Fustel de coulanges Numa Denis Fustel de Coulanges Questions historiques Quelle que soit l'insu ?sance des documents c'est peut-être en nous-mêmes qu'il faut chercher la principale cause de nos erreurs ou des idées inexactes que nous nous sommes faites de
Numa Denis Fustel de Coulanges Questions historiques Quelle que soit l'insu ?sance des documents c'est peut-être en nous-mêmes qu'il faut chercher la principale cause de nos erreurs ou des idées inexactes que nous nous sommes faites de l'histoire de l'ancienne Rome Les anciennes sociétés avaient des usages des croyances un tour d'esprit qui ne ressemblaient en rien à nos usages à nos croyances à notre manière de penser Or il est ordinaire que l'homme ne juge les autres hommes que d'après soi Depuis que l'on étudie l'histoire romaine chaque génération l'a jugée d'après elle-même Il y a trois cents ans on se représentait les consuls assez semblables pour la nature du pouvoir aux princes qui régnaient en Europe Au XVIIIe siècle alors que les philosophes étaient assez portés à nier la valeur du fait psychologique que l'on appelle le sentiment religieux on croyait volontiers que la religion romaine n'avait pu être qu'une heureuse imposture des hommes d'État Après les luttes de la Révolution française on a pensé que notre expérience des guerres civiles nous rendrait plus facile la notion des révolutions de Rome l'esprit des historiens modernes a été dominé par cette idée que l'histoire intérieure de Rome devait avoir ressemblé à celle de l'Europe de la France que la plèbe était la commune du moyen ? ge comme le patriciat était la noblesse que le tribunat du peuple était la représentation d'une démocratie analogue à celle que nous trouvons dans notre histoire que les Gracques Marius Satuminus Catilina même ressemblaient à nos réformateurs comme César et Auguste aux empereurs de ce siècle De là une perpétuelle illusion Le danger ne serait pas grand s'il ne s'agissait pour la science historique que d'éclaircir la suite des guerres ou la chronologie des consuls Mais l'histoire doit arriver à conna? tre les institutions les croyances les m ?urs la vie entière d'une société sa manière de penser les intérêts qui l'agitent les idées qui la dirigent - C'est sur tous ces points que notre vue est absolument troublée par la préoccupation du présent Nous serons toujours impuissants à comprendre les anciens si nous continuons à les étudier en pensant à nous C'est en eux-mêmes et sans nulle comparaison avec nous qu'il faut les observer La première règle que nous devons nous imposer est donc d'écarter toute idée préconçue toute manière de penser qui soit subjective chose di ?cile v ?ux qui est peut- être impossible à réaliser complètement mais plus nous approcherons du but plus nous pourrons espérer de conna? tre et comprendre les anciens Le meilleur historien de l'antiquité sera celui qui aura le plus fait abstraction de soi-même de ses idées personnelles et des idées de son temps pour étudier l'Antiquité CPour arriver là la condition est de tenir notre esprit et nos yeux également attachés sur les textes anciens Etudier l ? histoire d ? une ancienne société dans les livres modernes si remarquables que soient plusieurs de ces livres par le talent et l ? érudition c ?
Documents similaires










-
419
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Aucune attribution requise- Détails
- Publié le Jan 03, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 38.9kB