Mythe de l’origine du Mugulu Page 1 INSTITUTION IMMACULEE CONCEPTION République

Mythe de l’origine du Mugulu Page 1 INSTITUTION IMMACULEE CONCEPTION République Gabonaise Département de Philosophie Union Travail Justice Classe : Première S1 Travail de Recherche en PHILOSOPHIE THEME : LE MYTHE Nom de l’élève : Nom de l’enseignant MOUSSOUNDA GUILIMA M. OVONO BEH Krys Dolytia Ann ée scolaire 2015-2016 Mythe de l’origine du Mugulu Page 2 Le mythe de l’origine du rite traditionnel MUGULU. Résumé : Le Mugulu est un rite traditionnel initiatique du peuple ghisir. Mugulu peut signifier littéralement ce qui est ancien ou la voix des ancêtres. Ce rite essentiellement feminin, qui se pratique encore aujourd’hui, a une origine mythique où se mêlent humains, génies et ancêtres. A l’origine, il y a une femme qui s’appelait Guindiondi (affectueusement appelée Ndiondiondi) qui aurait disparu sous l’eau et y serait restée une année. Pendant ce temps, on la croyait morte. La disparition de Guindiondi Un matin, en début de saison sèche. Les gens s’étaient levés tôt comme de coutume et s’apprêtèrent à vaquer à leurs occupations habituelles : les hommes et les femmes allaient prioritairement aux travaux champêtres. Guindiondi prit aussi panier et autres bagages pour vaquer à ses occupations. Son époux et elle se rendirent à leur plantation en pirogue. Soudain, leur pirogue fut prise dans un tourbillon au milieu de la rivière et Guindiondy tomba dans la rivière. Pris de peur le mari se mit à crier, pleurer et appeler au secours. Les gens accoururent et lui demandèrent les raisons de son émoi. -L’époux de Guindiondi : «Nous avons pris la pirogue pour nous rendre aux champs. Mais arrivés au ‘’guitsiba1’’ qui est avant le tournant notre pirogue a été prise dans un grave tourbillon qui a fait tomber ma femme sans faire chavirer la pirogue. Et depuis lors je la cherche ». Toute la communauté se mit à rechercher Guindiondi. Mais hélas, après plusieurs jours les recherches furent vaines. Certains villageois accusèrent l’époux d’avoir tué sa femme et d’avoir fait disparaître le cadavre. Comme le veut la coutume, une longue période de veuvage et de deuil eut lieu. Et malgré les espoirs, le corps de la présumée décédée ne fut jamais découvert. Des cérémonies de retrait de deuil furent organisées au terme d’un deuil qui avait duré un an, et 1 Partie très profonde de la rivière, souvent aux eaux sombres. Mythe de l’origine du Mugulu Page 3 la vie continua au village. Mais le mystère de cette disparition devenue proverbiale hantait toujours la communauté villageoise. La réaparition de Guindiondi Un matin, en milieu de saison de pluie, alors que des enfants se lavaient, Guindiondi apparut soudainement au débarcadère. Les enfants alertèrent leurs parents qui accourent aussitôt. Elle fut formellement identifiée. C’était une mwane ngangue (jeune initiée). Elle était vêtue d’un drap blanc autour de la poitrine, maquillée de caolin blanc du visage aux orteils, des traits noirs sur le front, au nez et au menton. Elle était tressée de cinq mipanda2 dont une centrée le long de la tête et les quatre autres sur les côtés. Une peau de civette trônait sur la longue tresse, trois plumes de perroquet sous les tresses avant puis des nguènga3 en bandoulière et des mipangou4. Elle tenait sur sa main droite un dussigui5 et à gauche un guimbunze6. Elle chantait : ‘’Guindiondigwendio, gwendio, migondzi mi étu mi gu nzamb ’like (bis)Gu sagulab ’ne diambu ’o,gwendio,migondzi mi étu mi gu nzamb ’like.Mwanema mbumb ’o gwendio, migondzi mi étu mi gu nzamb ’like. ’’ Les hommes l’amenèrent au village. Après un petit repos, elle commença son récit. -Guindiondi : «Suite au tourbillon, je me suis retrouvé dans un village au milieu des génies des eaux. A ce moment je leur ai posé des questions. » Dans les eaux : -Moi (Guindiondi) : qu’est-ce que je fais ici ? -Les génies : tu as été choisi -Moi : par qui ? -Les génies : par nous et tes ancêtres, tu es celle que nous cherchions depuis longtemps. Nous te savons apte à sauver des vies et à transmettre la connaissance que tu recevras. -Moi : mais, je ne sais rien faire ! -Les génies : calme-toi, tu apprendras au fur et à mesure. 2 Tresses nattées, civiles. 3 Sorte de cordes tressées, avec plusieurs nœuds de protection (gris gris) que l’on porte en bandoulière. 4 Cordes-gris gris portés autour du cou et aux avant-bras. 5 Sorte de grelot en forme de X. 6 Sorte de petit balai fait de branchage d’arbustes spéciaux. Mythe de l’origine du Mugulu Page 4 -Guindiondi : «Ainsi, quelques semaines plus tard, j’ai commencé l’initiation. Au cours de celle-ci, j’ai reçu progressivement le don de guérison, j’ai appris à tisser les nguènga (protections) et j’ai eu l’aptitude de connaître l’utilisation de différentes écorces d’arbres, des plantes. J’ai appris beaucoup d’autres que Dieu et les ancêtres ont voulu que les génies me transmettent pour comprendre la vie et guérir certaines maladies. » -Le public : nguènze7! -Guindiondi : « La science que j’ai apprise s’appelle MUGULU. C’est la voix et la voie de nos ancêtres. Ils sont toujours au milieu de nous, ils nous transmettent la volonté et les secrets de Dieu. Mais cette science intègre plusieurs rites : mugulu, mbumba, ngubi, ngoyu8. » -Le public : mune diboty9 ! -Guindiondi : «maintenant permettez moi de commencer ma mission ». C’est ainsi que Guindiondi, Prêtresse du Mugulu commença son œuvre initiatique. Des malades affluaient. L’initiation durait relativement un an ou plus, selon les pathologies. Elle a vécu longtemps et a eu deux disciples, Bayinda et Guitombi, qui ont vécu longtemps aussi et ont perpétué l’œuvre du Mugulu. L’une d’elle, Guitombi, est mon arrière grand-mère, la mère de mon grand père maternel. Et la légende continue. Sens du mythe Le récit de l’origine du mugulu mérite d’être décrypter pour comprendre son sens. Le voyage initiatique de Guindiondi semble révéler l’unité du monde visible des humains et du monde invisible des entités. En effet, on apprend que les ancêtres et les génies collaborent et pensent au bien des êtres humains. C’est pourquoi, pour soulager les maux de ces derniers, ils ont choisi un humain afin de lui transmettre, par le biais de l’initiation, le savoir qui s’avère utile à toute la communauté. Nos ancêtres veillent finalement sur nous et se préoccupent de nos problèmes, «les morts ne sont pas morts » comme avait dit Birago Diop dans son poême Souffle. Le récit nous dit, en plus, que les ancêtres sont comme nos intermédiaires face à Dieu. Il y a donc une référence à Dieu dans les rites traditionnels. 7 C’est la vérité. 8 Ensemble des rites constituant le grand rite Mugulu, chacun a une spécificité dans le traitement des pathologies. 9 Un grand bien. uploads/Science et Technologie/ mythe-de-l-x27-origine-du-mugulu-abrege.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager