IDÉE VRAIE DE LA CABALE. SON USAGE DANS LA SYNAGOGUE. Après avoir débusqué notr
IDÉE VRAIE DE LA CABALE. SON USAGE DANS LA SYNAGOGUE. Après avoir débusqué notre pseudo-cabaliste de la position qu’il a envahie, je vais exposer à mon tour ce qu’est réellement la cabale juive. Je soumets sans crainte mes preuves à l’appréciation de tout homme de bonne foi et de bonne judiciaire. On verra que d’après la doctrine fondamentale de la cabale l’univers est une création ex nihilo de la puissance infinie de Dieu. Au fait, toute science doit avoir un but pratique. Or, quel est celui de la cabale ? Le Zohar, principal code de la cabale, partie 2e, col. 362, et après lui tous les cabalistes, répondent que son but est d’enseigner comment on doit diriger ses intentions en priant Dieu ; à quelle splendeur et à quel attribut de Dieu on doit recourir principalement dans telle ou telle nécessité ; quels anges on peut invoquer pour obtenir leur intercession dans certaines circonstances ; par quels moyens on se prémunit contre la méchanceté des esprits malfaisants, dont l’air est rempli. C’est précisément pour indiquer avec exactitude ces intentions, ces prières et ces formules que le rabbin Isaïe Hurwitz, un des plus savants cabalistes du XVIIe siècle, a composé un volumineux commentaire cabalistique des prières usuelles de la synagogue, sous le titre La porte du ciel. La conséquence en découle naturellement. La cabale enseigne un Dieu personnel à qui nous devons adresser des prières, tandis que les panthéistes se font Dieu eux-mêmes. Ils disent avec un philosophe couronné d’Egypte : Meus est fluvius meus, et ego feci memetipsum. (Ezech.XXIX, 3). J’ai vu des rabbins qui entendant pour la première fois qu’on prétendait que la cabale contenait les principes de l’athéisme, restèrent tout ébahis. Il arrive quelquefois qu’attaqués à l’improviste par une proposition étrange, saugrenue, nous en sommes interdits. Une foule de réponses se présentent en confusion, chacune en quelque sorte tellement pressée de se produire la première, qu’on ne sait par où commencer. Ces rabbins ne pouvaient que s’exclamer : Mais ce n’est pas possible ! C’est un non-sens, une folie. Comment ! Nos pieux cabalistes de tous les siècles niant l’existence de Dieu ! Les docteurs de la synagogue moderne appréhendent de la diffusion de la science cabalistique un danger d’une nature tout opposée. Plusieurs d’entre eux disent anathème à ceux qui publient des livres de cabale. Rabbi Jéhuda Ariè, connu sous le nom de Léon de Modène, écrit dans un de ses ouvrages intitulé, Le lion rugissant : « Et je doute que Dieu pardonne jamais à ceux qui ont fait imprimer de pareils livres. » En effet, des Israélites, distingués autant par leur science que par leur position sociale, ont été amenés à embrasser la foi catholique par la seule lecture des livres de la cabale. J’en ai nommé plusieurs dans mon Harmonie, tome 2ème, pages XXXII-XXXV. Un disciple du même Rabbi Ariè, Samuel ben Nahhmias, d’une riche famille juive de Venise, reçut le baptême - 2 - dans sa ville natale le 22 Novembre 1649, sous le nom de Jules Morosini. Ce Morosini est auteur d’un volumineux et savant ouvrage en italien, dont le titre est : Chemin de la Foi montré aux Hébreux, Rome, imprimerie de la Propagande 1683, 2 vol. in 4°. §. 1. L’émanation de la cabale, et les dix Séphiroth ou Splendeurs. Les trois Splendeurs suprêmes. Les fauteurs du panthéisme ont imaginé d’appeler à leur aide la cabale parce qu’il y est fréquemment parlé d’émanation. Abusant de cette expression ils ont fait des dupes d’un grand nombre de personnes incapables de vérifier les pièces du procès. Eh ! bien, c’est précisément cette doctrine d’émanation qui donne à la cabale le caractère éminemment chrétien que nul homme de bonne foi ne peut refuser d’y reconnaître. Rien de plus facile que de le montrer. La cabale distingue tout ce qui est en quatre mondes, subordonnés l’un à l’autre. 1° Le monde atziluthique (émanatif). 2° Le monde briatique (créatif). 3° Le monde iétziratioue (formatif). 4° Le monde aciatique (factice, factivus). Les trois derniers, à partir du monde créatif, sont, ainsi que l’annonce déjà la dénomination de celui-ci, des créations ex nihilo de la puissance divine, et nullement des émanations de l’Essence de Dieu. Les textes que je rapporte plus loin sont formels à cet égard. L’émanation s’arrête donc au premier monde qui seul est incréé ; elle y demeure concentrée. Il importe de décrire d’après la cabale, ce premier monde. Le monde atzilutique comprend dix séphiroth, , c. à d., splendeurs. La première est la Couronne Suprême, , appelée aussi, l’Infini, . De celle-ci émane la deuxième splendeur appelée, la Sagesse. Elle est Adam primitif, dénommé ainsi pour le distinguer du premier homme. Faisons remarquer de suite que St. Paul appelle cette splendeur incarnée, novissimus Adam, 1. Cor. XV. 40. De celle-ci, avec le concours de la Splendeur Suprême dont la coopération est obligée, émane la troisième splendeur appelée l’Intelligence. Telles sont, enseignent les cabalistes, les trois Splendeurs supérieures, ou mieux suprêmes ( ), seules appelées Splendeurs intellectuelles. Bien que distinctes, elles ne sont qu’une couronne Unique ; elles sont un, un absolu, unum absolutum ( ). Voilà pourquoi on les représente par ces trois cercles concentriques : - 3 - et que l’on figure Dieu saint, saint, saint ( ) par trois yods disposés en triangle équilatéral, et enfermés dans un cercle. Voyez mon Harmonie tome 1er, page 309. Il faut être bien aveugle pour ne pas s’apercevoir, ou bien obstiné pour ne pas avouer, que ces trois splendeurs sont la très sainte et indivisible Trinité de Personnes dans l’Essence Divine, une de l’Unité la plus absolue. La cabale énonce cette vérité dans des termes identiques avec ceux de la théologie catholique, ainsi qu’on le verra dans les extraits que je donne plus loin. Mais je rapporterai ici un texte curieux. Je ne le tire pas d’un cabaliste juif, mais du traité De Natura Deorum de Cicéron, livre I, § 21 (n° 28 dans l’édition de Leipsic in 4°) : « Parménide s’est imaginé quelque chose qui a la figure d’une couronne. Il appelle stéphané ( , Couronne) un cercle continu, brillant de lumière, qui renferme le ciel ; il appelle ainsi Dieu. » Ne voilà-t-il pas les trois splendeurs suprêmes ne formant qu’une seule couronne ? Et, remarquons-le, la première splendeur enferme le tout dans son cercle continu sans solution. Cicéron ne comprenant rien à la sublime leçon que le métaphysicien d’Elée répétait, probablement d’après une tradition, ajoute avec la suffisance bien digne d’un philosophe : « Il ne saurait venir à la pensée de personne qu’un cercle soit la figure de la Divinité, ni qu’il ait du sentiment. » Cicéron ne devait pourtant pas ignorer que les Egyptiens et d’autres peuples anciens renommés par leur - 4 - sagesse, représentaient par un serpent roulé en cercle, la queue dans la gueule, le Dieu suprême, éternel, infini ; en terme de cabale, , absque fine. Les sept autres splendeurs, émanées chacune de tout ce qui la précède, sont : La quatrième, la Grandeur, , appelée aussi, Bénignité, . La cinquième, la Force, , appelée aussi, Rigueur, stricte justice, . La sixième la Beauté, . La septième, la Victoire, ou l’Eternité, . La huitième, la Gloire, . La neuvième, le Fondement, ou la Base, . La dixième la Royauté, . Ces sept splendeurs forment une classe à part sous la dénomination générique de Connaissance. La Connaissance, dit R. Joseph Ghicatilia, dans son traité Les portes de la lumière, est la manière d’être des représentations divines qui viennent, après la Splendeur et l’Intelligence, sans toutefois former par elle-même une splendeur à part. §. 2. Les sept Splendeurs comprises sous la dénomination Connaissance, ou les Attributs Divins. Il est évident pour tout esprit droit que si les trois premières Splendeurs sont Dieu en trois personnes dans l’ordre de procession que nous enseigne la foi catholique, les sept Splendeurs qui suivent sont, ainsi que le déclarent expressément les cabalistes, les attributs de Dieu, et plus exactement, Dieu dans ses attributs. En effet, elles comprennent toutes les perfections divines. Ces Splendeurs sont également des émanations, car les attributs divins sont inséparables de la Divinité, et constituent une unité parfaite entre elles et en Dieu. Que les dix Splendeurs, en hébreu Séphiroth, ne soient que l’ensemble, s’il est permis d’employer cette expression, de l’Etre Suprême, c’est ce que prouve encore le nom divin attribué à chacune d’elles ; savoir : La première est appelée celui qui est. La seconde (abrégé du nom Jéhova). La troisième , ponctué des voyelles du nom divin Elohim . La quatrième, (et selon d’autres Dieu. La cinquième, , Dieu. La sixième, , Jéhova. - 5 - La septième, Jéhova des puissances. La huitième, , Dieu les puissances. La neuvième, , Dieu vivant. La dixième, , Adonaï. J’ai dit que les attributs divins sont inhérents à Dieu c’est ce qu’enseignent la philosophie et la théologie chrétienne. Voici d’abord comment s’exprime le coryphée des théologiens modernes, le R. P. Peronné : « Admitti nequit ulla realis uploads/Religion/ la-cabale-des-hebreux-chapitre-2-par-drach.pdf
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- Publié le Dec 29, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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