Cric utilisant principalement un système vis-écrou, exemple Brevet n° 6732, ann

Cric utilisant principalement un système vis-écrou, exemple Brevet n° 6732, année 1847. ^ , U I . Cric utilisant principalement un système pignon-crémaillère, exemple Brevet n° 1167, année 1845. . H. Collette I. Savignon. Le cric Les brevets d'invention et l'étude des systèmes techniques Les systèmes techniques qui se sont succédé depuis la Renaissance ont comporté, avec des modalités diverses et une importance croissante, l'emploi par la puissance publique de droits d'exploitation, exclusifs mais temporaires, conférés aux inventeurs de techniques nouvelles «dans tous les genres d'industries, y compris l'agriculture 1 ». Les brevets d'invention, ou patentes, nom qui leur a été conservé en anglais, en allemand et en russe, tiennent dans les systèmes techniques qui en ont fait et en font usage, une place centrale. Créés par le législa- teur, ils reflètent une pensée politique, elle-même appuyée sur une philosophie du progrès : il n'est pas besoin de rechercher si une invention nouvelle est utile, car toute nouveauté est potentiellement favorable, et seule la mise dans le circuit é c o n o m i q u e — l'innovation — est chargée de donner la sanction de l'utilité. Echec ou succès, la sanction de l'invention brevetée intervient par l'économie et développe ses conséquences dans l'économie; en conférant une rente temporaire de rareté à l'invention, le brevet infléchit le coût des facteurs de production et permet à son détenteur de rentabiliser des investissements, d'amortir des équipements obsolescents, dans des conditions irréalisables sans lui. L'institution du brevet s'est fortement insérée dans la société, et le droit lui a constitué une forte armature juridique, notamment par l'action en contre- façon permettant au breveté de défendre vigoureuse- ment son privilège. Pour le public, la notion d'invention brevetée a pris une connotation favorable, qui s'est at- tachée même aux lettres «S.G.D.G. », aujourd'hui disparues, et qui semblaient apporter au brevet une dignité supplémentaire. Le brevet a même reçu la consé- cration des institutions qui ont réussi : une forme juridique voisine, le certificat d'auteur, née dans les pays socialistes, où l'attribution de monopoles privés d'exploitation est incompatible avec les bases de l'orga- nisation de l'économie, a revêtu presque toutes les formes du brevet, tout en ne conférant à l'inventeur qu'un droit à récompense, si l'invention est utilisée industriellement. Les brevets d'invention constituent une incompa- rable source pour l'histoire des techniques, mais qui 105 présente certaines particularités qu'il faut garder présentes à l'esprit pour éviter certaines erreurs d'inter- prétation. Les brevets sont un miroir, moins de la tech- nique d'une époque que de la gestation de la technique de l'époque suivante; à chaque moment ils reflètent les directions qui orientent les efforts des chercheurs à tous les niveaux, de l'artisan ingénieux au laboratoire de pointe. Mais il faut encore nuancer : nul n'est tenu de demander un brevet, et à toutes les époques il y a eu des inventeurs pour préférer les hasards du secret à la voie du brevet, qui protège l'invention à condition qu'elle soit divulguée; l'image n'est donc pas tout à fait complète. Il faut aussi se souvenir de ce que les inventions publiées la même année n'appartiennent au même instant de l'évolution de la technique qu'en apparence : tel perfec- tionnement à un appareil déjà en usage est appliqué dès le dépôt de la demande de brevet tandis que telle conception révolutionnaire demandera vingt ans de mise au point et de développement avant d'aboutir à l'innovation, et que telle autre invention, d'aspect prometteur, restera éternellement enfermée dans la feuille sur laquelle le brevet est imprimé. Les brevets relatifs à un même problème technique se regroupent en filières, en ensembles correspondants à chacune des solutions qui ont été conçues pour le problème. Dans chacune de ces filières apparaît généra- lement un brevet de base, où la solution est imaginée pour la première fois, puis des brevets de perfection- nement qui rendent cette solution de plus en plus intéressante pour la mise en pratique. L'étude de M. Collette sur les crics s'attache parti- culièrement à illustrer les différentes filières qui ont été utilisées pour résoudre le problème du levage de fortes charges par application d'une force limitée. Elle constitue un heureux exemple des recherches qui peuvent être effectuées dans les collections de l'I.N.P.1. 2, qui comprennent les brevets délivrés en France depuis 1791; sous forme de dossiers manuscrits, de fascicules imprimés (depuis 1902) et, pour la période récente, de cartes perforées à fenêtre, ainsi que les brevets de vingt-trois pays étrangers, remontant à des dates plus ou moins anciennes. La collection française regroupe à elle seule plus de deux millions de brevets. Les recherches dans cette collection ont certes déjà été pratiquées par des chercheurs, mais il reste encore de vastes domaines inexplorés. Des études sur les objets techniques qui ont pénétré notre entourage domestique, menées selon un plan voisin de celui qu'a suivi M. Collette, pourraient aider à intégrer la technique dans la culture contem- poraine, alors qu'il semble, paradoxalement, que le système contemporain, le plus «technicien» qui ait jamais existé, soit caractérisé par une rupture entre la maîtrise du mode d'emploi par le consommateur, et l'ignorance indifférente où ce même consommateur se réfugie, vis-à-vis de la construction des appareils et des principes de leur fonctionnement. Irène SAVIGNON Chargée de Mission à l'I.N.P.I. Le cric et son évolution à travers les brevets d'invention français. Le propos de cette étude est de mettre en évidence, à travers les brevets d'invention demandés en France depuis 1792, l'évolution technique des systèmes mécaniques appelés crics. Bien entendu, une étude exhaustive des diverses tendances qui caractérisent l'évolution de tous les types de crics n'est guère possible, car il existe une pluralité de directions d'évolution en fonction de l'époque considérée. Par contre, il a paru intéressant de faire apparaître et d'analyser certaines tendances particu- lières de cette évolution liées à des préoccupations spécifiques des inventeurs. La recherche documentaire a porté sur environ 700 brevets français relatifs au cric. 1.- Définition du cric Diderot dans son Encyclopédie définit le cric comme suit: «Machine dont plusieurs ouvriers, entre autres les charpentiers et les maçons se servent pour enlever des corps très pesants. Elle est ordinairement composée de plusieurs roues dentées, qui font sortir d'une forte boîte par une ouverture pratiquée en dessus, une barre de fer qui peut monter et descendre par le moyen des dents que l'on a pratiquées sur ses côtés et dans lesquelles s'engrènent celles des roues. Cette barre est terminée par un crochet qu'on applique aux poids à élever. Le principe de cette machine est le même que celui des roues dentées. » Diderot décrit ici le cric utilisant un système pignon crémaillère : un jeu de pignons permet de démultiplier l'effort et le dernier pignon commande le déplacement de la crémaillère. On peut d'une manière plus générale définir le cric comme «un appareil de manutention de faible poids agissant directement sur un fardeau, par poussée ou traction, pour le soulever ou le déplacer sur une faible course». Le mécanicien doit, à partir d'une source d'énergie ou d'un mouvement initial quelconque, générer un mouvement de translation. 2.- Fonction cric La fonction cric résout les problèmes techniques posés par la manœuvre de charges qu'un seul homme ne peut pas déplacer par sa seule force physique. Après avoir généré un mouvement de translation, il a donc fallu soit démultiplier l'effort : système pignon-roue dentée, système roue vis sans fin, soit s'adjoindre une source d'énergie auxiliaire : air comprimé ou plus géné- ralement fluide sous pression. Cette fonction doit être réalisée dans des conditions de sécurité convenables, ce qui a conduit les inventeurs à créer des systèmes mécaniques qui empêchent la charge élevée par le cric de descendre inopinément. Dans ce but, on utilise des systèmes ir- 106 Cric utilisant principalement un système vis-crémaillère, exemple Brevet n° 6 5 8 1 , année 1847. crémaillère vis sans fin A, B : engrenage conique Cric utilisant principalement un système pignon-chaîne, exemple Brevet n° 22 212, année 1855. manivelle A, B,C, D engrenages 107 réversibles grâce au frottement ou des systèmes assurant des blocages positifs par cliquets ou butées escamota- bles. Cette fonction, dans un souci évident sur le plan économique, doit être réalisée dans des conditions de rapidité suffisante. Il s'est donc développé des systèmes mécaniques autorisant deux vitesses de fonction- nement : une grande vitesse correspondant à une approche rapide de l'élément du cric venant au contact de la charge, une petite vitesse correspondant au déplacement effectif de la charge. Parmi ces systèmes, on peut noter : - la manivelle que l'on déplace pour la mettre en différents endroits de la chaîne des engrenages consti- tuant le mécanisme de démultiplication; - l'ancre débrayable. Dans le but de diminuer l'effort fourni par l'énergie musculaire, ou pour améliorer le rendement quand on utilise une source d'énergie auxiliaire, on a essayé de réduire au minimum l'énergie perdue par frot- tement. Pour ce faire, on utilise soit des systèmes méca- niques qui réduisent le coefficient de frottement tels que les rouleaux de guidage, les crapaudines, soit des couples de matériaux particuliers aptes à uploads/Science et Technologie/ cric.pdf

  • 64
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager