Jean luc evard de la revolution conservatrice en allemagne
JEAN-LUC EVARD DE LA RÉVOLUTION CONSERVATRICE EN ALLEMAGNE CLIMINAIRE À un chercheur qui veut procéder lui-même à l'arpentage de ses propres travaux il incombe d'abord me semble-t-il d'éviter les facilités de l'autobiographie intellectuelle Ce qui justi ?e un bilan ne tient pas essentiellement à la continuité lisse ou à la simple durée du questionnement et de ses résultats mais à ses modi ?cations et à ses transformations successives car elles seules attestent véritablement de l'insertion d'une recherche dans un e ?ort collectif qui est d'abord un dialogue permanent portant sur des objets qui résistent et provoquent ainsi à la diversi ?cation des approches Certes tout chercheur répond de la transmission d'un savoir mais ce n'est pas de cette obligation élémentaire qu'il tire sa qualité propre Si tel était le cas rien ne le distinguerait de ce qu'on appelait encore au XIXe siècle un savant une époque o? l'on ne doutait guère encore de la possible intégration ?nale des branches du savoir au sein d'un ensemble cohérent Le chercheur lui ne transmet ni ne transforme simplement un état donné des savoirs ni même de la région du savoir qui est la sienne les régions du savoir se sont multipliées spéci ?ées fragmentées ?? mais la carte sur laquelle on voulait lire leur orientation commune présumée n'est plus lisible un même objet sera désormais toujours un objet pluriel fractal délimité par ses tracés en des champs ? di ?érents dont la connaissance a désormais renoncé à l'hypothèse d'un ensemble qui les contiendrait toujours et qui à l'origine de toutes ces traces en garantirait l'unité encyclopédique Même les tenants d'une synthèse prochaine des sciences physiques et sociales ne confondent pas une telle hypothétique perspective avec celle d'une réduction de la complexité ils prévoient au contraire une extension de la relativité généralisée à l'ensemble de nos modes de perception et d'intellection du monde Mon exposé ne suivra donc pas quelque ?l du temps puisqu'un tel ?l la progression d'un moins vers un plus de savoir est précisément l'idéal et la métaphore dont le chercheur doit faire son deuil je tenterai plutôt de dégager comment un étonnement s'est transformé en un questionnement et ce questionnement en une problématique Par problématique ? Problemlage j'entends la capacité de faire entendre un même questionnement dans des champs du savoir certes décloisonnés mais dont la fragmentation n'est pour autant pas dépassable Le chercheur travaille sur des arborescences sans pouvoir espérer les remonter ni vers un tronc commun ni moins encore vers une souche On a là un paysage des savoirs assez proche du temps post-encyclopédique diagnostiqué par Michel Serres chercher c'est comme Hermès le dieu des échanges probes et improbes chercher les analogies entre des traces d'objet sans rechercher dans ces analogies les multiples d'un logos dénominateur commun caché sous la surface miroitante et indécise des interférences du réel et de l'imaginaire Cf par exemple Claude Lévi-Strauss Race et Histoire Paris rééd Folio Deno? l pp - CBilan et perspectives d'une recherche La synthèse I Le temps de l'étonnement
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- Publié le Oct 08, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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