L'étude sur « L'Esprit Consolateur ou nos destinées » du P. V. Marchal, sera pour le lecteur un régal littéraire. Elle sera, en outre, particulièrement utile à toutes les personnes désireuses d'établir un parallèle entre les dogmes désuets des religions et les découvertes scientifiques nouvelles qui font entrevoir la possibilité de concilier, définitivement, la foi et la croyance, en instaurant la véritable religion d'amour servie et défendue par la science et la raison. Ce livre peut être compris facilement. Il suffira, pour cela, de faire table rase des vieux dogmes, de se débarrasser des chimères engendrées par une religiosité naïve et désolante, pour se rendre compte que la vérité peut devenir soudainement lumineuse et facile à entrevoir quand elle est soutenue par la logique et la raison dépourvue d'orgueil. Tous ceux qui liront ce livre en retireront un profit considérable et si les sectaires, les dogmatiques, les orgueilleux, les hypocrites, les faux dévots et les mauvais riches y sont stigmatisés, les êtres de bonne volonté y sont donnés en exemple et comme une preuve que l'esprit humain doit, inéluctablement, grandir par le travail et l'amour pour se rapprocher de l'infinie sagesse du Tout-Puissant. Je dédie cette étude à tous ceux qui doutent, à tous ceux qui souffrent et particulièrement aux mères et aux épouses qui pleurent les êtres chers que la mort leur a ravis. Puissent ces pages leur apporter, avec l'espérance, la foi éclairée, qui rendra leurs âmes confiantes et fortes. P. B. - 3 - Preface Bien chère Madame, Après plusieurs années de recherches, je peux vous donner enfin ce que je vous ai promis, lors de notre dernière entrevue, alors que vous veniez, épouse et mère éplorée, de déposer sur les tombes de votre époux et de votre fils, les premières fleurs du printemps. Voici quelques extraits d'un livre admirable. Ils éloigneront de votre âme les mortels soucis, parce que la lecture attentive que vous en pourrez faire développera en vous la divine espérance et vous facilitera la compréhension de la vie et de la mort, compréhension si nécessaire pour le développement de votre foi raisonnée. Je suis tout à la joie de vous apporter une parcelle de vérité qui vous rendra la vie plus douce, qui raffermira votre foi sans l'effaroucher, sans vous amener à aucun reniement ni même à aucun renoncement, dans le sens absolu de ces mots. Les êtres humains, voyez-vous, ne sont pas toujours aussi mauvais qu'ils le paraissent. Il suffit, le plus souvent, pour gagner leurs coeurs, de trouver le mot juste qui réveille leur sensibilité et fait vibrer leurs âmes au même diapason. Cela ne dépasse pas l'entendement humain et ne demande qu'un peu de bonne volonté. Vous en trouverez la preuve dans les enseignements rassemblés dans ce petit livre. Il vous sera facile de les bien comprendre ; il vous sera utile de les méditer ; il vous sera toujours doux de vous les rappeler parce qu'ils vous donneront une force nouvelle et bienfaisante pour mieux supporter l'épreuve, pour suivre sans murmurer le cours de votre vie et attendre, avec la plus entière confiance, l'aurore magnifique de la vie spirituelle qui vous apportera la récompense due à vos efforts persévérants. Les chapitres qui suivent ont été écrits, il y a près d'un demi-siècle, par un prêtre qui préférait l'esprit qui vivifie à la lettre qui tue. Il les avait réunis, avec quelques autres moins importants, dans un volume auquel il avait donné l'aimable titre : « L'Esprit consolateur ou nos destinées ». Cet ouvrage ne pouvant actuellement être réédité tout entier, l'auteur étant décédé depuis moins de cinquante années, je dois, pour être en règle avec la loi, vous en donner seulement quelques extraits, mais ils suffiront, avec les commentaires que j'ai cru devoir y ajouter, pour vous montrer la logique parfaite qui a présidé à l'élaboration de ces pages. Ces écrits calmeront votre âme éplorée, adouciront votre coeur désolé et meurtri parce que vous trouverez en les lisant la consolation véritable et le sublime espoir de comprendre, par delà l'ombre transparente du tombeau, l'Amour divin vainqueur de la mort, l'amour divin qui vous entraînera vers les sphères lumineuses où doivent se dérouler, dans une apothéose de gloire toujours grandissante, les vies innombrables et successives des humanités enfin nées à la raison et à cause de cela irrésistiblement poussées vers l'ultime sagesse du Créateur. Paris, mai 1923. Paul BODIER - 4 - Les âmes en peine Voici un chapitre, chère Madame, que l'on dirait spécialement écrit pour vous. En réalité, il convient à toutes les femmes qui souffrent, à toutes les épouses et à toutes les mères éplorées. En le lisant vous aurez la réponse aux questions qui, sans doute, ont surgi bien des fois dans votre cerveau et tourmenté votre esprit angoissé. René n'est plus ! Ce coup qui vous frappe, madame, oblige votre pauvre solitaire à oublier ses peines, pour ne songer qu'à votre inconsolable douleur. Ce qui met le comble à votre affliction, dites-vous, c'est qu'il est mort dans des circonstances qui vous forcent à douter de son salut. Votre anxiété, madame, ne saurait me surprendre, car à notre époque tourmentée, il serait difficile de compter les nobles épouses qui la partagent. Vous voulez que je vous dise « si René est perdu pour toujours, ou si vous pouvez espérer encore le retrouver dans un monde meilleur » ? Pour être sincère, je commence par vous avouer que la théologie courante ne saurait vous offrir ici la moindre consolation. Cependant, je ne crains pas de vous répondre avec l'assurance d'une conviction profonde : Non, René n'est point damné à jamais ! Oui, vous le retrouverez pour l'aimer comme on n'aime point ici-bas. Pour justifier cette consolante affirmation, il faut chasser de votre esprit une foule de préjugés, pour le peupler d'idées nouvelles. La foi profonde et sereine, qui rend les coeurs bons et vaillants, à force de les rendre joyeux, voilà ce qui manque à notre génération aride et inquiète. Je vois une foule d'Esprits fort dociles par ignorance, par tradition ou par tempérament qui s'endorment, en fermant les yeux, sur l'oreiller plus ou moins doux de la foi aveugle. La vérité, pour eux, c'est ce qui ne leur cause aucun rouble. Ils s'abstiennent de raisonner, pour n'avoir pas à réfléchir, et font semblant de ne douter de rien, pour ne point s'exposer à douter de tout. Un dogme nouveau qui bouleverse de fond en comble la constitution de l'Eglise, les touche moins qu'une averse dont leur toilette peut souffrir. Ils sont peut-être dévots, mais sont-ils religieux ? La religion, en effet, n'est au fond que la rencontre de deux amours : l'amour de Dieu qui cherche l'homme, et l'amour de l'homme qui cherche Dieu, ou lui répond. Or, loin de la comprendre ainsi, les Esprits dont je parle la définiraient volontiers : l'art de se mettre à peu près en règle pour éviter l'enfer, en supposant qu'il existe. D'autres, plus ardents, mais peut-être moins croyants, déploient une activité très encouragée, très tapageuse, et fort peu chrétienne. Loin de déguiser « leurs haines vigoureuses », ils s'en font gloire et en tirent profit. Ils détestent la liberté sous toutes ses formes, et poussent la franchise au point de regretter tout haut les beaux jours de l'Inquisition. Leur Dieu n'est plus au ciel, il est au Vatican ; et les peuples n'ont d'autre droit que celui d'obéir à ses décrets. A leurs yeux, la fin justifie les moyens, et pour réaliser leur magnifique idéal, ils mettraient volontiers l'Europe en feu. Quoi qu'il en soit, je ne puis me figurer un malheureux plus à plaindre que celui qui ne croit qu'à la matière et n'espère que le néant. Il me semble qu'une âme sans foi doit ressembler à quelque masure abandonnée, à un désert vide et sans eaux. La vie doit paraître bien désenchantée à force d'être positive, bien accablante à force d'être monotone. Et puis, quand on n'entrevoit rien au-delà de ce tunnel qui s'appelle la mort, où trouver la force d'aimer au point de rester fidèle malgré certains dégoûts, de supporter, sans - 5 - faiblir, les grands revers, de s'immoler joyeusement aux nobles causes ? Le calcul remplace l'enthousiasme, et I'égoïsme étouffe ce premier élan du coeur dont Talleyrand disait : « Méfiez- vous, c'est le bon. » Plus d'horizons célestes, plus de visions radieuses, mais toujours la vulgarité des intérêts courants, le terre à terre des basses jouissances, le désespoir en face de la douleur, la lâcheté devant la mort, ou cette lâcheté devant la vie qui s'appelle le suicide. La foi profonde peut seule nous rendre justes, au point de sacrifier nos intérêts ; seule, elle uploads/Religion/ etude-documentaire-sur-le-livre-l-esprit-consolateur.pdf
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- Publié le Jui 15, 2021
- Catégorie Religion
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