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Mona ozouf varennes la mort de la royaute introduccion 1

Extrait de la publication CCOLLECTION FOLIO HISTOIRE CMona Ozouf Varennes La mort de la royauté juin Gallimard Extrait de la publication CDans la même collection L A F Ê T E R É V O L U T I O N N A I R E no ? Éditions Gallimard Extrait de la publication CMona Ozouf directeur de recherche au C N R S est l ? auteur de nombreux ouvrages sur la Révolution française la République et la littérature notamment La Fête révolutionnaire Les Mots des femmes et Les Aveux du roman Extrait de la publication CExtrait de la publication CCarte de la route de Chaalons à Montmédy publiée dans les Mémoires de M le baron de Goguelat Bibliothèque historique de la Ville de Paris Extrait de la publication CExtrait de la publication CIntroduction S ? il fallait résumer l ? événement du juin on pourrait s ? en tenir à quelques phrases dépourvues de tout éclat ce soir-là Louis XVI qui s ? estimait prisonnier des Tuileries est sorti de Paris dans l ? intention de rejoindre Montmédy place forte aux frontières de l ? Est arrêté le lendemain dans une bourgade argonnaise o? il a dû passer la nuit il a été le matin suivant contraint de rebrousser chemin vers la capitale qu ? il avait quittée l ? avant-veille À Varennes donc un roi s ? en est venu un roi s ? en est allé Dans le jeu de l ? oie de la Révolution française ce voyage interrompu est le coup de dés malencontreux qui ramène le joueur à la case du départ fausse man ?uvre échappée sans lendemain événement dépourvu de portée apparente Après cet intermède manqué la pièce recommence sur la même scène ?? entre le Manège o? siège l ? Assemblée les Tuileries devenues une Bastille pour les rois ? les rues parisiennes en émoi avec la même distribution ?? un roi une reine des députés des clubs et un livret inchangé C Varennes ?? une constitution à parfaire une révolution à clore On peut douter que les trente-six heures qui séparent le moment o? la famille royale s ? échappe des Tuileries et celui o? il lui faut reprendre la route en sens inverse méritent vraiment le nom de journée révolutionnaire ? Et quand on prétend les élever à la dignité de journée qui a fait la France ? la perplexité s ? accro? t encore Rien en e ?et dans le cours de ces heures n ? appelle à la mémoire les représentations habituellement liées à la journée ? révolutionnaire Dans l ? imaginaire national que faut-il à pareille journée Un thé? tre urbain parisien de préférence tout à coup bouleversé turbulent bruyant méconnaissable Il faut des foules anonymes qui abattent grilles et murailles investissent les espaces les mieux gardés et les lieux interdits Bastille Tuileries Convention se les approprient dans une subversion mi-joueuse mi-brutale de leurs usages consacrés Il faut des razzias de fourches et de fusils des