Le veritable et le faux ami du peuple

CLe véritable et le faux ami du peuple Condorcet Didot Paris Exporté de Wikisource le décembre CLE VÉRITABLE ET LE FAUX AMI DU PEUPLE Fragment de Théophraste nouvellement découvert dans la bibliothèque des moines du mont Athos - PRÉFACE Du temps de Théophraste les villes grecques n ? avaient plus qu ? un vain simulacre d ? indépendance ou de liberté Soumises à l ? in uence des armes et de l ? or des successeurs d ? Alexandre qui les divisaient elles attendaient un ma? tre La légèreté du peuple d ? Athènes son ingratitude envers ses meilleurs généraux et ses plus dignes citoyens qu ? ils condamnaient par caprice pour s ? en repentir le lendemain sa fureur de décider par lui-même de tout ce qu ? il ne Cpouvait entendre d ? être à la fois législateur juge administrateur des deniers publics étaient la principale cause de ses maux et les vices des Athéniens étaient le crime de leurs orateurs qui les attaient pour en faire l ? instrument de leur avarice de leur ambition de leur vengeance qui n ? aspiraient à les conduire que pour les vendre au tyran domestique ou étranger qui voudrait les acheter C ? est contre ces orateurs qui achevaient alors de perdre la Grèce que Théophraste para? t ici avoir dirigé ses traits Quant à l ? ami du peuple Philodème Théophraste avait vécu du temps de Phocion et on assure même qu ? ils avaient été liés étroitement Philodème ne monte à la tribune que pour donner au peuple des conseils nobles ou utiles il dit ce qu ? il croit vrai sans songer s ? il sera écouté avec applaudissement ou accueilli avec succès Si le peuple a des opinions fausses il les combat s ? il a commis des fautes il les lui reproche quelquefois il l ? oblige à les réparer Quand il para? t les bons citoyens espèrent mais une terreur secrète agite le c ?ur des hommes pervers Accompagne-t-il un citoyen dans la rue ce n ? est jamais celui que la faveur populaire rend le ma? tre de la ville c ? est celui qui a mérité delà patrie ou que les méchants persécutent On ne compte aucun homme corrompu parmi ses amis ni parmi ses ennemis aucun de ceux qui peuvent être utiles à la république CSi le peuple égaré par les orateurs a commis des violences la ?gure la contenance de Philodème annoncent l ? a iction profonde de son ? me il se serait exposé à la fureur du peuple pour lui épargner un crime il s ? expose à ses ressentiments en ne lui cachant ni son indignation ni sa douleur Il ne cherche point de vaines excuses puisées dans l ? erreur du peuple dans ses intentions dans les fautes de ceux sur qui il a exercé ses vengeances il ne demande pas si le sang répandu était donc si pur Il gémit hautement sur la majesté des

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