Cette année, il y’avait comme l’année dernière, deux sites de choix des stages
Cette année, il y’avait comme l’année dernière, deux sites de choix des stages : Bruxelles et Strasbourg. Séduite par mes recherches sur Strasbourg qui possède un patrimoine historique reconnu mondialement : la Grande Ile étant classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. J’ai donc choisi d’y aller et je n’ai pas eu tort. Strasbourg est une ville incontestablement charmante et sensuelle, je la baptise ville de l’amour et de la vie. Bâtie sur le fleuve de l’Ill, la ville est petite et entourée d’eau, de verdure, de bonnes odeurs, de grands bâtiments, de musées, de superbes gens. En une phrase, c’est la ville où il fait bon de respirer. Si un jour je devrais partir d’Haïti, Strasbourg serait ma destination favorite. Capitale européenne et capitale de l’Alsace, Strasbourg est une ville jeune et dynamique. Ici, tout est à portée de main avec ses trams et ses bus. La ville favorise grandement le déplacement à vélo aussi, en plus il y’a l’allemagne qui est tout près! Son côté pétillant m’a surprise: musées, théatres en pleine rue, la lumière intemporelle de la cathédrale, les cultures mélangées, les ponts, la fameuse petite France… La raison pour laquelle j’ai été là bas est bien mon Stage qui a été effectué à l’Hôpital de Haute-Pierre, au service d’Hépato-Gastroentérologie, où j’y ai passé deux mois L’hopital de Hautepierre est situé à l'Ouest de Strasbourg. Il fait partie des principaux hôpitaux de la capitale alsacienne, regroupés sour les nom des hopitaux universitaires de Strasbourg qui ont figuré 4ème au classement des meilleurs hopitaux de France. Le service d’Hépato-Gastroentérologie est situé au 10ème étage et coiffé par le Professeur Bernard Duclos. Ce service fait la prise en charge des patients atteints de pathologies ayant rapport avec le tube digestif, le foie, le pancreas et les voies biliaires, ils font aussi bien de la nutrition parentérale, de l’oncologie digestive et les endoscopies. Il est subdivisé en quatres grandes parties: les consulations externes, les endoscopies, les soins continus et l’hospitalisation de jour. Mes activités Soins continus Au mois de Juillet, j’étais affectée aux soins continus du service. On s’y occupait des malades qui nécessitaient une plus grande surveillance clinique et paraclinique. Je travaillais avec une interne et des infirmières. Il me revenait de faire une première approche du patient, ensuite de revoir le patient avec mon interne, de faire les ECG et de suivre les gestes invasifs. J’étais en stage de 9h à 16h du lundi au vendredi. J’aimais surtout voir les patients qui souffraient d’un cancer, venus pour chimiothérapie. Paradoxalement, ils étaient les plus joyeux du service, ils ont tous pris la vie du bon côté et certains me livraient leurs histoires de vie. Le matin, avait lieu la visite des patients avec mon interne, où elle s’enquérait des nouvelles complaintes, s’assurait de la transmission des informations concernées audit patient, renouvelait les traitements et demandait en permanence des examens ciblés. Ensuite venaient les paperasses, il fallait tout écrire, faire des enregistrements vocaux de l’état du patient, programmer les sorties, les transferts etc. Gérer la paperasse prenait beaucoup de temps. Ce mois s’est déroulé entre les soins continus, l’endoscopie et les consultations externes. J’étais souvent aussi avec les infirmières pour la mise en place de la nutrition parentérale, décidée par la diététicienne. Hospitalisation de jour Au mois d’août, j’étais affectée aux hospitalisations de jour du service. Cette fois, je travaillais avec plusieurs internes et un externe et j’y ai aussi rencontré une stagiaire chinoise qui était là au même titre que moi. Mes tâches n’avaient pas modifié, sauf que je travaillais plus avec l’externe que les internes. Car ils étaient souvent occupés entre paperasses et visites rapides du malade. Dans cette sous section du service, l’attention soutenue aux patients n’était pas autant requise qu’en soins continus. Ce mois s’est aussi déroulé entre les hospitalisations, l’endoscopie et les consultations externes. Conditions de vie Nous étions 4 à être sur Strasbourg et nous étions hébergés dans une résidence universitaire, en chambre simple de 10 m2 avec cuisine et sanitaires communes au cité Paul Appel. La chambre était équipée d’un réfrigérateur, d’un bureau, d’une lampe de bureau, d’un placard, d’un lavabo, d’un lit simple, d’une étagère, d’un dressoir et d’une prise internet. Nous étions répartis sur des étages différents. Haute Pierre étant à 45 minutes de la résidence en tram. J’y allais par tram avec ma carte Badgeo donnant accès aux Tram et aux bus. Nous étions dans des hôpitaux différents et avec des horaires différents. Je faisais ma lessive, mes courses et me préparais à manger pour mieux gérer mes fonds, car ici, on n’avait pas droit gratuitement au restaurant de l’hôpital, ni à la carte culture qui nous aurait permis de visiter les musées, d’aller aux spectacles gratuitement, ni à la carte étudiant qui nous aurait donné accès aux salles de ciné à tarif réduit. La résidence était très terne, les salles de jeux sont fermées durant l’été ; dans mon bâtiment, il n’y avait aucune autre salle disponible. Ce souci a son bon coté, j’étais souvent en promenade dans la ville et il y’a goût à visiter aussi. La notion de vivre en famille comme l’année dernière n’a pas été possible, à cause des écarts personnels, des étages et horaires différents, mais nous étions assez cordiaux et respectueux entre nous et organisions parfois des sorties. Il y’avait différents jours de marché et différents types de marché, différents super marchés, différentes salles de cinés, différents évènements étaient organisés. La ville est en elle- même très agréable ainsi que les conditions de vie. Les différences observées Le travail d’équipe, la conception du malade, la technologie médicale, les noms des médicaments, leurs systèmes informatiques médicaux, les brochures informatives… en d’autres termes le système médical est très différent du nôtre. La différence qui m’a particulièrement frappée cette année est la pose d’une voie centrale. J’ai dejà vu mettre une voie centrale (cathétériser une veine de gros calibre) dans un hôpital haïtien, le praticien quoiqu’à l’aveugle car n’ayant pas l’échographie veineuse lui permettant d’identifier les vaisseaux, a réussi après une bonne trentaine de minutes à poser la voie. Cette voie était censée être mise en urgence pour parer à une grande déshydratation. On a pourtant appris les différentes utilisations des voies centrales, à ma faculté, on se bousculait pour la voir dans notre stage à Bernard Mevs. La grande première ! Le geste m’a paru des plus banals ici, frôlant même le ridicule, en moins de deux minutes, c’était fini. Une voie centrale est souvent mise ici, c’est le quotidien du service, pour la nutrition parentérale, pour la chimiothérapie, rarement pour une déshydratation. Je tombais des nues, j’étais plus triste qu’ébahie, à Saint Camille, nous avons perdu une adolescente qui souffrait d’insuffisance rénale, personne n’avait l’habilité pour mettre une voie centrale, il y’avait eu grève à l’HUEH, les parents n’avaient pas les moyens de payer Bernard Mevs. Ce n’est pas des différences légères qu’il existe entre les deux systèmes, mais le plus grand des fossés. On se contente de dire qu’ici, on sauve des vies avec nos ongles, mais on en perd beaucoup par manque. Plus qu’on en sauve. On a besoin d’une nouvelle médecine en Haïti, il reste beaucoup à faire. La médecine en France est très préventive et informative. Celle d’Haïti est archaïque et curative. Notre formation n’est pas complète, nous ne nous comprenons pas et ne comprenons encore moins nos patients. Conclusion Ce stage fut une superbe expérience, très enrichissante au niveau humain, culturel et médical. J’ai vu des pathologies variées, que je connaissais dejà, certaines prises en charge sont les mêmes qu’en Haïti, mais beaucoup diffèrent. J’ai pu suivre la mise en route de plusieurs gestes cliniques qui me serviront soit en termes de connaissances théoriques ou pratiques, car s’il y’a une chose que j’ai apprise, il n’y a pas de médecine sans paraclinique. Ce stage m’a permis de mieux peaufiner ce que je veux faire demain. L’année dernière, j’ai voulu faire les urgences comme spécialité, j’ai mené des recherches et ai compris que la formation en urgences données en Haïti n’a pas pu être complétée. J’ai aussi compris que ma vraie place ne serait pas que dans le curatif, mais très fortement en amont, dans le préventif. D’où mon besoin inéluctable de faire de la santé publique, de participer aux formations des jeunes médecins à venir, de participer à la création d’un nouveau système. Je retiens surtout que ma formation doit être complétée à l’étranger, mais qu’il me faut surtout revenir et travailler dans mon pays. Mes remerciements vont d’abord à Dieu et ensuite à la FOKAL, qui a subventionné ce voyage, me permettant d’élargir le cadre de ma formation médicale et de connaitre un peu plus sur moi en tant que futur médecin du pays. L’argent m’a donc servi à rembourser mon prêt pour le billet d’avion, à payer mon loyer et à répondre à mes besoins quotidiens, comme l’année dernière. Le taux de change en France est de 1Eur=1.165 USD avec un paiement de 5.50 Euros pour l’opération de uploads/Sante/ rapport-de-stage-strasbourg-201.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 30, 2022
- Catégorie Health / Santé
- Langue French
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