Pierre Sormany Guide des outils et des pratiques du journalisme au Québec trois

Pierre Sormany Guide des outils et des pratiques du journalisme au Québec troisième édition revue et mise à jour le métier de journaliste Boréal Extrait de la publication Retrouver ce titre sur Numilog.com Les Éditions du Boréal 4447, rue Saint-Denis Montréal (Québec) h2j 2l2 www.editionsboreal.qc.ca Retrouver ce titre sur Numilog.com Le Métier de journaliste Retrouver ce titre sur Numilog.com Extrait de la publication Retrouver ce titre sur Numilog.com Pierre Sormany Le Métier de journaliste Guide des outils et des pratiques du journalisme au Québec Troisième édition revue et mise à jour Boréal Extrait de la publication Retrouver ce titre sur Numilog.com © Les Éditions du Boréal 2011 Dépôt légal: 1er trimestre 2011 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Diffusion au Canada: Dimedia Diffusion et distribution en Europe: Volumen Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Sormany, Pierre, 1951- Le Métier de journaliste. Guide des outils et des pratiques du journalisme au Québec 3e éd. rev. et mise à jour. Comprend des réf. bibliogr. isbn 978-2-7646-2138-7 1. Journalisme – Québec (Province). 2. Journalisme – Art d’écrire. 3. Journalisme – Pratique – Québec (Province). I. Titre. pn4917.q82s67 2011 071’.14 c2011-941638-7 isbn papier 978-2-7646-2138-7 isbn pdf 978-2-7646-3138-6 isbn epub 978-2-7646-4138-5 Extrait de la publication Retrouver ce titre sur Numilog.com Introduction à la nouvelle édition Ce livre en est à sa troisième édition. La première date de 1990, soit quelques années avant qu’Internet ne se déploie pour relier tous les ordinateurs de la planète et ne change profondément la façon des journalistes de s’informer. La deuxième édition, parue en 2000, tenait compte de l’arrivée de ce réseau plané- taire. Mais Internet n’était alors qu’une nouvelle voie disponible pour ac­ céder aux sources d’information, et un nouvel outil de distribution des contenus écrits ou audiovisuels. Son implanta- tion rendait la circulation de l’information plus rapide et aug- mentait surtout l’accessibilité à de nouveaux contenus, qu’il s’agisse de sites ­ d’information spécialisée, de groupes d’intérêt ou de médias étrangers (la radio de Delhi ou de Dakar, captée en direct à Paris, New York ou Montréal). Pour le reste, rien n’avait vraiment changé dans le travail des journalistes. J’avais quand même esquissé, dans mon dernier chapitre, quelques hypothèses quant à l’impact que cette multiplication des sources accessibles pourrait avoir à court terme sur la façon Extrait de la publication Retrouver ce titre sur Numilog.com 8 le métier de journaliste de pratiquer le journalisme. J’y annonçais un nouveau rôle pour une classe de journalistes appelés à devenir des «guides de voyage» sur la toile, pour permettre aux internautes de s’y retrouver, de distinguer le vrai du faux, l’essentiel du superflu. Dix ans plus tard, le besoin demeure criant. En 2002, une première crise: l’éclatement de la «bulle Inter- net». Beaucoup de sites web surcapitalisés mais sans revenus réels ont fait faillite. Des milliers de «web-journalistes» ont perdu leur emploi. Et les médias qui avaient commencé à enva- hir la toile n’ont guère progressé pendant deux ou trois ans. Pour moi, ce n’était pas une si mauvaise nouvelle: pour l’essen- tiel, mon livre demeurait parfaitement à jour! Au milieu de la décennie, on a commencé à parler du «web 2.0», terme emprunté au jargon des techniciens pour désigner le nouveau credo des technologies numériques: l’inter­ activité. Ce fut d’abord l’arrivée de Wikipedia, l’encyclopédie universelle créée par l’interaction libre de millions d’internautes et dont on a vite compris qu’elle était devenue aussi fiable, et surtout beaucoup plus riche que toute autre encyclopédie tra- ditionnelle confiée à un petit groupe d’experts. Ce fut ensuite la prolifération étonnante des «blogues», ces journaux person- nels en ligne, où chaque lecteur pouvait ajouter ses commen- taires. Très rapidement, des blogues spécialisés sont apparus, comme autant de forums où les experts d’un domaine viennent ­ échanger au quotidien et rendre ainsi publique l’évolution de leur pensée. Autant de mines d’or pour les journalistes… mais aussi pour leurs publics traditionnels qui pouvaient désormais avoir un accès direct à tous ces forums. YouTube a ensuite permis aux internautes de devenir producteurs et diffuseurs de vidéos. Puis ce fut l’émergence des réseaux sociaux, comme Myspace, Facebook et Twitter, qui ont transformé pour des dizaines de millions d’internautes la manière de s’informer et surtout de partager l’information. Retrouver ce titre sur Numilog.com introduction à la nouvelle édition 9 Les médias traditionnels y ont perdu une partie de leur public, et une partie de plus en plus importante de leurs revenus publicitaires. S’ils voulaient survivre, ils devaient mettre à profit ces nouvelles formes de communication, investir ces nouveaux territoires. Dès lors, on a demandé aux journalistes de produire leurs propres blogues (ou carnets), de participer aux forums de discussion, de diffuser l’information sur Facebook ou sur You- Tube. Et les grands médias traditionnels, ceux qui diffusaient jusqu’alors une information recueillie, filtrée et traitée pour être accessible à un auditoire le plus large possible (c’est la définition même des «médias de masse»), ont voulu jouer dans la cour des internautes: miser sur l’instantanéité, l’interactivité, en donnant la parole à tout le monde. Il devenait évident que certaines règles du jeu étaient en train de changer et que ce livre devait être mis à jour. Or, en 2008, une crise bancaire majeure a fait chavirer une bonne partie de l’éco- nomie mondiale. Le krach qui en a découlé a fait chuter de 40% les revenus publicitaires des grands quotidiens américains. Les 1 200 employés qui œuvraient dans la salle de rédaction du Los Angeles Times au début des années 2000 n’étaient plus que 500 en 2009. Dans les grands médias de masse, un journaliste sur cinq a perdu son emploi. Plusieurs prophètes ont annoncé la mort de la presse écrite quotidienne et des télévisions généralistes. Quelle part du déclin des médias traditionnels était liée à la crise économique et se résorberait avec la reprise? Quelle part était permanente, parce que liée à une mutation plus profonde des façons de diffuser et de consulter l’information? Au cœur de la crise, j’aurais eu peine à répondre à cette question. Aussi ai-je retardé de plus d’un an la révision du Métier de journa- liste, question de laisser la poussière retomber un peu. Je me lance aujourd’hui, en espérant que les tendances qui commen- cent à émerger demeureront présentes pour les dix prochaines années. Extrait de la publication Retrouver ce titre sur Numilog.com 10 le métier de journaliste Pari téméraire? Peut-être. Mais j’ai la conviction que si le «modèle d’affaires» traditionnel des entreprises d’information — journaux, magazines, stations de radio et réseaux de télé­ vision — ne fonctionne plus, le public aura toujours besoin d’endroits où l’information publique trop abondante sera pon- dérée, filtrée, clarifiée, remise en contexte et rendue significative. Le public aura toujours besoin de journalistes pour donner un sens aux événements. En outre, malgré l’explosion des sources d’information accessibles, les fondements du métier ne change- ront pas. Reste à savoir où travailleront ces «professionnels du sens» et comment ils seront rémunérés. Certes, la crise aura aussi des répercussions sur la façon de pratiquer le métier. On travaillait autrefois pour l’écrit, pour la radio ou pour la télévision. De plus en plus, ces médias se rejoignent sur Internet, et les frontières entre les médias s’es- tompent. Les frontières entre les métiers aussi. Hier, le journa- liste de la télévision partait couvrir une conférence de presse avec son cameraman. On le voit de plus en plus manipuler lui même la caméra. Demain, le journaliste de l’écrit filmera lui aussi ses interviews, parce que son média voudra les offrir sur son site web. Cela change forcément le déroulement de la cueillette d’in- formation et la manière de prendre des notes. J’ai essayé d’en tenir compte dans cette nouvelle édition. * * * Prenons un peu de recul par rapport à la crise actuelle. Pen- dant des siècles, c’est en conversant que les habitants des villes et des villages se sont échangé l’information utile. Dans les bour- gades africaines, ça se passait sous l’arbre à palabres. Dans les vil- lages européens du Moyen Âge, c’était sur la place du marché ou Retrouver ce titre sur Numilog.com introduction à la nouvelle édition 11 sur le parvis de l’église. Les «nouvelles» portaient, pour l’essen- tiel, sur les gens de la communauté et sur les événements locaux. C’est là aussi que les autorités affichaient leurs règlements, ou les faisaient lire par le crieur public. C’est également là que les aventuriers venaient raconter leurs voyages pour faire rêver les paysans sédentaires à ce qui se passait de par le vaste monde. Avec la démocratisation de l’imprimerie, les premiers jour- naux sont apparus, à la fois feuillets d’information courante et lieux d’expression de quelques leaders d’opinion. Le métier de journaliste n’est apparu qu’ensuite, lorsque le volume de l’in- formation à traiter est devenu trop considérable, que les seuls échos du village ne suffisaient plus, et qu’il a fallu demander à des témoins d’aller ailleurs recueillir des précisions au bénéfice du lecteur. Dans les sociétés modernes de plus en plus complexes, l’information est devenue un uploads/Religion/ le-metier-de-journaliste.pdf

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  • Publié le Dec 09, 2022
  • Catégorie Religion
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