Voyages et déplacements au XIXe siècle Centre National du Microfilm et de la Nu
Voyages et déplacements au XIXe siècle Centre National du Microfilm et de la Numérisation Archives de France château d espeyran e 2 Les types de transport au XIXe siècle ............................................5 Routes et itinéraires........................................................................................11 Les loisirs et les occupations lors des voyages.............15 Les voitures hippomobiles......................................................................19 Les métiers de la carrosserie............................................................25 Équipements et bagages...........................................................................31 Les hommes du cheval ...............................................................................39 Bibliographie - Webographie...............................................................47 3 En guise d'introduction Voitures, malles, nécessaires de voyage, guides touristiques, cartes… Le château d'Espeyran conserve aujourd'hui de nombreux objets liés aux voyages effectués par la famille Sabatier d'Espeyran au XIXe siècle. Tant de traces qui nous amènent à nous interroger sur la problématique du voyage et du déplacement à cette époque à partir du patrimoine hippomobile, du patrimoine équestre, du patrimoine mobilier, mais aussi des nombreux documents archivistiques du château. Siècle de grands bouleversements scientifiques et technologiques, le XIXe siècle voit se diversifier et s'intensifier les voyages, notamment avec l'apparition du chemin de fer, la modernisation des voitures, d'abord hippomobiles puis motorisées, le développement des voies d'eau et des routes. La France s'équipe d'infrastructures modernisées qui permettent tant aux hommes qu'aux marchandises de circuler plus librement. À la tête d'une importante entreprise, la famille Sabatier d'Espeyran était amenée à se déplacer régulièrement. Elle effectuait de petits voyages entre ses diverses demeures, notamment entre Montpellier et Saint-Gilles, mais entreprenait également des voyages plus longs, en particulier vers Paris où elle possédait plusieurs hôtels. Du voyage d'affaires au voyage d'agrément, les déplacements de la famille Sabatier témoignent des pratiques alors en vigueur. Ainsi, prenant appui sur cet exemple et sur les traces qu'elle a laissées, nous avons cherché à explorer la problématique du voyage au XIXe siècle à travers plusieurs thématiques relatives tant à la géographie, qu'à l'histoire des techniques, à l'histoire sociale ou à l'histoire des pratiques culturelles. Nous avons d'abord été amenés à nous interroger sur le contexte général du voyage au XIXe siècle : quels types de transport étaient utilisés ? Quelles routes pouvaient être empruntées ? De quels types de voitures disposait-on ? Quelles étaient les conditions de voyage ? Ce questionnement nous a conduit à nous intéresser plus particulièrement au monde du cheval, élément essentiel du voyage, mais également, élément incontournable à Espeyran. Bâtiments et objets constituent un rare exemple de patrimoine équestre conservé en Languedoc : écuries, boxes, sellerie, remise à voiture, portraits de chevaux de course ou de sport, tout témoigne du goût passionné des maîtres de maison pour “la plus belle conquête de l'homme”, faisant d'Espeyran un véritable temple dédié au cheval. Comptant en France parmi les rares véhicules hippomobiles classées au titre des Monuments historiques, l'ensemble des voitures du château d'Espeyran complète le patrimoine équestre. Mais comment celles-ci étaient-elles construites ? Quels en étaient les équipements ? Comment était organisé un voyage en voiture ? Quel était le personnel attaché à l'entretien des voitures et des chevaux ? Ainsi, nous avons souhaité mettre à disposition des acteurs de l'éducation le fruit de nos recherches à travers 7 fiches thématiques qui pourront leur permettre de disposer d'outils de travail et de réflexion autour de la thématique du voyage au XIXe siècle. Ce travail est complété par un ensemble de textes littéraires et de documents d'archives disponibles au château et propres à être utilisés en classe. Sont mis également à leur disposition des fiches pédagogiques ainsi qu'un ensemble de visites thématiques et d'ateliers spécifiques conçus pour les enfants et les jeunes de 6 à 18 ans. Carte du département du Gard / V. Levasseur, Atlas national illustré des 86 départements et des possessions de la France, Paris, A. Combette éditeur, 1845. 4 Michel et Desnos, L'indicateur fidèle au guide des voyageurs, Paris, 1765. 5 Le voyage en diligence Organisation du service Le XIXe siècle correspond à l’âge d’or du voyage en diligence, notamment grâce à la mise en place d’un réseau routier étendu1 et aux progrès réalisés dans la construction des voitures2. Cette période présente cependant le zénith et le déclin des voyages en diligences : l’instruction du 31 mars 1873 ordonne la fermeture définitive de tous les relais de la poste aux chevaux qui constituaient l’indispensable support au service des malles-postes. Cette décision peut s’expliquer par l’avancée technique des trains omnibus : ceux-ci parcourent en moyenne 30 km en une heure en 1848, tandis que les diligences en parcourent 15 à la même époque. Le voyageur du XIXe siècle possède plusieurs options pour voyager : les plus fortunés peuvent disposer de voitures privées, mais la majorité de la population doit passer par un réseau de transport public. Dans ce cas, le voyageur a le choix entre plusieurs compagnies de diligence, en vertu de la loi du 16 octobre 1794 : “Tout particulier est autorisé à conduire ou à faire conduire librement les voyageurs, ballots, paquets, marchandise[...] sans être troublés, ni inquiétés pour quelques motifs ou quelque prétexte que ce soit”3. Les compagnies les plus importantes sont les Messageries Royales et les Mes- sageries générales de France Laffitte et Caillard qui desservent les grands itinéraires nationaux. L ’existence de grandes messageries n’empêche pas l’émergence de nombreuses autres entreprises : en 1825, il existe plus de 2 000 sociétés de ce genre en France. Des animaux et des hommes > Le maître de poste : depuis l’Ancien Régime et la création de la poste aux chevaux en 1570, celui-ci est tenu à une double obligation. Il doit d’abord entre- tenir et fournir des montures mais surtout, transporter les courriers du roi et ceux de la poste aux lettres si ceux-ci se trouvent sur leur trajet. Leur prospé- rité vient notamment du fait qu’en 1805, une loi oblige tout entrepreneur de voitures publiques et de messageries qui n’utilise pas les chevaux de poste à leur verser une indemnité de 25 centimes par cheval et par poste. > Le postillon : au sein du relais de poste, il occupe une place de domestique et doit obéissance au maître de poste. Son rôle essentiel consiste à conduire les clients au relais suivant et de ramener les chevaux. Ils ont la réputation d’appartenir à un corps de métier indiscipliné et querelleur, le passage au che- min de fer inspira à Mme de Girardin en 1837 : “Quel charmant voyage ! […] point d’embarras, point de postillon ivre, point de chevaux boiteux attelés avec des cordes ! Oh la délicieuse manière de voyager!”4 > Les chevaux : selon le besoin, on se sert d’un bidet (cheval de selle), d’un mallier (porteur) ou d’un bricolier (cheval de trait). La race du cheval varie aussi en fonction des régions. 1. Pour plus de renseignements sur ces différents éléments, il convient de lire la fiche pédagogique concernant les routes et itinéraires. 2. Pour plus de renseignements sur ces différents éléments, il convient de lire la fiche pédagogique concernant les types de voiture au XIXe siècle. 3. Le voyage en France du maître de poste au chef de gare, Paris, Réunion des musées nationaux, 1997, p. 44. 4. Henri Vincenot, La vie quotidienne dans les chemins de fer au XIXe siècle, Paris, Hachette, 1978, p.143. Types de transport au XIXe siècle L ’histoire des types de transports au XIXe siècle pourrait se résumer par l’image du passage du cheval au train, lui-même appelé “le cheval de fer”. Siècle de la route à ses débuts, le XIXe voit l’émergence et le triomphe du transport ferroviaire. La gare du factage à Paris, L'illustration, 17 octobre 1863, n°1077. Omnibus de la compagnie des tricycles, Journal des haras, tome II, novembre 1928, planche n°16. 6 Les conditions de voyage Si la sécurité routière constitue une préoccupation contemporaine, il faut gar- der à l’esprit que voyager au XIXe siècle est loin d’être des plus relaxant. Que ce soit à cause des intempéries, du mauvais état de la route, des défaillances des hommes ou des chevaux, de problèmes liés aux voitures ou encore du bri- gandage, la notion de danger est fortement présente. En 1827, 4 000 diligences des messageries royales s’abiment dans les fossés, faisant plus d’un millier de morts. Il est même recommandé de signer son testament avant de partir5 ! En dépit des efforts déployés pour améliorer le réseau routier, on peut aisé- ment deviner les dégâts produits sur la chaussée par une diligence pouvant atteindre jusqu’à 7 tonnes à pleine charge. Les conditions de voyage au XIXe siè- cle sont améliorées non seulement par la généralisation de l’utilisation du procédé Mac Adam, mais aussi par la mise en place de tout un ensemble de réglementations sur le poids maximum autorisé des véhicules. Malgré toutes les précautions déployées pour la construction, l’entretien et l’usage des routes, le facteur humain reste tout aussi faillible. Les périodiques du XIXe siècle présentent de nombreuses histoires de postillons fatigués, ivres ou inattentifs causant des accidents. Quant aux brigands, ils agissent selon un modus operandi popularisé par les romans ou plus tard, par le cinéma : dans un lieu désert, des branches ou des pierres bloquent le chemin et les bandits surgissent, se faisant remettre or et bijoux. S’ils sont arrêtés, ils uploads/Voyage/ voyages-et-deplacements-au-xixe-siecle.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 26, 2021
- Catégorie Travel / Voayage
- Langue French
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