Vigny laurette ou le cachet rouge

Laurette ou le cachet rouge Alfred de Vigny Publication Source Livres Ebooks CHistoire de régiment L ? abnégation du guerrier est une croix plus lourde que celle du martyr Il faut l ? avoir portée longtemps pour en savoir la grandeur et le poids A de V I De la rencontre que je ?s sur la grande route La grande route d ? Artois et de Flandre est longue et triste Elle s ? étend en ligne droite sans arbres sans fossés dans des campagnes unies et pleines d ? une boue jaune en tout temps Au mois de mars je passais sur cette route et je ?s une rencontre que je n ? ai point oubliée depuis J ? étais seul j ? étais à cheval j ? avais un bon manteau un casque noir des pistolets et un grand sabre il pleuvait à verse depuis quatre jours et quatre nuits de marche et je me souviens que je chantais Joconde à pleine voix J ? étais si jeune - La maison du roi en avait été remplie d ? enfans et de vieillards l ? empire semblait avoir pris et tué les hommes Mes camarades étaient en avant sur la route à la suite du roi Louis XVIII je voyais leurs manteaux blancs et leurs habits rouges tout à l ? horizon au nord les lanciers de Bonaparte qui surveillaient et suivaient notre retraite pas à pas montraient de temps en temps la amme tricolore de leurs lances à l ? autre horizon Un fer perdu avait retardé mon cheval il était jeune et fort je le pressai pour rejoindre mon escadron il partit au grand trot je mis la main à ma ceinture elle était assez garnie d ? or j ? entendis résonner le fourreau de fer de mon sabre sur l ? étrier et je me sentis très ?er et parfaitement heureux Il pleuvait toujours et je chantais toujours Cependant je me tus bientôt ennuyé de n ? entendre que moi et je n ? entendis plus que la pluie et les pieds de mon cheval qui pataugeait dans les ornières Le pavé de la route manqua j ? enfonçais il fallut prendre le pas Mes grandes bottes étaient enduites en dehors d ? une croûte épaisse de boue jaune comme de l ? ocre en dedans elles s ? emplissaient de pluie Je regardai mes épaulettes d ? or toutes neuves ma félicité et ma consolation elles étaient hérissées par l ? eau cela m ? af igea Mon cheval baissait la tête je ?s comme lui je me mis à penser et je me demandai pour la première fois o? j ? allais Je n ? en savais absolument rien mais cela ne Cm ? occupa pas long-temps j ? étais certain que mon escadron étant là là aussi était mon devoir Comme je sentais en mon c ?ur un calme profond et inaltérable j ? en rendis gr? ce à ce sentiment

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