Croquis de l x27 epopee g lenotre
Croquis de l ? épopée Par Gaston Lenôtre CTROIS JOURNEES DE NAPOLEON - - QUAND à la ?n de mai le petit Bonaparte alors ? gé de près de dix ans arriva à l'école militaire de Brienne venant du collège d'Autun il se trouva cruellement dépaysé dans cette pauvre bourgade de Champagne dont tous les toits étaient de chaume sauf celui du presbytère et celui -aussi de l'école o? débarquait le nouveau les yeux et le c ?ur encore pleins des radieux aspects et du ciel étincelant de sa Corse L'école était un couvent dirigé par les pères minimes elle occupait des b? timents situés à l'entrée de la petite ville au pied d'une butte escarpée que couronnaient des ruines et une énorme b? tisse inachevée entourée d'échafaudages La ruine était celle d'un ancien ch? teau fort assiégé au Xe siècle par Louis d'Outremer et qui avait successivement appartenu aux Luxembourg et aux Loménie La construction neuve était un palais dans le goût moderne que faisait élever à grands frais M de Brienne seigneur de l'endroit riche des millions roturiers apportés en dot par sa femme ?lle d'un ?nancier opulent L'antique donjon du sommet de son roc escarpé existe encore Ce fut la seule fête qu'il connut durant ses cinq ans de séjour Car il n'y avait pour lui ni dimanches ni parloir ni sorties une seule fois en son père conduisant à Saint-Cyr la petite Marianna vient le voir en passant Comme distractions il y a les promenades dans la campagne le long de l'Aube et dans la vaste plaine que traverse la route de Bar soit vers Dienville soit vers La Rothière jusqu'à la chaumière de la mère Marguerite ? une vieille femme qui vend du lait et des ?ufs et une fois par an le août jour de la Saint-Louis fête du roi la visite du nouveau ch? teau dont les propriétaires M et Mme de Brienne ouvrent ce jour-là les portes à tout venant Ainsi se formaient dans l'austérité d'une réclusion quasi monacale cette ? me qui ne ressemble à aucune autre et ce génie qui éblouira le monde Le vieux donjon de Brienne a disparu ses nobles débris ont servi de fondations aux écuries neuves o? cent chevaux sont abrités la butte qui le portait a été descendue en pente douce jusqu'au bourg formant une rampe magni ?que dont la déclivité ombragée de til leuls commence une immense avenue qui se perd au loin dans la campagne Le ch? teau terminé dresse ses façades toutes blanches sur cette majestueuse terrasse et c'est une splendeur telle que l'imagination du petit Corse n'a jamais rien rêvé de semblable Pour lui quel émerveillement de trottiner en bande avec ses camarades sur les parquets cirés ou les dalles de marbre dans cette demeure de fée Il est de tous le plus pauvre le plus sauvage le plus novice tout est pour lui sujet de stupeur les grands laquais en habits gros vert galonnés d'argent avec collet de velours cramoisi
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- Publié le Sep 08, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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