HISTOIRE DE PLUSSULIEN PIERRE OLLIVIER En l’honneur de Notre-Dame de Séledin, n

HISTOIRE DE PLUSSULIEN PIERRE OLLIVIER En l’honneur de Notre-Dame de Séledin, notre Mère bien-aimée. En enor d’an Itron Varia Seledin, hon Mam muia karet. AVANT-PROPOS La Fédération Départementale des Clubs Ruraux des Côtes-du-Nord nous a demandé d’écrire l’histoire de notre Commune. Malgré mes faibles moyens, j’ai décidé de faire preuve de bonne volonté, sachant que tous m’aideraient, ce qu’ils ont fait avec beaucoup de gentillesse et de patience ; un livre n’est pas l’œuvre d’un seul. Que tous ceux qui m’ont prêté leur concours trouvent ici l’expression de toute ma gratitude. Ne cherchez donc pas, dans ce modeste ouvrage, un travail d’écrivain, encore moins celui d’un historien, seulement l’œuvre de quelqu’un qui désire ardemment faire connaître sa commune à tous les habitants actuels et futurs de Plussulien, ainsi qu’aux vacanciers et touristes qui viennent nous voir tous les étés. J’espère ne pas trop les décevoir. Pierre OLLIVIER 1986 INTRODUCTION Il y a des millénaires notre pays formait un plateau très élevé : 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au cours des siècles, il s’est affaissé, ainsi que toute la Bretagne. Maintenant, le sommet le plus élevé du canton se trouve en la commune de Saint-Mayeux au Roc’h an lin (316 m). Le bourg de Saint-Mayeux est le plus haut des Côtes-du-Nord (274 m). Notre colline de Quelfénec se situe à quelques mètres au-dessous de Roc’h an lin (307 m). Après viennent les buttes de Couffiniec (226 m), Kermaques (219 m) et le Bourg (211 m). Notre commune située à cheval sur l’axe routier Gouarec-Corlay (n° 44), fait partie de ce dernier canton qui la borne au nord-est, Canihuel se trouve au nord-ouest, Saint-ygeaux et Laniscat à l’ouest, Saint-Gelven au sud et Saint-Mayeux au sud-est. La terre de Plussulien, presque toute labourable, (schiste-argileux à l’ouest et au nord et ferreux à l’est) a été classée en deuxième zone. Dans ses vallées, serpentent au nord, la rivière de Corlay et au sud le Daoulas (deux tiges en breton). Cette rivière est formée de deux branches se réunissant au Ponto : l’une venant des frontières de Saint-Martin-des-prés, l’autre, appelée Radenec venant de Saint-Mayeux. Le Daoulas a donné son nom à un hameau situé à l’ouest de Sélédin. Etant de moyenne altitude, notre commune jouit d’un climat tempéré. La superficie de la commune est de 2.247 ha, et la distance du Bourg aux centres environnants est de 5 km de Corlay, 40 km de Saint-Brieuc, 22 km de Rostrenen et 30 km de Loudéac. Elle compte actuellement (1990) 620 habitants. C’est dans ce cadre bien calme, que va se dérouler le petit film de notre histoire locale. Pour rendre ce récit plus intelligible et plus attrayant, il sera divisé en trois parties : I. Plussulien autrefois II. Plussulien hier III. Plussulien aujourd’hui En terminant, on pourra citer ce que Plussulien a de particulier, les grandes réalisations au cours des âges, ainsi que quelques projets à l’étude et quelques vœux pour l’avenir. I. PLUSSULIEN AUTREFOIS ( Des temps préhistoriques jusqu’au XIXème siècle) 1. LA VIE RELIGIEUSE Il convient de commencer par la vie religieuse, non seulement parce que le spirituel domine le temporel, mais parce que Plussulien était paroisse depuis 1229 alors qu’elle n’existait, en tant que commune, que depuis 1790. Avant notre ère, la province s’appelait l’Armorique, le pays au bord de mer. Elle était peuplée par les Celtes qui avaient une religion : croyance à l’existence de l’âme, métempsycose (à la mort, l’âme revenait dans un autre être) ils pratiquaient un culte : Vénération du gui. Leurs prêtres s’appelaient les druides. Il est resté chez quelques anciens de chez nous, une vague croyance que nous venons trois fois sur terre. La dernière fois, nous aurions les cheveux rouges. On attribue, à tort, aux celtes l’érection des mégalithes : menhirs, dolmens, cromlechs. Plutôt l’œuvre de peuplades antérieures : les ligures. Nous avons chez nous un menhir près de Kerjégu, dans le bois, à gauche, quand on va de ce village à Saint-Mayeux. Etait-ce un dieu ? Ou bien un objet de culte érigé au dieu soleil ? Un monument funéraire ou un simple point de repère ? Mystère. Pendant les premiers siècles de notre ère, nous étions occupés par les Romains. Ils ne nous ont laissé aucune trace de leurs croyances, si ce n’est quelques superstitions ayant trait aux phases de la lune, aux jours et aux mois en R, qui seraient néfastes. Jamais un ancien ne sème avant la pleine lune. Nous verrons plus loin que l’on à découvert les vestiges d’un camp romain au Nivit. Lorsque le général Maxime avait libéré la Grande-Bretagne du joug romain, il descendit en Gaule (313) avec 11 000 volontaires bretons d’Angleterre, dont le chef s’appelait Conan Mériadec, futur Duc de Bretagne et ancêtre des Rohan (d’après eux). L’un des trois fils de Conan Mériadec était évêque, Saint-Mériadec. Il a sa statue dans notre église, côté sud. Vers cette époque, des moines de Grande-Bretagne sont venus nous évangéliser : Saint Brieuc (+502), Saint-Gildas (+499, +570) qui a une chapelle près de chez nous, en Laniscat dont le pardon a lieu le dernier dimanche de janvier. Saint-Maudez a une chapelle en le Haut- Corlay et une fontaine entre Plussulien et Saint-Gelven, où se fait le captage d’eau pour le syndicat de Saint-Maudez. C’est elle qui nous alimente en eau potable. Dans un champ, près de Kerlay, appelé Parc-ar-chapel on a découvert les vestiges d’une ancienne chapelle, briques, membres de statue, piédestal (1931) que l’on peut voir encore sur la place de la Villeneuve Volande. A qui était dédiée cette chapelle ? Peut-être à Saint-Caldo, ancien missionnaire venu de Grande-Bretagne et honoré à Kerpert. Le village de Kermacado situé non loin de là le fait penser. La croix mérovingienne, que l’on voit en bordure de la route de Corlay-Plussulien, à 1500 m du bourg, prouve également que Plussulien fut évangélisé de bonne heure. Il faut même croire, qu’autrefois, il y avait beaucoup de foi chez nous, puisque, en plus de cette chapelle de Saint-Caldo et de l’église paroissiale, il y avait d’autres chapelles : celle de Kerveno dont on voit encore les traces appartenait à la famille Tilly-Kerveno. C’est en elle que Mr Kermau-Collet procureur au Parlement de Bretagne, avait épousé Mlle Marie-Rose Tilly-Kerveno le 27 octobre 1740. Notre commune méritait bien son surnom de Douar santel Plussulian (Terre sainte de Plussulien), car elle possède encore une très belle chapelle à Séledin (à Quimper on écrivait Saluden). Elle date depuis longtemps (XIIème siècle). On ne connaît pas très bien son origine (Templier ?). Que signifie ce vocable ? En breton, on pourrait croire à Notre-Dame du regard (Séled ous in : regarde vers moi). Laissons un connaisseur en parler (du bulletin du Haut-Corlay) La chapelle Sainte-Marie de Séledin, de fondation fort ancienne (XIIème siècle) fut détruite pendant la guerre de succession de Bretagne (qui mit aux prises les partisans de Charles de Blois et ceux de Jean de Montfort 1341-1364). Le pape Boniface IX (1381-1404) donnait le 22 avril 1392 une lettre d’indulgence en faveur de la reconstruction de cette chapelle de la bienheureuse vierge Marie de Séledin. Reconstruite en 1640, elle fut incendiée en 1783 et réédifiée la même année, ainsi qu’en fait foi l’inscription suivante sur la porte : « le 11 mars 1783, cette chapelle a été incendiée et elle a été relevée la même année » (au début elle aurait été couverte en chaume). Estimée par Mr Tilly-Kerveno, juge de paix à Corlay, elle fut vendue et rachetée par Jérome Menguy (nous avions une Julie Menguy dans nos ancêtres) et Jeanne Kéranterf de Kergluche, le 29 octobre 1802 (280£), et donnée à la fabrique (conseil paroissial) de Plussulien le 20 mai 1807. L’édifice actuel en forme de croix latine, comprend un clocher, mur avec arc de décharge, bandé entre de puissants contreforts. La porte du XVème siècle est réemployée. Le pignon de l’aile sud est éclairé par un fenestrage du XIVème siècle, et le chevet plat par un fenestrage de la fin du XVème ou des premières années du XVIème siècle. Le chevet, le pignon ouest et la longère midi de la nef sont en grand blocage, le reste en blocage. Sur les portes de la chapelle : armes des Galloudec pleines et avec alliances. Les Galloudec, anoblis en 1423, en la personne de Jean Galloudec, durent s’éteindre peu après, vers 1640, car ils ne figurent pas à la réformation de la noblesse de Bretagne en 1669. Les Guiller, leurs successeurs, construisirent la chapelle détruite pendant la guerre de succession et y firent placer une cloche en 1653 (on pouvait aussi voir leurs armes sur les anciennes cloches de Plussulien). N’oublions pas le plus beau, notre Piéta, anciennement polychrome et de grande valeur artistique (elle figure sur des manuels parisiens). Elle date du XVIIème siècle. Avant d’être placée entre l’église et le presbytère, elle se trouvait au milieu du cimetière qui entourait l’église. Elle aussi a été classée par les beaux-arts. Quelques mots sur l’église paroissiale (d’après les archives paroissiales) qui précédait l’actuelle. uploads/Religion/ histoire-de-plussulien-pdf.pdf

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  • Publié le Aoû 25, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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