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Journal d’un prof confiné Il est 7h15. Tout est calme encore à la maison Je pré

Journal d’un prof confiné Il est 7h15. Tout est calme encore à la maison Je prépare mes affaires pour le travail. Je donne un petit bisou à mon fils qui dort encore, je lui demande de se lever, pour se préparer. Il est 7h30… Je me précipite à mon lieu de travail qui se trouve à 2 mètres de la salle à coucher, plus précisément sur la table de la salle à manger, qui se transforme en bureau du lundi au vendredi. J’essaye de me connecter…comme d’habitude la connexion lente me stresse. Heureusement pour la première séance j’ai le temps de me connecter un peu avant le temps … Et voilà, les « bonjour madame » se succèdent, et petit à petit le cours démarre…mais, je me rends compte qu’il est presque 8 heures. Je coupe le son du micro et j’appelle mon fils pour être sure qu’il s’est connecté. J’active de nouveau mon micro et je me lance dans mon explication avec un ton fier et certain…mais je me rends compte que je suis seule et que je parlais comme une folle à mon écran ! L’électricité s’est coupée et par suite l’internet s’est arrêtée !!! J’attends quelques secondes encore, je me reconnecte et je me relance encore une fois dans mon explication, et, d’un coup, j’entends « mom, je n’arrive pas à me connecter ». Encore une fois, je désactive mon micro, je rassure mon fils en lui disant que je vais activer le « hotspot » de mon cellulaire, et qu’il pourra se connecter de mes 4G. Je réactive le micro, et j’essaye de me relancer dans le cours. Il est presque 8h15, mon mari se réveille oubliant encore une fois que son appartement s’est transformé en une école à 2 classes et où le silence est obligatoire durant tout l’emploi de temps…il décide de se réveiller sur un air égyptien assez vulgaire et surtout sur un volume de boite de nuit…je désactive brutalement le micro encore une fois, je pars en courant à la chambre pour attirer son attention, et je reviens en un clin d’œil devant mon écran essayant de continuer mon cours… Mon cellulaire clignote, c’est maman. Je raccroche. Elle sait que quand je suis en ligne, je ne peux pas répondre. Je continue le cours. Elle insiste. Je raccroche encore une fois. Elle appelle encore. Je crains le pire. Je désactive mon micro et d’une voix tremblante je réponds en lui demandant s’il lui est arrivé quelque chose de mal, elle me répond « mama ta3o tghaddo 3ende, tabkha siyyadiyye bi 7ebba el sabe ». Je raccroche en rage…Je réactive le micro, essayant d’oublier ma colère envers maman, et je continue mon cours. Il est 8h30, Mon fils sort de sa chambre, en chantant, puis se plantant tout juste en face de mon écran me demande : « mom, ma fi 7alib w ma jebte »….je lui demande de patienter 15 mn pour que je termine mon cours….et je continue mon cours , jusqu’au moment où la cloche de la porte sonne. Mon mari est sous la douche, mon fils est dans sa chambre. Je me lève, j’ouvre la porte, et voila la concierge, qui décide de cracher toute son inquiétude vis-à-vis de la situation économique au Liban et de me raconter qu’elle doit retourner dans son pays. J’ai beau essayé de lui expliquer que je donne un cours, que je ne peux pas lui parler car mes élèves sont en ligne en lui montrant mon ordinateur. Elle me prend pour une folle. Elle ne les voit pas. Elle part, je continue le cours…et puis je sens quelque chose qui brule. C’est mon fils qui a décidé de griller sa tartine au fromage, mais il l’a oubliée…je me lève, je débranche la machine, et je reviens à ma table de travail… La séance est enfin terminée. J’étais déjà esquintée. Le plus drôle c’est quand un des élèves me lance « merci madame, la séance était très fructueuse et amusante » …. Rita Mars 2021 uploads/Religion/ journal-d-x27-un-prof-confine.pdf