École normale supérieure (France) 1 École normale supérieure (France) En France

École normale supérieure (France) 1 École normale supérieure (France) En France, une école normale supérieure ou ENS est une école de la fonction publique assurant la formation de chercheurs et d'enseignants dans les disciplines littéraires, scientifiques et technologiques. Leur appellation les différencie des anciennes écoles normales d'instituteurs, aujourd'hui rebaptisées Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM). Lorsque le terme est utilisé sans précision, il s’agit généralement de l’École normale supérieure, rue d'Ulm à Paris, la plus ancienne des ENS dans le monde. Il existe actuellement en France deux autres écoles du même type : l’École normale supérieure de Cachan et l’École normale supérieure de Lyon. Considérées comme appartenant aux grandes écoles les plus sélectives, les ENS françaises sont placées sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur. Vue de la cour aux Ernests, École normale supérieure, rue d'Ulm à Paris École normale supérieure de Cachan : bâtiment d'Alembert Histoire De l'École normale à la rue d'Ulm La première école, l’École normale de l’an III, est créée — sur l’impulsion de Dominique Joseph Garat, qui en fut l’initiateur, de Joseph Lakanal et du Comité d'instruction publique — le 30 octobre 1794 (9 brumaire an III) à Paris par la Convention qui décrète qu’« Il sera établi à Paris une École normale, où seront appelés, de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits dans les sciences utiles, pour apprendre, sous les professeurs les plus habiles dans tous les genres, l’art d’enseigner. » L’école, prévue pour près de 1500 élèves[1] , (contre environ 700 élèves-normaliens par année, de nos jours, pour les trois écoles) s’installe dans un amphithéâtre du Muséum national d'histoire naturelle, trop petit pour accueillir toute la promotion. Rapidement fermée, elle réunit néanmoins des professeurs particulièrement brillants, marqués par l’esprit des Lumières, tels que les scientifiques Monge, Vandermonde, Daubenton et Berthollet ou les écrivains et philosophes Bernardin de Saint-Pierre et Volney. Elle fut refondée par Napoléon en 1808 sous la forme d’un « pensionnat normal ». Considéré comme un foyer de l’esprit libéral, il fut supprimé par Frayssinous en 1822. L’ordonnance du 9 mars 1826 crée une « École préparatoire », dans les locaux du collège Louis-le-Grand, puis du collège du Plessis à partir de 1828. À la faveur de la révolution de Juillet (1830), l’École préparatoire prend, par arrêté de Louis-Philippe, le nom d’« École normale » en référence à l’École normale de l’an III. École normale supérieure (France) 2 École normale supérieure de Lyon : porte d'entrée Vue des jardins, École normale supérieure lettres et sciences humaines à Lyon À l’occasion de l’instauration d’écoles normales primaires en 1845, l’École normale est rebaptisée « École normale supérieure ». C’est seulement en 1847 que l’institution s’installe dans de nouveaux locaux, rue d’Ulm, dans le Ve arrondissement de Paris, tel que cela avait été décidé par la loi du 24 avril 1841. Les normaliens ont abandonné l’uniforme en 1849, ce dernier étant devenu inusité. De la rue d'Ulm aux nouvelles ENS De nouvelles écoles normales supérieures sont créées dans la lignée des réformes de Jules Ferry et de la loi Camille Sée (ouvrant aux filles l’enseignement secondaire public). Le 26 juillet 1881, en même temps que l’agrégation féminine, l’École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF) de Sèvres est créée (qui déménagea à Paris, dans des locaux situés boulevard Jourdan, en 1940). Le 13 juillet 1880 et le 22 décembre 1882 sont fondées les écoles normales supérieures de l’enseignement primaire, à Fontenay-aux-Roses pour les jeunes filles et à Saint-Cloud pour les garçons. Elles sont destinées à former les professeurs des écoles normales d’instituteurs. En 1904, l’École normale supérieure perd son autonomie et est réunie à l’Université de Paris. En 1891, les premières « sections normales » voient le jour. Elles sont annexées à différentes grandes écoles et ont pour but de former les maîtres de l’enseignement technique et des écoles spéciales, notamment : à l’École pratique du Havre, pour préparer au professorat dans les écoles pratiques de commerce et d’industrie de jeunes filles (décret du 11 juin 1891); à l’École des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne pour les écoles pratiques d’industrie (décret du 15 juin 1899); à l’École des Hautes Etudes Commerciales (HEC), pour la formation des professeurs de commerce et de langues étrangères des écoles pratiques de commerce (décret 21 juillet 1894) [2] ,[3] ,[4] . En 1912, un décret du 26 octobre regroupe à Paris les quatre sections normales (Châlons-sur-Marne, Paris, Lyon et Le Havre) sous le nom d’École normale de l'enseignement technique. Cette nouvelle école s’installe dans les locaux de l’École nationale École normale supérieure (France) 3 supérieure d'arts et métiers[5] . En 1932, elle est reconnue comme « École normale supérieure de l'enseignement technique » (ENSET)[5] , simultanément à la création des sections d’Art, de Lettres et de Langues en plus des domaines techniques. En 1956, l’ENSET s’installe sur le campus de Cachan au sud de Paris[5] , construit par les architectes Roger-Henri Expert puis André Remondet qu’elle ne quitte plus (construction commencée en 1937 mais achevée uniquement en 1955). En 1954, l’École normale supérieure de la rue d’Ulm recupère son autonomie en obtenant la personnalité civile et l’autonomie financière. En 1985, les écoles normales supérieures sont organisées selon le statut d’EPSCP et l’École normale supérieure de l'enseignement technique devient l’École normale supérieure de Cachan ou ENS Cachan[5] . La même année, sous l’impulsion de la directrice de l’ENSJF, Josiane Serre, l’ENS (rue d'Ulm) et l’ENS de Sèvres fusionnent[6] : il en résulte l’actuelle École normale supérieure (dont les bâtiments principaux sont toujours à Paris, rue d’Ulm, mais qui dispose également des anciens locaux de l’ENSJF, sur le boulevard Jourdan et à Montrouge). Les ENS de Fontenay et Saint-Cloud fusionnent également, mais se scindent peu après en deux : les sciences sont déménagées à Lyon en 1987 et forment l’ENS Lyon tandis que les lettres restent en région parisienne avant de déménager à leur tour à Lyon (en 2000, tout en restant séparées de l'ENS Lyon) pour former l’ENS de Fontenay-Saint-Cloud (ENS LSH). Au 1er janvier 2010, les deux écoles fusionnent à nouveau en prenant le nom « ENS Lyon »[7] . En 2010, il existe donc trois écoles normales supérieures sur le territoire français : • l’ENS Ulm, • l’ENS Cachan, • l’ENS Lyon. L’ENS Cachan possède une antenne depuis 1994 sur le site de Ker Lann, à proximité de Rennes[5] . Il est prévu que celle-ci devienne une École normale supérieure de plein exercice au 1er janvier 2012[8] ,[9] . Elle comprend les départements de droit-économie-gestion (D1), d'informatique, de SSEP, de mécatronique et de mathématiques. Les ENS en dehors de la France École Normale Supérieure de Pise (Italie) Sur le territoire italien, Napoléon Ier a fondé la Scuola Normale Superiore de Pise (ENS de Pise), le 18 octobre 1810, « succursale » de l’École de Paris en Toscane, « pays qui a rendu des services essentiels aux sciences et aux arts ». Cette école, qui a survécu au Risorgimento, fut longtemps la seule grande école d’Italie. Elle a formé de très nombreux Prix Nobel et Présidents de la République italienne. Une convention la relie à sa sœur parisienne depuis 1988 et les échanges sont très nombreux entre les deux écoles, ainsi qu’avec les autres ENS françaises. La Scuola superiore Sant'Anna de Pise et le Collège Eötvös de Budapest sont également construits directement sur le modèle de l’École de la rue d’Ulm et entretiennent des liens étroits avec elle[10] ainsi qu’avec les autres ENS françaises. La Scuola superiore Sant'Anna de Pise provient d’ailleurs de la fusion en 1967 de la Scuola per le Scienze Applicate A. Pacinotti (fondée en 1951) et du prestigieux Collegio Medico-Giuridico entièrement transféré par la Scuola Normale Superiore à la Scuola superiore Sant'Anna de Pise[11] . De par les disciplines qui y sont prises en compte, la Scuola superiore Sant'Anna de Pise est plus semblable à l’ENS Cachan qu’à la rue d'Ulm. L’École normale supérieure de Pise en revanche ressemble davantage à l'ENS Ulm[12] . Il existe donc une certaine symétrie entre la vie des deux ENS parisiennes et celle des deux ENS pisantines : d’un côté les sciences pures et les lettres (ENS Ulm et SNS) et de l'autre les sciences appliquées, l'ingénierie, le droit et la École normale supérieure (France) 4 gestion (ENS Cachan et SSSA) ; constat qu'il faut néanmoins nuancer en considérant que l'ENS de Cachan et la Sant'Anna accueillent également des normaliens spécialisés en sciences humaines et sociales (économie, sociologie, histoire...). Il existe par ailleurs de nombreuses ENS au Viêt Nam (Hanoï, Nha Trang et Tiền Giang), au Maghreb (Fès, Meknes, Tunis, Rabat, Casablanca, Marrakech, Tétouan, Bouzaréah, Constantine et Oran), en Afrique subsaharienne (Nouakchott, Bangui, Parakou, Libreville, Yaoundé, Dakar, Koudougou, Ndjamena et Niamey), à Madagascar (Tananarive) et à Haïti (Port-au-Prince), le plus souvent intégrées à des universités. Le présence du modèle académique des ENS est ici liée à l’implantation coloniale française. Certaines de ces ENS sont membres de l’Agence universitaire de la Francophonie. Le modèle chinois des « universités normales » se rapproche de celui des uploads/Science et Technologie/ collection-1 1 .pdf

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