Spiritisme (Allan Kardec) 1 Spiritisme (Allan Kardec) Allan Kardec (1804-1869),

Spiritisme (Allan Kardec) 1 Spiritisme (Allan Kardec) Allan Kardec (1804-1869), fondateur de la philosophie spirite et inventeur du mot « spiritisme ». Festival spirite dans les rues de São Paulo en 2010. Le spiritisme codifié par Allan Kardec est une philosophie spiritualiste qui apparaît à Paris en 1857 et qui donne naissance à un mouvement socio-culturel en Europe, jusqu'au début du XXe siècle. Kardec en expose les principes dans Le Livre des Esprits et dans les ouvrages suivants. Allan Kardec définit le spiritisme comme une doctrine fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des esprits, possédant des lois morales et reposant sur une échelle spirite. Ce courant de pensée estime que les médiums peuvent communiquer avec les défunts, par l'utilisation d'une énergie spirituelle appelée périsprit. D'abord européen, ce mouvement s'est ensuite diffusé en Amérique latine et il constitue aujourd'hui une importante religion du Brésil, influente tant dans la vie politique que sociale. Fondé sur la croyance en Dieu, en la réincarnation et en la communication avec l'au-delà, le spiritisme regroupe actuellement plus de dix millions d'adeptes à travers le monde, très majoritairement situés en Amérique latine. Il a influencé nombre de courants spiritualistes et a joué un rôle important dans l'avènement de la psychiatrie moderne. Étymologie, définition et synonymes Première apparition du mot « spiritisme » dans la littérature française. Le Livre des Esprits, page 1, avril 1857. Le mot « spiritisme » est un néologisme, inventé par Allan Kardec pour nommer la nouvelle doctrine spirituelle qu'il exposa dès 1857[1] ,[2] ,[3] ,[4] ,[5] et qui fut probablement inspiré par le mot anglais spiritism[6] . Refusant le titre d'« auteur », Kardec devint ainsi le « codificateur du spiritisme »[7] ,[8] ,[2] ,[9] . Kardec expliqua dans la première page de l'introduction de son Livre des Esprits qu'il devait utiliser ce nouveau mot afin de donner une identité propre à la philosophie qu'il présentait[10] . Dans le même ouvrage, il inventa également les mots « périsprit » et « spirite ». Le fait d'avoir institué un mot nouveau fut d'ailleurs reproché à Kardec ; à son époque, le mot « spiritisme » était parfois qualifié de barbarisme[11] . En français, ce n'est qu'en 1860 que le mot fait son apparition dans le Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle[5] . Avant l'usage de ce mot, les Français parlaient de « phénomènes magnétiques », de « phénomènes du spiritualisme », de « spiritualisme moderne », ou de « spiritualisme américain »[1] . Après son apparition, le mot « spiritisme » désigna dans le vocabulaire courant toutes ces pratiques, même s'il s'agissait là d'un abus Spiritisme (Allan Kardec) 2 de langage[1] . Si le terme s’est imposé rapidement, c’est parce qu’il permettait de lever une ambiguïté lexicale. En effet, il n'était pas clair de traduire le mot anglais « spiritualism » par le mot français « spiritualisme », car celui-ci avait déjà une signification, celle du spiritualisme philosophique. Ainsi, forgé au départ pour nommer un enseignement moral, le mot « spiritisme » fut progressivement associé à toutes les activités visant à communiquer avec l'au-delà[1] . Le spiritisme est une doctrine spiritualiste[12] ,[13] fondée sur l'existence, les manifestations et l'enseignement des esprits[14] . Cette doctrine accepte formellement l'existence de Dieu, de la vie éternelle, de lois morales et d’une communication concrète avec divers êtres spirituels, notamment les défunts[15] . Le spiritisme soutient également la réincarnation, sans la considérer comme nécessairement terrestre[16] . Sous sa forme pratique, le spiritisme expérimente diverses méthodes pour tenter de communiquer avec les esprits de l'au-delà. L’instrument utilisé lors de ces tentatives est le médium[17] . Le spiritisme s’affiche comme une discipline qui ambitionne le progrès moral et intellectuel[18] . Il prétend constituer un trait d'union entre la science et la religion[19] . Les adeptes de cette doctrine sont appelés « spirites » ou « spiritistes »[20] . Comme synonymes du spiritisme d'Allan Kardec, les auteurs utilisent aussi différentes expressions telles que : « doctrine spirite »[21] , « philosophie spirite »[22] , « kardécisme »[23] , « nouvelle révélation »[24] , « Troisième Testament »[21] , « religion des Esprits »[25] , ou « codification spirite ». Par ailleurs, dans la langue anglaise, le mot « spiritism » est souvent synonyme de « French spiritualism » (spiritualisme français)[26] . Historique et influence du spiritisme « kardéciste » Le contexte Image parue dans L'Illustration en 1853. À gauche un couple fait mouvoir un chapeau alors qu'au centre un groupe se concentre sur un guéridon et à droite une dame utilise un pendule. En 1847, la famille Fox qui vit dans une ferme de Hydesville, dans l'État de New York, déclare entendre des coups dans les cloisons et dans les meubles. En présence des sœurs Fox les bruits semblent leur répondre de manière intelligente. Ce phénomène constatable par un nombre croissant de témoins est bientôt attribué à l'esprit d'un colporteur assassiné par un ancien locataire[27] . Grisées par leur popularité, les sœurs Fox multiplient les exhibitions publiques et suscitent des vocations. Quantité de médiums prétendent alors pouvoir échanger avec les défunts et le mouvement du spiritualisme moderne anglo-saxon gagne rapidement des millions d'adeptes dans tous les États-Unis. En 1852, une mission de médiums américains parcourt l'Angleterre. L'année suivante, quand la mode des « tables tournantes » touche la France, le mesmérisme, le swendenborgisme et le fouriérisme ont déjà préparé le terrain[28] au « spiritualisme moderne »[2] , comme on disait à l'époque. Tous les salons de la bonne société du Second Empire discutent du sujet et tentent des expériences paranormales. En 1854, un instituteur lyonnais, Léon Rivail, découvre ces séances insolites pendant lesquelles on « magnétise les tables ». Durant les années suivantes, il fréquente régulièrement une famille dont les filles déclarent être médiums écrivains (« psychographe »). Progressivement, Rivail vient à chaque réunion avec une série de questions méthodiquement préparées pour noter les réponses données par les médiums[29] . À partir de la synthèse de ses notes, il publie Le Livre des Esprits, le 18 avril 1857, sous le pseudonyme d'Allan Kardec et donne naissance à une philosophie qu'il baptise « spiritisme »[30] . Spiritisme (Allan Kardec) 3 La naissance Page de garde du Livre des Esprits, édition de 1860, son entête est : philosophie spiritualiste. Le Livre des Esprits connaît un succès immédiat. Réédité cinquante fois en cinquante ans[10] , il éclipse à cette époque tous les autres ouvrages sur l'au-delà[31] . Au début du mouvement, Kardec ne songe nullement à fonder un courant de pensée et encore moins une religion. Mais il est très vite entraîné par la popularité de son œuvre. Des témoignages lui parviennent spontanément de tous les pays et les visiteurs se pressent à sa porte. L'empereur Napoléon III lui-même s'entretient avec lui[32] . Il envisage alors de structurer son activité. Kardec fonde La Revue spirite qui sort des presses le 1er janvier 1858. En quelques années, elle est diffusée dans le monde entier et compte des centaines de collaborateurs dont Victor Hugo, Victorien Sardou et Camille Flammarion. En avril 1858 est constituée la Société parisienne des études spirites, et Paris devient alors la capitale internationale du spiritisme[32] . Après avoir publié le volet théorique du spiritisme dans son premier ouvrage, Kardec passe au volet expérimental en rédigeant Le Livre des médiums en 1861, ouvrage qui développe les conséquences pratiques du précédent. Il complète par la suite la doctrine spirite par une interprétation du christianisme associée à des principes moraux et sociaux. Cela aboutit à L'Évangile selon le spiritisme (1864), Le Ciel et l'Enfer (1865) et La Genèse selon le spiritisme (1868). Ces cinq ouvrages fondamentaux du spiritisme[4] ,[33] ,[34] ,[35] , continuellement réédités depuis leurs premières parutions, constituent aujourd'hui encore la référence doctrinale du Conseil Spirite International. À des fins de vulgarisation, Allan Kardec rédige également un résumé de 180 pages intitulé Qu’est-ce que le spiritisme ? (1859), ainsi qu'un petit fascicule Le Spiritisme à sa plus simple expression (1861). La diffusion Portrait d'Allan Kardec paru dans L'Illustration, le 10 avril 1869. Le spiritisme se propage en quelques années avec une rapidité rare pour un mouvement social. Devant les désordres provoqués par la multiplication des médiums et des débats houleux qui s'ensuivent, Kardec entreprend des voyages en province afin d'unifier les adeptes. Il forme partout des petits groupes destinés à devenir des centres spirites « sérieux » en écartant les personnes qui ne viendraient que par goût du sensationnel[36] . Le spiritisme s'appuie sur ces « sociétés d'études » pour tenter de constituer une grande famille solidaire ainsi qu'une école de la charité[36] . La ville de Lyon prend la tête du mouvement et revendique trente mille spirites en 1862[37] . Cette même année, Kardec visite les principales villes françaises et propage son instruction devant des salles combles. Au fur et à mesure de sa croissance, le spiritisme se transforme. Il délaisse son côté expérimental pour s'impliquer davantage dans les œuvres sociales et la philanthropie. Les groupes organisent des caisses de secours pour les indigents, des collectes pour les chômeurs et mettent en place uploads/Religion/ spiritisme-allan-kardec.pdf

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  • Publié le Oct 14, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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