Murray Rothbard É conomistes et Charlatans Préface de FRIEDRICH HAYEK, Prix Nob

Murray Rothbard É conomistes et Charlatans Préface de FRIEDRICH HAYEK, Prix Nobel d’économie Traduit de l’américain par FRANCOIS GUILLAUMAT i Table des matières TABLE DES MATIERES................................................................................... I PREFACE – PAR FRIEDRICH A. HAYEK .......................................................... 1 CHAPITRE 1 – LES ORIPEAUX DE LA SCIENCE ............................................... 5 INTRODUCTION ............................................................................................... 5 1 LE PROBLEME DU LIBRE ARBITRE ....................................................................... 7 2 LES FAUSSES ANALOGIES MECANICISTES DU SCIENTISME ...................................... 13 3 LES FAUSSES ANALOGIES ORGANICISTES DU SCIENTISME ...................................... 16 4 AXIOMES ET DEDUCTIONS ............................................................................. 20 5 LA SCIENCE ET LES VALEURS OU L’ETHIQUE ARBITRAIRE ....................................... 24 6 CONCLUSION ............................................................................................. 28 NOTES ......................................................................................................... 28 CHAPITRE 2 – LA PRAXEOLOGIE COMME METHODE DES SCIENCES SOCIALES .................................................................................................. 37 1 LA METHODE PRAXEOLOGIQUE ...................................................................... 37 2 LA TRADITION PRAXEOLOGIQUE ..................................................................... 52 3 L’INDIVIDUALISME METHODOLOGIQUE ............................................................ 64 NOTES ......................................................................................................... 67 CHAPITRE 3 – L’“A-PRIORISME EXTREME” ................................................ 77 NOTES ......................................................................................................... 84 CHAPITRE 4 – VERS UNE REFONTE DE LA THEORIE DE L’UTILITE ET DU BIEN- ETRE ......................................................................................................... 89 1 LA PREFERENCE DEMONTREE ......................................................................... 89 2 THEORIE DE LA VALEUR ................................................................................ 97 3 L’ECONOMIE DU BIEN-ETRE : UNE CRITIQUE .................................................... 108 4 L’ECONOMIE DU BIEN-ETRE : UNE RECONSTRUCTION ........................................ 116 5 CONCLUSION ........................................................................................... 129 NOTES ....................................................................................................... 131 CHAPITRE 5 – LES “BIENS COLLECTIFS” ET LES “EXTERNALITES” .............. 151 NOTES ....................................................................................................... 161 Table des matières ii CHAPITRE 6 – LE MYTHE DE L’“EFFICIENCE” ............................................ 169 NOTES ....................................................................................................... 178 POSTFACE DE GARY NORTH .................................................................... 183 POURQUOI MURRAY ROTHBARD N’AURA JAMAIS LE PRIX NOBEL........................... 183 CONCLUSION .............................................................................................. 204 ANNEXE – PAR FRANÇOIS GUILLAUMAT ........................................................... 206 NOTES ....................................................................................................... 230 1 Préface – Par Friedrich A. Hayek ‘Introduction’ à «Individualism and the Philosophy of the Social Sciences» de Murray Rothbard Tout compte fait, je ne suis pas absolument persuadé que les nombreuses discussions sur la méthode scientifique, lors des dernières décennies aient, malgré leur grande qualité, conduit à améliorer notablement les travaux que les savants publient aujourd’hui. J’ai moi- même été un lecteur assidu de ces publications, et elles m’ont certainement appris à éviter bien des erreurs. J’en ai tiré la conclusion qu’il est beaucoup plus difficile que je ne l’imaginais de mettre au point des théories utilisables et qu’il y a bien des pièges difficiles à éviter. Malheureusement, une bonne partie de ces textes impliquent qu’il existe une procédure, simple et facile à apprendre, qu’il suffirait de respecter soigneusement pour arriver à des résultats de qualité. Or, c’est ce dont je suis de moins en moins convaincu. La vraie difficulté me semble encore être de poser le problème auquel on cherche à trouver une réponse. Et là-dessus, je le crains, toute mon étude de la méthodologie scientifique ne m’a pas beaucoup aidé. Pourtant, celle-ci encourage un grand nombre de jeunes — et de moins jeunes — adeptes de ma discipline à traiter les prescriptions de la méthode scientifique comme des recettes de cuisine qui devraient nécessairement conduire à un plat réussi, pour peu qu’on les suive à la lettre. Une chose est sûre, cependant : des problèmes différents peuvent nécessiter l’emploi de procédures différentes pour parvenir à une solution. Si l’on a pu faire de grands progrès dans certaines disciplines en se servant de certaines méthodes, il n’y a pas de raison a priori d’en attendre un succès égal dans d’autres domaines. En fait, l’étude des phénomènes complexes tels que nous les rencontrons en biologie et dans les sciences sociales nécessite vraisemblablement une approche très éloignée de celle qui a si bien marché dans les sciences physiques. Parmi les penseurs qui ont le plus remarquablement contribué à faire comprendre les problèmes spécifiques que pose la science de l’action Préface – Par Friedrich A. Hayek 2 humaine, Ludwig von Mises est probablement le plus pénétrant et le plus original des temps modernes. Ses études dans ce domaine ont exercé une profonde influence sur le Professeur Murray Rothbard. Ces travaux, nous avons chacun de notre côté cherché à les développer plus avant et cela nous a parfois conduits à modifier les conclusions de Mises, même s’il est arrivé que cela soit dans des sens différents. C’est, j’en suis certain, ce que Mises aurait attendu et même espéré. C’est à ses développements ultérieurs qu’on juge si l’approche d’un savant a été féconde, et c’est l’évolution à venir et elle seule qui montrera laquelle de ces branches de recherche est finalement la plus fertile. Toutefois, ce n’est pas sur de petites différences d’opinion, même si elles font l’intérêt de chaque contribution personnelle, que je veux mettre l’accent ici. Il ne fait aucun doute que les contributions du Professeur Rothbard à notre grande tradition sont des plus significatives. Il est excellent que l’état actuel de cette tradition, développé par les traités systématiques de Mises entre la troisième et la septième décennie de ce siècle soit, sous une forme condensée, rendu accessible aux lecteurs de la dixième décennie par l’un de ses disciples les plus autorisés. Les questions examinées ici n’ont rien perdu de leur importance et aucune personne instruite ne pourra, dans les années à venir, se dispenser d’apprendre ce qu’est la praxéologie et quelles sont ses procédures particulières. Déjà à l’époque de Mises, on ne pouvait pas se permettre de ne pas la mentionner, ni débattre de ses caractéristiques propres au cours d’un examen critique des méthodes concurrentes. À mesure qu’on connaîtra mieux cette nouvelle approche, on aura tout à fait besoin d’un exposé simple et bref de ses postulats essentiels. Le Professeur Rothbard a un grand talent pour les présenter de façon concise et dans un langage plus accessible à la génération actuelle. Malgré ce que j’ai dit dans le paragraphe d’ouverture, la méthodologie est importante parce qu’elle prévient contre un grand nombre de modes intellectuelles qui continuent d’altérer gravement la pensée économique. Quant à ceux qui ne cherchent pas à se lancer eux-mêmes dans une controverse philosophique, ce livre du Professeur Rothbard leur fournit un guide des plus précieux pour comprendre les débats de politique économique auxquels doit normalement s’intéresser quiconque a la Préface – Par Friedrich A. Hayek 3 prétention de penser. Ces textes, naturellement, sont encore d’une certaine difficulté intellectuelle, comme doivent l’être des écrits ayant cette qualité. En tous cas, ceux qui sont prêts à faire cet effort devraient pouvoir tirer beaucoup d’enseignements de leur lecture et pourront remercier le Professeur Rothbard de leur en avoir appris autant en si peu de mots. 5 Chapitre 1 – Les oripeaux de la science Ce texte retranscrit un discours fait au symposium « Scientism and Value « organisé par Helmut Schoeck et James Wiggins en 1960. Sachant par expérience à quel point les notions évoquées ici sont étrangères à l’économiste moyen, j’ai jugé utile d’intercaler des intertitres dans la plupart des développements. Les personnes versées dans la philosophie morale et qui ont eu affaire à des économistes comprendront la nécessité de cette aide [N.d.T.]. Introduction La science, c’est la connaissance correcte [A] Tout en vouant le scientisme au sort expéditif qu’il mérite dans les sciences humaines, il n’est évidemment pas question que nous jetions en même temps la science au panier. Ce serait donner au scientisme davantage d’importance qu’il n’en mérite, voire prendre pour argent comptant sa prétention d’être la seule et unique méthode scientifique. Ce que signifie le mot “science”, c’est scientia, la connaissance correcte : elle est bien plus ancienne et plus sage que la tentative faite par les positivistes-pragmatistes pour accaparer la notion. Le scientisme : une démarche anti-scientifique Le scientisme est une démarche profondément anti-scientifique, qui prétend appliquer sans examen et sans changement la méthode des sciences physiques à l’étude de l’action humaine. Ces deux domaines de recherche, on en conviendra, doivent être examinés à la lumière de la raison. Or dans l’ordre naturel, les êtres humains possèdent une faculté unique : ils ont une conscience rationnelle. Les cailloux, les molécules, les planètes n’ont pas le choix de leur trajectoire ; leur comportement est strictement et mécaniquement déterminé. Les êtres humains, eux, sont dotés du libre arbitre et de la liberté de la conscience ; car ils sont indiscutablement conscients et peuvent par conséquent — en fait ils ne peuvent l’éviter — choisir quel sera le cours de leur action [1]. Refuser de tenir compte de ce fait primordial en traitant de la nature de l’homme — le fait qu’il est capable de volonté — Chapitre 1 – Les oripeaux de la science 6 donne de la réalité une représentation qui n’a aucun rapport avec les faits. Ce refus est donc profondément, et radicalement, anti-scientifique. La vraie science de l’homme part de sa liberté de penser et d’agir L’homme fait nécessairement des choix. Cela signifie qu’à tout instant, il agit pour atteindre un but déterminé dans un avenir plus ou moins proche ; en somme, il a des projets personnels. Les mesures qu’il adopte pour réaliser ses objectifs sont les moyens de son action. En outre, il ne possède à sa naissance aucune connaissance congénitale des fins qu’il doit choisir, pas plus que des moyens nécessaires pour les atteindre. N’ayant aucune information innée sur la manière dont on doit agir pour survivre et uploads/Science et Technologie/ economistes-et-charlatans-murray-rothb.pdf

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