rimbaud le bateau ivre
www comptoirlitteraire com André Durand présente ? ? Le bateau ivre ? ? Poème de RIMBAUD Comme je descendais des Fleuves impassibles Je ne me sentis plus guidé par les haleurs Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs J'étais insoucieux de tous les équipages Porteur de blés amands ou de cotons anglais Quand avec mes haleurs ont ?ni ces tapages Les Fleuves m'ont laissé descendre o? je voulais Dans les clapotements furieux des marées Moi l'autre hiver plus sourd que les cerveaux d'enfants Je courus Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants La tempête a béni mes éveils maritimes Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les ots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes Dix nuits sans regretter l' ?il niais des falots Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava dispersant gouvernail et grappin Et dès lors je me suis baigné dans le Poème De la Mer infusé d'astres et lactescent Dévorant les azurs verts o? ottaison blême Et ravie un noyé pensif parfois descend C O? teignant tout à coup les bleuités délires Et rythmes lents sous les rutilements du jour Plus fortes que l'alcool plus vastes que nos lyres Fermentent les rousseurs amères de l'amour Je sais les cieux crevant en éclairs et les trombes Et les ressacs et les courants je sais le soir L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir J'ai vu le soleil bas taché d'horreurs mystiques Illuminant de longs ?gements violets Pareils à des acteurs de drames très antiques Les ots roulant au loin leurs frissons de volets J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs La circulation des sèves inou? es Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs J'ai suivi des mois pleins pareille aux vacheries Hystériques la houle à l'assaut des récifs Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mu e aux Océans poussifs J'ai heurté savez-vous d'incroyables Florides Mêlant aux eurs des yeux de panthères à peaux D'hommes Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers à de glauques troupeaux J'ai vu fermenter les marais énormes nasses O? pourrit dans les joncs tout un Léviathan Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces Et les lointains vers les gou ?res cataractant Glaciers soleils d'argent ots nacreux cieux de braises Échouages hideux au fond des golfes bruns O? les serpents géants dévorés des punaises Choient des arbres tordus avec de noirs parfums J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du ot bleu ces poissons d'or ces poissons chantants Des écumes de eurs ont bercé mes dérades Et d'ine ?ables vents m'ont ailé par instants Parfois martyr lassé des pôles et des zones La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses eurs
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- Publié le Apv 28, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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