REGARDEZ À JÉSUS REGARDEZ À JÉSUS C.H. SPURGEON C.H. SPURGEON Publié originelle
REGARDEZ À JÉSUS REGARDEZ À JÉSUS C.H. SPURGEON C.H. SPURGEON Publié originellement par la Publié originellement par la Société des Livres Religieu Société des Livres Religieux x Toulouse, 1861 Toulouse, 1861 L'a-t-on regardé ? On en est illuminé, et leurs faces ne sont L'a-t-on regardé ? On en est illuminé, et leurs faces ne sont point confuses. point confuses. Psaume XXXIV,6 Psaume XXXIV,6 Édition numérique Gillovy Édition numérique Gillovy D'après la liaison qui existe entre mon texte et le verset précédent, il est clair que ces mots : L'a-t-on regardé ? se rapportent au Seigneur. « A-t-on regardé l’Éternel ? on en est illuminé »: telle est donc la déclaration du Psalmiste. Et cependant nul homme, j'ose l'affirmer, n'a jamais regardé Jéhovah tel qu'il est en lui-même sans en être troublé. En dehors de Jésus-Christ, la notion d'un Dieu absolu ne saurait procurer au cœur angoissé la moindre consolation. Nous pouvons, il est vrai, regarder au Tout-Puissant, mais nous serons aveuglés, car la lumière inaccessible où il habite est trop éblouissante pour que nous la puissions supporter; et de même que nul œil mortel ne peut fixer impunément l'astre du jour, de même nulle intelligence humaine ne saurait regarder au Créateur sans que l'éclat de la divine essence ne frappe l'œil de son esprit d'une cécité éternelle. La seule manière dont nous puissions contempler le Très-Haut, c'est comme au travers du médiateur Jésus-Christ. Oui, jusqu'à ce que je considère Dieu manifesté en chair, la divinité se voilant sous l'humanité, mon cœur, je le répète, ne peut trouver la paix; mais dès que j'accepte par la foi le mystère de l'incarnation, oh ! alors, je puis avec assurance élever mes regards vers Dieu, car il s'est abaissé jusqu'à moi, et ma pauvre intelligence bornée peut le comprendre et le saisir. Je vais donc appliquer les paroles de mon texte à notre Seigneur et Sauveur Jésus- Christ. Et je crois que cette interprétation est parfaitement légitime; car, du moment qu'une âme regarde à Dieu tel qu'il s'est montré à nous en Jésus, du moment qu'elle envisage la divinité rendue visible dans la personne de l'Homme, né de la vierge Marie et crucifié sous Ponce-Pilate, on peut dire en toute vérité que cette âme est illuminée : son entendement reçoit des flots de lumière, et son cœur des rayons de consolation. Je me propose, mes chers auditeurs, de vous inviter en premier lieu à regarder à Jésus dans sa vie sur la Terre, et j'espère que quelques âmes recevront du bien de cette première contemplation. Je vous exhorterai ensuite successivement à regarder à lui dans sa mort, dans sa résurrection, dans son ascension, dans son office d'intercesseur, et enfin dans son second avènement. Et veuille le Seigneur que, regardant à lui d'un œil fidèle, mon texte se réalise en chacun de nous, en sorte que nous reconnaissions par une douce expérience la vérité de ces paroles : L'a-t-on regardé ? on en est illuminé ! I - D'abord, avons-nous dit, nous allons contempler le Seigneur Jésus dans sa vie. Et ici, le croyant sous l'épreuve trouvera surtout de précieuses lumières pour éclairer son âme. Dans l'exemple de Jésus, dans sa patience, dans ses douleurs, il y a comme des étoiles resplendissantes, capables de dissiper les épaisses ténèbres de la sombre nuit de l'adversité. Approchez donc, ô vous, enfants de Dieu; et si seulement le Saint-Esprit daigne dessiller les yeux de votre entendement, quelles que puissent être vos épreuves, soit temporelles soit spirituelles, vous trouverez dans la vie de votre Sauveur et dans ses souffrances d'abondantes sources de consolations et de joie. Peut-être, sans doute même, devrais-je dire, il y a en cet instant devant moi plus d'un infortuné qui se débat dans les abîmes de la misère. Enfant du travail et de la peine, il ne mange son pain qu'au prix de bien des sueurs; le joug pesant de l'oppression blesse son cou; le dénûment sous toutes ses formes lui fait sentir son aiguillon. Peut-être, tandis que je parle, endure-t-il secrètement les tortures de la faim, et, quoique dans la maison de Dieu, il ne peut imposer silence aux besoins impérieux de son corps qui défaille et qui souffre... Ô mon pauvre frère en Jésus, regarde à lui, regarde à lui, et tu seras illuminé ! Comment te plaindrais-tu de ta pauvreté, de ton abandon, de ta grande détresse ? Ton Maître ne t'a-t-il pas prédit que tu aurais des tribulations dans le monde, et ne sais- tu pas que c'est par beaucoup d'afflictions qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu (Actes XIV,22) ? Regarde à Jésus, te dis-je. Vois-le jeûnant pendant quarante jours. Vois- le suivant péniblement un chemin aride, puis accablé de fatigue et de soif, s'asseyant sur le bord du puits de Sichar; et entends-le, lui le Seigneur de gloire, lui qui tient les nuées dans le creux de sa main, entends-le disant à une femme samaritaine : « Donne-moi à boire.» Et le disciple serait-il donc plus que son maître, ou le serviteur plus que son seigneur ? Si Jésus a souffert la faim, la soif, les privations de toutes sortes, ô déshérité de la terre, porte ton fardeau sans murmures. Dans toutes ces choses, tu es en communion avec ton Sauveur; ne te laisse donc plus abattre en perdant courage, mais regarde à lui et tu seras illuminé. Mais peut-être, mon bien-aimé, ton épreuve est-elle d'une autre nature. Peut-être es-tu venu ici ce matin, le cœur saignant encore des blessures que t'a infligées la langue venimeuse de cette vipère immonde qu'on nomme la calomnie. Quoique pure et sans tache devant Dieu, ta réputation semble perdue devant les hommes; tes détracteurs ont cherché à flétrir ce qui t'était plus cher que la vie : ton honneur, ta bonne renommée; tu as été accusé de crimes dont ton âme a horreur; c'est pourquoi tu es aujourd'hui rassasié d'amertume et enivré d'absinthe. J'en conviens, ton épreuve est bien lourde, ô enfant de douleurs; car si la pauvreté est comme le fouet de Salomon, la médisance, on peut le dire, est comme les pointes de Roboam, et si le joug de la misère est pesant, celui de la calomnie est plus pesant encore (Allusion à 1 Rois XII,8-14). Cependant, quelque amère que soit ta peine, en Christ tu peux trouver des consolations. Viens, mon frère, regarde à lui et tu seras illuminé. Le Roi des rois fut appelé un Samaritain; on l'accusa d'avoir un démon, et lui en qui résidait la suprême sagesse fut taxé de folie. Sa vie ne fut-elle pas toujours pure et sainte ? et pourtant on le traita de mangeur et de buveur, d'ami des péagers et des gens de mauvaise vie. N'était-il pas le Fils bien-aimé du Père ? ne possédait-il pas toute puissance sur la terre et dans le ciel ? et pourtant on disait de lui qu'il chassait les démons par Béelzébul, le prince des démons. Courage donc, pauvre victime de la calomnie, essuie cette larme qui mouille ta paupière. S'ils ont appelé le père de famille Béelzébul, combien plus appelleront-ils ainsi ses domestiques (Matthieu X,25) ! Sans doute, si on avait honoré ton Maître, tu aurais pu t'attendre à ce qu'on t'honorât à ton tour; mais puisqu'on l'a couvert d'injures, puisqu'on a cherché à ternir sa gloire, ne t'étonne point d'être en butte à la malice du monde, et ne rougis point d'être l'objet de ses outrages. Jésus marche à tes côtés dans le dur sentier de l'ignominie; il porte sa croix devant toi, et cette croix était autrement lourde que la tienne ! Encore une fois, regarde à lui, et tu seras illuminé. Mais j'entends un autre de mes auditeurs qui s'écrie : « Ah ! mon affliction est plus grande encore. Je ne suis ni poursuivi par la calomnie, ni oppressé par le besoin, mais la main de Dieu s'est appesantie sur mon âme. Le Seigneur m'a remis en mémoire mes transgressions passées; il m'a caché la clarté de sa face. Il fut un temps où j'étais assuré de mon salut; je pouvais en quelque sorte lire mon nom inscrit dans le livre de vie; mais aujourd'hui, hélas ! je suis tombé bien bas. Le Seigneur m'a élevé, et puis, il m'a jeté par terre; comme un lutteur, il m'a élevé, afin de me lancer loin de lui avec d'autant plus de force; mes os sont épouvantés, et mon esprit s'est fondu d'ennui.» Eh bien ! mon frère angoissé, à toi aussi je dis : Regarde à Jésus, et tu seras illuminé ! Ne gémis plus sur tes doutes, sur tes misères, mais viens avec moi et regarde à ton Sauveur. Vois-tu le jardin des Oliviers ? La nuit est froide, le sol crie sous tes pas, car la gelée l'a durci; et là, au milieu des ténèbres et du silence, ton Sauveur est à genoux. Écoute- le. Comprends-tu le sens de ses gémissements, le langage de ses soupirs ? Sûrement tes angoisses ne sont rien auprès de celles qui uploads/Religion/ regardez-a-jesus-sermon-de-c-h-spurgeon.pdf
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- Publié le Mar 19, 2022
- Catégorie Religion
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