Augustin, évêque d'Hippone, fresque du milieu du VIe siècle, Rome, palais du La

Augustin, évêque d'Hippone, fresque du milieu du VIe siècle, Rome, palais du Latran . Évêque Un évêque () est le dignitaire d'une Église chrétienne particulière ou d'un diocèse. Au cours des siècles, la fonction d'évêque subsiste dans les Églises catholique et orthodoxe, ainsi que dans la Communion anglicane et dans certaines Églises protestantes. Dans chacune de ces Églises, l'évêque est consacré par un ou plusieurs évêques issus d'une chaîne d'ordonnateurs qui, théoriquement, remonte dans le temps jusqu'à l'un des apôtres du Christ. C'est ce que l'on appelle la succession apostolique, qui est revendiquée par l'ensemble de ces Églises. Dans le protestantisme et le christianisme évangélique, le ministère d'évêque est présent dans toutes les dénominations, souvent avec d'autres noms comme président du conseil ou surveillant général. Certains dénominations utilisent spécifiquement ce titre. Étymologie Histoire Premiers siècles Les temps apostoliques Collégialités Mono-épiscopat Empire chrétien Succession apostolique Épiscopat dans les confessions chrétiennes Église catholique Théologie catholique de l'épiscopat Titres et fonctions Évêque diocésain et évêque titulaire Évêques en situation irrégulière Paramentique Nomination et consécration Église orthodoxe Théologie orthodoxe de l'épiscopat Titulature Paramentique Églises protestantes Églises anglicanes Théologie et discipline Ministère féminin Paramentique Églises protestantes Théologie et discipline Ministère féminin Christianisme évangélique Notes et références Bibliographie Ouvrages spécialisés Articles spécialisés Ouvrages généralistes Voir aussi Articles connexes Liens externes Le mot évêque vient du mot gallo-roman *EPISCU , forme raccourcie du latin episcopus, lui-même issu du grec ἐπίσκοπος / episkopos, qui signifie littéralement « surveillant » ou « superviseur », c'est-à-dire responsable d'une organisation ou d'une communauté. Le mot est plusieurs fois utilisé dans les Épîtres de Paul, qui sont les textes les plus anciens du christianisme. Ἐπίσκοπος est formé à partir de la préposition ἐπί (« sur ») et du verbe σκοπέω (« observer »). Avant le christianisme, le terme désignait diverses fonctions d'administrateur dans les domaines civil, financier, militaire ou judiciaire. 1 Sommaire Étymologie 2 Histoire Fresque représentant Jésus-Christ en pasteur, Catacombe de Priscille, seconde moitié du IIIe siècle. Ignace d'Antioche, céramique byzantine du Xe siècle, Walters Art Museum. Si l’histoire de la fonction épiscopale remonte à l’époque des premiers développements de l’institution ecclésiale, ses origines et son évolution durant les premiers temps du christianisme demeurent largement conjecturales . En outre, la documentation fragmentaire a souvent laissé libre cours, dès l’Antiquité, aux surinterprétations dogmatiques ou confessionnelles dans le but de légitimer des institutions nouvelles en cherchant à les couvrir de l’autorité des Apôtres , ce qui en fait une question débattue de longue date . Ainsi, les tentatives de proposer une vision évolutive de l'épiscopat sur base des éléments lacunaires conservés des trois premiers siècles du christianisme, constitués de l'histoire discontinue de certaines Églises locales aux réalités singulières et peu interconnectées, demeure autant de gageures . On peut néanmoins dégager quelques grands traits de cette évolution : dès l’apparition des premières communautés d’adeptes de la foi chrétienne, des fonctions de services à ces communautés sont apparues, des services ou ministeria (« ministères ») qui se sont peu à peu spécialisés puis institutionnalisés, dans un processus sans uniformité répondant aux spécificités et besoins de communautés locales éparses et diversifiées avant de peu à peu converger au IVe siècle vers une structuration peu ou prou similaire qui caractérise certaines fonctions dans la plupart des communautés de la Grande Église , aboutissant notamment au principe d’« une communauté, un évêque » . Si c'est le grec episkopos qui donne les termes « épiscope » puis « évêque », les contours de la fonction ou de ses prérogatives — souvent d'ailleurs indistinctes de celles du « presbytre » — sont variables durant les premiers siècles dans des communautés chrétiennes locales, différentes, dispersées et il ne correspond guère à l'usage en cours dans l'Église actuelle . Signifiant « surveillant », « gardien » ou encore « inspecteur », le terme episkopos est connu en grec classique dans le vocabulaire administratif et religieux, pour qualifier des tâches de direction plus ou moins importantes, ainsi que comme attribut divin , un usage que l'on retrouve également à deux reprises pour Dieu dans la Septante où douze autres occurrences concernent des fonction de déléguées de gardien du Temple, de cadre de l'armée ou de directeur de travaux . Absent des Évangiles, il n'apparait qu'à quatre reprises dans le Nouveau Testament pour désigner un office ecclésial qu'il est difficile de distinguer de celui du presbyteros (« ancien ») . On le trouve deux fois au singulier et deux fois au pluriel , notamment dans un passage des Actes des apôtres où l'épiscope est présenté comme un berger qui « fait paître » les fidèles . On trouve également un usage du terme comme titre christologique dans la première épitre de Pierre . La littérature néotestamentaire atteste de l'émergence au sein des premières communautés de disciples de Jésus de Nazareth — qui professent que ce dernier est le Messie — d'une certaine diversité de ministères qui plongent leurs racines dans le judaïsme tardif, tant pour le judéo-christianisme jérusalémite que pour le pagano-christianisme hellénistique de type paulinien . Dans les différentes « assemblées » (ἐκκλησία/ekklesia) du paléochristianisme, on rencontre des ministères de type « charismatiques » généralement itinérants — apôtres, prophètes et docteurs, trois catégories bénéficiant de dons divins — aux côtés de ministères plus « institutionnels » — épiscopes, presbytres et diacres davantage liés à une communauté donnée — qui relèvent, dans des groupes organisés ne connaissant pas encore de « clergé », de la catégorie des « hommes d'Église » chargés de la gestion pratique, cultuelle, spirituelle, doctrinale… dans la vie quotidienne des fidèles . Subordonnés aux apôtres, les episkopoi et presbyteroi semblent avoir joué le rôle de proche collaborateurs des apôtres dont ils sont parfois les délégués dans une communauté donnée . Ils assument leur charge de l'episkopè — la « surintendance » ou la « vigilance » auprès des communautés — de manière collégiale sous l'autorité apostolique . Avec la disparition des apôtres qui, de leur vivant, jouissent assez naturellement de la principale autorité au sein des communautés , ainsi qu'avec l'estompement consécutif des attentes eschatologiques, une crise de l'autorité se fait jour . L’autorité des charismatiques itinérants et des ministres locaux se trouvent bientôt en rivalité et on observe assez rapidement une montée en puissance des seconds qui s'affirment peu à peu face à l'autorité des premiers , même si certains d'entre eux subsistent çà et là : bien que cela suscite des résistances , les épiscopes/presbytres et diacres deviennent progressivement les détenteurs du pouvoir dans les communautés , dont ils assurent la direction spirituelle et matérielle sous une forme collégiale calquée sur la gestion des synagogues . On observe les premières aspirations à l'épiscopat d'un seul ou « mono-épiscopat » dans les écrits d'Ignace d'Antioche — dont l'activité est généralement située dans les deux premières décennies du IIe siècle — qui défend auprès des communautés d'Asie Mineure l'unité de l'Église par un système hiérarchique « conforme à la volonté de Dieu » où l'évêque unique est assisté d'un collège de presbytres (presbyterium) et des diacres , justifiant le primat par une approche théologique . Mais sa défense polémique du modèle atteste que celui-ci est encore loin d'être la norme dans des groupes de chrétiens toujours largement autonomes y compris au sein d'une cité comme Antioche . A contrario, la documentation qui évoque les ministères paléochrétiens contemporaine d'Ignace ignore le mono-épiscopat et atteste de diverses formes de direction collégiales : le Didachè recommande l'élection « d'évêques et de diacres », la Première épître de Clément évoque un collège de presbytres, le Pasteur d'Hermas mentionne des « ministres de l'Église », Polycarpe — lui-même qualifié de « presbytre apostolique » — atteste seulement de presbytres et de diacres tandis qu'Ignace lui-même ne fait pas état de la présence d'un modèle mono-épiscopal à Rome ni ailleurs qu'en Asie Mineure . Il faut cependant noter que les sources sont également muettes sur le fonctionnement de ces collégialités assurant l'episkopè, réduisant les chercheurs aux conjectures . En outre, les fonctions des épiscopes et des presbytres ne se distinguent toujours pas nettement, les deux termes étant même parfois appliqués aux mêmes personnes : on trouve ainsi, au tournant du IIe siècle, les communautés de Corinthe et de Rome dirigée par un collège de presbytres ou d'épiscopes assistés de diacres tandis que dans le dernier quart du siècle ni Irénée de Lyon ni Clément d'Alexandrie ne font encore la distinction , bien que le premier semble bien connaître une structure mono-épiscopale . Ainsi, les étapes qui mènent vers l'installation du mono-épiscopat et de l'épiscope comme chef unique d'une église locale, distinct du presbyterium, ne sont pas claires, restent débattues et ont dû différer selon les emplacements . Bien qu'elles restent là aussi conjecturales, plusieurs reconstructions ont néanmoins été proposées : l'une voit dans le phénomène l'évolution de la présidence du collège « des anciens » initialement détenue par l'un des apôtres dont l'épiscope serait le délégué puis l'héritier ; une autre envisage le besoin d'unité des églises domestiques des cités, jusque-là relativement indépendantes et dirigées uploads/Religion/ eveque.pdf

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  • Publié le Apv 27, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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