1 2 RENDEZ-VOUS AUX JEUX OLYMPIQUES Par Pat SMYTHE LES Ji-Ja-Jo - cheveux court
1 2 RENDEZ-VOUS AUX JEUX OLYMPIQUES Par Pat SMYTHE LES Ji-Ja-Jo - cheveux courts, frimousses rieuses et costumes de cheval - savent parfaitement ce qu'ils veulent : aller assister aux épreuves équestres des Jeux Olympiques. Quand ils ont une idée dans la tête, il est inutile de chercher à les en faire démordre. Leur voyage, ils le gagneront coûte que coûte, déployant s'il le faut des trésors d'astuce pour parvenir à leurs fins. Mais ce n'est pas le tout de partir. Tous les chemins ont beau mener à Rome, quand il s'agit des Ji-Ja-Jo, ils mènent tous aussi vers la fantaisie, l'imprévu et l'aventure… 3 Pat SMYTHE Série Ji-Ja-Jo Ji, Ja, Jo et leurs chevaux 1966 (Jacqueline rides for a fall, 1957) Le Rallye des trois amis 1967 (Three Jays against the clock, 1958) La Grande randonnée 1968 (Three Jays on holiday, 1958) no 356. Le Grand Prix du Poney Club 1969 (Threes Jays go to town, 1959) À cheval sur la frontière 1970 (Three Jays over the border, 1960) Rendez-vous aux jeux olympiques 1970 (Three Jays go to Rome, 1960) Three Jays Lend A Hand 1961 Jamais traduit en français Les six premiers titres sur les sept originaux ont été traduits en français (traduction de Suzanne Pairault et illustrations de François Batet). 4 PAT SMYTHE RENDEZ-VOUS AUX JEUX OLYMPIQUES TEXTE FRANÇAIS DE SUZANNE PAIRAULT ILLUSTRATIONS DE FRANÇOIS BATET HACHETTE 5 TABLE I. UNE PASSION INATTENDUE 7 II. TOUT LE MONDE AU TRAVAIL 22 III. EXPLICATIONS ET PRÉPARATIFS 36 IV. TOUS LES CHEMINS MÈNENT A ROME 51 V. LA CULBUTE 71 VI. LES JI-JA-JO DÉJOUENT UN COMPLOT 86 VII. LES JEUX OLYMPIQUES 106 6 CHAPITRE PREMIER UNE PASSION INATTENDUE CE SOIR-LÀ, rentrant de Londres à Miserden pour les vacances de Noël, je ne pouvais guère, avec ma voiture, arriver à la maison avant minuit. J'avais téléphoné à Larry, ma secrétaire, pour la prier d'accueillir mes trois Ji-Ja-Jo, qui sortaient de classe dans l'après-midi. A l'intention de mes nouveaux lecteurs, je dois expliquer ici que les Ji-Ja-Jo (ainsi désignés par la première syllabe de leurs prénoms : Jimmy, Jacky et Josy) passent toujours leurs vacances chez moi, à Miserden, où ils trouvent non seulement une hospitalité affectueuse, mais aussi les chevaux qu'ils adorent tous les trois. En franchissant la grille, je trouvai la maison plongée dans l'obscurité, à l'exception d'une lampe que Larry avait laissée allumée au rez-de-chaussée à mon intention. Je mis pied à terre, étirai mes membres fatigués par le long trajet en voiture et aspirai avec délices quelques bouffées de notre bon air du comté de Gloucester. 7 La nuit était fraîche et sèche; les étoiles semblaient éparpillées comme des diamants sur du velours noir. Du côté des collines, un renard glapit deux fois; je pensai au rendez-vous de chasse du 26 et souhaitai que le beau temps durât jusque-là. Londres est une belle ville avec ses lumières, ses décorations de Noël, tout son bourdonnement d'activité, mais parlez-moi plutôt de mon cher comté de Gloucester au rythme campagnard, plus lent, plus sûr, gage de bonheur vraiment durable! Souriant moi-même de cet accès de sentimentalité, je remplis une dernière fois mes poumons d'air frais, puis montai les quelques marches qui conduisent de la cour à la porte de la maison. Larry devait avoir entendu la voiture, car elle était descendue à la cuisine et me préparait une boisson chaude. « Tout va bien? » questionnai-je en désignant de l'œil le premier étage. Elle comprit aussitôt. Quand les Ji-Ja-Jo s'abattent sur Miserden comme un cyclone, on peut s'attendre à tout! Elle se tourna et sourit, une tasse dans une main, une soucoupe dans l'autre. « Oui, répondit-elle, ils dorment, Dieu soit loué! Ils voulaient veiller pour vous attendre, naturellement, mais j'ai réussi à les en dissuader. — Bravo! » dis-je. J'adore mes Ji-Ja-Jo, mais la journée avait été fatigante, et leurs effusions survenant par-dessus le marché auraient risqué de faire déborder la coupe. « Ils vont bien? - A merveille. Jacky a beaucoup grandi. - Si elle continue, Pickles sera bientôt trop petit pour elle; il faudra que son père lui achète un autre poney. Il peut le faire, heureusement! » Toujours pour mes nouveaux lecteurs, il me faut expliquer ici que Josy et Jimmy sont mes neveux; quant à Jacky, sa présence à Miserden est le résultat d'un hasard. (D'une catastrophe! dirait Jimmy.) Son père, veuf depuis longtemps, est un homme d'affaires très riche dont j'avais fait la connaissance chez des amis. Il m'avait parlé de sa fille unique — que visiblement il chérissait — et m'avait dit qu'elle adorait monter à cheval. Un peu sans y penser, j'avais suggéré qu'elle vînt passer plusieurs jours à Miserden. Il me prit au mot, et quelque temps après, je vis débarquer chez moi la plus terrible des enfants gâtées Mlle Jacqueline de Vere Field, pour lui donner son nom en entier. 8 Ceux qui ont lu Ji-Ja-Jo et leurs chevaux se souviennent peut- être du comportement ridicule de Jacky à cette époque. Josy et Jimmy, qui étaient à peu près de son âge, eurent sur elle une influence heureuse; elle ne tarda pas à abandonner ses airs prétentieux et à montrer sa véritable valeur. Elle restait une impulsive, toujours prête à foncer sans prendre le temps de réfléchir, mais elle avait de grandes qualités et tenait bien son rôle dans le trio. Je songeais à toutes les aventures que les trois enfants avaient courues ensemble, quand Larry interrompit ma rêverie. « Buvez avant que ce soit froid ! me dit-elle. Ah ! j'oubliais... Miss Spencer vous prie de l'appeler. Je crois qu'il y a quelque chose qui la chiffonne au sujet des deux petites. » Miss Spencer était la directrice du collège de Josy et de Jacky à Cheltenham. Je poussai un gémissement. « Encore de mauvaises notes, je parie! — Non, les notes sont arrivées aujourd'hui même. Elles ne sont pas mauvaises du tout... Au contraire, bien meilleures qu'on ne pouvait s'y attendre. - Alors les enfants doivent couver quelque chose! déclarai-je avec inquiétude. Josy travaille généralement bien, mais qu'on ne vienne pas me dire que Jacky devient studieuse sur ses vieux jours! - Quoi qu'il en soit, Miss Spencer voudrait vous parler. Voulez- vous lui téléphoner demain matin? — Ecoutez, Larry. J'ai encore un ou deux cadeaux de Noël à acheter à Cheltenham. Appelez la secrétaire de Miss Spencer de bonne heure, dites-lui que je vais à Cheltenham et que je rendrai visite à Miss Spencer dans la matinée. S'il y a quelque chose qui cloche — j'espère que ce n'est pas le cas —, elle aimera mieux me le dire de vive voix, j'en suis sûre. Pourvu que ce ne soit rien de grave! Avec les Ji-Ja-Jo, on ne sait jamais! » Après cette profonde réflexion philosophique, je remerciai Larry de sa gentillesse, lui dis bonsoir et montai me coucher. Quelques minutes plus tard, je l'entendis passer devant ma porte; la lampe du palier s'éteignit. La paix régnait sur Miserden pour quelques heures... jusqu'au moment où la lumière du jour rendrait aux Ji-Ja-Jo le mouvement endiablé qui était leur rythme normal. 9 A vrai dire, ils n'attendirent même pas le jour. Il était encore très tôt, je me trouvais dans cet état délicieux intermédiaire entre le sommeil et la veille, quand un vacarme éclata derrière la porte de ma chambre. Deux sopranos aigus, accompagnés par une voix incertaine qui plongeait soudain dans des profondeurs de basse, commencèrent à chanter : C'est le roi Dagobert Qui a mis sa culotte à l'envers... A quoi je répondis : Le bon saint Eloi Lui dit : « O mon roi, C'est vraiment méchant D'éveiller les gens! » La riposte n'était pas fameuse, mais j'avoue que mon cerveau fonctionnait encore au ralenti. Un grand coup ébranla la porte, puis les Ji-Ja-Jo en robe de chambre et en pyjama firent irruption dans la pièce. Jacky et Josy sautèrent sur mon lit pour m'embrasser; Jimmy, ne sachant pas trop comment je le recevrais, restait un peu en arrière. II n'avait pas besoin de s'inquiéter : on n'en veut jamais longtemps aux Ji-Ja-Jo. A leur habitude, ils se mirent à parler tous à la fois; cependant, au bout d'un moment, je réussis à rétablir un semblant d'ordre. Il faisait encore nuit dehors, mais j'avais allumé ma lampe de chevet et je regardais les visages rieurs assemblés autour de mon lit. « C'est formidable, tante Pat ! s'écria Jacky. Quatre semaines de vacances, Noël dans quelques jours, des cadeaux, et tout, et tout! Est- ce que nous irons à la chasse? — J'espère que le terrain ne sera pas trop glissant, fit Josy d'un air soucieux. Je m'inquiète au sujet de Jacky. — Pourquoi? demandai-je sans méfiance. - Elle n'a jamais le derrière bien d'aplomb sur sa selle. Si ça glisse, elle risque de tomber et de se casser une jambe ou les deux! 10 — Tant pis! dit Jimmy. On les recollera! » Jacky leur lança un coup de poing à chacun, mais depuis longtemps uploads/Sports/ pat-smythe-ji-ja-jo-06-rendez-vous-aux-jeux-olympiques-1970.pdf
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- Publié le Mai 13, 2021
- Catégorie Sports
- Langue French
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