Notions de linguistique générale Objectifs : 1) Conceptualisation et acquisitio
Notions de linguistique générale Objectifs : 1) Conceptualisation et acquisition des notions de linguistique générale. 2) Description du système linguistique. Phase 1 : découvrir (définition des concepts de linguistique générale). Phase 2 : retenir (distinguer et décrire les éléments du système de la langue). Phase 3 : agir (applications – évaluation). Plan de la séance • Séance 1 : Qu’est-ce que la linguistique ? • Séance 2 : Mots-clés de la linguistique • Séance 3 : Le système linguistique • Séance 4 : La double articulation du langage • Séance 1 : Qu’est-ce que la linguistique ? Découvrons : Définition : « On s’accorde généralement à reconnaître que le statut de la linguistique comme étude scientifique du langage est assuré par la publication en 1916 du Cours de linguistique générale de F. de Saussure. A partir de cette date, toute étude linguistique sera définie comme apparue avant ou après Saussure ». Jean Dubois, Dictionnaire de linguistique, Larousse, p. 300. La linguistique est une science qui a pour objet l’étude des phénomènes linguistiques en général ; c’est science de la langue et des langues, ayant ses outils et ses méthodologies propres. La plupart des problèmes qu’elle étudie dans une perspective générale avaient été étudiés auparavant (avant 1916), de manière remarquable parfois, mais selon telle ou telle perspective particulière et non dans le cadre d’une théorie d’ensemble.. Par exemple, la nécessité de transcrire les chants et hymnes religieux a donné naissance à des descriptions grammaticales et à des transcriptions phonétiques précises chez les Indiens, des siècles avant J. C. Les Grecs aussi se sont posé des problèmes philosophiques comme l’adéquation du langage à la pensée, ou le rapport entre une notion et le mot qui la désigne. C’est ainsi qu’ils avaient mis en évidence que le rapport entre les deux est : • ou bien naturel (cas des onomatopées : « le tic-tac », son du réveil ; le verbe « tinter », qui imite le son de la cloche ; siffler…) ; • ou bien arbitraire, c’est-à-dire non justifié, résultant d’un simple consensus entre les locuteurs. C’est ce que pensait Platon, d’où les études poussées d’étymologie pour montrer que le mot n’est pas un calque de la réalité. Ex : Il n’y a rien dans le mot « table » qui rappelle la forme, la nature ou la fonction de l’objet qui correspond à ce mot. Le rapport entre le mot et la notion est conventionnel ;c’est l’homme qui a créé la langue et on doit pouvoir retrouver dans cette création les caractéristiques, les catégories de l’esprit humain ; c’est ce que pensait Aristote, d’où les études qui ont abouti aux analyses et théories de la phrase, des parties du discours, des catégories grammaticales. Les Alexandrins (grammariens de la ville d’Alexandrie) ont développé au IIIe siècle avant J. C. ce qu’on appelle aujourd’hui la grammaire traditionnelle. Plus tard, à la fin XVIIe siècle, les grammaires « raisonnées » inspirées de la grammaire de Port-Royal ont tenté de prouver que toutes les langues sont fondées sur la raison, sur un même système logique. A la Renaissance, les intérêts religieux, commerciaux, politiques ont entraîné l’ouverture sur d’autres pays, d’autres cultures ; rompant alors avec la tradition gréco-latine, on s’est intéressé aux langues vulgaires (c’est-à-dire populaires), d’où les comparaisons, les classements, les dictionnaires, les descriptions des langues et des familles de langues. Enfin, au XIXe siècle, c’est la perspective historique des « philologues », néo-grammairiens et comparatistes qui domine. On découvre que le sanscrit, langue de l’Inde, était apparenté au latin et à d’autres langues européennes. Les grammairiens de cette époque s’orientent vers la recherche des origines des langues et l’étude de leur évolution, leurs filiations, leurs mutations. Toutes ces études historiques ont concouru à faire émerger des méthodes d’analyse rigoureuses et précises : on soumet les données à des examens approfondis et objectifs, on construit des hypothèses que l’on tente de vérifier et que l’on révise en fonction des données nouvelles, préparant ainsi l’avènement de la linguistique moderne. La linguistique moderne : S’il fallait décerner à un homme le titre de fondateur de la linguistique moderne, c’est bien au savant suisse Ferdinand de Saussure, dont les conférences ont été publiées par ses étudiants en 1916 sous le titre de Cours de linguistique générale qu’il reviendrait. Un grand nombre d’écoles linguistiques ont été influencées par le Cours de Saussure. Primauté de la langue parlée : La linguistique traditionnelle a tendance à considérer que la langue parlée est inférieure à la langue écrite et qu’elle en dépend. La linguistique contemporaine pose que la langue parlée est fondamentale et que l’écriture n’est rien d’autre que la représentation de l’oral. Soutenir la primauté de l’oral par rapport à l’écrit implique que la parole est plus ancienne et plus répandue que l’écriture. En effet, on ne connaît aucun système d’écriture qui remonte à plus de six ou sept mille ans. D’autre part, on ne connaît pas de groupes d’êtres humains qui ont existé sans parler. Il est donc raisonnable de penser que la parole remonte aux origines de l’humanité. Tous les systèmes d’écriture sont manifestement fondés sur des unités de la langue parlée. Toutes les langues étudiées se sont révélées être des systèmes de communication, quel que soit le degré de culture des communautés qui les parlent. De nos jours, la plupart des linguistes renoncent à toute spéculation sur l’origine et l’évolution des langues. L’intérêt que le linguiste porte à toutes les langues dérive des objectifs déclarés de sa discipline. Il s’agit de la formulation d’une théorie scientifique de la structure des langues humaines. RETENONS : La linguistique est l’étude scientifique du langage humain. Une étude est dite scientifique lorsqu’elle se fonde sur l’observation des faits et s’abstient de proposer un choix parmi ces faits au nom de certains principes esthétiques ou moraux. L’approche « scientifique » (ou descriptive) s’oppose donc à l’approche « prescriptive » (ou normative). AGISSONS : Retrouvez dans les énoncés suivants les définitions incorrectes et corrigez- les. - La linguistique qui est une science qui emprunte ses outils et ses méthodologies à d’autres domaines. - Le Cours de linguistique générale de Saussure ne reconnaît pas à l’étude de langue le statut de science. - Le sanscrit, langue de l’Inde, a les mêmes origines que le latin et les autres langues européennes. - Le rapport entre le mot et la notion est naturel : c’est ce que pensait Aristote. - L’étude de la linguistique est une science prescriptive. • Séance 2 : Mots-clés de la linguistique : Il existe un certain nombre de concepts ou notions propres à la linguistique moderne ou saussurienne et qui permettent de déterminer le champ, le domaine ou la signification de cette discipline. Ce sont essentiellement des explications ou explicitations détaillées de la définition de la langue comme système ayant ses éléments de constitution et ses propres lois de fonctionnement. 1- Langue parlée / langue écrite : Si un système est premier par rapport à l’autre, c’est bien celui de la langue parlée, puisque beaucoup de langues existent qui ne sont pas dotées d’un système d’écriture. Les très nombreuses divergences entre la langue écrite et la langue parlée (en français, par exemple les homophones (part / par), les homographes (fils dans le fils de son père / fils dans j’ai cousu avec des fils différents), la ponctuation et l’intonation, les différences dans l’emploi du vocabulaire, des constructions, des styles, etc., tout cela fait l’objet d’un enseignement dans les écoles, d’où le constat que la langue parlée existe indépendamment des transcriptions dont elle fait l’objet, et que les lois de fonctionnement de l’oral sont propre à la langue parlée. Ainsi, quand on décrit l’accord des objectifs en disant que le féminin se forme généralement par addition de (e), on n’a rien dit sur sa formation dans la langue parlée. La linguistique ne rejette pas l’étude de l’orthographe ou de la grammaire ; elle dit seulement que l’écrit et l’oral sont deux aspects distincts de la langue et que chacun a ses propres lois de fonctionnement. 2- Synchronie / diachronie : L’opposition synchronie / diachronie distingue ce qui relève de l’histoire (diachronie) et ce qui relève de la manière dont une langue fonctionne à un moment donné (synchronie). Se demander d’où provient la langue ou d’où proviennent ses parties n’apporte aucun éclaircissement à la synchronie. Le locuteur qui n’a fait que des études minimales et qui a longtemps oublié l’histoire de sa langue réussit à apprendre néanmoins sa langue en obéissant aux règles de fonctionnement qui la régissent. Décrire les règles de fonctionnement qui sont d’actualité dans l’utilisation de la langue à un moment donné, c’est faire une description synchronique (synchronie = dans un même moment). Examiner ou étudier les différentes étapes de l’évolution de la langue, c’est faire une description diachronique (diachronique = à travers le temps). L’une et l’autre étude ont leur intérêt, leur nécessité, et la description complète de la langue doit associer les deux. Les langues se modifient sans jamais pour cela cesser de fonctionner ; et il uploads/Science et Technologie/ notions-de-linguistique-generale-fr.pdf
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- Publié le Fev 19, 2021
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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